Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

Les poissons-lapins menacent les forêts d’algues de Méditerranée

Messages recommandés

Deux espèces de ces poissons tropicaux se répandent dans les eaux chaudes du bassin méditerranéen. Leur présence a pour effet de diminuer la population des algues car ils en dévorent aussi bien les jeunes pousses que les vieux plants.

 Lagocephalus sceleratus (Gmelin, 1789), connu sous les noms vernaculaires de poisson-ballon ou de ballon à bande argentée ou à bandes argentées, de poisson-coffre et de poisson-lapin, est un poisson osseux d'eau salée appartenant à la famille des Tetraodontidés. Photo Martin CC BY-SA 3.0

Les poissons-lapins (en anglais) sont des espèces tropicales arrivées dans la mer Méditerranée par le canal de Suez. Deux espèces ont d’abord été observées dans l’est de la Méditerranée en 1927 et 1956. Mais récemment elles ont été trouvées bien plus à l’ouest, en Croatie et dans le sud de la France. Les scientifiques s’interrogent sur l’impact de ces poissons sur l’écosystème, notamment sur les algues : dans la mer Méditerranée, les forêts d’algues fournissent une nourriture et un abri à de nombreuses espèces ; or ces poissons consomment des algues.

 Les poissons-lapins qui ont dévasté les forêts d’algues de l’est de la mer Méditerranée pourraient devenir une menace pour tout le bassin méditerranéen s'ils continuent à gagner du terrain. ©️ Zafer Kizilkaya

C’est pourquoi une étude internationale de chercheurs d’Australie, d’Espagne, des États-Unis, de Grèce et de Turquie a étudié plus de 1.000 km de côtes turques et grecques ; dans ces régions, deux espèces de poissons-lapins sont devenues dominantes. Les chercheurs ont analysé la vitesse à laquelle le poisson-lapin et les autres espèces mangeaient les algues. Leurs résultats paraissent dans la revue Journal of Ecology.

Adriana Vergès, un des auteurs de l’étude, explique ainsi la répartition des poissons : « L’étude a identifié deux aires clairement distinctes – des régions plus chaudes avec des poissons-lapins en abondance et des régions plus froides où ils sont rares ou absents ». Le réchauffement des eaux semble donc favoriser les poissons-lapins.

Dans les régions où les poissons-lapins étaient abondants, il y avait 65 % de réduction de la canopée d’algues (les grandes algues flottantes), mais aussi 60 % de réduction de la biomasse benthique (algues et invertébrés), et 40 % de réduction du nombre d’espèces.

 Jeune poisson-lapin. ©️ Zafer Kizilkaya

En comparant les vitesses auxquelles les poissons mangeaient les algues, les chercheurs se sont aperçu de différences entre poissons tempérés et poissons tropicaux : les poissons tempérés mangeaient plus de grandes algues mais ils se nourrissaient exclusivement de macro-algues adultes. Le poisson tropical ne mangeait pas plus d’algues mais il consommait à la fois des algues jeunes et adultes. Résultat : les deux espèces de poissons-lapins pouvaient ensemble empêcher les algues de former une forêt.

Le poisson-lapin tropical peut ainsi réduire la biomasse et la biodiversité sur des centaines de kilomètres. Il a déjà dévasté les forêts d’algues dans l’est de la mer Méditerranée et devient une menace pour tout le bassin méditerranéen s’il continue à se répandre à mesure que le climat se réchauffe.



Outre le danger environnemental, ce poisson représente un danger pour les humains : il est toxique. En effet, certaines parties de ce poisson contiennent une substance (la tétrodotoxine) qui provoque la paralysie respiratoire et cause des problèmes de circulation sanguine. Il y a eu des cas d'intoxication mortelle en Égypte et en Israël.


Futura Sciences 24/9/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...