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birdy1972

La souris à pattes blanches, un réservoir à tiques

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Les souris à pattes blanches (Peromyscus leucopus), présentes en Amérique du Nord, peuvent être infestées par plus de 200 tiques. Elles représentent donc un réservoir pour certains pathogènes, comme l’agent responsable de la maladie de Lyme.

Dans un article à paraître dans le journal Ecology, des chercheurs du Cary Institute of Ecosystem Studies de Millbrook (New York) décrivent les résultats de 16 années de suivi de souris infestées par des tiques. Précédemment, des travaux avaient montré un lien positif entre le nombre de souris à pattes blanches (Peromyscus leucopus) et celui de tiques Ixodes scapularis infectées par la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Les chercheurs ont voulu savoir quel était l’impact de ces tiques sur la survie des souris. (Photo : CDC / Michael L. Levin, Ph. D. Photo: Jim Gathany / Domaine public)

Par définition, un parasite impacte négativement son hôte. Ici, les tiques sont des ectoparasites, c’est-à-dire des parasites vivant à l’extérieur de l’organisme hôte. Après avoir analysé 5.587 historiques de capture de souris à pattes blanches entre 1995 et 2011, les chercheurs ont observé que les souris toléraient bien les tiques. Les animaux fortement parasités survivaient aussi longtemps que les autres, alors que certaines souris portaient de fortes charges de tiques, jusqu’à 270 tiques par animal !

La souris à pattes blanches, répandue en Amérique du Nord, possède de grands yeux. ©️ Charles Homler, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

Pour Michelle Hersh, principale auteure de ces travaux, « les tiques se nourrissent du sang : il semblait évident qu’elles auraient un impact négatif sur les souris. Mais notre analyse a montré que les larves de tiques avaient peu d’effets mesurables sur la survie de la souris à pattes blanches, et aucun n’était négatif. » Cette première surprise s’accompagnait d’une seconde : les mâles infestés par de nombreuses tiques survivraient même mieux !

Les chercheurs se sont aussi intéressés aux résultats en différenciant les sexes, car les mâles sont souvent plus infestés que les femelles. C’est là qu’ils ont constaté que, chez les souris mâles, les charges de tiques étaient corrélées de manière positive avec la survie ! Pour l’expliquer, les scientifiques avancent plusieurs hypothèses. Tout d’abord, les souris infestées montrent un comportement différent vis-à-vis de la prédation : elles prendraient moins de risques. De plus, ces souris pourraient occuper des microhabitats plus favorables à la survie des parasites comme des souris, par exemple avec plus de végétation, ce qui fournit une protection contre les prédateurs. Enfin, il pourrait y avoir un lien avec la taille des animaux : les individus les plus gros pourraient être les plus parasités, et aussi les plus susceptibles de survivre. (Photo : Chandler B. Beach, AM / Domaine public)

Ces résultats n’apportent pas de bonnes nouvelles du point de vue de la santé publique, car les tiques servent de vecteurs à de nombreux agents pathogènes : la bactérie Borrelia burgdorferi qui cause la maladie de Lyme, Anaplasma phagocytophilum responsable de l’anaplasmose, mais aussi le protozoaire Babesia microti, agent de la babesiose. Conclusion : pour Michelle Hersh, « les souris à pattes blanches sont des réservoirs pour les agents qui causent la maladie de Lyme, l’anaplasmose et la babésiose ». Des larves de tiques peuvent être infectées par ces pathogènes quand elles se nourrissent sur les souris ; elles risquent ensuite de transmettre la maladie à des humains lors de leur « repas » suivant.

Les adultes mesurent de 90 à 100 millimètres de longueur (sans compter la queue qui mesure de 63 à 97 millimètres.
Un jeune adulte pèse en moyenne de 20 à 30 grammes (0,7 à 1,1 oz).
Leur durée de vie maximale serait de 96 mois environ, mais l'espérance de vie moyenne des individus de cette espèce est de 45,5 mois pour les femelles et 47,5 pour les mâles. Dans les climats nordiques et en présence de prédateurs naturels plus abondants, l'espérance de vie moyenne est de 12 à 24 mois.
On la confond souvent avec la souris sylvestre, Peromyscus maniculatus qui lui ressemble à plusieurs égards.


Futura Sciences 1/4/2014

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