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Un parasite de l'abeille amplifie la maladie des ailes déformées

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L'acarien Varroa destructor peut injecter le virus des ailes déformées aux abeilles qu'il parasite. C'est un virus courant, mais les symptômes de la maladie sont bien plus fréquents chez les populations d'abeilles parasitées par l'acarien. Cet effet de la voie d'infection vient d'être démontré.

Les abeilles sont des insectes pollinisateurs utiles à l’agriculture et aux écosystèmes, mais elles connaissent souvent des pertes en hiver… La faute notamment aux parasites et aux virus qu’ils transmettent. Ainsi, l'acarien Varroa destructor se nourrit du « sang ,» ou hémolymphe, de l’abeille Apis mellifera. Mais en même temps, il lui transmet un cocktail de virus, dont l’Iflavirus Deformed Wing Virus (DWV).

 Un minuscule parasite menace la santé des abeilles (ici sur sa tête). ©️ Gilles San Martin (Namur, Belgique), Flickr, cc by sa 2.0

DWV est un virus à ARN proche des picornavirus. Courant chez les abeilles européennes, il est présent dans quasiment toutes les colonies. Chez des colonies sans Varroa, le virus DWV est présent à de bas niveaux et ne cause généralement pas de symptômes. Mais en présence de Varroa, les niveaux de virus sont plus élevés et la maladie des ailes déformées, qui se caractérise par des difformités lors du développement et une espérance de vie réduite, est très fréquente.

Dans un article paru dans Plos Pathogens, des chercheurs de l’université de Warwick (Royaume-Uni) ont voulu comprendre comment le virus plutôt bénin devient un pathogène majeur en présence de Varroa. Ils envisageaient deux hypothèses : les défenses antivirales de l’abeille pouvaient être supprimées en présence de Varroa, ou bien Varroa sélectionnait certains génotypes du virus.

 Les ailes des abeilles touchées par la maladie des ailes déformées ne se développent pas complètement. ©️ Shawn Casa, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

Dans leurs expériences, les chercheurs ont exposé des larves non infestées par Varroa au virus DWV, par voie orale ou par une transmission par Varroa. Alors que le parasite contient une grande diversité de souches virales DWV différentes, une certaine souche virulente de DWV était amplifiée 1.000 à 10.000 fois chez les pupes exposées à Varroa, comme l'explique David Evans, auteur de ces travaux : « nous avons trouvé qu’un variant nocif du virus ne se multiplie rapidement que s’il est directement injecté dans l’hémolymphe de l’abeille par Varroa. Une fois injecté, le variant prend le dessus ».

 Lorsque les chercheurs injectaient directement un mélange de virus DWV, les mêmes souches virulentes étaient amplifiées. Par conséquent, une souche de DWV ne se réplique à de hauts niveaux que lorsqu’elle est inoculée dans l’hémolymphe, que ce soit par Varroa ou par une injection expérimentale. C'est donc la voie de transmission qui serait responsable de l’amplification de la forme virulente. Les chercheurs ont aussi détecté des changements dans la réponse immunitaire de l’abeille parasitée par Varroa. (Photo acarien Varroa destructor. Artic / domaine public)

Ces travaux pourraient trouver des applications pour prévenir et traiter la maladie qui touche les ruches, car les abeilles britanniques sont particulièrement menacées.

Futura Sciences 1/7/2014

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