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Des abeilles sauvages utilisent du plastique pour construire leur nid

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Une nouvelle étude menée par un doctorant canadien fait part de l’existence de deux espèces d’abeilles urbaines sauvages qui utilisent à Toronto de la matière plastique pour construire leur nid !


Un environnement riche en matières plastiques engendre de manière générale des conséquences néfastes sur la faune. La plupart des espèces disparaissent progressivement, menacées par la pollution, l’urbanisation et les déchets qui dégradent leur habitat de jour en jour. Pourtant, malgré ce constat catastrophique, force est de constater que certains spécimens présentent encore d’incroyables capacités de survie.



Animal Wire 2/3/2014



En faisant preuve d’adaptabilité, ces animaux sont capables de vivre au sein d’écosystèmes de plus en plus hostiles, façonnés par l'activité humaine. C'est ce qu'a constaté 

Scott MacIvor, doctorant de l’Université York qui a récemment fait part d'une découverte étonnante. A Toronto, il a révélé l’existence de deux espèces d’abeilles urbaines sauvages qui utilisent de la matière plastique pour construire leur nid. La trouvaille a fait l’objet d’une publication parue dans la revue Ecosphere. 

Bien sûr les insectes ne façonnent pas ces abris en utilisant seulement et exclusivement du plastique mais celui-ci fait désormais partie des matériaux de constructions communs, à l’instar d’autres éléments naturels. Contrairement aux abeilles mellifères, les espèces d'abeilles sauvages sont pour la majeure partie solitaires. Les femelles construisent individuellement un petit nid pour y déposer leurs œufs qui deviendront ensuite des larves. Ces nids se retrouvent le plus souvent au sol ou encore dans des structures creusées dans des troncs d’arbres ou des mûrs. 

Afin d’en savoir davantage sur ces spécimens fascinants et les protéger, la ville de Toronto a fait installer plus de 200 nichoirs artificiels. Dans le cadre de ses recherches sur les abeilles urbaines, Scott MacIvor a eu l’occasion d’étudier des nids construits au sein de ces nichoirs par deux espèces différentes : Megachile campanulae et Megachile rotundata.

Au sein des nids de Megachile campanulae, le doctorant a mis en évidence une substance grisâtre, similaire à du chewing-gum. Après analyses, cette gomme s’est révélée être une matière composée principalement de polyuréthane, un élément connu comme un agent d’étanchéité. Cette pâte grise, qui remplace la résine végétale comme la sève de pin, est utilisée dans le nid comme un matériau de calfeutrage pour les alvéoles du couvain, où grandissent les larves. 
 

Les nids de Megachile rotundata, en revanche, semblent avoir été construits directement avec des bouts de plastiques. Cette espèce, connue également sous le nom d’abeille découpeuse, construit d’ordinaire ses nids en découpant des morceaux de feuilles et en les assemblant ensemble pour former une structure en forme de cigare. Toutefois, dans le cas des abeilles de Toronto, certains bouts de feuilles ont été remplacés par des fragments de sacs plastiques.

Selon les observations menées par Scott MacIvor, cette utilisation de nouveaux matériaux ne semble aucunement perturber le développement des larves. Le chercheur a toutefois du mal à expliquer pourquoi les abeilles utilisent des matières plastiques pour construire leur nid même quand les feuilles et la sève des arbres sont encore largement disponibles. Une des hypothèses avancées fait appel au côté opportuniste de ces espèces d’abeilles. Les femelles opteraient ainsi pour l’utilisation d’un matériau le plus proche du lieu de construction du nid, plutôt que pour celui de meilleure qualité. De cette manière, les abeilles passeraient moins de temps loin du nid et réduiraient ainsi les risques qui interviennent sur la structure lorsqu’elles sont de sortie.

Maxisciences 3/3/2014

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