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Admin-lane

Un problème épineux pour les Impalas

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La raréfaction de leurs prédateurs n'est pas forcément une bonne nouvelle pour les herbivores qui sont désormais confrontés à des plantes de plus en plus garnies d'épines.

Par leur simple présence, les grands carnivores interdisent tout un pan de territoire aux herbivores dont ils se nourrissent. Et dans ces zones trop dangereuses, prospèrent alors de succulents acacias à petites épines dont les impalas (de petites antilopes) raffolent. Mais que se passe-t-il lorsque les grands félins se raréfient ?


 Un impala se nourrissant sur une branche d'acacia AFP

A première vue, on pourrait croire que c'est une bonne nouvelle pour les herbivores. En fait c'est loin d'être le cas. Car lorsque les herbivores posent une patte sur ces territoires autrefois interdits, s'opère alors une sélection naturelle impitoyable. Et ne subsiste au final les plantes aux épines les plus acérées sur lesquelles les impalas peinent à se nourrir.

C'est ce que vient de montrer le centre de recherche Mpala, à Laikipia, au Kenya. Sur ces vastes espaces protégés de savanes arborées, léopards et chiens sauvages coursent les impalas. Et derrière eux, suivent depuis des années les chercheurs de l’Université de Colombie Britannique (en anglais). Lesquels sont heureusement bien aidés par la technologie.

But de l’équipe canadienne: traquer les interactions entre la prédation carnivore/herbivore et la répartition des espèces végétales. Pour ce faire, les écologues ont doté de GPS une vingtaine d’antilopes, 4 léopards et 5 chiens sauvages pour savoir si les impalas avaient suffisamment peurs des carnivores pour éviter leurs territoires.

 Troupeau d'impalas en Tanzanie, L'impala (Aepyceros melampus) est une espèce de mammifère faisant partie de l’ordre des artiodactyles et plus précisément de la famille des bovidés. On le retrouve principalement à l’est de l’Afrique centrale et du sud (notamment en Afrique du Sud, en Angola, en République démocratique du Congo, au Rwanda, en Ouganda et au Kenya). Remi Jouan CC BY-SA 3.0

Ils ont par ailleurs utilisé des images satellitaires haute-résolution pour distinguer les différentes espèces d’arbres et localiser les carcasses d’Impalas afin de savoir où ils ont été tués. Des expériences ont enfin été menées sur le terrain pour déterminer quels types d’acacias broutaient les herbivores. Le résultat est dans Science du 17 octobre (en anglais).

« Nos observations indiquent que les carnivores influent sur les endroits où mangent les herbivores, résume Adam Ford, l’auteur principal de l’article paru dans Science. Tandis que les défenses des plantes, comme les épines, ont une influence sur ce que mangent les herbivores ».

Grace aux GPS, les chercheurs ont eu la confirmation que –pas folles- les antilopes évitaient bien les zones les plus fréquentées par les léopards et les chiens sauvages. Pour mieux connaître la diète des herbivores, les chercheurs ont enlevé des épines d’espèces d’acacias très épineuses comme Acacia etbaica et ajouté des branches très épineuses dans la frondaison d’espèces aux faibles défenses comme le bien nommé Acacia brevispica.

Ils ont pu ainsi déterminer que ce n’était pas le goût des feuilles qui déterminait le repas des antilopes mais bien la présence de grosses épines. Utilisant des barrières électrifiées, les chercheurs ont ensuite exclus les herbivores de zones où étaient présentes les deux espèces d’acacias. Et ils ont constaté une augmentation trois fois supérieure des acacias sans défenses. En faisant peur aux herbivores, les carnivores facilitent la multiplication des acacias à petites épines.

Ces résultats sont préoccupants pour les antilopes. La disparition des grands carnivores telles que constatées partout dans le monde n’est en effet paradoxalement pas une bonne nouvelle pour elles. «Avec la diminution du nombre de leurs prédateurs, prévient Adam Ford, les herbivores comme l’impala vont pouvoir aller se nourrir dans des zones qui étaient auparavant risquées pour eux, consommant en priorité leurs acacias préférés. Et, ironiquement, ils vont permettre aux espèces épineuses qu’elles aiment moins de coloniser ces espaces ».

Les impalas vivent dans les savanes où l’herbe (courte ou moyenne) abonde. Bien qu’ils apprécient la proximité d’une source d’eau, celle-ci n'est généralement pas essentielle aux impalas puisqu’ils peuvent se satisfaire de l’eau contenue dans l’herbe qu’ils consomment. Leur environnement est relativement peu accidenté et n'est composé que d'herbes, de buissons ainsi que de quelques arbres. 

Les impalas sont des animaux diurnes; ils passent donc la majorité de la nuit à se reposer et à ruminer et se déplacent le jour afin de trouver de nouveaux espaces nourriciers. Les impalas sont des animaux ayant une structure sociale relativement développée. Un troupeau peut contenir de 15 à 100 individus selon le territoire disponible. Dans un troupeau on retrouve un mâle dominant et plusieurs femelles avec leur progéniture ainsi que d'autres mâles impubères. Ces mâles formeront alors un groupe de mâles sans femelles qui tenteront plus tard de s’imposer (individuellement) ou simplement de « voler » la femelle d’un autre mâle.

 Les jeunes (faons) impalas, photographiés ici dans le parc national Kruger en Afrique du Sud. JackyR CC BY-SA 3.0

PrédationLe léopard, le guépard, les lions, les hyènes tachetées, les lycaons sont ses principaux prédateurs. L’impala est néanmoins pourvu de techniques de défense contre ses prédateurs :

- La première consiste à s’enfuir en bondissant dans des directions aléatoires pour distraire le prédateur et le semer.

- Ils font des bonds aériens qui peuvent atteindre, les 3 mètres en hauteur, et les 11 mètres en longueur.

- Les adultes courent vite en zigzaguant, jusqu'à 60 km/h en moyenne, sur un sprint de 80 km/h sur pointe maximale sur de courtes distances, ils peuvent également tenir une vitesse de croisière de 30 - 40 km/h pendant plusieurs kilomètres. Cependant, bien qu'il soit bien bâti pour la course, l'impala n'est pas aussi rapide en vitesse de pointe que les gazelles, sans doute parce-qu'il est trop musclé, ce qui ne l’empêche pas d'être rapide et endurant.

- La dernière est plus rare, puisqu'elle est une confrontation: l'impala se met face à face avec son prédateur, se lève sur ses deux pattes arrières et pointe ses cornes en direction du prédateur, en espérant dissuader son adversaire. Ce principe de défense ne concerne que les mâles, les femelles étant dépourvues de cornes.

Différentes techniques de chasses et de fuites entre les prédateurs et les impalas:

- Le guépard est le seul prédateur pouvant les dépasser en vitesse de pointe, ce félin les chasse seulement en terrain découvert et en journée.

- Les lycaons et les hyènes tachetées sont des coureurs moins rapides, mais ils chassent en groupe et sont très endurants en course de fond, ils épuisent généralement l'impala le moins véloce, avant de passer à l'attaque proprement dite.

- La panthère léopard et les lionnes, attendent l'obscurité de la nuit pour chasser.

Les impalas, ayant une vue nocturne moins bonne que celles de ces félins, sont alors plus vulnérables aux attaques; de plus, les lions et les léopards sont tous aussi bons sauteurs que les impalas, et peuvent les attraper en plein vol.

Les impalas ont de nombreux talents d'athlètes, ils rivalisent aussi bien en course de vitesse et en sauts avec les léopards et les lions, et en course d'endurance avec les lycaons et les hyènes. Pour ces différents prédateurs, les impalas sont un vrai défi en matière d'agilité, en effet les lions préfèrent chasser des proies plus lentes et plus grosses en journée tels que les buffles; plutôt que de s'épuiser et mourir de faim en essayant en vain d'attraper des impalas de 40 kg.

Les impalas sont moins rapides que les guépards en vitesse de pointe, mais ils courent dans des directions aléatoires, et se réfugient dans les milieux boisés, en courant vite autour des arbres et des buissons, ce qui complique beaucoup la chasse du guépard. De plus, les impalas sont plus endurants et meilleurs sauteurs que lui. Les guépards s'attaquent surtout aux jeunes, aux femelles et aux faibles.

Les jeunes impalas de moins de 3 mois se déplacent très difficilement sur leurs longues pattes fines, fragiles et tremblantes, ils sont des proies idéales pour de nombreux prédateurs surtout près des points d'eau.


 Association entre un impala et des oiseaux pique-bœuf. Dans cette entente mutuelle, le pique-bœuf se nourrit sur le corps de l'impala, qui est débarrassé des parasites et des tiques et averti en cas de danger par les cris de l'oiseau. Muhammad Mahdi Karim GFDL 1.2



Sciences et avenir 22/10/2014 - Wikipedia

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