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BelleMuezza

5 m de haut ! Les vagues menacent la navigation dans l'Arctique

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C’est une mauvaise nouvelle pour les compagnies de transports lorgnant sur le passage du nord-ouest. Libre de glaces l’été, il est a priori devenu navigable. Mais cette voie maritime de 1500 kilomètres, longeant la côte nord du Canada, devrait être particulièrement agitée, et donc dangereuse.

Un navire pris dans les glaces de l'Arctique. ©️ KAÏ HONKANEN/ALTOPRESS/PHOTOALTO/AFP

Si ce littoral découpé en milliers d’îles constitue en soi un risque, les armateurs n’avaient pas pensé que s’y ajouterait une forte houle. Pour la première fois, une équipe de chercheurs de l’université de Washington a réussi à mesurer la hauteur des vagues sur ces portions d’océan délivrées de la banquise par le réchauffement climatique. Résultat : certaines font 5 mètres. La hauteur d’une maison !

Exemple simulation rétrospective de vagues lors de la tempête de septembre 2012 dans l'océan Arctique; la carte est centrée sur le pôle Nord; l'échelle de couleurs indique la hauteur de vague significative de 0 à 5 m. Crédit photo: Jim Thomson / W. Erick Rogers.

Pour obtenir cette mesure, les chercheurs ont installé un capteur ancré au sol marin et flottant 50 mètres en dessous de la surface, à plus de 500 kilomètres des côtes canadiennes, en pleine mer de Beaufort.

L’appareil a mesuré les vagues en continu d’août à mi-octobre 2012. Les résultats viennent d’être publiés dans la revue scientifique Geophysical Research Letters. Lors de cette fin d’été, l’océan Arctique a connu deux fortes tempêtes, l’une en août, l’autre à la mi-septembre et c’est à cette occasion qu’a été enregistré la houle la plus forte.

L’explication du phénomène est relativement simple : les forts vents qui soufflent à ces latitudes transmettent une partie de leur énergie aux eaux libres. Et les surfaces où ces forces s’exercent sont de plus en plus étendues. Alors que la banquise se retirait autrefois à moins de 150 kilomètres de la côte canadienne, le retrait était de plus de 1500 kilomètres en 2012. Or, la houle se renforce avec les distances parcourues et donc la surface en eau libre. Et quand les vagues grandissent, elles prennent plus de prise au vent, ce qui augmente leur vitesse.

Ce phénomène est nouveau pour la région. Il devrait notamment éroder plus fortement le littoral canadien, d’autant que le dégel du permafrost – ces sols autrefois perpétuellement gelés - va fragiliser les côtes.

Ces vagues devraient également accélérer la débâcle de la banquise. Elles augmentent enfin les risques pour la navigation commerciale telle qu’elle est envisagée par les armateurs. Ceux-ci testent déjà le passage par l’Arctique. Un cargo a ainsi livré du charbon de Vancouver au port de Pori en Finlande par cette route pour la première fois en septembre 2013.

Ce mois d’août 2014, une équipe internationale est retournée en mer de Beaufort pour y installer cette-fois ci des douzaines de capteurs. Il s’agit de mieux comprendre des phénomènes physiques qui n’avaient jamais été étudiés. L’accumulation de données devrait permettre de savoir comment la formation de ces vagues est affectée par la météo, les conditions de glace et la surface en eau libre.

Sciences et avenir 11/8/2014

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