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Admin-lane

L'Indonésie a-t-elle les moyens de protéger ses orangs-outants et le veut-elle réellement ?

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Il semble évident que pour le moment l'Indonésie n'a ni la volonté politique ni la capacité à protéger ses populations d'orangs-outans pourtant en diminution.

Bien que sont Président soutienne un plan d'action pour stabiliser les populations sauvages restantes d'ici à 2017, les habitats des orangs-outans de Sumatra et de Bornéo sont en train de disparaître plus vite que jamais. 

En effet, une étude récente publiée dans la revue internationale PLoS ONE estime qu'entre 44 170 et 66 570 orangs-outans ont été tués à Kalimantan (en anglais) dans les 20 dernières années, la plupart en raison de conflits dus aux cultures, essentiellement de palmier à huile.  





Pourtant, les forêts de tourbe sont essentielles pour le maintien de la pêche et des processus hydrologiques dans cette zone humide d'importance mondiale. Elles sont aussi parmi les derniers refuges locaux pour les orangs-outans. Et, en dépit d'une lutte de 25 ans par de nombreux organismes de conservation locaux et internationaux, ces forêts ont été tout simplement abattues et, en 2013, remplacées par des palmiers à huile. Cette évolution va incontestablement entraîner l'extinction de la population locale de l'orang-outan. Et cette situation se retrouve tout au long de Sumatra et de Bornéo, souvent, même, indépendamment du fait que les zones sont légalement protégées pour la conservation ou non. 

En effet, une autre étude parue dans PLoS ONE montre qu'entre 2000 et 2010, les zones protégées de Kalimantan ont perdu leur forêt au même rythme que les autres concessions forestières (en anglais). Pour ce motif, l'avenir des orangs-outans et la plupart des autres espèces de la biodiversité incroyable de l'Indonésie est très inquiétant. 

 

La déforestation pour la production d'huile de palme à Sumatra 


La politique de gestion incombe aux gouvernements locaux et nationaux et au peuple indonésien qui choisit ces derniers. Il apparaît évident, cependant, que l'Indonésie en fait trop peu pour assurer la survie des espèces légalement protégées telles que les orangs-outans. Il n'y a absolument aucun moyen de comparer l'objectif du gouvernement de stabiliser les populations d'orangs-outans sauvages d'ici 2017, avec la destruction en cours, sanctionnée par la loi, de l'habitat et de l'abattage illégal de ces grands singes. 


Orang-outan de Bornéo dans le centre de Kalimantan en Indonésie


Pourquoi alors ne pas être pratique à ce sujet et publiquement admettre que l'Indonésie n'est pas suffisamment équipée pour sauver ses populations d'orangs-outans sauvages, et que le pays a des priorités plus importantes, telles que le développement national? Alors au moins le point de vue du gouvernement serait clair. 

Cela pourrait ouvrir de nouvelles possibilités, par exemple, de proposer les orangs-outans indonésiens aux pays qui en voudraient et seraient en mesure de les protéger, soit gratuitement, soit moyennant finances ! Comme les pandas de la Chine qui sont loués à des zoos étrangers... Ce faisant, l'Indonésie pourrait ainsi charger d'autres pays de prendre en charge des orangs-outans dont elle semble ne plus vouloir ?

Et ainsi, peut-être le Brunei, qui n'a pas d'orangs-outans sauvages lui-même, aimerait en accueillir. Au moins ce pays enregistre très peu de déforestation et n'a pas beaucoup d'un problèmes de chasse. Et puis il ya la péninsule malaise, qui, il ya quelques 12000 années abritait encore des orangs-outans, et peut-être que son gouvernement aimerait en accueillir ? Il y a aussi l'état malaisien de Sabah, lequel génère quelque 1,5 milliard de dollars grâce à l'écotourisme dans lequel orang-outan joue un rôle important. Et, comme il y a peu d'orangs-outans dans ses forêts de l'Ouest, il pourrait vouloir en accueillir en provenance de Kalimantan. 

Certes, ces propositions peuvent paraître ironiques... parce qu'il paraît improbable que l'Indonésie acceptera de donner ou vendre ses orangs-outans à la Malaisie... Mais elles sont lucides : Si vous n'êtes pas intéressé à garder quelque chose parce que vous pensez qu'il n'a pas suffisamment de valeur, alors pourquoi ne pas le transmettre à quelqu'un d'autre pour qui, au contraire, il a de la valeur ?



Un bébé orang-outan orphelin à Palangkaraya dans le Kalimantan central 


La meilleure solution est bien sûr que l'Indonésie prenne ses engagements de conservation, nationaux et internationaux, au sérieux. Et cela devrait se traduire par la désignation de zones clés, supplémentaires, de forêt pour la protection et l'allocation de fonds suffisants pour la gestion de ces zones. Cela signifie également que son service de conservation doit être capable de mettre en œuvre la gestion de la conservation. Et si elle n'en est pas capable, alors l'attribuer à une autre organisation. Mais surtout, ce n'est pas seulement pour ​​les orangs-outans. Les orangs-outans sont indossociables de la forêt et les forêts représentent un large éventail de services importants sur les plans économique, social, et culturel.

Pour le moment la priorité de l'Indonésie semble de convertir rapidement la forêt en terres cultivables, mais, ce faisant, perd des services écologiques essentiels à la survie humaine. Si les gains économiques à court terme sont évidents, les pertes à long terme le sont moins. Au moment de prendre certaines décisions, une bonne planification repose sur la compréhension des avantages à court mais aussi à long terme ! 


Une mère et son petit à Sumatra


Sacrifier les orangs-outans, les forêts et les services forestiers pour les palmiers "producteurs de pétrole" pourrait se révéler être moins intelligent qu'il n'y paraît. 

Article d'origine (en anglais) d'Erik Meijaard paru dans le Jakarta GlobeErik Meijaard est un scientifique basé en Indonésie.


Mongabay 23/2/2014 - Les photos sont de Rhett A. Butler.

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