Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

France : barrage de Sivens, les opposants ne désarment pas

Messages recommandés

ALBI - Les opposants à un barrage dans une zone humide du Tarn ont manifesté bruyamment vendredi devant le siège du Conseil général à Albi, avec le soutien de José Bové qui dénonce un cadeau à l'agro-industrie et aux producteurs de maïs.

Une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés dans un concert de casseroles destiné à dénoncer le silence opposé selon eux par le Conseil général à leurs objections sur le bien-fondé d'un tel barrage, selon une correspondante de l'AFP.

 

Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet 22/11/2013


Le barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée, dont le maître d'ouvrage est le département, doit être construit sur la zone humide du Testet qui abrite 94 espèces animales protégées, au pied de la forêt de Sivens, non loin de Gaillac, dans le nord-ouest du Tarn.

Le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet dénonce le coût élevé de l'ouvrage, 8 M EUR d'investissements publics selon eux, et l'oppose au petit nombre de ses bénéficiaires: l'ouvrage, disent-ils, est destiné à 70% à l'irrigation intensive d'une vingtaine "d'irrigants".

Début novembre, un arrêté préfectoral avait déclaré le projet d'intérêt général. En décembre, le tribunal administratif de Toulouse a rejeté un recours du collectif contre cette décision.

Nous voulons protester contre le silence du conseil général et des pouvoirs publics, a dit Ben Lefetey, un porte-parole du collectif. Le département a peur d'affronter nos arguments à travers un débat public.

L'eurodéputé écologiste José Bové a fait savoir dans un communiqué qu'il soutenait la manifestation. Ce barrage est un cadeau inacceptable des pouvoirs publics à l'agro-industrie. Le soutien au lobby des maïsiculteurs ne peut être considéré comme une raison d'intérêt public supérieur justifiant de porter atteinte à une zone humide, dit-il.

Le conseil général lui prône l'apaisement. Je ne veux pas que les gens se disputent et qu'on en arrive aux mains, a déclaré son président PS Thierry Carcenac. On n'est pas là pour saccager la faune et la flore mais il y a une décision de justice et on l'applique.

La concession et la réalisation de l'ouvrage ont été confiées à la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne et les travaux sont prévus pour durer deux ans.

romandie 17/1/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Albi (AFP) - Des militants hostiles à un projet de barrage dans le Tarn ont été expulsés jeudi du site qu'ils occupaient pour empêcher les travaux, mais ont immédiatement reconstruit à proximité un campement de fortune, déterminés comme jamais à protéger la zone humide et sa biodiversité.

Les opérations d'expulsion, pour lesquelles une centaine de gendarmes ont été mobilisés, se sont déroulées dans un calme relatif, selon des sources concordantes. Une personne a été interpellée et placée en garde à vue pour violences sur agent de la force publique, selon les gendarmes.

 Des militants hostiles à un projet de barrage dans le Tarn ont été expulsés jeudi du site qu'ils occupaient pour empêcher les travaux, mais ont immédiatement reconstruit à proximité un campement de fortune, déterminés comme jamais à protéger la zone humide et sa biodiversité. (c) Afp


D'après le récit d'un membre du collectif "Tant qu'il y aura des bouilles", qui dénonce le projet depuis octobre à la façon des opposants à l'aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes, les gendarmes sont arrivés à 08H30 jeudi sur le site appartenant au Conseil général du Tarn, maître d'ouvrage du projet, où ils avaient construit une cabane et monté un chapiteau. Une dizaine d'opposants étaient alors présents sur les lieux, sur le territoire de Lisle-sur-Tarn.

"Les gendarmes nous ont laissé sortir le plus gros de nos affaires personnelles puis les agents du Conseil général ont démantelé la cabane et démonté notre chapiteau", a-t-il raconté à l'AFP sous couvert de l'anonymat. Environ 70 militants arrivés en renfort ont été empêchés par les gendarmes d'accéder au site avant que les opposants ne s'installent de l'autre côté de la route, sur une parcelle appartenant à l'Office national des forêts (ONF) où ils ont immédiatement reconstruit "un campement de fortune", a-t-il ajouté.

Le barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée doit être construit sur la zone humide du Testet, au pied de la forêt de Sivens, dans le nord-ouest du Tarn, par la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne (CACG). L'ouvrage est censé soutenir l'étiage du Tescou, petit affluent du Tarn, et assurer l'approvisionnement en eau des fermes voisines. Mais c'est un réservoir de biodiversité de 13 hectares qui est appelé à disparaître et la tension va grandissant à mesure que les échéances approchent.

La préfecture a expliqué que ces expulsions avaient été mises en œuvre à la demande du Conseil général et faisaient suite à une décision de justice. "Il est procédé ce jour à l’expulsion des opposants au projet de barrage de Sivens" qui sont "installés illégalement sur site", a-t-elle déclaré dans un communiqué. Ce projet est "indispensable pour le maintien d'une activité économique en milieu rural" et permettra une "restauration des débits essentielle pour l'environnement alors que les déficits hydriques s'accentuent d'année en année".

Ce n'est pas du tout l'avis des opposants, auxquels le député européen écologiste José Bové a apporté son soutien, déplorant "le passage en force des promoteurs du projet". "Ce barrage est un non-sens agronomique et écologique", a-t-il dit dans un communiqué. La zone humide ne "doit pas être sacrifiée au bénéfice d’une agriculture intensive dépassée. Ce cadeau des pouvoirs publics financeurs au lobby des maïsiculteurs est un gaspillage économique et écologique scandaleux".

Les opposants, qui avaient fortement perturbé des opérations de prélèvements d'espèces dans le cadre des travaux préparatoires à la construction de l'ouvrage, se disent déterminés à poursuivre leur action. Les "zadistes" comme ils s'appellent en référence à la "zone à défendre" créée en Loire-Atlantique, veulent désormais empêcher les opérations de déforestation prévues incessamment sur le site.

"Cette affaire va devenir un scandale d’État", a prédit un membre de "Tant qu'il y aura des bouilles", un terme local qui désigne des terrains humides et peu rentables. "Nous n’allons pas abandonner, bien au contraire !", a-t-il dit à une correspondante de l'AFP.

Un autre collectif lutte contre le barrage. Ce "collectif pour la sauvegarde de la zone du Testet" regroupe des associations de défense de l'environnement et veut, lui, agir contre le projet par les voies légales. Ces opposants, qui évoquent aussi le coût élevé du barrage (8 M EUR) pour "l'irrigation intensive" d'un faible nombre, une vingtaine d'agriculteurs, selon eux, a toutefois été débouté d'une de ses actions en justice. La FDSEA parle elle de 80 agriculteurs susceptibles d'être concernés par le projet.

----->Quel que soit le nombre d'agriculteurs concernés, un tel barrage est-il justifié ? Partout dans le monde les zones humides disparaissent à des vitesses records. Or ces zones humides sont indispensables pour l'équilibre de l'écosystème local, régional et même mondial ! A mon avis NON ! Mais on continue à opposer le monde de l'agriculture au reste des citoyens et contre la nature... Il conviendrait de chercher des solutions plus économes en terme d'utilisation d'eau et de préservation de l'environnement !!!

Sciences et avenir 27/2/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le début des travaux de déboisement est annoncé pour ce lundi sur la zone humide du Testet là où doit être construit le barrage de Sivens. Les opposants au projet ne baissent pas les bras et comptent résister jusqu'au bout.

 ©️ Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet

Alors que le déboisement doit débuter ce matin sur la zone humide du Testet, les opposants à la construction du barrage de Sivens organisaient un rassemblement ce dimanche sur une propriété privée voisine, le site étant inaccessible. Quatre d'entre eux ont débuté une grève de la faim alors qu'une poignée de militant occupent quelques parcelles.

Terre éveillée 7/8/2014


Le projet de « retenue SIVENS » se situe dans le Nord-Ouest du Tarn (commune de Lisle sur Tarn, 10 km environ de Gaillac), sur la partie sauvage et préservée de la rivière Tescou.

Le barrage serait construit le long de la forêt de Sivens, en aval du lieu-dit de Barat, sur des Espaces Boisés Classés (EBC) et dans la zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). 29 ha, soit 60% de l'emprise d'acquisition de la retenue (48 ha), sont boisés (friches, peupleraies, vergers de résineux, taillis...).

Il ennoierait la zone humide du Testet, dernière zone humide d’importance du bassin versant du Tescou, qualifiée par la DREAL comme faisant « partie des zones humides majeures du département du point de vue de la biodiversité ».

Le Tescou, prend sa source à Castelnau de Montmiral, affluent de la rive droite du Tarn, long de 51 Km, il s’y jette au niveau de Montauban. Sur le bassin versant existent déjà, 185 retenues collinaires stockant 5,1 Millions de m3 et interceptant 1/3 des cours d'eau rejoignant le Tescou, sans compter les interruptions, les trous dans le Tescou pour pompage et les seuils qui stoppent l'eau (sur 1 km au pont de Mongaillard) : l'amont n'a aucun souci de l'aval.

Ce projet, datant d’environ 40 ans, est porté par le Conseil Général du Tarn, maître d’ouvrage, et par son maître d’ouvrage délégué, la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG).

Le soutien au débit d’étiage du Tescou est l’objectif prétendu d'intérêt général :
• 30 % du volume de la retenue pour le soutien au débit d’étiage (pour la dilution des pollutions).
• Le reste, 70 %, est destiné à l’irrigation de 309 ha.

Le projet serait financé à 100 % par des fonds publics (8 400 000 €HT pour l’investissement). Les financeurs prévus sont le maître d'ouvrage (le Conseil Général du Tarn pour 10%, le CG de Tarn-et-Garonne 10% également), l’Agence de l'Eau Adour-Garonne (50%) et l’Europe (30% via les fonds FEADER).

France3 Midi-Pyrénées 31/8/2014 - Collectif Testet

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Albi - Le déboisement de la zone du futur barrage de Sivens (Tarn) a commencé lundi matin sous la protection des gendarmes malgré les projectiles de 200 opposants rassemblés à proximité, a-t-on appris auprès des deux camps.

La mission des 130 gendarmes sur zone est de sécuriser l'intervention des bûcherons: le premier coup de tronçonneuse a été donné ce matin à 10H00, a déclaré le lieutenant-colonel Sylvain Renier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn, à une correspondante de l'AFP.

 L'eurodéputé écologiste José Bové réclamait en février dernier à Albi le gel du projet de barrage. - Eric Cabanis AFP

Le face-à-face entre manifestants et forces de l'ordre a donné lieu à plusieurs escarmouches, comme mercredi dernier quand les opposants avaient lancé plusieurs dizaines de cocktails molotovs vers les gendarmes gardant le site.

Des barricades ont été enflammées lundi matin, les forces de l'ordre ont essuyé des tirs de cocktails Molotov, de pétards agricoles, de gros pavés a indiqué le lieutenant-colonel Renier, qui a fait état de trois interpellations et d'un gendarme blessé.

 ©️ AFP Les opposants au barrage ont érigé des barricades à Sivens le 26 août 2014

Les CRS ont chargé, des gaz lacrymogènes sont utilisés, il y a des blessés légers. Des tronçonneuses abattent une cabane et les premiers arbres, a déclaré le porte-parole du collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, Ben Lefetey, qui a entrepris une grève de la faim il y a cinq jours.

Les opposants ont reçu le renfort d'agriculteurs dont les tracteurs ont tenté d'entraver l'approche des bûcherons du conseil général, tandis que les forces de l'ordre ont mis en place un groupe chargé notamment de déloger les personnes dans les arbres, selon le responsable de la gendarmerie.

©️ AFP Les opposants au barrage ont monté des barrages et jeté des cocktails molotov.

Le collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet devait organiser une manifestation en début d'après-midi devant le conseil général à Albi, en parallèle de la résistance sur le terrain.

Il comptait également demander à la ministre de l'Écologie Ségolène Royal d'intervenir pour arrêter le déboisement qui donne le coup d'envoi aux travaux contestés par les écologistes.

 ©️ AFP Les opposants au projet de barrage de Sivens occupent les lieux depuis plusieurs mois.

La construction du barrage destiné à alimenter en eau les fermes situées à proximité ferait disparaître un réservoir de biodiversité de 13 hectares.

Les partisans du barrage, parmi lesquels la FDSEA, le défendent comme une nécessité pour sécuriser l'approvisionnement en eau des agriculteurs. Ses adversaires s'émeuvent de la disparition d'une zone humide qui abrite 94 espèces protégées et dénoncent le modèle d'agriculture irriguée.

Francetv Info 1/9/2014


La préfecture du Tarn a insisté à plusieurs reprises sur le caractère selon elle exemplaire du projet en matière environnementale, car 19,5 hectares de zones humides favorables aux espèces protégées recensées seront reconstituées.

Romandie 1/9/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Rochefort (France) - La ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, a demandé dimanche que soient vérifiées les conditions que le ministère met sur les retenues de substitution, à propos du dossier conflictuel avec les écologistes du barrage de Sivens, dans le Tarn.

Je demande à ce que le Conseil général du Tarn vérifie que les conditions que le ministère met sur les retenues de substitution soient remplies, a déclaré la ministre à Rochefort (Charente-Maritime), alors qu'elle assistait au premier départ de la réplique de la frégate L'Hermione.

Les instructions du ministère sont d'encourager les retenues de substitution à condition de ne pas encourager l'agriculture intensive, a-t-elle rappelé. L'eau est un bien précieux et rare qui doit faciliter l'agriculture mais pas pour que certains pratiquent l'agriculture intensive dans des grandes exploitations en s'appropriant un investissement public, a-t-elle ajouté.

Mme Royal a également appelé à ce que le dialogue puisse se renouer avec les associations et à voir si on peu améliorer l'ouvrage et l'usage de l'ouvrage.

Romandie 7/9/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Sivens (France) (AFP) - Des échauffourées entre opposants et forces de l'ordre ont fait lundi un blessé léger sur le chantier du barrage controversé de Sivens (Tarn), tandis que le Conseil général réaffirmait le bien-fondé du projet, malgré les doutes émis par Ségolène Royal.

Vers 16H00, les gendarmes ont délogé à l'aide de gaz lacrymogènes des opposants, dont cinq s'étaient enterrés à mi-buste sur un chemin d'accès au chantier afin d'empêcher l'entrée d'engins de défrichement.

 Des manifestants sont face à des policiers sur le chantier du barrage controversé de Sivens (Tarn), le 8 septembre 2014 (c) Afp

Parmi les opposants "enterrés", une jeune femme s'est évanouie lors de l'action des forces de l'ordre, "mais elle s'est réveillée juste après et n'a qu'une cheville foulée", a déclaré à l'AFP un responsable de la gendarmerie sur place. Cet officier a assuré que seuls des gaz lacrymogène avaient été employés sur le site, à Lisle-sur-Tarn, près de Gaillac.

"Ils nous ont attaqués à coups de flash-balls", a cependant affirmé par téléphone à l'AFP Camille Kaze, une occupante, confirmant que la jeune femme inconsciente s'était réveillée peu après.

Vers 17H00, des engins de défrichement ont pu pénétrer sur le site, a-t-elle ajouté.

Le déboisement de la zone du barrage de Sivens, dont la construction entraînerait la disparition d'un réservoir de biodiversité de 13 hectares, donne lieu à des heurts sporadiques depuis début septembre entre forces de l'ordre et opposants.

Le barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée doit être construit sur la "zone humide" du Testet. Ce projet public vise à soutenir l'étiage du Tescou, un petit affluent du Tarn, et à sécuriser l'approvisionnement en eau des fermes voisines.

Lundi, le président PS du Conseil général, Thierry Carcenac, a réaffirmé que ce programme respectait la réglementation, répondant à une déclaration de Ségolène Royal. La ministre de l'Ecologie avait "demandé à ce que le Conseil général du Tarn vérifie que les conditions que le ministère met sur les retenues de substitution soient remplies".

"Les instructions du ministère sont d'encourager les retenues de substitution à condition de ne pas encourager l'agriculture intensive", avait-elle rappelé dimanche.

Mais à Albi, M. Carcenac (PS) a opposé une fin de non recevoir à tout moratoire, assurant "que ce projet répond pleinement aux objectifs évoqués par Ségolène Royal".



Une cinquantaine d'opposants déterminés avaient transformé lundi matin les alentours du site en camp retranché. Ils s'étaient postés à des endroits stratégiques afin de bloquer toute entrée au chantier très vaste, avec force barricades, faites de branches, de tôles ondulées et de tout ce qui a pu être trouvé sur place, a constaté une correspondante de l'AFP.

Une route goudronnée menant au chantier a été creusée d'un profond cratère et une vingtaine de voitures ont été garées en épi. Des bouteilles de gaz et des bidons d'essence jonchent le chemin, parmi des conteneurs à poubelles où les opposants ont inscrit des "non au barrage".

Des dizaines de membres de forces de l'ordre restaient en embuscade sur les chemins et bosquets environnants.

Lançant un "appel au calme", le président du Conseil général s'est déclaré "prêt à la discussion sur les mesures compensatoires et sur l'utilisation de l’eau" mais a demandé "un débat dans un lieu neutre, sans pression".

Le porte-parole des opposants au barrage, Ben Lefetey, a dénoncé une attitude qui consiste, selon lui, à lancer un "début de dialogue" tout en "continuant un passage en force sur le terrain" où des bûcherons avaient débuté le déboisement le 1er septembre.

"Carcenac s'entête à poursuivre ces travaux. On demande le réexamen du projet sur les impacts environnementaux réels et la suspension des travaux (de défrichement, ndlr) jusqu'à leurs conclusions", a-t-il expliqué.

Dimanche, plus d'un millier d'opposants avaient participé à un pique-nique citoyen, soit la plus importante mobilisation à ce jour.

Sciences et avenir 8/9/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Paris - La ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, a décidé de créer une mission d'expertise sur le projet controversé du barrage de Sivens (Tarn), où des échauffourées entre opposants et forces de l'ordre ont encore eu lieu lundi.

Je nomme une mission d'expertise pour favoriser le dialogue et vérifier les garanties d'une gestion durable de la ressource en eau, a déclaré à l'AFP Mme Royal. La ministre a indiqué avoir pris cette décision en accord avec le président du Conseil général du Tarn, le socialiste Thierry Carcenac.

Face à une situation de plus en plus tendue localement, la ministre de l'Ecologie avait demandé dimanche au conseil général du Tarn de vérifier que les conditions exigées par le ministère sur les retenues de substitution (étaient) remplies. Le projet répond pleinement aux objectifs évoqués par Ségolène Royal, avait répondu lundi Thierry Carcenac, partie prenante au projet du futur barrage.

Avec l'objectif de rassembler les points de vue, la ministre de l'Ecologie dit vouloir être attentive à ce que le projet permette d'assurer une gestion durable de la ressource en eau et ne participe pas au développement d'une agriculture intensive.

Philippe Quevremont, ingénieur général des ponts, eaux et forêts, et Nicolas Forray, inspecteur général de l'environnement, conduiront la mission d'expertise qui évaluera la qualité et l'ambition du projet de territoire et les mesures compensatoires visant à préserver la biodiversité du site.

Interrogée sur la durée de la mission, Ségolène Royal a indiqué qu'elle débuterait dès maintenant et que sa durée serait de l'ordre de quelques jours.

Le déboisement de la zone du futur barrage de Sivens, destiné à l'irrigation, dont la construction entraînera la disparition d'un réservoir de biodiversité de 13 hectares, donne lieu à des échauffourées sporadiques entre forces de l'ordre et opposants depuis le début des travaux le 1er septembre.

Romandie 8/9/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Lisle-sur-Tarn (France) (AFP) - Les opposants au barrage de Sivens ont amplifié mardi leurs actions de guerilla militante dans le Tarn tandis que sur le site du projet contesté, les gendarmes s'employaient à déloger chacun des militants perchés dans de grands arbres.

A Lisle-sur-Tarn près de Gaillac, le déboisement avait débuté le 1er septembre sur le site de la future retenue. Mais il a donné lieu, depuis, à des heurts sporadiques entre forces de l'ordre et opposants, bien décidés à empêcher la destruction de la zone humide du Testet, un réservoir de biodiversité de 13 hectares.

 Des manifestants bloquent l'accès au chantier du barrage de Sivens, le 8 septembre 2014 (c) Afp

Mardi matin, les forces de l'ordre ont dû évacuer par la force les locaux du Conseil général à Albi, envahis par plusieurs dizaines d'adversaires du projet, a constaté une correspondante de l'AFP. L'un des manifestants a été placé en garde à vue, soupçonné d'avoir asséné "un coup de tête volontaire" à un commandant de police, selon le directeur départemental de la sécurité publique, Pierre-Marc Panazio. L'officier a eu le nez cassé, a précisé une source policière.

L'évacuation s'est faite de façon musclée, alors que les manifestants s'agrippaient les uns aux autres, assis par terre. Le président du groupe Europe Ecologie Les Verts au conseil régional, Guillaume Cros, s'est plaint dans un communiqué d'avoir été "molesté, insulté et expulsé par les forces de l'ordre".

Les manifestants exigent un "arrêt immédiat des travaux de déboisement" sur le site du projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée. Sur les murs du conseil général, qui porte ce projet, ils avaient tagué "ZAD (zone à défendre) partout" ou encore "Carcenac responsable criminel". Le président PS du conseil général, Thierry Carcenac, se trouvait à Paris pour y rencontrer la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.

Dans un communiqué, M. Carcenac a annoncé qu'une plainte serait déposée "contre les auteurs de ces actes inqualifiables". Il les a accusés d'avoir "détruit tout ce qui était à leur portée", agressé des personnes et développé des "contre-vérités" sur le projet.

Les élus régionaux écologistes ont rétorqué qu'ils tenaient Thierry Carcenac "pour responsable" de la radicalisation du mouvement. Ils lui ont de nouveau demandé "de respecter les recours devant la justice en décidant d'un moratoire" sur le déboisement.

Au même moment, dans la forêt de Sivens, des gendarmes mobiles (de la Cellule nationale d'aide à la mobilité) s'employaient à faire descendre les écologistes installés dans des arbres, a indiqué un responsable de la gendarmerie. "Je me suis fait déloger de ma plateforme située à 18 mètres de hauteur, dans un grand chêne, mais ils leur a fallu trois heures", a témoigné Camille, 30 ans, joint par téléphone. Ce militant écologiste occupait les lieux depuis la fin août pour, a-t-il dit, "défendre la forêt et la démocratie contre les projets imposés".

"Des gendarmes ont grimpé à la corde, défoncé le plancher de notre cabane au pied de biche, ils m'ont menotté et descendu comme ça", a-t-il ajouté, en admettant qu'ils avaient "agi avec correction".

Le porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, Ben Lefetey, a déploré la poursuite du déboisement, alors que Mme Royal avait annoncé lundi l'envoi d'experts pour évaluer le projet. "Les travaux doivent cesser immédiatement et au moins jusqu'aux conclusions de ces expertises", a-t-il demandé.

Le même jour, les militants ont mis en scène la destruction symbolique d'un barrage similaire, construit il y a 17 ans entre Carmaux et Gaillac, mais qui selon eux n'a pas d'existence légale.

Quant au député de la circonscription, Jacques Valax (PS), il s'est dit, toujours aussi déterminé à soutenir la construction du barrage de Sivens "attendu depuis plus de 25 ans". Le projet "prévoit notamment de reconstituer 20 ha de zones humides (...) pour compenser les 13 hectares de zones humides effacés par le projet", a-t-il argumenté.

Les opposants répondent qu'une "zone humide" est le fruit d'un très long processus naturel et dénoncent le coût global de construction du barrage, à 8,4 millions d'euros.

Sciences et avenir 9/9/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Dans le Tarn, militants écologistes et forces de l'ordre s'affrontent sur le site de construction d'un barrage.

Plus de 200 gendarmes mobiles ont été déployés mercredi 10 septembre sur le site du barrage controversé de Sivens (Tarn) où le déboisement s'est accéléré, malgré la présence de dizaines d'opposants.

 Des gendarmes mobiles appréhendent un militant écologiste sur le site du chantier du barrage de Sivens, près de Gaillac, dans le Tarn, le 9 septembre 2014 (c) Afp

A Lisle-sur-Tarn près de Gaillac, le déboisement a débuté le 1er septembre sur le site de la future retenue. Depuis, des heurts opposent les forces de l'ordre et des militants écologistes, bien décidés à empêcher la destruction de la zone humide du Testet, un réservoir de biodiversité de 13 hectares.

Le lieutenant-colonel Sylvain Renier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn, a déclaré à l'AFP que les opposants étaient "une soixantaine dispersés sur le site, cachés dans les bois ou toujours accrochés dans des arbres".

Selon l'un des opposants anti-barrage sur place, Guillaume, joint au téléphone par l'AFP, les gendarmes ont délogé mercredi matin les militants, pour permettre aux engins de déboisement de défricher une zone jusqu'ici épargnée. Cette nouvelle intervention des forces de l'ordre faisait suite à une décision de justice vendredi 5 septembre qui autorisait l'expulsion de cette parcelle.

Parallèlement, les députés européens José Bové (Europe Ecologie-Les Verts) et Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) ont, avec des dizaines d'élus locaux ou régionaux de leurs partis, demandé "l'arrêt immédiat du déboisement", dans une lettre ouverte au président socialiste du Conseil général du Tarn, Thierry Carcenac.

Cette cinquantaine d'élus EELV et Front de gauche de Midi-Pyrénées demandent "que cessent les violences incompréhensibles à l’égard des opposants au projet de barrage" et "qu’un moratoire soit décidé sur le projet avec l’arrêt immédiat du déboisement". Leur texte accuse M. Carcenac de vouloir "passer en force pour irriguer l'agriculture intensive du département".

 Localisation de la commune de Lisle-sur-Tarn, où se trouve le site de la future retenue d'eau. Crédit : Google

Un barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée doit être construit sur la "zone humide" du Testet. Ce projet public, porté par le département, vise à soutenir l'étiage du Tescou, un petit affluent du Tarn, et à sécuriser l'approvisionnement en eau d'une vingtaine de fermes avoisinantes.

Mais les opposants se disent résolus à empêcher la destruction de cette "zone humide", un réservoir de biodiversité qui abrite des dizaines d'espèces protégées d'animaux et dénoncent, sur le fond, un modèle d'agriculture irriguée selon eux dépassé.

Lundi, les opposants pensaient avoir fait progresser leur cause, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal ayant annoncé l'envoi d'experts pour évaluer le projetMais M. Carcenac a depuis opposé une fin de non recevoir à tout moratoire, assurant que le projet répondait "pleinement aux objectifs de Ségolène Royal". Le député socialiste du Tarn Jacques Valax a abondé en son sens, jugeant par ailleurs le mouvement de contestation "irresponsable".

Le porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, Ben Lefetey, a déploré la poursuite du déboisement, alors que Mme Royal avait annoncé lundi 8 septembre l'envoi d'experts pour évaluer le projet. "Les travaux doivent cesser immédiatement et au moins jusqu'aux conclusions de ces expertises", a-t-il demandé.

Quant au député de la circonscription, Jacques Valax (PS), il s'est dit, toujours aussi déterminé à soutenir la construction du barrage de Sivens "attendu depuis plus de 25 ans". Le projet "prévoit notamment de reconstituer 20 ha de zones humides (...) pour compenser les 13 hectares de zones humides effacés par le projet", a-t-il argumenté.

Les opposants répondent qu'une "zone humide" est le fruit d'un très long processus naturel et dénoncent le coût global de construction du barrage, à 8,4 millions d'euros.


Sciences et avenir 11/9/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Jeudi soir, au lieu dit "Les Trépadis" entre Castelnau-de-Montmiral et Lisle sur Tarn, les insultes ont cédé la place à l'affrontement entre opposants à la retenue collinaire de Sivens et agriculteurs riverains.

 ©️ Rémy Gabalda /AFP Les gendarmes ont dû intervenir dans la bagarre entre agriculteurs et opposants au barrage

Une poignée d'altermondialistes avaient en effet décidé d'ouvrir les volières d'un éleveur de faisans afin d'offrir la liberté aux animaux. Ces milliers de faisans nés en captivité sont vendus aux sociétés de chasse et, à la veille de l'ouverture, l'éleveur réalise ce mois-ci l'essentiel de son chiffre d'affaires. Il y a dix jours un précédent "commando" avait "libéré" plus de mille faisans. Ce qui représente un manque à gagner d'environ 10 000 euros pour l'éleveur.

Près des volières et en train de découper le grillage, le nouveau "commando" a été repéré - hier soir - par les éleveurs. Une bagarre s'est engagée sur la RD5 qui relie Castelnau de Montmiral et Salvagnac dans le Tarn entre une vingtaine d'agriculteurs et plusieurs altermondialistes, quatre véhicules de gendarmerie ont du intervenir.

Sur place, les blessures superficielles des éleveurs et des vitres de véhicules brisées attestaient ce matin des évènements de la nuit. Plusieurs personnes ont été légèrement blessées et une plainte déposée à la gendarmerie de Castelnau de Montmiral.

Pour Paul Salvador, maire de Castelnau de Montmiral, cet incident est la preuve du climat délétère entre agriculteurs et opposants à la retenue collinaire :
"Cette bagarre le prouve, le stade de la colère est dépassé… C'est aujourd'hui la peur qui gagne les familles. Il faut absolument calmer les esprits".

Pour Damien Delsuc, représentant des agriculteurs du secteur : "Il risque d'y avoir des problèmes graves dans les jours qui viennent. Les gens ne peuvent plus rester inactifs, ils ont le sang qui bout."

Dans la forêt de Sivens, personne ne souhaite s'exprimer mais l'incident divise les militants. Pour certains, c'est un affrontement créé de toutes pièces. Mais d'autres, plus pacifistes et refusant d'entrer en conflit avec les habitants du secteur, quittaient aujourd'hui les lieux.

FR3 Midi-Pyrénées 12/9/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Si la forêt de Sivens était jusqu'à présent très prisée des promeneurs, il n'est plus question d'aller y flâner. Depuis les récents affrontements autour du projet de barrage, le conseil général du Tarn a interdit l'accès au site.

 ©️ AFP La forêt départementale de Sivens

La météo quasi-estivale incite à aller prendre l'air ce week-end et certain d'entre nous peuvent être tentés par une promenade en forêt. Jusqu'à récemment dans le Tarn, celle de Sivens était très prisée. Mais en raison des récents événements et de l'état du site après les affrontements entre opposants et forces de l'ordre, le département du Tarn rappelle que l'accès à la forêt départementale est  interdit jusqu'à nouvel ordre.

De nombreux déchets et objets dont certains peuvent être dangereux (clous, tessons de bouteilles), ainsi que des barrières présentent en effet un danger pour les visiteurs selon un communiqué du conseil général. L'accès au site ainsi que l'utilisation des aires d'accueil, de pique-nique, des sentiers et équipements est donc formellement interdit.


----->Ou comment empêcher de nouveaux regroupements pour défendre la forêt...

FR3 Midi Pyrénées 27/9/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Lisle-sur-Tarn (France) - De nouveaux heurts ont opposé lundi les forces de l'ordre à des opposants à la construction du barrage de Sivens, dans le Tarn, a-t-on appris de sources concordantes.

Les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogènes et de flash-ball pour déloger des opposants, notamment un campement de 15 à 20 personnes, a indiqué à l'AFP Ben Lefetey, porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet. Selon lui, plusieurs personnes ont été blessées lundi matin dont une par des éclats de verre au visage, a affirmé M. Lefetey.

La gendarmerie du Tarn a confirmé un tir de flash-ball, mais démenti tout blessé. Une personne a été brièvement interpellée. 150 à 160 opposants étaient sur site à la mi-journée, pour 180 gendarmes, selon les forces de l'ordre.

Des escarmouches ont éclaté ce matin (lundi) avec des jets de boulons, d'acide, de cocktails Molotov sur les forces de l'ordre qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Nous avons aussi découvert des bouteilles de gaz, a ajouté la gendarmerie.

Les opposants entendent empêcher l'accès au site pour les engins de chantier destinés à décaper le sol, c'est-à-dire l'enlèvement des souches et la mise à nu du terrain.

Selon les écologistes, le décapage condamnerait définitivement la zone humide qui abritait de nombreuses espèces protégées et a déjà été déboisée pour faire place au barrage.

Sans le décapage, la forêt pourrait repousser mais, une fois décapé, il faut carrément replanter, explique M. Lefetey.

Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet 13/8/2014




Romandie 29/9/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Lisle-sur-Tarn (France) - L'ex-ministre Cécile Duflot (EELV) a dénoncé lundi le passage en force du projet de construction du barrage de Sivens, dans le Tarn, qualifié de stupidité par le député écologiste Noël Mamère, lors d'une visite sur le site.

C'est un projet inutile. Un massacre qui est en cours et aussi un passage en force car les recours ont des fortes chances d'aboutir, a déclaré Mme Duflot en référence aux trois procédures sur le fond qui ont été lancées contre le projet par ses opposants.

Tout cela justifie l'action d'occupation. De plus, la manière dont les forces de l'ordre se sont comportées va au-delà de ce qui est tolérable avec une mise en danger de jeunes, a ajouté Mme Duflot.

Débuté le 1er septembre, le déboisement du site en vue de la construction de la retenue d'eau a fait l'objet d'échauffourées sporadiques entre opposants et gendarmes. La zone humide riche en biodiversité que défendent les opposants est quasiment entièrement détruite.

Mais la lutte ne s'arrête pas là, a estimé le député écologiste Noël Mamère, qui accompagnait Mme Duflot.

Nous ne sommes pas ici pour l'anecdote. Ce qui se passe à Sivens est symbolique. C'est la stupidité la plus totale. J'espère que nous aurons ici la même issue qu'à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), a-t-il ajouté, en référence à l'importante mobilisation qui a provoqué le gel en 2012 de la création d'un nouvel aéroport à cet endroit.

Les opposants au projet demandent notamment que soient rendues publiques les conclusions d'un rapport d'experts qu'avait demandé mi-septembre la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal.

Le projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée est porté par le conseil général du Tarn. Ses partisans assurent qu'il est indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et qu'une autre zone humide sera recréée.

Les opposants contestent la destruction déjà quasi-effective de la zone humide et dénoncent, sur le fond, un modèle d'agriculture irriguée intensive selon eux dépassé.

Trois opposants suivent une grève de la faim en signe d'opposition, un depuis 54 jours et deux depuis 48 jours.

Romandie 20/10/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Albi - Un jeune homme est décédé dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) au moment où, selon le procureur d'Albi, une centaine d'opposants violents attaquaient les gendarmes présents sur le site.

Les causes exactes du décès de Rémi, 21 ans, sont encore indéterminées, a expliqué à la presse le procureur d'Albi Claude Dérens, qui attend notamment les premiers résultats de l'autopsie prévue lundi à la mi-journée. Le magistrat a par ailleurs dénoncé le fait que les gendarmes chargés d'enquêter sur les causes de la mort, n'avaient pu effectuer dimanche la moindre constatation technique sur le lieu où le corps a été retrouvé, en raison de l'hostilité des manifestants.

Le procureur a toutefois apporté des éclaircissements sur les circonstances entourant la découverte de la victime sur le site de construction de ce barrage, qui fait l'objet d'un bras de fer depuis plusieurs semaines entre promoteurs du projet (Conseil général, préfecture), forces de l'ordre et opposants écologistes.

Alors que les opposants au barrage avaient mobilisé dans la journée quelque 2.000 manifestants dans le calme, une centaine d'opposants violents a voulu en découdre avec les forces de l'ordre.

Les gendarmes présents sur site étaient retranchés dans l'aire de stockage des engins de chantier et ont été attaqués en règle par le groupe de manifestants violents, approximativement une centaine qui jetaient des cocktails Molotov, des engins pyrotechniques et des pierres sur le grillage et à l'intérieur depuis l'extérieur, a rapporté M. Dérens.

En raison de l'avancée des opposants, plus nombreux que les gendarmes qui étaient à peu près 70, le terrain a été balayé par des torches ce qui a permis de repérer le corps d'un homme gisant au sol. Les gendarmes ont immédiatement fait une sortie pour rapatrier le corps de Rémi, avant de lui donner les premiers secours.

Ces affrontements ont fait sept blessés parmi les forces de l'ordre, a précisé le procureur.

Cette description des événements conforte les déclarations antérieures, à l'AFP, de Ben Lefetey, porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage. Nous ne disons pas que les forces de l'ordre ont tué un opposant, mais un témoin nous a dit que le décès s'était passé au moment d'affrontements, a-t-il souligné. Un témoin dit avoir vu quelqu'un s'effondrer lors d'affrontements et être enlevé par les forces de l'ordre.

Dimanche en fin d'après-midi, environ 300 opposants au barrage ont convergé Place de la Libération à Gaillac (Tarn) en mémoire de leur camarade. Ils ont observé une minute de silence et déployé des banderoles où on pouvait lire: Un mort au Testet, Rémi, notre frère tué par le fascisme d'État, Ni oubli, ni pardon.

Un nouveau rassemblement est prévu lundi à 14H00 devant la préfecture à Albi.

La journée de samedi avait pourtant bien débuté, les opposants au barrage mobilisant quelque 2.000 personnes dans le calme. Parmi les manifestants, des soutiens de poids s'étaient déplacés, tels le dirigeant du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon et le député européen écologiste José Bové.

Interrogé par l'AFP, M. Bové a déploré dimanche la mort inacceptable du jeune homme et regretté plus généralement la manière dont avait été mené ce projet accompagné de violences policières importantes au fil des dernières semaines. Il y a eu une espèce de gradation permanente pour que le projet aille jusqu'au bout et qu'au moment où le rapport (du ministère) serait rendu (lundi), le terrain soit dégagé et qu'il n'y ait plus de possibilité de marche arrière, a-t-il jugé.

Un rapport d'experts, commandé par la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, doit être rendu public la semaine prochaine.

Selon M. Bové, les premiers heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont débuté samedi en milieu d'après-midi mais en marge du rassemblement, à environ 1 kilomètre de l'estrade où se faisait les prises de parole.

Le projet de barrage-réservoir de 1,5 million de m3 d'eau stockée fait de plus en plus figure de Notre-Dame-des-Landes du Sud-Ouest, en référence au site de Loire-Atlantique où une importante mobilisation a provoqué le gel en 2012 de la construction d'un nouvel aéroport.

Depuis le début des travaux de déboisement le 1er septembre, les échauffourées et les rassemblements se sont multipliés aux alentours du chantier. Le projet de retenue d'eau est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles. Mais les opposants dénoncent un projet coûteux destiné, selon eux, à un petit nombre d'exploitants pratiquant une agriculture intensive.

Dans un communiqué, le collectif de défense de la zone humide du Testet demande dimanche soir au préfet du Tarn de suspendre le chantier du barrage pour favoriser l'apaisement et respecter le temps de deuil de la famille.


Romandie 26/10/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Paris - L'ancienne ministre de l'Ecologie Delphine Batho (PS) a demandé lundi l'arrêt des travaux du barrage de Sivens (Tarn) où un jeune homme est décédé dans la nuit de samedi à dimanche après une manifestation contre ce projet samedi.

C'est bouleversant qu'un jeune de 21 ans puisse trouver la mort dans une manifestation pour l'écologie. Je souhaite que toute la lumière soit faite très rapidement, il y a une procédure judiciaire, je pense que ce serait utile aussi de saisir le Défenseur des droits qui est chargé de la déontologie des forces de sécurité. Pour l'instant on ne sait pas ce qui s'est passé. On n'aurait jamais du en arriver là, a déclaré Mme Batho sur i>TELE.

Rémi, 21 ans, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) au moment où, selon le procureur d'Albi, une centaine d'opposants violents attaquaient les gendarmes.

Je condamne les agissements d'un certain nombre de groupes ultra-violents qui cherchent à affronter les forces de l'ordre alors que l'écologie est une valeur positive et pacifique. La violence n'a pas sa place dans ce combat, il faut que les organisateurs de ces mouvements soient très clairs sur le refus de la violence, a insisté la députée PS des Deux-Sèvres.

Ensuite, on n'aurait jamais du en arriver là puisque lorsque j'étais ministre de l'Ecologie j'avais mis en place un moratoire sur ce type de projets qui a été levé très rapidement après mon limogeage. Je demande que l'on stoppe les travaux de ce barrage immédiatement et que l'on rétablisse les moratoires que j'avais mis en place sur tous les projets de ce genre dans toute la France, a réclamé l'ancienne ministre, s'adressant à la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal dont elle fut proche.

Sur le fond, la question de la biodiversité n'est pas secondaire, a souligné Mme Batho. Cette retenue d'eau est faite pour poursuivre un modèle agricole de grandes cultures massivement irriguées. On doit changer de modèle agricole. L'agriculture a besoin d'eau mais c'est un projet absolument absurde pour une minorité.

Romandie 27/10/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Paris - Des besoins surestimés, une étude d'impact de qualité très moyenne, un financement fragile: un rapport d'experts commandé par le ministère de l'Écologie, dont l'AFP a obtenu copie, critique fortement le projet de barrage de Sivens dans le Tarn.

Un homme est mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le site de ce barrage contesté, les opposants à sa construction affirmant que le décès est survenu dans le contexte d'affrontements avec les gendarmes.

Le projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et affirme qu'une autre zone humide sera recréée.

Très critique sur le projet, le rapport juge cependant difficile d'arrêter le chantier, compte tenu de l'état d'avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole. Il propose d'améliorer le projet sur plusieurs points.

Le rapport, établi par deux ingénieurs généraux des ponts, eaux et des forêts, doit être rendu public par la préfecture du Tarn dans le courant de cette semaine, peut-être dès lundi.

Le rapport critique tout d'abord une évaluation contestable des besoins réels d'irrigation, évoquant une surestimation du volume de substitution destiné à l'irrigation d'au moins 35 %. Un surdimensionnement qui s'explique par une estimation des besoins établie sur des données anciennes et forfaitaires.

Le choix d'un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles, une situation d'autant plus regrettable que le coût d'investissement rapporté au volume stocké est élevé, note le rapport. Il qualifie en outre l'étude d'impact de qualité très moyenne et juge le financement du projet fragile.

Outre plusieurs recommandations techniques, le rapport préconise la mise en place d'un comité de suivi multi-acteurs de la gestion des retenues (des barrages) de Sivens et de Thérondel afin que l'affectation des volumes et le projet territorial qui en découlera soient partagés par l'ensemble des acteurs locaux.


Romandie 26/10/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Albi (AFP) - Rémi Fraisse, le manifestant de 21 ans mort sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn), a été victime d'une explosion dont l'enquête doit déterminer si elle a été causée par une grenade des forces de l'ordre.

La famille de la victime compte déposer plainte, mardi, à Albi pour homicide volontaire commis "par une ou plusieurs personnes dépositaires de l'autorité publique", ont annoncé lundi ses avocats à l'AFP.

 Des manifestants défilent devant la préfecture à Albi, le 27 octobre 2014 au lendemain de la mort d'un jeune homme lors d'une manifestation d'opposition au barrage de Sivens (c) Afp

Selon les premiers résultats d’autopsie présentés à la presse par le procureur d'Ali Claude Dérens, "la plaie importante située en haut du dos de Rémi Fraisse a été causée, selon toute vraisemblance, par une explosion". "On ne peut pas aujourd'hui exclure que l'explosion importante aurait pu être causée par une grenade, puisque (...) une grenade semble avoir été lancée depuis la redoute dans laquelle les gendarmes s'étaient retranchés", a ajouté plus tard le procureur, interviewé sur RTL.

De nouvelles analyses, dont les résultats pourraient être connus mardi, doivent éclaircir ce point crucial.

Dans la nuit de samedi à dimanche, à Lisle-sur-Tarn, les affrontements sur le site du projet de barrage avaient été violents. Aux jets de cocktails Molotov et de pierres, les gendarmes avaient répondu par des gaz lacrymogènes et au moins une grenade assourdissante. Plusieurs opposants rencontrés par l'AFP ont également mentionné l'usage de grenades de désencerclement.

Lundi, la tristesse et la colère des opposants étaient intactes, au lendemain de l'annonce du décès de Rémi, étudiant à Toulouse et bénévole botaniste au sein d'une association de défense de l'environnement, Nature Midi-Pyrénées. Environ un millier d'opposants se sont rassemblé lundi dans le centre d'Albi, où ils ont d'abord scandé dans le calme: "Rémi, Rémi, on ne t'oublie pas". Puis des heurts ont éclaté entre les CRS et plusieurs dizaines de manifestants, pour certains cagoulés et jetant des pavés. Le calme était revenu vers 19H00, après plus de deux heures d'un face à face tendu ponctué de salves de gaz lacrymogènes.

 Manifestation en hommage à Rémi Fraisse le 27 octobre 2014 devant la préfecture d'Albi (c) Afp

Selon la gendarmerie, le corps de Rémi Fraisse avait été découvert dimanche, à deux heures du matin quand les 70 gendarmes, "attaqués" par une centaine d'opposants très déterminés, avaient éclairé la zone et aperçu le manifestant à terre. Des gendarmes étaient alors sortis de l'enclos grillagé où ils étaient retranchés pour récupérer le jeune homme inanimé et lui porter secours, en vain.

Interrogé par iTélé, le père de Rémi, Jean-Pierre Fraisse, a assuré que le jeune homme ne faisait pas partie des radicaux du mouvement et était allé sur le site "un peu en touriste", "avec sa copine". Selon lui, Rémi y "est allé à mains nues, apparemment, au milieu de tout ça, alors que les gens sont normalement casqués (...) même les manifestants".

Ce décès marque un tournant tragique dans ce mouvement de contestation.

Depuis le début du défrichement sur le site, le 1er septembre, les opposants ont mené toutes sortes d'opérations de guérilla militante pour tenter d'empêcher la destruction d'un réservoir de biodiversité de 13 hectares de "zones humides". Pour eux, ce projet vise à satisfaire des besoins en irrigation surévalués et ne bénéficiera qu'à un faible nombre d'agriculteurs.

Les experts mandatés par le gouvernement ont également critiqué un projet surdimensionné, au coût d'investissement (8,4 millions d'euros) élevé. "Continuer sans rien changer est une erreur", a déclaré l'un d'eux, Nicolas Forray, lundi, devant la presse.

Depuis des mois, le Conseil général du Tarn, maître d'ouvrage, défend ce projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée, reconnu d'"utilité publique" et "d'intérêt général". Mais lundi, son président socialiste, Thierry Carcenac, a dit accepter "les préconisations du rapport des experts" portant notamment "sur une nouvelle répartition de l'eau" et "une amélioration des mesures environnementales". "Mourir pour des idées, c'est une chose mais c'est quand même relativement stupide et bête. Mais je tiens à dire que je comprends et je me mets à la place des parents dans cette situation", a lancé l'élu devant la presse.

Dans toute la France, une dizaine de manifestations ont eu lieu pour protester contre le décès de Rémi Fraisse. "Oseront-ils construire un barrage sur un cadavre ?", interrogeait une banderole à Marseille.

Plusieurs responsables politiques se sont déjà prononcés pour l'abandon pur et simple du projet, de l'ancienne ministre de l'Écologie, Delphine Batho (PS), de la députée Cécile Duflot et du député européen José Bové, d'Europe Écologie-Les Verts (EELV). La secrétaire nationale de leur parti, Emmanuelle Cosse, a réclamé une "enquête exemplaire" et "l'arrêt immédiat des travaux". S'entêter dans la poursuite du projet de barrage "serait désormais irresponsable et dangereux", a conclu EELV dans un communiqué.

Sciences et avenir 27/10/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
La famille de Rémi Fraisse, 21 ans, mort dimanche sur le site du barrage de Sivens dans le Tarn, en France, s'apprêtait à déposer plainte mardi, notamment pour "homicide volontaire". Dans le même temps, la polémique sur les causes de son décès ne cesse d'enfler. La thèse d'une grenade lancée par les gendarmes est privilégiée, selon le procureur.

Des traces de TNT, un explosif entrant dans la composition des grenades, ont été retrouvées sur les vêtements de la victime, a indiqué mardi le procureur d'Albi, Claude Dérens, à la presse.

"La mise en oeuvre d'un explosif militaire de type 'grenade offensive' semble acquise au dossier", a dit le magistrat. Il a précisé que "le TNT figure dans la composition des charges des grenades lacrymogènes ou offensives utilisées par les gendarmes". Selon une source sécuritaire, les grenades offensives provoquent un effet de souffle mais ne sont pas destinées à tuer.

Lundi, le procureur d'Albi avait déjà annoncé que le décès était "vraisemblablement" dû à une "explosion". M. Dérens a en outre annoncé qu'il se dessaisissait de l'enquête au profit du parquet de Toulouse, le code de procédure pénale imposant "la compétence de la juridiction militaire", à savoir le pôle de l'instruction de Toulouse.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a aussitôt annoncé la suspension de l'utilisation de ces grenades dans l'attente des résultats d'une inspection sur leurs conditions d'utilisation lors d'opérations de maintien de l'ordre.

Dans sa première réaction après le décès, le président français François Hollande a promis "toute la vérité sur ce qui s'est passé". Prônant "l'apaisement", il a appelé à "une responsabilité que chacun doit avoir, dans son expression" face au décès, une allusion à la charge sonnée par les écologistes.

Des responsables écologistes ont en effet mis en cause mardi les forces de l'ordre. La députée Cécile Duflot, ex-ministre du Logement, a par exemple qualifié, sur France Info, la mort du manifestant de "tache indélébile sur l'action du gouvernement". Elle a demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire.

Romandie 28/10/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
"La mission souhaite que Sivens soit considéré comme un tournant dans la gestion de l’eau en Adour-Garonne, dernier projet d’une époque, première étape d’une évolution majeure". On ne peut pas être plus clair.

Les deux ingénieurs généraux des Ponts Nicolas Forray et Pierre Rathouis aimeraient bien ne plus voir de projets aussi mal ficelés que celui du barrage projeté sur le cours du Tescou dans le Tarn. Leurs critiques portent sur deux points essentiels.

 Une photo prise le 26 octobre 2014 montre des traces de sang sur le chantier du barrage de Sivens, où le corps d'un homme de 21 ans a été découvert après une confrontation entre les opposants au barrage et la police. (PASCAL PAVANI/AFP)

Le barrage de Sivens est un ouvrage dit "de substitution". Barrant la vallée du Tescou sur 315 mètres pour une hauteur de 12,5 mètres, cette retenue de 1,5 million de m3 est destinée à retenir les eaux de l’hiver et du printemps pour pouvoir assurer à la fois les besoins en irrigation et le soutien du débit de la rivière en été. Il n’est en aucun cas destiné à augmenter les possibilités d’irrigation.

Pour les promoteurs du projet, ces besoins de substitution s’élèvent à 726.000 m3. Pour les auteurs du rapport, ce volume est surévalué de 35% et les besoins réels s’élèveraient à 448.000 m3. Cette erreur est due à une ignorance totale de l’évolution de l’agriculture sur le bassin versant.

Les besoins ont en effet été calculés à partir des pratiques d’irrigation de la fin des années 1990. Or, notent les experts, la surface effectivement cultivée de ce bassin versant est passée de 31.000 hectares en 2000 à 28.700 en 2010. Le nombre d’exploitation a diminué de 29% (de 1038 à 738).

Plus important, les surfaces irriguées ont diminué d’un tiers sur la même décennie, passant de 5700 à 3800 hectares. Les agriculteurs ont préféré passer à des cultures "sèches" comme le blé dur, le sorgho, le tournesol, d’autant plus que les aides européennes à l’irrigation ont cessé en 2009. Les maïs grains et fourrages gourmands en eau ont donc diminué de 2800 à 1670 ha.

Pourtant, les promoteurs du barrage n’ont tenu aucun compte de ces paramètres. Cette surévaluation a mené à un certain aveuglement. Au vu de la baisse des besoins, des solutions alternatives au barrage comme les dérivations en retrait du cours de la rivière ou les pompages dans le Tarn n’ont pas été étudiées.

Au passage, les rapporteurs dénoncent la pratique des retenues collinaires. En créant ces petites cuvettes artificielles, les agriculteurs retiennent 32% des eaux de ruissellement qui ne rejoignent donc pas la rivière, et contribuent à son assèchement.

L’un des enseignements du rapport, c’est qu’on ne peut plus désormais s’affranchir d’une étude territoriale de l’utilisation des terres par l’agriculture afin de l’accorder à la disponibilité de la ressource en eau.

Le projet de Sivens est issu d’un plan de gestion des étiages (PGE). Ce document doit promouvoir un meilleur usage des eaux prélevées et définit des débits minimaux d’eau dans la rivière. Or, ces documents sont élaborés par des agents de l’administration et des chambres d’agriculture ; ils ne sont pas soumis à consultation du public et sont validés par arrêté préfectoral. Autrement dit, ils ne sont donc jamais discutés par tous les usagers des rivières et ne concernent que les agriculteurs.

En théorie, ces PGE sont revus tous les cinq ans. Celui du Tescou n’a jamais été réétudié.

Les auteurs du rapport préconisent donc d’en finir avec ces procédures opaques pour adopter les Schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE). Lesquels sont de véritables parlements de l’eau regroupant associations, pêcheurs, défenseurs de l’environnement, professionnels du tourisme et agriculteurs. Une véritable concertation aurait peut-être évité un mort samedi dernier.

Sciences et avenir 28/10/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Albi (AFP) - Le président socialiste du Conseil général du Tarn a annoncé mercredi qu'il envisageait de "suspendre les travaux" sur le site du barrage contesté de Sivens, le temps d'une remise "à plat" du projet, après le décès sur place de Rémi Fraisse, manifestant de 21 ans.

Dans le même temps, la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, est sortie de son silence sur l'affaire pour annoncer qu'elle réunirait mardi prochain, à Paris, "l'ensemble des parties prenantes" au dossier, "des élus en particulier".

 Une manifestante déroule une banderole lors d'une manifestation à Nantes, le 27 octobre 2014 pour dénoncer la violence policière après la mort d'un jeune homme au barrage de Sivens (c) Afp

"Il faut que l'on trouve une solution qui justifie l'engagement des fonds publics et européens sur des ouvrages comme ceux-là", a-t-elle dit.

A Lisle-sur-Tarn, près de Gaillac, le projet vise à créer une modeste retenue d'eau d'1,5 million de mètres cubes, pour un coût d'investissement de 8,4 millions d'euros. Ce barrage-réservoir serait construit en travers d'un petit cours d'eau, afin de sécuriser l'irrigation des cultures. Mais les travaux sont, de fait, interrompus depuis la mort du jeune Toulousain Rémi Fraisse, dans la nuit de samedi à dimanche, au cours de violents affrontements entre opposants au barrage et forces de l'ordre.

Après la découverte de traces de TNT - un explosif militaire - sur ses vêtements, l'enquête privilégie désormais la thèse d'un décès dû à une grenade offensive lancée par les gendarmes.

Le socialiste Thierry Carcenac - à la tête du conseil général du Tarn depuis 23 ans - a expliqué mercredi dans La Dépêche du Midi qu'il envisageait de "suspendre les travaux mais en aucun cas +sine die+" (de manière indéfinie), comme l'avait affirmé son collègue au Sénat, l'écologiste Jean-Vincent Placé.

Pour M. Carcenac, il va falloir "remettre les choses à plat". Mais pas question a priori d'abandonner le projet: il s'agirait seulement de l'"améliorer". "Il n'est pas possible que des gens violents imposent leur décision à tous les autres", a-t-il déclaré au journal Le Monde, en référence à une partie des manifestants venus "harceler" les forces de l'ordre.

"On ne peut pas accepter" de telles violences "dans une démocratie", a dit le président François Hollande en ouverture du conseil des ministres, après avoir rappelé "la compassion à avoir" à l'égard de la famille de la victime.

Dans le Tarn, un collectif d'associations opposées depuis 2011 au projet de barrage a appelé les conseillers généraux du Tarn à "abandonner le projet dans sa version actuelle", plutôt que de prendre le risque de "faire de nouvelles victimes".

Interrogé par l'AFP, le porte-parole de ce collectif, Ben Lefetey, a évoqué une responsabilité du Premier ministre, Manuel Valls, qui devant de Jeunes agriculteurs en Gironde, avait dit le 6 septembre: "je sais l'importance de mobiliser la ressource en eau (...) c'est pour cela que nous avons tenu bon à Sivens. Les travaux de ce barrage vont enfin commencer".

Mercredi matin, le Premier ministre a fait valoir que c'était "au Conseil général du Tarn" de décider du devenir des travaux". Il a néanmoins affirmé que "beaucoup d'habitants" étaient "favorables à ce type de projets". Pour le chef du gouvernement, "il faut évidemment le redimensionner" et "tirer les conséquences des préconisations des rapports" d'expertise.

A Albi, les conseillers généraux doivent débattre vendredi des préconisations des experts mandatés par Mme Royal. Ces derniers ont conclu que le projet était surdimensionné, coûteux par rapport au volume d'eau stockée, et ont regretté que les "solutions alternatives" n'aient pas été réellement analysées.

Avant que la confrontation ne dégénère en affrontements, les opposants avaient multiplié les actions - recours en justice, grèves de la faim, manifestations, occupations des lieux et cabanes dans les arbres - pour tenter, en vain, d'empêcher la destruction de 13 hectares de "zones humides" de bois et prairies, un "réservoir de biodiversité" qui abritait 94 espèces protégées, selon eux.

Sur place, de nombreux opposants - encore remontés - restent présents et les visiteurs ne sont pas toujours les bienvenus: un photographe de la Dépêche du Midi a été violemment pris à partie mardi.

Par ailleurs, de nombreuses questions se posent encore sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse, dimanche, en pleine nuit. "C'est un malheureux concours de circonstances, un accident", a plaidé le porte-parole de la gendarmerie nationale, sur France Inter.

Le colonel Pierre Bouquin a rappelé que "la grenade offensive ne pouvait "être employée et envoyée qu'à la main" par un gendarme. Et il a déclaré: "Il est deux heures du matin, il fait nuit, on est dans le noir le plus total, il y a des affrontements, les gendarmes sont harcelés, assaillis par des individus presque armés".

Sciences et avenir 29/10/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Les autorités françaises ont suspendu vendredi le chantier du barrage controversé de Sivens, dans le sud-ouest du pays, cinq jours après la mort d'un manifestant lors d'affrontements avec les forces de l'ordre. Mais le projet "se fera", ont-elles assuré.

L'assemblée départementale a pris "acte de l'impossibilité de poursuivre toute activité liée au déroulement du chantier sur le site de Sivens", a dit le président socialiste du conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, lors d'un discours à Albi.

Il a appelé "solennellement à l'apaisement, à la modération" alors que plusieurs manifestations, parfois tendues, se sont déroulées dans plusieurs villes du pays après la mort du jeune écologiste de 21 ans, Rémi Fraisse. D'autres manifestations sont prévues vendredi et samedi.

Le jeune étudiant de Toulouse a été tué lors d'affrontements violents entre des manifestants et les forces de l'ordre sur le site de ce barrage. L'enquête pour expliquer les causes de sa mort s'oriente vers une grenade offensive tirée par les gendarmes.

"On a décidé de suspendre les travaux (...) Sans définir de délai. Mais ce n'est pas un abandon", a assuré de son côté Didier Houlès, vice-président divers-gauche du conseil général. "Il n'y a pas de suspension définitive, le projet existe, se fera, il faut simplement prendre un peu de temps, que les gens s'apaisent", a renchéri un autre vice-président du conseil, Michel Albarède, sur BFM TV.

Le projet de barrage destiné à sécuriser l'irrigation des cultures, au prix de la destruction d'une zone humide, va être révisé. Thierry Carcenac a ainsi appelé à mettre en oeuvre les recommandations d'experts mandatés par le ministère de l'Ecologie, notamment une réduction du volume d'eau destiné à l'irrigation afin d'en minimiser l'impact environnemental.

A l'extérieur du siège du conseil général à Albi, quelque 200 opposants ont manifesté dans le calme, brandissant une pancarte "Non au barrage de Sivens, oui au moratoire, oui au débat public".

Le collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe de nombreux opposants au projet, a aussitôt indiqué qu'il resterait mobilisé jusqu'à l'obtention d'une suspension jusqu'en 2015 et a mis en garde contre tout passage en force.

Associations et élus écologistes s'opposent à la destruction de 13 hectares de zone humide et dénoncent le coût du futur barrage, 8,4 millions d'euros. Le projet de barrage-réservoir, contesté localement depuis 2011, avait été approuvé en mai 2013 par le conseil général à une écrasante majorité.


Romandie 31/10/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Albi (AFP) - Le conseil général du Tarn a suspendu vendredi pour une période indéfinie le chantier du barrage de Sivens, sans parler d'abandon et en demandant à l’État d'assumer ses responsabilités sur un dossier qui est devenu une affaire nationale.



le poids d'une ombre 26/10/2014





Sciences et avenir 31/10/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Toulouse (AFP) - La décision de construire le barrage contesté de Sivens dans le Tarn, où les opposants organisent dans l'après-midi une marche de recueillement en mémoire de Rémi Fraisse, a relevé d'une "erreur d'appréciation", a estimé dimanche la ministre de l’Écologie Ségolène Royal.

"Il y a eu manifestement une erreur d’appréciation", a déclaré la ministre lors du Grand Rendez-vous La Monde/i Télé/Europe 1, au lendemain de manifestations en hommage à Rémi Fraisse qui ont dégénéré à Nantes et Toulouse (une dizaine de blessés et une trentaine d'interpellations).

 Une manifestante lors du rassemblement à Nantes, le 1er novembre, en à la mémoire de Rémi Fraisse, tué sur le site de construction du barrage de Sivens (c) Afp

"La durée de la réalisation, d’obtention d’autorisations, des délais, est beaucoup trop longue sur ce type d’équipement, ce qui fait qu’au moment où les travaux commencent, souvent les ouvrages sont périmés", a-t-elle expliqué. "Aujourd’hui, une décision de construction d’un ouvrage tel que celui-ci ne serait plus possible", a assuré Mme Royal.

Interrogée sur un possible arrêt du projet, Ségolène Royal a dit ne pas vouloir "se substituer" au Conseil général du Tarn, maître d'ouvrage, mais la ministre a rappelé qu'elle recevrait les élus mardi à Paris pour "trouver des solutions".

A Lisle-sur-Tarn, près de Gaillac, le projet vise à créer une modeste retenue d'eau de 1,5 million de mètres cubes - pour un coût d'investissement de 8,4 millions d'euros - afin de sécuriser l'irrigation des cultures.

 agenceinfolibreTV 2/11/2014


Le tout sous le regard médusé de badauds vaquant à leurs occupations d'un samedi de vacances scolaires, parfois pris au piège comme à Toulouse d'échauffourées qui se sont déplacées rapidement en plusieurs points de la ville.

Le Premier ministre Manuel Valls a condamné "avec fermeté" ces violences, les qualifiant d'"insulte à la mémoire de Rémi Fraisse" tandis que le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a réprouvé des "exactions" et des "débordements inacceptables". Le coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée, François de Rugy, député de Loire-Atlantique, a aussi condamné "avec la plus grande fermeté" des violences qui "salissent la mémoire de Rémi Fraisse".

Sciences et avenir 2/11/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Paris (AFP) - Le sort du barrage contesté de Sivens (Tarn) pourrait se décider à Paris, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, critique à l'égard du projet, ayant convoqué pour mardi une première réunion destinée à "trouver des solutions".

"Le moment est venu de donner une suite au rapport que j'ai commandité", a déclaré dimanche la ministre, le gouvernement reprenant la main sur une affaire devenue un dossier politique brûlant après la mort d'un jeune militant écologiste lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.

 Les conseillers généraux du Tarn réunis le 31 octobre 2014 à Albi (c) Afp

Interrogée sur un possible arrêt du projet, Ségolène Royal a dit ne pas vouloir "se substituer" au conseil général du Tarn, maître d'ouvrage, mais elle a rappelé que "l'objectif de cette réunion est de trouver des solutions". Doivent se retrouver mardi à l'hôtel de Roquelaure les élus locaux, notamment les présidents du conseil général du Tarn et du conseil régional de Midi-Pyrénées, le préfet, et des techniciens de l'Agence de l'eau Adour-Garonne.

"Nous allons examiner ensemble, avec les deux experts (auteurs du rapport), les différents scenarii possibles", a expliqué Mme Royal, qui a ajouté qu'elle recevrait jeudi et vendredi les ONG environnementales et les syndicats agricoles. "J'essaierai de faire converger des points de vue fort différents", a-t-elle assuré.

Après plusieurs jours de silence du gouvernement, la ministre n'a pas ménagé dimanche ses critiques sur ce projet, qui vise à créer une retenue d'eau pour l'irrigation de terres agricoles.

Le rapport, commandité en septembre par le ministère, dit que "les solutions alternatives n'ont pas été sérieusement étudiées, que les compensations environnementales ne sont pas suffisantes et qu'il y a une incertitude au niveau du financement, car les fonds européens ne peuvent pas intervenir pour financer une extension de l'irrigation", a-t-elle rappelé.

"Il y a eu manifestement une erreur d’appréciation" et "aujourd’hui, une décision de construction d’un tel ouvrage ne serait plus possible", a-t-elle fait valoir.

Vendredi, le conseil général du Tarn a entériné, sans vote, une suspension des travaux de ce barrage, qui depuis des années fait l'objet de recours juridiques contre son coût financier et environnemental. La durée de la suspension n'a pas été discutée.

"On demande à l’État de prendre aussi ses responsabilités, la gestion de l'eau lui incombe! C'est un débat qui nous dépasse, qui est devenu une affaire nationale", a déclaré Didier Houlès, vice-président (DVG) du département. "Ce n'est pas un abandon", a-t-il toutefois ajouté.

Sur le site, occupé depuis un an, le chantier a été de fait suspendu après la mort de Rémi Fraisse dans la nuit du 25 au 26 octobre. Dimanche, plusieurs centaines de personnes sont venues s'y recueillir, plantant des arbres pour recréer la zone humide.

"Ce projet doit aller jusqu'au bout, il en va du fonctionnement normal de la démocratie", a dit lundi sur France 3 Jacques Valax, député et conseiller général PS, qui fera partie de la délégation, et menace de démissionner si le projet ne va pas à son terme. Un abandon "serait une erreur politique fondamentale, une nouvelle reculade du gouvernement", a-t-il ajouté, en référence au retrait de l'écotaxe.

Du côté de France Nature Environnement, le réseau d'associations dont faisait partie le militant tué, on espère l'abandon pur et simple d'un projet jugé "surdimensionné". "Nous sommes heureux d'être reçus nous aussi vendredi, et nous espérons toujours être reçus par le président de la République et le Premier ministre, car cette affaire dépasse le seul périmètre de l'Ecologie", a dit le porte-parole de FNE, Benoît Hartmann.

Pour la FNSEA, qui indique ne pas avoir encore été contactée par le ministère, "cette retenue d'eau, il faut la faire". "Nous sommes prêts à discuter des modalités techniques car les experts disent qu'il y a quelques manquements, mais en aucun cas de sa nécessité," a dit Dominique Barrau, secrétaire général du syndicat majoritaire des agriculteurs.

Le député UMP Henri Guaino a jugé lundi qu'un arrêt révèlerait "un très sérieux problème d'autorité de l'Etat".

Le rapport d'expertise, qui doit servir de base de discussion, recommande de poursuivre le projet car les travaux sont trop avancés. Mais il préconise de réduire le volume d'eau destiné à l'irrigation afin de minimiser l'impact environnemental.

Sciences et avenir 3/11/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Depuis Ottawa, le président de la République a délivré un satisfecit à sa ministre de l'Environnement.

Le président approuve. François Hollande a salué depuis Ottawa (Canada) la réunion organisée par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal mardi sur le barrage controversé de Sivens (Tarn). "Madame Royal fait une réunion de concertation sur la base d'une expertise. C'est la bonne méthode", a affirmé le président de la République lors d'une conférence de presse, soulignant aussi que "c'est un ouvrage limité qui dépend du conseil général du Tarn et qui a déjà été engagé".

 Le président de la République François Hollande, le 2 novembre 2014 à Calgary (Canada). ( AFP )

Au sujet de Rémi Fraisse, cet opposant de 21 ans mort des suites d'une explosion il y a plus d'une semaine, François Hollande a rappelé que "de la compassion, il faut en avoir et je l'ai exprimée au nom de la Nation". Alors que des manifestations après ce décès organisées ce week-end dans plusieurs villes de France ont été marquées par des heurts, le président a estimé qu'"aucune violence n'est acceptable dans un pays comme la France, démocratique, libre".

"La manifestation, elle fait partie de notre culture revendicative en France et je le conçois parfaitement même s'il n'y a pas toujours besoin de manifester pour se faire entendre", a-t-il poursuivi. "Mais aucune manifestation ne doit dégénérer, il ne doit y avoir aucune violence" et "nous ferons toute la lumière", a précisé le chef de l'Etat. Selon lui, "les manifestations devront toujours être pacifiques, sinon ceux qui se livrent à des exactions encourrons la sanction des tribunaux".

Francetv info 3/11/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Toulouse - Le projet controversé de barrage de Sivens (Tarn) a été envisagé dès les années 1980 pour pallier le manque d'eau dans la rivière Tescou, mais c'est en 2004 qu'est véritablement né le projet.

RMC 29/10/2014


Romandie 4/11/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
"Il y aura une solution, un ouvrage qui sera fait", a annoncé la ministre française de l'Ecologie Ségolène Royal à propos du barrage de Sivens. Elle a souhaité que des solutions soient trouvées "avant la fin de l'année". Elle a aussi appelé à l'évacuation du site.


 BFMTV 3/11/2014



Romandie 4/11/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Paris (AFP) - EELV veut toujours l'arrêt du projet de barrage de Sivens (Tarn), après la réunion organisée mardi par la ministre de l’Écologie dont le sénateur Vert Jean-Vincent Placé a salué l'"intelligence méthodique".

Dans un communiqué daté de mardi soir, le parti écologiste "prend acte d’une reprise du dialogue et appelle à poursuivre la discussion dans le respect de toutes les parties prenantes".

 Le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé à Paris le 1er octobre 2014 (c) Afp


Il [le communiqué] déplorait qu'elle n'intervienne qu'après "un drame terrible", la mort du jeune manifestant Rémi Fraisse, les porte-paroles nationaux de EELV Julien Bayou et Sandrine Rousseau poursuivent: "la ministre a déclaré qu’un projet se fera. Mais lequel et dans quelles conditions? EELV rappelle son opposition au projet de barrage de Sivens et demande que des solutions alternatives de retenues d’eau soient étudiées et mises en place, ce qui est nécessaire dans le Tarn, mais sans destruction de zones humides".

Alors que Ségolène Royal a demandé aux "zadistes", qui campent sur les lieux pour bloquer le chantier, de cesser cette occupation, EELV souligne que "l’urgence est moins dans l’évacuation du site que dans l’annulation de la déclaration d’utilité publique d’un projet qui est d’ores et déjà remis en cause dans sa version initiale. L’urgence est également de clarifier les éventuels conflits d'intérêts qui sont apparus autour du financement du projet".

EELV "attend que les futures réunions se déroulent dans le respect de toutes les parties prenantes et dans un esprit de conciliation". "La logique de passage en force doit rester derrière nous", ajoutent les deux porte-parole.

Des "solutions alternatives" au barrage controversé de Sivens devront être trouvées d'ici la fin de l'année, avait annoncé mardi Mme Royal, appelant à l'évacuation du terrain par les protestataires à l'issue de la réunion avec les acteurs concernés.

Cette démarche a été saluée mercredi par le chef de file des sénateurs EELV, Jean-Vincent Placé. "Avec assez d'intelligence méthodique, elle réussit à remettre la discussion en place". On aboutit donc à du "mi-chèvre, mi-chou", a-t-il dit.

Sciences et avenir 5/11/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Albi (France) (AFP) - Plusieurs milliers de manifestants ont défilé samedi à Albi, à l'appel notamment de la FNSEA, pour exiger le maintien du projet de barrage de Sivens (Tarn) et exprimer leur "ras-le-bol" des "zadistes", a constaté un journaliste de l'AFP.

Ils étaient 2.200 selon l'évaluation de la police et 5.000 selon les organisateurs, à participer à ce défilé pendant près de trois heures. La manifestation s'est dispersée sans incident vers 17H30.

 La zone humide du Testet près du site du projet de barrage de Sivens, dans le Tarn, le 6 novembre 2014 (c) Afp

Les agriculteurs du syndicat majoritaire FNSEA, rejoints par la Coordination rurale, ont obtenu le soutien de nombreux élus locaux, du PS à l'UMP, pour la première grande manifestation en faveur du projet de retenue d'eau, vivement contesté depuis des mois.

Les manifestants ont défilé derrière une banderole résumant leur principale revendication: "laissez-nous décider de l'avenir de nos terres".

Au-delà du soutien au projet de retenue de Sivens, destiné en particulier à alimenter en eau les exploitants agricoles de la vallée du Tescou, les organisateurs, syndicats agricoles et élus, ont fait de cette manifestation un plaidoyer "pour le respect des décisions des élus", contre "les occupants illégaux" du site de Sivens, sur la commune de L'Isle-sur-Tarn.

  Reportage de Maxime Van Oudendycke et Mathias Garnier FR3

"Je suis très heureux du panel d'élus présents" a déclaré à l'AFP Philippe Jougla, président de la FDSEA du Tarn, voyant au premier rang du cortège le député UDI de Castres Philippe Folliot, le député PS de la circonscription Jacques Valax, ou les maires DVD de Castres Pascal Bugis et de Lisle-sur-Tarn, Marilyn Lherm.

 ©️ Mathias Garnier / France 3 Midi-Pyrénées

La manifestation avait lieu trois semaines après la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse, 21 ans, tué par l'explosion d'une grenade offensive de la gendarmerie lors d'affrontements entre forces de l'ordre et "zadistes", sur le site de Sivens, à Lisle-sur-Tarn.

 ©️ Maxime Van Oudendycke / France 3 Midi-Pyrénées Le cortège des pro barrage de Sivens dans les rues d'Albi.

Le chantier est occupé par plus d'une centaine d'opposants au projet, en majorité des jeunes gens qui s'appellent eux-mêmes "zadistes" parce qu'ils y ont créé une "zone à défendre" (ZAD). Ils refusent de quitter les lieux tant que le projet de barrage-réservoir sur 34 hectares n'aura pas été abandonné.

Sur la principale place d'Albi, élus et responsables syndicaux ont tous contesté cette occupation illégale du site.

"Il faut que l'Etat entende que les Tarnais veulent vivre au pays, être respectés et respecter tout le monde", a dit la maire de Lisle-sur-Tarn à l'AFP. "Avec les +zadistes+, c'est très compliqué quand on empiète sur le domaine privé... Et puis il n'y a pas que des Tarnais" parmi eux, a ajouté Mme Lherm.

Pour Pascale Puybasset, de l'association de riverains "Vie Eau Tescou", ces jeunes "ne prennent pas en compte les aspirations des habitants".

Les syndicalistes agricoles du Tarn ont assuré que "si on cède face à cette poignée, après Sivens on ne pourra plus mettre en oeuvre aucun projet". Le sénateur du Tarn Philippe Bonnecarrère (DVD) a surenchéri en estimant que "cela n'aura plus de fin ces zones à défendre (ZAD) contre les pouvoirs publics".

Quant au député socialiste Jacques Valax, qui a salué la mémoire de Rémi Fraisse, il s'est attiré une ovation en dénonçant la "désinformation pratiquée par des écolos en mal de crédibilité politique qui dénoncent un projet monstrueux, alors que la retenue, - évitons de parler de barrage - , n'est pas plus grande que 12 terrains de football, mais est indispensable à la vie écologique et économique de la vallée". MM. Bonnecarrère et Valax ont clairement souligné leur objectif: le "projet amélioré doit se faire".

Le 4 novembre, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal avait lancé un processus de négociations, en souhaitant que des "solutions alternatives" au projet actuel de barrage soient trouvées d'ici la fin de l'année.

Ce projet, contesté depuis plusieurs années par des associations de défense de l'environnement, est porté par le conseil général et son président socialiste Thierry Carcenac.

Les écologistes avaient vivement dénoncé vendredi dans un communiqué l'appel des maires à la manifestation, tout comme le Front de Gauche. Réaffirmant que "ce barrage est un mauvais projet", le président du groupe écologiste au conseil régional, Guillaume Cros, avait décrit les occupants du site de Sivens comme "profondément écologistes et pacifistes".


Sciences et avenir 15/11/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Elle pourrait rapidement lancer une procédure susceptible de compromettre le projet si ses premières investigations lui fournissent des éléments concernant un éventuel non-respect de règles environnementales et financières.

Après le drame de la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, le barrage de Sivens (Tarn) entre dans une nouvelle controverse. Elle concerne toujours l'opportunité de sa construction, mais cette fois, elle pourrait être mise en doute au niveau européen.

 Un engin de chantier déployé sur la zone humide du Testet (Tarn), le 20 octobre 2014, où doit être construit le barrage de Sivens. ( MAXPPP)

Saisie par le collectif d'opposants au projet, selon le député européen écologiste José Bové, la Commission européenne enquête en vue du lancement éventuel d'une procédure d'infraction, qui pourrait être décidée dans quelques jours. La Commission l'a indiqué, mercredi 19 novembre, confirmant une information publiée la veille par La chaîne parlementaire.

La Commission doit décider dans les jours à venir si elle lancera ou non une procédure pour non-respect de la règlementation européenne. Cette dernière pourrait porter à la fois sur la directive habitats, en matière de protection des forêts et des zones humides, et sur les règles européennes de financement. "L'éventualité d'une procédure ne peut donc être exclue", ont indiqué ses services. "Cependant, le collège [des commissaires] ne se prononcera qu'à la lumière de tous les éléments résultant de ces investigations", ont-ils ajouté.

Si la Commission ouvrait une procédure d'infraction, le projet serait alors sévèrement compromis. La première étape serait l'envoi d'une lettre de mise en demeure aux autorités françaises, qui auraient alors deux mois pour répondre. La Commission peut ensuite porter le dossier devant la justice européenne. Or, selon l'eurodéputée écologiste du Sud-Ouest Catherine Grèze, citée par Le Parisien, "si l'Europe engage une procédure contre la France, les fonds européens seront suspendus et le projet sera enterré".


FRANCETV INFO 19/11/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Paris (AFP) - France nature environnement (FNE), le réseau associatif auquel appartenait Rémi Fraisse, entend continuer la bataille contre le projet du barrage de Sivens (Tarn) sur le terrain juridique en déposant une plainte contre X pour infractions au code de l'environnement.

"Nous déposons plainte car nous avons des éléments qui montrent que plusieurs infractions au code de l'environnement et au code forestier ont été commises lors des travaux qui ont débuté le 1er septembre", a indiqué jeudi à la presse Me Alice Terrasse.

L'avocate, qui représente FNE et les opposants locaux réunis au sein du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, a notamment cité la "destruction de zone humide sans autorisation", le "non respect d'un arrêté préfectoral", la "destruction d'habitat d'espèces protégées" et "un défrichement lancé sans autorisation". La plainte doit être déposée vendredi matin auprès du parquet d'Albi.

"Sivens est révélateur d'une succession d'infractions, d'illégalité (...) d'absence de démocratie", a estimé Denez L'Hostis, président de FNE.

Parallèlement à cette plainte, FNE a écrit au préfet du Tarn pour "solliciter l'abrogation de toutes les autorisations délivrées". L'ONG s'appuie sur les "infractions" mises en avant dans sa plainte et le rapport des experts signalant des efforts insuffisants pour minimiser l'impact environnemental du projet.

Contesté depuis plusieurs années par des associations locales, le barrage de Sivens vise à créer une retenue d'eau de taille relativement modeste (1,5 million de m3) pour l'irrigation de terres agricoles. Ce dossier a pris un tournant dramatique le 26 octobre avec la mort d'un jeune opposant au projet, Rémi Fraisse, tué par une grenade lancée par un gendarme lors d'une manifestation sur le site.

Les travaux sont depuis suspendus et, dans un souci d'apaisement, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a demandé aux parties prenantes (Etat, collectivités, agriculteurs, opposants) de reprendre des discussions pour étudier les aménagements possibles au projet actuel et les alternatives.

Une première réunion, présidée par trois experts désignés par le ministère, a eu lieu le 13 novembre. Trois autres rendez-vous sont prévus avant Noël, mais le calendrier annoncé par Ségolène Royal - des conclusions d'ici la fin de l'année - semble, selon FNE, difficilement tenable. "Nous ne voulons pas être enfermés dans un calendrier trop resserré (...) il y a de l'analyse technique à faire et cela prend du temps", a confié Denez L'Hostis, récemment reçu par François Hollande.

Ce dossier est remonté jusqu'à Bruxelles, la Commission européenne enquêtant sur le projet controversé en vue d'une éventuelle procédure d'infraction. Si la procédure était lancée, une lettre serait d'abord envoyée à la France qui aurait deux mois pour répondre. Le non respect de règlementation européenne pourrait concerner la protection des espèces protégées et la directive sur l'eau, ainsi que le plan de financement du projet (8,4 millions d'euros).

Commentant la plainte contre X déposée vendredi, Me Alice Terrasse a expliqué que les arrêtés préfectoraux autorisant les travaux comprenaient "la nécessité de préserver trois hectares de zone humide, situés immédiatement en aval de la future digue" et qu'il "s'avère que la moitié de cette zone a été détruite".

Cette zone devait permettre de conserver un ilot riche en biodiversité (faune et flore), capable d'alimenter les parcelles voisines. Elle devait aussi servir d'abri temporaire - dans l'attente de création de mares - pour les 94 espèces protégées vivant dans les 13 hectares de zone humide dont la destruction était prévue.

Lors de projets d'aménagement, les impacts sur l'environnement doivent être minimisés au maximum et compensés lorsqu'il n'y a pas moyen de les éviter.

En plus d'être des réservoirs pour la biodiversité animale et végétale, les zones humides ont d'autres fonctions. "En cas de crue, elles peuvent absorber une partie du surplus d'eau et en cas de sécheresse, elles peuvent fonctionner comme des éponges et atténuer l'assèchement de certains cours d'eau", a expliqué Laurent Pelozuelo, chercheur à l'université Paul Sabatier de Toulouse.

"Elles ont aussi une fonction d'assainissement, car les bactéries qu'elles abritent peuvent capter une partie des nitrates présents dans l'eau", a ajouté l'universitaire.


Sciences et avenir 20/11/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Une manifestation, non autorisée a eu lieu à Toulouse contre les violences policières et le barrage de Sivens. Des incidents ont éclaté à Saint-Cyprien après que les participants, plus nombreux que prévu aient été évacués de l'hyper-centre. Un journaliste a été blessé et 5 personnes interpellées.

Les manifestants, plus nombreux que prévu, ont surpris les forces de l'ordre qui ont tout de même réussi à les éloigner de l'hyper-centre de Toulouse. Dans le quartier saint-Cyprien, le cortège s'est disloqués alors que des incidents éclataient. 5 personnes ont été interpellées et un journaliste de Radio Canada a été blessé, d'après les pompiers. Après une chute dans une bousculade et des jets de lacrymo, il a été transporté inconscient à l'hôpital Purpan.

 ©️ Fabrice Valéry / France 3 Midi-Pyrénées

Le rassemblement a débuté à 15 heures place Esquirol à Toulouse sous haute surveillance policière. Entre 300 et 400 policiers selon nos informations sont mobilisés ce samedi dans Toulouse. Un premier rassemblement, autorisé, s'est déroulé ce samedi matin dans le calme.

Devant le risque de débordements, le préfet a prévenu : la manifestation qui a lieu à l'appel du collectif Notre Dame des Landes et du collectif ZAD 31 n'a pas fait l'objet de déclaration préalable et est illégale.


 Christ Jesus 22/11/2014

La manifestation traverse alors la Garonne. Une participante s'exclame "ils nous éloignent du centre ville !". Le cortège arrive dans le quartier saint-Cyprien. Selon une source policière, les autorités surprises par le nombre de manifestants, se donnent du temps avant d'agir. La situation devient confuse.

Premiers incidents vers 16h30. Paraissant débordées dans un premier temps, les forces de l'ordre ne tardent pas à se reprendre. mais les manifestants sont maintenant en groupe disloqués et plus difficile à contenir.

Un face à face débute sur les allées Charles de Fitte. Certains manifestants semblent prêts à en découdre et cherchent l'affrontement. Les forces de l'ordre, dans la confusion la plus totale finissent par ouvrir la rue de Billières où on lieu des actes de vandalisme. Une barricade est même mise en place avenue de Grande-Bretagne et incendiée. Des feux maîtrisés par les forces de l'ordre. L'ambiance est toujours très confuse avenue de grande-Bretagne.

D'après la police, 5 personne sont été interpellées. A partir 18h30, la situation revient peu à peu au calme, les manifestants se dispersant. Les stations de métro sont toujours fermées et aucun bus ne circule dans le secteur.

Le samedi 8 novembre dernier, une autre manifestation avait été interdite ce qui n'avait pas empêché environ un millier de personnes de se regrouper. Des incidents avaient éclaté avec les forces de l'ordre et 21 personnes avaient été interpellées, quatre étant libérées le lendemain après un simple rappel à la loi.


FR3 Midi-Pyrénées 22/11/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
La Commission européenne a ouvert une procédure d'infraction contre la France pour non-respect de la directive sur l'eau sur le site du barrage controversé de Sivens (Tarn). La France dispose de deux mois pour répondre.

L'exécutif européen a adressé à la France "une lettre de mise en demeure", a-t-on précisé de source européenne. L'UE explique qu'il s'agit de la première étape de la procédure et que le stade de sanctions était encore loin.

La France dispose de deux mois pour répondre. Si ce retour n'est pas satisfaisant, la Commission lui adresse un avis motivé qui peut être suivi d'une saisine de la Cour de justice de l'Union européenne.

Le projet de barrage de Sivens, situé sur une zone humide, a été suspendu sine die après la mort d'un manifestant écologiste. Rémi Fraisse a été tué par une grenade offensive lancée par les gendarmes.

La directive dite "protection et gestion de l'eau" vise notamment à promouvoir l'utilisation durable de l'eau et à prévenir la pollution. Une zone humide se caractérise précisément par la place prépondérante de l'eau dans l'écosystème.


Romandie 26/11/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
La concertation souhaitée par la ministre de l'écologie sur le très sensible dossier du barrage de Sivens, dans le Tarn, n'a pas abouti. Vendredi 19 décembre, en fin de journée, Ségolène Royal a expliqué au Monde qu'elle demandait aux deux experts auteurs du rapport, débattu dans le cadre de la mission de dialogue instaurée début novembre, de « retourner sur place dans les dix premiers jours de janvier pour compléter, peaufiner leur rapport ».

Ce nouveau travail devrait déboucher sur un rapport « définitif », mi-janvier. A ce moment, le conseil général, maître d'ouvrage, pourrait arrêter sa décision finale sur la nécessité et la forme que prendrait le système de retenue d'eau pour assurer l'irrigation dans la vallée du Tescou. Le projet retenu pourrait faire éventuellement l'objet d'une nouvelle enquête publique, mais très courte, insiste la ministre.

 Deux scénarios sont envisagés pour remplacer le projet de barrage contesté à Sivens. | AFP/REMY GABALDA

Deux des cinq scénarios présentés initialement par les deux auteurs, Nicolas Forray et Pierre-Alain Roche du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), semblent avoir la faveur du ministère.

Une retenue – le mot « barrage » doit être évité pour ne pas évoquer des constructions trop importantes, souhaite-t-on au ministère car il est de plus marqué par les incidents dramatiques qui se sont soldés par la mort du jeune manifestant Rémi Fraisse le 25 octobre – serait construite quelque 300 mètres en amont du projet actuel. Sa capacité serait réduite de moitié, passant de 1,5 million de m3 à 750 000 m3. « Une partie de la zone humide serait préservée », écrivent les experts. Ce projet serait le moins onéreux et aurait un impact environnemental réduit selon eux. Il présenterait néanmoins l'inconvénient de relancer la construction d'un barrage sur le cours même du Tescou.

Le deuxième scénario consiste dans la création de plusieurs retenues (deux ou trois a priori), latérales par rapport au cours du Tescou, « alimentées par pompage et réalimentant la rivière pour soutenir le niveau d'étiage et la compensation des prélèvements d'irrigation ».

La possibilité d'utiliser les très nombreuses retenues collinaires pour assurer les besoins en eau et l'alimentation de la rivière dans les périodes sèches a été évoquée. Compte tenu des réserves importantes que ces retenues représentent, estimées à 3 millions de m3, soit le double de ce que prévoyait le projet de barrage initial, et de leur utilisation partielle (60 à 100 %), ce système devrait être retenu en complément de la solution choisie. « Dès l'année prochaine, l'agence de l'eau pourrait acheter de l'eau dans les réserves existantes, celle qui n'est pas utilisée, pour pallier les manques en attendant la réalisation de ou des retenues décidées », estime la ministre.

 Ségolène Royal estime qu'il n'est pas possible de construire le nouveau projet au même endroit que le précédent. | MATHIEU PATTIER/SIPA/MATHIEU PATTIER/SIPA

L'idée de transférer de l'eau du Tarn, voisin, jusqu'au Tescou a été écartée, notamment pour des raisons de coût. De même que l'édification d'une retenue, même réduite de moitié, sur les lieux mêmes du projet contesté. « Il n'est pas possible de reconstruire au même endroit, estime la ministre, il faut trouver un lieu moins impactant. » Autrement dit, il semble impossible de faire revenir les engins de chantier sur la zone où est mort le manifestant, zone toujours occupée par ceux que l'on nomme les zadistes, pour « zone à défendre » (ZAD).

« Il faut assurer l'émergence d'un projet qui soit accepté par les parties, qui puisse bénéficier du financement européen, tout en répondant aux besoins des agriculteurs », avance par ailleurs Mme Royal qui a essayé, jeudi et vendredi au ministère, de rapprocher des points de vue peu conciliables.

Les fêtes de fin d'année devraient se dérouler sans que la situation sur le terrain n'évolue considérablement. Il reste cependant l'épineux problème de la ZAD et de ses occupants. Jeudi, une manifestation de plusieurs centaines d'agriculteurs favorables au barrage a tenté de s'approcher de la zone occupée. Pour eux et la FNSEA qui organisait l'initiative et qui dirige la chambre d'agriculture, invitée au ministère à Paris jeudi, il faut d'abord évacuer ce coin de la forêt de Sivens.

Pour les associations de défense de l'environnement, « les agriculteurs jouent la carte du pire, c'est le barrage ou rien, et s'ils restent sur cette position, le dialogue ne pourra pas reprendre », a expliqué au Monde, Ben Lefetey, du collectif Sauvegarde du Testet, à sa sortie du ministère, vendredi.

Ségolène Royal est bien consciente du blocage actuel. Mais espère encore que chaque partie pourra faire un petit pas en avant. « Les agriculteurs veulent avant tout que les besoins en eau soient satisfaits, quelle que soit la solution retenue et les anti-barrage sont conscients qu'il faut trouver une solution, résume-t-elle. Toutes les parties pourraient alors discuter du projet de territoire pour l'avenir de cette région, et de choix d'agriculture à faire. » Reste la ZAD. « Je peux comprendre l'exaspération des agriculteurs et des riverains de cette zone. Quand une solution sera trouvée, il faudra que les occupants partent », conclut Mme Royal.


Le Monde Planète 20/12/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le compromis proposé vendredi matin par les écologistes a été rejeté par les agriculteurs partisans du barrage.

Les discussions visant à trouver un compromis sur le barrage de Sivens (Tarn) semblaient résolument dans l'impasse, après le refus catégorique par les partisans du projet d'un "compromis" proposé vendredi par les écologistes.

 Photo d'une partie de la zone déboisée pour la construction du barrage (c) AFP

"Nous sommes prêts à faire un compromis", a expliqué à l'AFP Ben Lefetey, porte-parole du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, à l'issue d'une réunion à Toulouse entre les anti-barrage et les experts chargés par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal de trouver des "solutions alternatives" au projet contesté.

La solution prônée par les opposants consisterait à abandonner le barrage sur le site de Sivens et à utiliser plutôt des retenues collinaires existantes, des ouvrages de stockage d'eau construits par les agriculteurs eux-mêmes, remplis par les eaux de ruissellement ou de pompage.

"Si les besoins en eau d'irrigation ne sont pas entièrement satisfaits", une nouvelle retenue collinaire serait construite, mais pas à Sivens, a précisé Thierry de Noblens, président en Midi-Pyrénées de France nature environnement (FNE), à laquelle appartenait Rémi Fraisse, botaniste tué par une grenade des gendarmes le 26 octobre lors d'affrontements sur le chantier du barrage.

Mais les pro-barrage ont balayé du revers de la main ce "compromis". "Ils s'imaginent que des gens qui sont déjà sous contrainte vont lâcher de l'eau à des fins collectives", a ironisé Philippe Jougla, président de la FDSEA du Tarn, tout puissant syndicat agricole grand défenseur du barrage. M. Jougla, qui est également vice-président de la Chambre d'agriculture du Tarn, continue à favoriser "un ouvrage à l'identique" avec pour seule transformation une réduction du volume d'eau alloué à l'irrigation, après les critiques des experts sur le "surdimensionnement" du projet.

"On est dans des positions irréconciliables", reconnaît le syndicaliste. Les pro-barrage ont "une position idéologique", dénonce Ben Lefetey. "Pour eux, perdre le barrage de Sivens serait une victoire des écolos", estime-t-il, soulignant que seul l'abandon du projet pourrait faire partir la grosse cinquantaine de zadistes qui occupe encore le site.

Le porte-parole "voit mal comment" le barrage pourrait être maintenu, en particulier après la procédure d'infraction lancée fin novembre par l'Europe contre la France pour "détérioration de l'état écologique de la masse d'eau". L'Union européenne était censée contribuer à hauteur de près du quart au financement du barrage, d'un coût de 8,5 millions d'euros.

Les experts doivent remettre leur rapport final la semaine prochaine à Mme Royal. "La décision est maintenant politique", estime Alain Hébrard, de la Confédération paysanne, syndicat agricole anti-barrage qui participait lui aussi à la réunion de vendredi matin.

FR3 Midi-Pyrénées 9/1/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le projet initial de barrage à Sivens (Tarn), contesté depuis plusieurs années par des associations locales, "n'apparaît pas comme une solution adaptée".

La réalisation du projet initial de barrage à Sivens (Tarn) n'est "plus d'actualité", a affirmé la ministre de l'Écologie Ségolène Royal, précisant qu'elle "valide" les deux solutions proposées dans un rapport d'experts qui lui a été remis vendredi 16 janvier 2015. Ces propositions feront l'objet d'un débat lors de la prochaine session de l'assemblée départementale du Tarn, précise la ministre.

 Une vue générale du site où se sont installés des militants écologistes, les "zadistes", pour s'opposer à la construction du barrage de Sivens, dans le Tarn, le 6 janvier 2015. Les militants avaient déclaré qu'ils lèveraient le camp, uniquement lorsque le projet serait annulé... (c) Afp

Le rapport d'experts doit être présenté dans la région lundi et propose "deux options" :

- La première envisage "la réalisation d'un réservoir de taille plus réduite sur le site de Sivens". 

- La seconde inclut plusieurs retenues combinées, notamment en amont du site. "Ces deux options doivent faire l’objet d’études plus approfondies par des maîtres d’ouvrages locaux avant un choix définitif", soulignent les auteurs du texte.

La première solution "est d'un coût modéré et laisse de multiples possibilités de développement ultérieur". Ses impacts sur l'environnement "semblent localisés et réduits mais doivent être développés dans une étude d'impact complète", indiquent-ils. 

La deuxième solution, qui prévoit une retenue latérale en amont du site de Sivens, une retenue sur le ruisseau de Bayssière, plus en aval, et "une ou deux" retenues latérales en vallée du Tescou, est "un peu plus coûteuse" en investissement et en fonctionnement. Elle "laisse moins de possibilités de développement ultérieur de retenues sur le bassin", précise le rapport, mais "ses impacts environnementaux sont faibles".

Le projet initial de barrage-réservoir à Sivens visait à créer une retenue d'eau d'1,5 million de m3 pour l'irrigation de terres agricoles. Il avait été vivement contesté par les écologistes en raison de son coût et de son impact sur l'environnement. Les travaux de construction ont été suspendus après la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, tué le 26 octobre 2015 sur le site lors d'affrontements avec les forces de l'ordre. Plusieurs réunions ont eu lieu depuis entre agriculteurs, défenseurs de l'environnement et élus concernés, mais aucun compromis n'a pu être trouvé entre les défenseurs du projet initial et ceux qui souhaitent qu'il soit fortement transformé.


Sciences et avenir 16/1/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
S'ils approuvent l'abandon du projet initial, ils se sont dits opposés aux deux options présentées par le ministère de l'Ecologie.

Bien que le gouvernement ait annoncé l'abandon du projet initial du barrage controversé de Sivens (Tarn), les occupants de la "zone à défendre" (zad) ne comptent pas en rester là. Ils se sont dits satisfaits de cette proposition, lundi 19 janvier, mais ont souligné leur "complet désaccord" avec les deux options proposées par les experts.


 Des zadistes sur le site du projet de barrage de Sivens (Tarn), lors d'une conférence de presse, le 19 janvier 2015. (SYLVAIN DUCHAMPT / FRANCE 3 MIDI-PYRENEES)

C'est la première fois que les zadistes, qui sont encore une grosse cinquantaine sur le site, réagissent à la décision de la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, annoncée vendredi. Une trentaine de personnes, toutes encagoulées ou masquées, ont refusé de répondre aux questions de la vingtaine de journalistes présents, dont les identités et plaques d'immatriculation ont été vérifiées avant qu'ils puissent rentrer sur la zad.

Se fondant sur un nouveau rapport d'experts, la ministre de l'Ecologie a dévoilé deux nouvelles options. Parmi elles, une retenue d'eau réduite de moitié (750 000 m3 contre 1,5 million de m3) en amont du projet initial, mais toujours à Sivens, ou la construction de petites retenues d'eau, surnommées "bassines", sur des sites proches.


Francetv info 10/1/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Toulouse (AFP) - Les zadistes du site de Sivens, dans le Tarn, ont accusé dimanche des pro-barrage d'avoir empêché durant la journée l'accès à la vallée de militants ou curieux venus participer à la Journée mondiale des zones humides.


Durant cette journée, l'Organisation Collectif du Teste et l'association APIFERA Tarn organisaient notamment une réunion de coordination et une visite du site. Dans un communiqué, les zadistes ont dénoncé "un blocage en force de la Zad par des milices en tenue de chasseur" et accusé les forces de l'ordre de "complicité".

 Sciences et avenir 1/2/2015Le camp où se sont installés les zadistes opposés au projet de barrage de Sivens dans le Tarn, le 6 janvier 2015 (c) Afp

La gendarmerie du Tarn, dont "quelque 150 membres étaient sur place prêts à intervenir", a indiqué à l'AFP qu'il y avait une "soixantaine" de pro-barrages et d'agriculteurs dans la zone. Ils se sont séparés en trois groupes autour du site et se sont positionnés pour apparemment empêcher les participants d'approcher le site.

Mais "une trentaine" de participants ont pu atteindre le site pour des ateliers, tandis que des voitures "ont dû être refoulées et ont fait demi-tour", selon la gendarmerie. Des participants ont aussi pu se rendre sur place à pied, a-t-on ajouté.

Les agriculteurs et autres pro-barrage sont restés "à distance" des zadistes et des activités organisées pour cette journée et les gendarmes ont organisé des patrouilles permanentes. La tension perceptible n'avait pas dégénéré dimanche en fin d'après-midi.

Le projet de retenue d'eau de Sivens (Tarn), abandonné le 16 janvier, devait couvrir 34 hectares. Ce projet avait suscité une vive contestation et provoqué des heurts entre, d'une part, écologistes et zadistes -opposés à la destruction de la zone humide du Testet- et, d'autre part, une majorité d'agriculteurs notamment, partisans du projet. Mais la mort en octobre d'un jeune opposant, Remi Fraisse, tué par une grenade de la gendarmerie, avait remis tout en cause. Une version allégée du projet est dorénavant envisagée.






Sciences et avenir 1/2/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Albi (AFP) - Deux syndicats d'agriculteurs de Midi-Pyrénées ont affirmé lundi qu'ils interdiraient à "tout contrôleur de l’État" d'entrer dans leurs exploitations, tant que le site du barrage de Sivens (Tarn) resterait occupé par les "zadistes".

Dans un communiqué, la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) et les Jeunes Agriculteurs de Midi-Pyrénées, favorables au projet de barrage désormais abandonné dans sa forme actuelle, accusent l’État d'"être incapable de faire respecter le droit sur le site de Sivens", à Lisle-sur-Tarn.


 Un camp de "zadistes" sur le site du barrage de Sivens, dans le Tarn, le 6 janvier 2015 (c) Afp

Ils rappellent que la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, avait demandé en octobre la suspension du chantier de retenue d'eau, ce qui fut fait, une expertise comptable, ce qui fut fait, et "la libération du site par ses occupants", ce qui reste en suspens, d'où leur colère.

Ils se disent "révoltés" par un traitement "totalement discriminatoire" de l’État envers ses administrés, évoquant une "tolérance faite à une minorité d'individus ne respectant aucune légalité et le traitement réservé à des acteurs économiques et sociaux ancrés dans un territoire".

"Tant qu'un même régime de légalité ne sera pas appliqué à tous, sans distinction, tous les moyens seront employés pour que les exploitations agricoles soient interdites à tout contrôleur de l’État", assurent les deux syndicats agricoles dans leur texte.

Pour leur part, les occupants de la ZAD (Zone à défendre) étaient convoqués lundi après-midi au tribunal d'instance d'Albi, en vue de leur expulsion du bâtiment dit de "la Métairie", mais l'audience a été reportée au 11 février.

A la demande du Conseil général et de riverains du site, ils sont également convoqués, mardi matin, devant le tribunal de grande instance, en vue de leur expulsion des parcelles occupées. A moins d'un report également de dernière minute.

Une rencontre des "zadistes" avec le préfet est prévue au cours de la semaine.




Sciences et avenir 2/2/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Lisle-sur-Tarn (France) (AFP) - Agressions physiques, menaces de mort, intimidations armées, vols: exacerbé par l'absence d'accord après des années d'impasse, le conflit entre partisans et opposants au projet de barrage à Sivens (Tarn) vire à l'affrontement.

Un partisan de la retenue d'eau dit avoir été menacé au couteau dans la ville voisine de Gaillac. Des écologistes affirment avoir eu maille à partir avec des antizadistes armés de barre de fer.

 Le portrait de Rémi Fraisse le 29 octobre 2015 sur le site du barrage de Sivens (c) Afp

La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a enterré le 16 janvier le projet initial de retenue d'eau, et proposé deux alternatives. Le Conseil général doit choisir le 6 mars mais aucune ne satisfait les écolos ni les probarrage.

Les deux camps ne s'accordent que sur un point: l'affrontement atteint un seuil "dangereux". "Ils étaient trois zadistes. Ils m'ont certainement reconnu: l'un m'a donné un coup de poing et a sorti un couteau de cuisine", affirme Cedric Baciecko, habitué des manifs antizadistes, rapportant un face à face, le 1er février, à Gaillac.

"J'ai appelé les gendarmes. Les zadistes sont alors montés dans un appartement où ils tenaient une réunion. Les gendarmes y sont allés", ajoute M. Biacecko dont la plainte a été enregistrée par la gendarmerie. Martine, membre d'un collectif zadiste, n'a pas vu l'altercation, mais elle confirme à l'AFP qu'elle tenait chez elle une réunion et que les gendarmes "ont essayé de rentrer en force".

"Je me demande s'il ne va pas y avoir un autre mort", lâche M. Biacecko, en référence à Rémi Fraisse, tué le 26 octobre lors de heurts à Sivens. "Oui, nous sommes dans une situation de danger", résume Maryline Lherm, passionaria des probarrage et maire de Lisle-sur-Tarn, dont dépend Sivens. "Ca va dégénérer. A la dernière manif, un voisin était venu avec son fusil de chasse. On l'a arrêté à temps", prévient Guy de Pierpont.  L'agriculteur fait partie des riverains qui se disent "victimes" des "pelluts" ("chevelus" en occitan) qui occupent la Zad. En septembre, un de ses enfants a été sérieusement blessé lors d'une intrusion dans ses volières. Aucune preuve qu'il s'agisse de certains des quelque cinquante zadistes qui occupent le site, répondent les antibarrage. L'enquête suit son cours, dit seulement la gendarmerie.

Quant à la préfecture, elle a promis jeudi, lors d'une réunion avec des zadistes, qu'aucune expulsion ne serait mise en oeuvre avant une décision du Conseil général sur le devenir du projet. Mais cela n'empêche pas la situation d'être explosive.

Les écolos accusent ainsi des "miliciens probarrage" d'alimenter l'escalade. Comme en ce 1er février. Ce jour-là, "une trentaine" d'entre eux bloquent la Zad, raconte Patrick Rossignol, maire sans étiquette du village de Saint-Amancet et membre d'Europe Ecologie Les Verts (EELV). "Ils ont menacé de me jeter dans le ruisseau. Puis mon pare-brise et une vitre latérale ont été cassés", raconte-t-il.

Il se rend alors, avec un groupe d'écolos, à la gendarmerie de Gaillac, pour y déposer plainte. Une fois sur place, ils sont rejoints par "environ cinq personnes, avec des barres de fer ou des grandes clefs anglaises", rapporte Fatima Guevara, qui couvrait la journée pour la radio Canal Sud. Un étudiant en journalisme qui voulait prendre des photos s'est fait fracasser son appareil. Il a porté plainte mais les probarrage "sont repartis tranquillement", dit-il.

"Les probarrage sentent qu'ils ont perdu. Ils sont comme des bêtes acculées", estime Pierre Lacoste. L'éleveur est un des rares opposés à la retenue d'eau, ce qui est loin de plaire à ses nombreux voisins probarrage. "J'ai reçu une lettre anonyme où on me disait qu'on allait +me crever+. Et le voisin a voulu m'écraser", raconte M. Lacoste.

Cible privilégiée des probarrage, Ben Lefetey, porte-parole du Collectif Testet (antibarrage), a vu son nom fleurir sur les ronds-points des alentours: "Lefetey = mort". Un probarrage lui a cassé un doigt lors d'une manifestation, en le menaçant de le jeter sous une voiture. Quand il a voulu se plaindre aux gendarmes sur place, il s'est vu répondre, dit-il: "Vous l'avez bien mérité".


Sciences et avenir 8/2/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le Conseil Général du Tarn doit se prononcer vendredi sur le projet de remplacement du barrage de Sivens dans le Tarn. En attendant, les tensions restent vives sur le site, à tel point que les gendarmes en bloquent désormais l'accès.

Les gendarmes bloquent depuis samedi les deux principaux accès au site contesté de retenue d'eau à Sivens dans le Tarn après de vives tensions entre zadistes et agriculteurs. Dans cinq jours, le Conseil Général du Tarn doit rendre sa décision sur le projet de remplacement du barrage. Quant aux agriculteurs pro-barrage, ils ont décidé d'un blocage dès lundi matin.

 ©️ Sylvain Duchampt / France 3 Midi-Pyrénées

"Il y avait trop de monde ce matin pour qu'on assure la sécurité, on a reçu l'ordre de ne laisser entrer personne", a indiqué à l'AFP un gendarme posté à un accès du site. La tension est encore montée d'un cran depuis vendredi autour d'une barricade installée par les zadistes au carrefour de la D999, en pleine campagne. Elle a été détruite et reconstruite trois fois avant d'être détruite dimanche matin.

Samedi "un ou deux coups de poing ont été échangés", selon la gendarmerie, entre les deux camps. Mais les agriculteurs ont obtenu samedi "l'autorisation de redétruire la barricade", selon la gendarmerie. Les zadistes l'ont ensuite reconstruite dans la nuit mais dimanche matin elle a de nouveau été démantelée par les agriculteurs. "Nous avons demandé aux gendarmes d'isoler l'accès (à la ZAD, NDLR) dans les deux sens, pour éviter des échauffourées entre les deux camps", a déclaré à l'AFP un membre de la préfecture du Tarn.

Un escadron de 80 gendarmes mobiles est venu prêter main forte au groupement de gendarmerie du Tarn, à la veille d'une semaine sous haute tension à Sivens, a-t-on appris auprès de la préfecture. Les agriculteurs du Tarn et du Tarn-et-Garonne ont en effet annoncé qu'ils "bloqueraient" dès lundi matin l'entrée au site, située non loin de Lisle-sur-Tarn.

"Il n'est pas question d'affrontement avec les zadistes"
, a toutefois déclaré à l'AFP Roland Legrand, président des Jeunes agriculteurs du Tarn. "Nous voulons faire pression sur l'Etat et mettre fin à une zone de non droit", a-t-il ajouté. Ce dimanche soir, il précisait toutefois sur l'antenne de France 3 Midi-Pyrénées que "le risque zéro n'existe pas" avant d'ajouter : "on fera tout pour maîtriser nos troupes".
Joint par téléphone, un zadiste a dénoncé une "séquestration" et assure que les "agriculteurs agissent sous couvert des gendarmes".

Le Conseil général du Tarn se réunit vendredi pour arbitrer entre deux solutions privilégiées par les experts - une version allégée du barrage ou trois petites retenues latérales. Pour les zadistes, la réunion de vendredi "est une vaste mascarade pour gagner du temps avant les élections (départementales des 22 et 29 mars). Aucune décision ne sera prise et ils vont refiler le bébé à la prochaine équipe".


F3 Midi-Pyrénées 1/3/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Les tensions vont-elles se poursuivre à Sivens (Tarn), après le blocus des agriculteurs ce lundi 2 mars ? Muriel Lassaga est sur place pour faire le point en direct. "Oui, répond la journaliste de France  2. Les agriculteurs se sont organisés, ont fait appel à des renforts venant d'autres départements de la région. Ce qu'ils veulent, c'est maintenir la pression jusqu'à vendredi, date à laquelle le conseil général du Tarn va se réunir et donner sa décision". 



"Va-t-il opter pour un projet de barrage revu à la baisse [...] ou pour un ensemble de petites retenues d'eau alimenté par des pompes ?" se demande-t-elle. "Quelle que soit sa décision, il y a peu de chances que les deux camps soient d'accord. Les agriculteurs ne veulent que le projet initial et les militants de la zone n'en veulent aucun", conclut la journaliste.


----->Les agriculteurs concernés seraient-ils irresponsables en exigeant le maintien du projet initial ? C'est une question légitime... Surtout quand on sait qu'une importante zone humide serait sacrifiée uniquement pour les besoins d'une agriculture intensive de maïs pour quelques-uns d'entre-eux... Et que ces zones humides sont en péril en France, en Europe et dans le monde en général ! Pourtant ces zones sont indispensables au maintien des écosystèmes et à la régulation de l'eau en général... De plus, la reconstitution d'une telle zone, bien que prévue, l'était a minima... Et n'oublions pas que Bruxelles a condamné le projet initial et que la France fait l'objet de poursuites... pour non respect de la loi sur l'eau !


Si les zadistes n'ont pas, à mes yeux, raison de continuer à occuper les lieux, ils ont eu raison d'alerter l'opinion publique et par contrecoup l'état (qui aurait dû refuser bien en amont ce projet, pour peu qu'il ait été consulté)... En l'occurrence, il me semble que Ségolène Royal a bien géré ce dossier... Mais, pour que cela arrive, il a fallu, malheureusement que survienne la mort d'un homme : celle de Rémi Fraisse... Globalement, les instances locales m'apparaissent fautives à bien des égards... et la principale erreur c'est le conflit d'intérêt flagrant qui ressort des informations relatives aux commanditaires, exécuteurs et décideurs...

Francetv info 2/3/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Paris - Ségolène Royal a appelé mardi au calme et à avancer dans le dossier du barrage de Sivens alors qu'un face-à-face tendu oppose pro et anti-barrage, trois jours avant un débat du Conseil général du Tarn sur les alternatives au projet initial.

J'appelle tout le monde au calme, a déclaré la ministre de l'Ecologie au cours d'une conférence de presse. Il faut avancer, prendre des décisions, s'y tenir et faire revenir l'Etat de droit. On a consulté tout le monde, on a écouté tout le monde, a souligné la ministre.

 Le Monde.fr 2/3/2015


Le Conseil général du Tarn doit débattre vendredi des deux solutions alternatives au projet initial de retenue d'eau écarté en janvier par Mme Royal face à la vive contestation qu'il suscitait.

Mardi, des agriculteurs pro-barrage poursuivaient le blocus du site occupé par les zadistes (de zad, zone à défendre). Je souhaite aussi que les élus (...) arrêtent de faire de la surenchère, que les occupants évacuent le site lorsque la décision du maître d'ouvrage sera prise et que le calme revienne, a poursuivi Mme Royal.

La ministre a rappelé qu'elle avait mis en place tous les moyens d'une discussion, un réexamen du projet alors que ce n'était pas de la responsabilité du ministère. J'ai été appelée à l'aide sur ce sujet-là, je suis venue en aide pour envoyer les experts (...) pour faire émerger une solution qui permette d'apporter de l'eau aux agriculteurs en respectant la loi sur l'eau et sans détruire les espaces naturels, a-t-elle dit. Equiper le pays tout en respectant l'environnement, les deux sont parfaitement compatibles, a-t-elle affirmé.

Mme Royal est intervenue dans ce dossier après la mort le 26 octobre dernier d'un militant écologiste, Rémi Fraisse, tué par l'explosion d'une grenade offensive de la gendarmerie.


Romandie 3/3/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Albi (AFP) - Des agriculteurs qui bloquent les entrées du site de Sivens (Tarn) ont pénétré mercredi sur la zone et ont détruit des constructions des zadistes anti-barrage, a-t-on appris auprès de protagonistes des deux camps.

"Nous assistons à des scènes de guerilla", a déclaré par téléphone à une correspondante de l'AFP le président du syndicat agricole FDSEA, Philippe Jougla, présent avec quelque 200 pro-barrage à l'entrée de la ZAD. "Des agriculteurs sont rentrés sur l’un des quatre points de rassemblement des zadistes, dit 'le califat'. On a démonté un chapiteau et des cabanes", a-t-il ajouté.

 Un activiste pro-zadiste arrêté après des heurts avec les gendarmes, le 4 mars 2015 à Gaillac (c) Afp

Des proches de zadistes venaient d'alerter l'AFP par téléphone. L'un d'eux, se faisant appeler comme les autres 'Camille', a même affirmé que les agriculteurs avaient "mis le feu à une bergerie des zadistes qui abritait des chèvres, des moutons et des chiots, sans faire de victime car le feu a été rapidement circonscrit". Selon Camille, deux cabanes ont été détruites et le chapiteau des zadistes démantelé.

La situation semblait se compliquer en fin d'après-midi selon la FDSEA car assure M. Jougla, "les pro-zadistes regroupés à Gaillac sont en train d’essayer de rentrer par tous les moyens". Une manifestation sur la place principale de Gaillac pour un convoi alimentaire destiné à ravitailler les zadistes mercredi en début d'après-midi avait été bloqué par les forces de l'ordre. Certains auraient réussi à échapper à l'encerclement.

"Cela chauffe à présent sur la route qui mène à Barat et celle qui mène à la maison forestière" a affirmé M. Jougla. "Ils ont caillassé une de nos voitures. Ils sont rentrés dans des fermes. On les a coursés", a-t-il ajouté.

Les zadistes étaient jusqu'ici une quarantaine sur le site. Le syndicaliste agricole n'a pu préciser combien d'autres étaient venus leur prêter main-forte face aux 150 agriculteurs rassemblés par la FDSEA.

Les autorités s'étaient engagées à empêcher tout contact entre les protagonistes en dépêchant sur place quelque 300 gendarmes.

Une réunion cruciale vendredi au Conseil général d'Albi doit se prononcer sur les alternatives au barrage controversé, écarté par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.


----->Et bien mon opinion personnelle se confirme : les agriculteurs pro-barrage ne font pas preuve d'une grande intelligence... eux qui critiquaient les "zadistes" font pire... Ils témoignent de la haine envers ceux qui ont dénoncé la mutilation de l'environnement pour le profit de quelques personnes... De plus, le qualificatif de "califat" est honteux et devrait être réprimé par la justice car le "califat" fait référence à l'El... A moins que les agriculteurs désappointés par l'annulation du projet prévu, considèrent (à cause de cela) les zadistes commes des terroristes... Mais si on réfléchit un tant soit peu, il se pourrait bien que l'opinion voit les choses inversement...


Par ailleurs, je n'aime pas le terme trop souvent utilisé d'activiste pour parler de défenseurs de l'environnement ou des animaux (qu'on appelle aussi, pour ces derniers, animalistes!). Ce terme est péjoratif et propre à induire le plus grand nombre en erreur car il véhicule une connotation négative... et extrêmiste ! Or il me semble normal et naturel de dénoncer des abus ? Pourquoi ne pas utiliser tout simplement le terme de militant ou de défenseur ? Toutes les actions militantes ne sont pas nécessairement contraire à la loi... ni violentes !

Sciences et avenir 4/3/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Lisle-sur-Tarn (France) (AFP) - Le Conseil général du Tarn a accepté vendredi de revoir à la baisse le projet contesté de retenue d'eau à Sivens (Tarn), sur la base d'une proposition d'experts mandatés par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal et surnommée le "Sivens light".

Après la mort de Rémi Fraisse le 26 octobre, tué par une grenade des gendarmes lors d'affrontements sur le site, Mme Royal avait estimé mi-janvier que le projet initial de barrage n'était "plus d'actualité".


 Les gendrames prennent position autour du site de Sivens occupé par les zadistes opposés au projet de retenue d'eau le 5 mars 2015 (c) Afp

Elle avait alors présenté deux solutions de remplacement, parmi une série proposée par des experts, dont la première consistait à réduire de moitié la capacité du projet initial, de 1,5 million de m3 à 750.000 m3. Les experts mandatés par Mme Royal avaient en effet estimé surdimensionnée l'évaluation des besoins en eau d'irrigation.

Selon ce scénario, la retenue d'eau serait de plus déplacée de 330 m en amont, tout en restant à Sivens, et un bras de contournement serait établi, ce qui permettrait d'épargner "plus de la moitié de la zone humide impactée par le projet initial", selon les experts. Cette zone humide, aujourd'hui détruite mais qui peut être réhabilitée, abritait près de cent espèces protégées.

Le coût de ce projet est de 4,64 millions d'euros, plus les 1,8 million déjà dépensés, soit un total de 6,44 M EUR.

Ce "Sivens light", ne plaît ni aux probarrage, qui fixent à un million de m3 environ, et non 750.000, les besoins d'eau minimums; ni aux antibarrage, qui estiment superflu la construction d'une nouvelle retenue. Selon eux, les besoins en eau peuvent être satisfaits en puisant dans les retenues collinaires déjà existantes.

Vendredi, les conseillers généraux du Tarn ont accepté à une très large majorité (43 voix contre 46) de "redimensionner le projet initial", mais sans donner d'indication sur la réduction de volume de la retenue.

"Nous verrons où ce redimensionnement se positionnera", a précisé à la presse le président du Conseil général, le socialiste Thierry Carcenac. "Des compléments d'études permettront de le déterminer", a-t-il déclaré.

Cependant, M. Carcenac a expliqué que le nouveau projet se basera sur le scénario de Sivens light soumis par Mme Royal, mais avec "une marge de manoeuvre de plus ou moins 10%". Un relèvement de la contenance de la retenue pourrait satisfaire des agriculteurs mécontents.

La localisation précise du nouveau projet n'est elle non plus pas fixée mais il restera à Sivens, a simplement dit M. Carcenac.


Sciences et avenir 6/3/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Saint-Yrieix-la-Perche (France) (AFP) - Le Premier ministre, Manuel Valls, a estimé jeudi que "l'ordre républicain doit s'imposer" à Sivens pour "garantir un débat démocratique serein" et qu'"il faudra très vite évacuer les lieux" où les pro-barrage maintiennent depuis samedi un blocus de la Zad.

"Dans notre vie démocratique, il n'y a pas de place pour la violence, il faut que les choix soient respectés par tout le monde, et je peux vous assurer que, là-bas comme ailleurs, l'ordre républicain sera garanti", a ajouté M. Valls, interrogé par des journalistes en marge d'une visite en Haute-Vienne dans le cadre des prochaines élections épartementales.

 RMC 6/3/2015




Sciences et avenir 5/3/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le Conseil général du Tarn (sud-ouest de la France) a revu à la baisse vendredi le projet de barrage de Sivens, contesté par des défenseurs de l'environnement. Il a dans le même temps exigé l'expulsion "sans délai" des opposants qui occupaient le site depuis plusieurs mois.

Prenant les devants, une partie de la quarantaine des militants qui qualifiaient le site de "Zone à défendre" (ZAD) l'ont quitté vendredi matin et d'autres repliaient leurs tentes, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. A la mi-journée les gendarmes qui entouraient le site y ont pénétré pour procéder à son évacuation.

 AFP 6/3/2015


Plus de quatre mois après la mort d'un étudiant tué par une grenade offensive de la police lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre le 26 octobre, la tension était à nouveau montée ces derniers jours sur le site de Sivens, cerné par des agriculteurs partisans du barrage, qui exigeaient l'évacuation des "zadistes".

De leur côté, les élus du Conseil général, réunis à Albi, ont accepté de réduire le projet de retenue d'eau destinée à l'irrigation des terres agricoles, comme le préconisait la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.

Celle-ci avait jugé surdimensionné le projet de retenue de 1,5 million de mètres cubes. Elle avait proposé deux solutions alternatives: une diminution de moitié de la retenue pour la porter à 750'000 m3 d'eau, ou la création de quatre retenues plus petites.

Romandie 6/3/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Lisle-sur-Tarn (France) (AFP) - Le conseil général du Tarn a donné le signal de l'expulsion des zadistes de Sivens, qui a commencé à la mi-journée, en votant vendredi matin pour la réalisation d'un barrage réduit par rapport au projet initial, très contesté par les écologistes.

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal avait indiqué que l'expulsion des zadistes opposés à tout barrage sur le site devrait suivre rapidement le choix par le conseil général d'une alternative au projet initial, né en 2004 pour irriguer les terres agricoles et voté il y a deux ans.


 Des gendarmes empêchent des opposants zadistes au projet de barrage de Sivens d'accéder au site, le 5 mars 2015 (c) Afp

"Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a ordonné l'évacuation de la zad de Sivens", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministre Pierre-Henry Brandet, peu avant l'intervention des gendarmes. La veille, M. Cazeneuve avait dit vouloir éviter "de nouveaux déferlements de violence susceptibles de conduire à de nouveaux drames". Une référence à la mort du jeune écologiste, Rémi Fraisse, tué le 26 octobre par une grenade offensive des gendarmes lors d'affrontements sur le site, occupé depuis octobre 2013 par des opposants s'inspirant de la Zad (Zone à défendre) contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).

Depuis le début de la semaine, 300 gendarmes ont eu du mal à éviter les affrontements entre la quarantaine de zadistes occupant le site et les 200 agriculteurs de la FNSEA venus les assiéger.

Après le vote du conseil général par 43 voix sur 46 pour un projet redimensionné, et "l'expulsion sans délai" des zadistes, les agriculteurs probarrage ont décidé de lever leur blocus de la zone. "Dans la mesure où le conseil général a pris une décision et que l'expulsion va se faire, on laisse la place aux forces de l'ordre", a déclaré à l'AFP Roland Legrand, président des Jeunes Agriculteurs (JA, section jeune de la FNSEA) du Tarn.

Cinq zadistes au moins ont pris les devants, quittant spontanément les lieux sous la protection des gendarmes tandis que d'autres pliaient leur tente et que la préfecture évoquait des discussions "très responsables" avec le collectif des zadistes.

D'autres tels Christian, ont indiqué lors d'un point-presse improvisé après l'entrée des gendarmes sur le site qu'ils allaient "se cacher dans les bois". "On ne partira pas", a-t-il ajouté. Parallèlement, d'autres zadistes faisaient état de plusieurs interpellations lors d'une première charge des gendarmes.

Après les escarmouches de la semaine autour du site, les tentatives infructueuses de "ravitailler les résistants", les accusations réciproques d'agression, la destruction de deux cabanes par les agriculteurs probarrage, taxés de "milice" par les zadistes, un calme précaire régnait sur le site jusqu'à l'intervention des forces de l'ordre.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait appelé "à l'apaisement" jeudi, tout comme le président national de la FNSEA Xavier Beulin. La préfecture présentait alors comme une mission "d'interposition" le déploiement massif de gendarmes.

"En raison du climat de violence", le ministre avait fait interdire par le préfet les deux manifestations opposées prévues devant le conseil général pendant les débats de l'assemblée départementale. Les deux camps ont accepté de renoncer à ces manifestations, mais la tension évitée à Albi s'est recentrée sur Sivens avec le début d'intervention des forces de l'ordre.

Le Conseil général du Tarn avait le choix entre deux alternatives réduites à la retenue d'eau de 1,5 million de m3, rejetée par Ségolène Royal. La ministre avait présenté mi-janvier deux solutions de remplacement: un Sivens "light" visant un réservoir réduit de moitié environ, soit 750.000 m3, ou un ensemble de quatre retenues plus petites, une à Sivens et trois autres non loin.

Le président du Conseil général, le socialiste Thierry Carcenac, a affirmé que le deuxième scénario était trop coûteux et long à réaliser.

M. Carcenac a annoncé à l'AFP que des études complémentaires allaient être menées pour préciser le projet redimensionné. "Nous verrons où ce redimensionnement se positionnera", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il existait une "marge de manoeuvre de plus ou moins 10%" sur la contenance de l'ouvrage par rapport aux 750.000 m3 évoqués par le ministère de l'Ecologie.


Sciences et avenir 6/3/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Lisle-sur-Tarn (France) (AFP) - Zadistes et écologistes d'un côté, autorités locales et agriculteurs de l'autre: le projet de retenue d'eau de Sivens (Tarn) divise profondément. Chaque camp a ses arguments.


 Une barricade à l'entrée de la "zone à défendre" tenue par des militants écologistes à Lisle-sur-Tarn, près du site contesté du barrage de Sivens, dans le Tarn, le 5 mars 2015 (c) Afp

- Les probarrage Le projet a été déclaré d'utilité publique en 2012 et voté l'année suivante à la quasi-unanimité par le Conseil général du Tarn, maître d'ouvrage.

Le barrage est porté par la puissante Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), majoritaire. Pour elle, la retenue est indispensable à la pérennité des exploitations de taille modeste et à forte valeur ajoutée (maraîchage, semences de céréales, arboriculture...), menacées dans la région et qui "nécessitent une sécurisation par l'irrigation".

Les partisans soulignent que le projet initial de retenue d'eau ne couvrait que 34 ha, soit une taille très modesteIls demandent qu'il soit relancé, malgré les déclarations de la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal qui, le 16 janvier, avait estimé que le projet n'était "plus d'actualité".

Les probarrage seraient prêts à envisager une solution de remplacement à la version initiale d'1,5 million de m3 mais à condition qu'elle stocke au moins un million de m3, pour assurer à l'irrigation un minimum jugé nécessaire de 650.000 m3, le solde allant notamment au soutien du débit de la rivière Tescou. Les alternatives dont le Conseil général du Tarn débat vendredi ne couvrent que 750.000 m3.

- Les antibarrage Les opposants réunissent les zadistes qui occupent depuis octobre 2013 la "Zone à défendre" instaurée sur le site du chantier ainsi que des écologistes et les agriculteurs de la Confédération paysanne.

Ils dénoncent un "coût environnemental et financier très élevé" pour un faible nombre d'agriculteurs (une vingtaine selon les antibarrage, 80 selon les probarrage). Le chantier a détruit en septembre une zone humide de 13 ha riche en biodiversité.

Le projet initial devait coûter 8,5 millions d'euros d'argents publics, dont 2 M EUR de l'Union européenne, ce qui est devenu impossible depuis le lancement par l'UE fin novembre d'une procédure d'infraction contre la France. Bruxelles a dénoncé une "détérioration de l'état écologique de la masse d'eau".

Le coût de chacune des deux alternatives s'élève à environ 6,5 M EUR.

Les opposants se sont félicités de l'enterrement du projet initial mais réfutent les alternatives actuellement à l'étude. Ils estiment que les besoins en eau d'irrigation sont lourdement surestimés et qu'ils peuvent être satisfaits en puisant dans les retenues d'eau collinaires déjà existantes dans la région.


Sciences et avenir 5/3/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le gouvernement a mis fin, vendredi, à seize mois d'occupation du site de ce projet contesté. Une décision qui intervient après le vote du conseil général du Tarn pour un ouvrage réduit par rapport au projet initial. Récit de la journée.

C'est la fin de seize mois d'occupation pour la zone à défendre (ZAD) de Sivens (Tarn). Les forces de l'ordre ont évacué, vendredi 6 mars, les militants écologistes qui occupaient le site du barrage controversé après que le conseil général a décidé d'abandonner le projet initial et de le "redimensionner".

 Des gendarmes évacuent les derniers opposants au projet de barrage de Sivens (Tarn), le 6 mars 2015. (PASCAL PAVANI / AFP)

L'ordre d'évacuation a été donné à la mi-journée et la quarantaine de "zadistes" restés sur place ont été expulsés sans incident majeur. Une partie d'entre eux avait déjà quitté le site vendredi matin. Récit de la journée.

- 11h15 : le conseil général redimensionne le projet et demande l'expulsion des "zadistes" : Le président de l'assemblée départementale Thierry Carcenac (PS) obtient une majorité massive (43 voix sur 46) en faveur d'un barrage qualifié de "Sivens light", car pratiquement réduit de moitié par rapport au projet initial. Toutefois, la taille et l'emplacement exacts de la future retenue d'eau sont renvoyés à des études complémentaires qui pourraient durer au moins deux ans. Les élus se prononcent également à la quasi-unanimité pour une "expulsion sans délai" des zadistes.

"En raison du climat de violence", le ministre avait fait interdire par le préfet les deux manifestations opposées prévues devant le conseil général à Albi, pendant les débats de l'assemblée départementale. L'annonce de l'expulsion fait paradoxalement baisser d'un cran la tension exacerbée entre les 200 agriculteurs favorables au barrage et les "zadistes". Après le vote du conseil général, les agriculteurs décident de lever leur blocus du site.

 Les activistes se regroupent alors que la gendarmerie pénètre dans la ZAD, le 6 mars 2015. (PASCAL PAVANI / AFP)

- 12 heures : les gendarmes investissent la ZADLe ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve ordonne "l'évacuation" dans la foulée. Une partie des 300 gendarmes, qui entouraient la ZAD depuis le début de la semaine pour empêcher les heurts entre agriculteurs et militants antibarrage, pénètre alors sur le site. Les derniers irréductibles se regroupent sur le lieu même de la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse, tués le 26 octobre par l'explosion d'une grenade offensive lancée par la gendarmerie.

- 14 heures : les opposants sont évacués : Peu après 14h15, les gendarmes attrapent à bras-le-corps les opposants, qui tentent une résistance passive en s'accrochant les uns aux autres, pour les évacuer du site. Après avoir cerné les militants, les gendarmes mobiles s'emparent d'une trentaine de récalcitrants. "Les forces de l'ordre ont alors entamé les évacuations une par une. A 14h30, le site était évacué à l'exception des récalcitrants 'perchés'", rapporte France 3 Midi-Pyrénées.

 Les gendarmes évacuent un opposant au projet de barrage de Sivens (Tarn), le 6 mars 2015. (PASCAL PAVANI / AFP)

Le gros de la troupe est ensuite escorté vers la sortie du site, marquant la fin de seize mois d'occupation.

Bernard Cazeneuve affirme que 21 personnes ont été interpellées, dont certaines ont été placées en garde à vue "pour attroupement interdit et violences sur agents de la force publique". "Aucun blessé nécessitant des soins ou une hospitalisation n'est à déplorer", précise le ministre de l'Intérieur. Le Premier ministre, Manuel Valls, promet de son côté "une réponse extrêmement déterminée, extrêmement ferme de l'Etat" à l'encontre de "ceux qui continueraient sur le terrain à s'opposer à la légitimité des élus du territoire".

- 16 heures : le camp est démonté : Vers 16 heures, les forces de l'ordre présentes sur le site démontent les cabanes des occupants. Deux escadrons (soit 150 gendarmes) vont rester sur la zone "le temps nécessaire", expliquent-ils à notre journaliste.



Francetv info 6/3/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...