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Changement climatique et maladies émergentes

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Les pics épidémiques d'une maladie émergente en Amérique latine seraient liés aux épisodes pluvieux, selon une étude française.

Les pics épidémiques de l'ulcère de Buruli, maladie émergente en Amérique latine, seraient corrélés au changement climatique, selon une équipe de scientifiques de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), de l’université de Bournemouth (au Royaume-Uni) et du centre hospitalier de Cayenne (en Guyane).

Les zones marécageuses sont propices à la bactérie responsable de l’ulcère de Buruli, comme ici en Guyane française. ©️ IRD / R. Gozlan

Ces travaux, publiés dans Emerging Microbes and Infections - Nature, "lèvent en partie le voile sur les liens complexes entre évolution de climat et émergence de maladies infectieuses", selon ses auteurs.

Ces derniers se sont penchés sur les pics épidémiques de l'ulcère de Buruli observés en Guyane française depuis 1969. Dans cette région, les épisodes pluvieux, dont les perturbations dues à El Niño, sont de plus en plus fréquents (tous les cinq à sept ans) du fait du réchauffement de l’océan Pacifique.

Les chercheurs ont comparé les changements de pluviométrie dans la région avec l'évolution du nombre de cas d'ulcère de Buruli depuis 40 ans. Ils ont constaté que la réduction des pluies et de leur écoulement entraîne la multiplication de zones d'eaux stagnantes résiduelles, où prolifère la bactérie responsable de l'ulcère de Buruli : Mycobacterium ulcerans.

Or les habitats marécageux, devenus plus accessibles avec la réduction des pluies, facilitent leur fréquentation par les humains et intensifient ainsi leur exposition à la bactérie persistant dans ce type d'environnement aquatique.

Ces travaux remettent en cause l'idée communément admise chez les scientifiques que la réduction des pluies entraîne une baisse de la prévalence de maladies infectieuses.

Le changement climatique modifie les conditions de température et d’humidité des milieux naturels et donc les dynamiques de transmission des agents pathogènes qui y vivent (comme les bactéries).

Il joue un rôle également sur l’aire de répartition, l’abondance, le comportement, les cycles biologique et les traits d’histoire de vie de ces microbes ou des espèces hôtes associées, changeant les équilibres entre pathogènes, vecteurs ou réservoirs.

Mais tous ces effets demeurent encore aujourd'hui "peu expliqués", selon les auteurs de cette étude, "notamment parce qu’ils exigent une compréhension de l’évolution spatiale ou temporelle sur le long terme des phénomènes".

BURULI. L’ulcère de Buruli est une maladie chronique débilitante de la peau et des tissus mous pouvant entraîner des déformations permanentes. Au moins 33 pays sont touchés, dont 15 notifient entre 5.000 et 10.000 cas chaque année. La plupart des cas surviennent dans des communautés rurales en Afrique subsaharienne et en Amérique du Sud, où des cas sont répertoriés depuis la fin des années 1960, essentiellement en Guyane française. Une association d'antibiotiques permet de guérir 80 % des cas détectés à un stade précoce, selon l'Organisation Mondiale de la Santé.


S & A 16sep2014

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