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Non à la "plastification" des océans

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Auteur : JEANNIN Jean-Paul
Début : 12/06/2011 - Fin : 12/12/2011

Ceci est une pétition contre la plastification des océans.

Ce message passera sans doute à 10 mètres au-dessus de la tête de certains. Mais si on n'essaie pas, un désastre ne sera assurément pas évité ....

Le secteur océanique en train de se plastifier se trouve quelque part entre Hawaï et la côte de Californie. On y trouve des tonnes et des tonnes de plastiques et même des cadavres au milieu de ces détritus.

Nous ne pouvons pas laisser faire ! Le monde entier est concerné !

Les problèmes se retrouvent identiques dans l'Océan Atlantique, la Mer Méditerranée et les autres océans .... Chaque fois, que des courants marins aboutissent à des sortes de maelströms qui concentrent les déchets de toutes sortes.


Surtout que nous sommes TOUS concernés.



Cette pétition vous prendra quelques minutes et pourra sauver les océans de la plastification.


Plus d'informations ICI


Source : Mes Opinions.com

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Ce que dit l'auteur de la pétition...

Je pense que plus il y aura de monde à signer cette pétition pour la sauvegarde des océans, mieux cela vaudra pour cette action.

La suite que j'envisage est de demander l'arrêt de la fabrication des sachets plastiques et des bouteilles plastiques à l'UNEP, organisme de l'ONU à qui sera adressé cette pétition.

Pour remplacer ces s*l*peries plastifiées, on peut demander aux entreprises qui fabriquent ces sachets et ces bouteilles de se re-convertir ( avec des fonds de l'UNEP, si nécessaire....) dans la fabrication de sachets et bouteilles bio-dégradables à base d'amidon de maïs ou de pommes de terre. J'ai lu dans certains commentaires que cela se produisait déjà.

Il faudrait des assurances fermes sur l'arrêt de la fabrication de ces plastiques à une date limite : debut d'année 2016 car 5 années me semble suffisant pour préparer la transition plastique-biodégradable.

Ensuite, j'envisage également de demander de repenser le conditionnement des emballages qui utilisent beaucoup de plastiques.

Voilà comment je pense utiliser cette pétition pour éviter que notre planéte soit recouverte de ces plastiques à longue durée de vie ( certains plus de 5 siécles ....) dans les océans, sur la terre et dans les airs.

Enfin, je n'y ai pas encore passé beaucoup de temps car je ne connais rien au droit international sur l'environnement, mais je me pose la question d'une plainte pour dégradation de l'environnement, destruction de la faune et la flore.... un peu dans le sens des plaintes au sujet des marées noires des catastrophes de tankers."

Source : Mes opinions.Com

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Baleines et dauphins ne digèrent pas les déchets en plastique des océans


Les baleines et les dauphins, tous comme d'autres animaux marins, sont particulièrement vulnérables face aux déchets en plastique qui flottent à la surface des océans.


Dans beaucoup de régions, les carcasses de baleines échouées ne sont pas enregistrées ou examinées et la recherche des plastiques présents dans les intestins est rare.


Les déchets en plastique de plus en plus nombreux à la surface des océans représentent une menace mortelle pour les baleines et les dauphins. C’est ce qu’indique une étude soumise aux travaux de la Commission baleinière internationale qui s’ouvre lundi à Jersey.

En 2008, 134 types de filets différents avaient été retrouvés dans les estomacs de deux cachalots échoués sur la côte californienne et probablement décédés d’occlusion. En 1999, à Biscarosse (Landes), une baleine à bec de Cuvier s’était échouée avec 33 kg de plastique dans le corps.

Sacs en plastique, filets de pêche, bouchons de bouteilles, pailles pour boire: les cétacés, comme les tortues ou les oiseaux, digèrent mal ces déchets de plus en plus nombreux, rappelle une étude soumise au comité scientifique de la Commission baleinière internationale (CBI) en vue de la réunion annuelle de Jersey (îles anglo-normandes).

«La menace des débris en plastique pour nombre d’animaux marins est établie depuis longtemps, mais la menace pour les baleines et les dauphins est moins claire», estime l’auteur, Mark Simmonds, responsable scientifique de la Société pour la conservation des dauphins et des baleines (WDCS), une ONG britannique. «Il est cependant établi que ces débris peuvent faire du mal à ces animaux à la fois par ingestion et par enchevêtrement», ajoute-t- il après avoir rassemblé toutes les données, parcellaires, témoignant de cette menace mortelle.

«Dans beaucoup de régions, les carcasses de baleines échouées ne sont pas enregistrées ou examinées, et dans les régions où elles sont enregistrées, la recherche des plastiques présents dans les intestins est rare», confirme Chris Parsons, biologiste à l’Université George Mason de Fairfax (Etats-Unis).

Appel international
Le Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE) avait souligné en février, dans son rapport 2011, comment les millions de déchets en plastique menacent les océans d’asphyxie en raison d’une utilisation toujours plus importante du plastique et de taux de recyclage encore faibles.

Ces débris sont particulièrement concentrés autour des routes de navigation, des régions de pêche et des zones de convergence océaniques, formées par les courants et les vents où les cétacés trouvent une nourriture abondante. Les baleines à bec et les cachalots semblent particulièrement vulnérables, peut-être parce qu’ils capturent leurs proies par succion.

La WDCS plaide notamment pour que la CBI souscrive à l’«Engagement d’Honolulu», un appel international lancé en mars à Hawaï pour inciter gouvernements, associations, industries et citoyens à agir pour réduire les déchets marins.

.Le Matin 10 juillet 2011

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Des particules et micro-particules de plastique, en quantités préoccupantes de milliers et dizaines de milliers par km2, ont envahi les mers les plus retirées et les moins naviguées de la planète qui bordent le continent Antarctique, selon des prélèvements scientifiques effectués, en janvier dernier, par la goélette océanographique française Tara.

Le deux mâts se trouve actuellement à Hawaï. Il poursuit sa circumnavigation Tara-Océans, consacrée à l'impact du changement climatique sur les micro-organismes planctoniques et les coraux, commencée à Lorient en septembre 2009.

Son équipage international mixte de marins et chercheurs des plus prestigieux instituts de recherche et laboratoires du monde, avait fait une incursion de trois semaines dans les eaux glacées du continent blanc, il y a 8 mois.

"Un protocole inédit de recherche et échantillonnage de la pollution plastique, avait été mis au point à bord du bateau, par la Fondation Algalita pour la Recherche Marine (Marine Research Foundation), créée par l'océanographe américain, Charles J. Moore, basée à Long Beach en Californie", a indiqué à l'AFP Romain Troublé, le directeur des opérations de Tara-Océans.

Après avoir franchi le passage de Drake, Tara a navigué notamment le long de la péninsule Antarctique ainsi qu'en mer de Weddell, partiellement libérée des glaces pendant l'été austral.

"Tara a fait six stations scientifiques de recueil de plancton à différentes profondeurs, et a parallèlement déployé chaque fois pendant 1H30, des filets de surface à la traîne, spécialement conçus pour la capture des déchets de plastique", a précisé Romain Troublé.

Moisson de plastique

Et la moisson a été "riche", mais très alarmante.

Les échantillons polluants recueillis et étudiés ensuite en Californie, ont permis aux scientifiques de la Fondation Algalita, d'établir -en fonction de leur taille moyenne de 1 mm et de leur densité- que le nombre de ces particules et micro-particules de plastique en Antarctique, varie entre 956 et 42.826 par kilomètre carré, dans les eaux traversées par la goélette française.

En 2010, une autre expédition scientifique américaine, avait également -mais à une moins grande échelle-, constaté la présence d'une pollution au plastique, supérieure à celle d'origines métallique, verre ou caoutchouc.

Ces relevés avaient été effectués dans la mer d'Amundsen, côté Pacifique Sud de l'Antarctique, alors que la mer de Weddell, où a croisé Tara, est du côté Atlantique Sud.

Pour les biologistes marins, ces déchets de plastique de différentes dimensions et flottant en surface, sont très dangereux pour la vie marine -oiseaux marins, mammifères et poissons qui en avalent de petits morceaux ou sont empêtrés dans de plus gros morceaux- et le zooplancton.

En ces régions polaires foisonne notamment le krill (micro-crevettes), nourriture de base des gros cétacés, qui dérive par essaims gigantesques dans les eaux de surface.

Ce zooplancton, au début de la chaîne alimentaire, peut également ingérer ce plastique et ses toxines, s'empoisonner, voire nuire à la santé des baleines.

Dans quelques jours, Tara quittera Hawaï, cap au Nord du Tropique du Cancer, pour rejoindre le 38e parallèle à la recherche du "8e continent" ou tourbillon subtropical du Pacifique Nord, immense décharge flottante océanique baptisée aussi: le continent de plastique !

Sciences et Avenir 20/09/2011

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Guidée par des satellites high-tech, une goélette des années 1930 va prochainement partir à la découverte du "7e continent", gigantesque plaque de déchets plastiques flottant sur l'océan Pacifique, grande comme six fois la France mais largement méconnue.

"Choqué par les déchets rencontrés dans l'océan" lors de sa participation à la course en solitaire transatlantique à l'aviron Rames-Guyane, en 2009, l'explorateur guyanais Patrick Deixonne a décidé de monter cette expédition scientifique pour alerter sur la "catastrophe écologique" en cours dans le nord-est du Pacifique.

Cette plaque de déchets est "située dans des eaux peu concernées par la navigation marchande et le tourisme, le problème n'intéresse que les écologistes et les scientifiques. La communauté internationale ne s'en soucie guère pour l'instant", estime-t-il.

Membre de la Société des explorateurs français (SEF) qui parraine l'aventure et fondateur d'Ocean Scientific Logistic (OSL), basée à Cayenne, M. Deixonne explique vouloir "être les yeux des Français et des Européens sur ce phénomène".

Ex-sapeur pompier au Centre spatial de Kourou et fin connaisseur de la forêt guyanaise, Patrick Deixonne, 47 ans, se définit comme un "explorateur d'une nouvelle génération qui doit documenter les grandes problématiques environnementales, car l'information est la clef du changement".

La mission "7e continent" appareillera le 2 mai de San Diego (Etats-Unis) à bord de L'Elan, une goélette à deux-mâts de 1938, pour un mois de navigation et un périple de 2.500 milles entre la Californie et Hawaï, où l'explorateur Charles Moore a découvert par hasard en 1997 cette incroyable nappe de débris plastiques.

Jusqu'à présent, hormis un passage de la mission Tara-Océans dans la zone pour y prélever du plancton, seules deux expéditions américaines l'ont étudiée, en 2006 et 2009.

Les déchets s'amalgament au point de rencontre de courants marins qui s'enroulent sous l'effet de la rotation de la Terre, selon le principe de la force de Coriolis, et forment un immense vortex appelé "gyre".

La force centripète aspire lentement les détritus vers le centre, une spirale qui serait l'une des plus importantes connues sur la planète: 22.200 km de circonférence et environ 3,4 millions de km2, selon le Centre national des études spatiales (Cnes) qui parraine le projet.

"On estime à plusieurs dizaines de millions de tonnes les quantités de déchets dans chacun des cinq gyres du globe", explique Georges Grépin, biologiste conseiller scientifique d'OSL.

Ce sont "essentiellement des microdéchets de plastique décomposé en suspension sur 30 mètres de profondeur. Ce n'est pas un continent sur lequel on peut marcher au sens propre", précise-t-il.

La goélette sera guidée par deux satellites de la NASA, Aqua et Terra, pour se rendre là où la concentration de déchets est la plus forte afin d'en mesurer la densité, avec des prélèvements d'eau, de planctons et de matériaux.

Un capteur réalisé par des élèves ingénieurs de l'ICAM (Toulouse) avec le Cnes sera testé dans une bouée dérivante. Il doit permettre à terme de distinguer dans l'eau les plastiques des planctons et autres particules vivantes, puis de cartographier les zones polluées grâce à l'imagerie satellite, ce qui serait une première mondiale.

Douze bouées dérivantes d'études scientifiques de l'agence américaine National oceanic and atmospheric administration (NOAA), du programme d'étude des océans de l'Unesco et du projet jeunesse Argonautica (Cnes) seront également lâchées durant le parcours pour permettre à des milliers d'étudiants dans le monde de mener une étude des courants marins.

Pour en savoir plus sur l'expédition et la suivre en direct: http://www.septiemecontinent.com







Sciences et Avenir 14/04/2012

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Le 7e continent est un gigantesque amas de déchets qui flotte entre la Californie et Hawaï, dans le nord-est de l’océan Pacifique. Issus des activités humaines et véhiculés par les courants maritimes, ces déchets, essentiellement plastiques, couvrent une surface de près de 3,5 million de km2.

Les observations réalisées depuis plus de dix ans par l’Algalita Marine Research Foundation révèlent que l’ensemble des déchets humains provenant des littoraux et des navires se rejoignent et s’accumulent dans deux zones baptisées "Plaque de déchets du Pacifique est" (Eastern Pacific Garbage Patches) et "Plaque de déchets du Pacifique ouest" (Western Pacific Garbage Patches).

Ces régions, réunies en une zone géographique appellée le 7ème continent, totalisent un poids de 3,5 millions de tonnes et contiennent jusqu'à 750.000 débris par km², le tout sur une surface de 3,43 millions de km², rapporte notre-planete.info. Selon Chris Parry, chef de programme d'éducation du public, de la California Coastal Commission de San Francisco, depuis plus de 50 ans, les déchets tourbillonneraient sous l'effet du grand vortex nord-pacifique (North Pacific Gyre) et s'accumuleraient dans cette zone peu connue.

En effet, peu de routes commerciales et peu de bateaux de pêches traversent cette région. Le vortex attire vers lui tous les résidus issus de notre société de surconsommation. Toutefois, contrairement au siphon, les déchets ne sont pas "aspirés" mais accumulés et parfaitement visibles. Pour Greenpeace, sur les 100 millions de tonnes de plastique produits chaque année, près de 10 % finissent dans les océans. Sur ces mêmes 10 %, 70 % coulent et le reste est emporté au gré des courants.

Autrefois (avant 1990), les débris étaient détruits par les micro-organismes. Si ce n’est plus le cas aujourd’hui, c’est parce que les plastiques représentent 90 % des déchets flottant sur les océans.

Selon le Programme des Nations Unies pour l'Environnement on trouverait d’ailleurs 46.000 morceaux de plastique par 2,5 km² d'océan sur une profondeur d'environ 30 mètres ! Selon l’Algalita Foundation, la quantité de plastique dans l'eau de mer est jusqu'à dix fois supérieure à celle du plancton dans certains endroits.

Or, ces plastiques, qui mettent jusqu’à 1.000 ans à se dégrader, représentent un danger mortel pour les animaux. On a souvent entendu parler des tortues qui s’étouffent en confondant un sac plastique avec une méduse mais on sait moins que d’autres animaux sont touchés par cette pollution. Au total, plus de 267 espèces marines seraient affectées par cet amas colossal de déchets selon le rapport de Greenpeace.

Comme l’explique Rebecca Asch, chercheuse à l'Institut Océanographique Scripps, "dans cette zone la plupart des morceaux de plastique sont très petits. Les déchets ont été dégradés par la lumière du soleil et les courants océaniques. Donc ça n'a rien à voir avec une bouteille ou un sac en plastique. Ce sont des tout petits morceaux de plastique de la taille d’un confettis. En fait ils ont la même taille que le plancton dont se nourrissent les poissons. C'est pour ça qu'ils mangent le plastique, c’est parce qu’ils le confondent avec du plancton."

100.000 mammifères marins morts par an, par ingestion de plastique

Sur les îles Midway, dans le Pacifique, des dizaines de milliers d’albatros meurent dès leur naissance. Ceux-ci ont été nourris par leurs parents par des déchets plastiques provenant de la Grande plaque de déchets du Pacifique. Ils meurent l’estomac rempli de plastique.

Greenpeace estime ainsi à environ un million le nombre d'oiseaux et à 100.000 le nombre de mammifères marins mourant chaque année de l'ingestion de plastiques. Selon des scientifiques américains de l'Institut Scripps, un poisson sur dix ingère du plastique dans le Pacifique Nord, soit 24.000 tonnes de plastiques avalées par les poissons chaque année dans cette zone.

De plus, les débris de plastique ont la fâcheuse tendance à fixer les polluants organiques persistants (POP). Connus pour leur nocivité et leur capacité à voyager autour du globe les DDT (dichlorodiphenyltrichloroethane) et PCB (polychlorobiphényles) se retrouvent dans des morceaux de plastique à des concentrations jusqu'à 1 million de fois supérieures aux normales.

Il est pourtant actuellement impossible de nettoyer cette zone à la taille colossale. Selon Marcus Eriksen, directeur de recherche et d'éducation à la Algalita Marine Research Foundation, "il n'y a rien que nous puissions faire maintenant, à l'exception de ne pas faire plus de mal."


Maxisciences 23/04/2012

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Connaissez-vous les îles Midway, dans le Pacifique ? Si cela vous inspire un endroit paradisiaque, alors laissez-moi vous éclairer…

Cette île est située au carrefour de plusieurs courants marins… Au fur et à mesure des années, ce vortex a attiré vers lui tous les résidus issus de notre société de surconsommation… Jusqu’à créer un « nouveau continent », une zone appelée la « grande zone d’ordure du
pacifique », véritable décharge flottante.
Et ce n’est pas prêt de
s’arrêter car ce vortex d'ordures double de volume tous les dix ans…


Image : Les végétaliseurs


Selon Greenpeace, sur les 100 millions de tonnes de plastique produits chaque année, près de 10 % finissent dans les océans. Et 70 % des plastiques qui s'aventurent en mer coulent et le reste flotte naviguant au grès des courants...

Ce qu’il faut savoir, c’est que les matières plastiques ont une durée de vie moyenne qui dépasse les 100 ans. Ces déchets ce désagrègent grâce à l’effet de la lumière du soleil ou des courants océaniques mais garde leur structure toxique. Conséquence, des milliers de tonnes de «sables » plastiques s’accumulent dans l’océan et sont confondus par les poissons avec du plancton. Contaminant par la suite toute la chaine alimentaire.

Cette bande annonce du film Midway, de Chris Jordan, nous montre cependant qu’il n’y a pas que les billes de plastiques qui tuent…

Les îles Midway sont également très fréquentées par des albatros, une espèce menacée, qui viennent aussi y nicher. Cependant, à cause de notre utilisation excessive du plastique et de la mauvaise gestion des déchets, des dizaines de milliers de jeunes albatros meurent dès les premiers jours de leur naissance. Ils meurent l’estomac rempli de déchets plastiques provenant de cette grande plaque de déchets, rapportés inconsciemment par leurs parents (bouchons, morceaux de stylos, jouets pour enfants, débris de récipients...).

Greenpeace estime ainsi à environ un million le nombre d'oiseaux et à 100.000 le nombre de mammifères marins mourant chaque année de l'ingestion de ces plastiques.

Et rien ne semble aller en s’arrangeant puisqu’une plaque similaire à la « soupe de plastique du Pacifique » a été découverte dans le nord de l'Océan Atlantique…

Une fois de plus, la surconsommation est à l'origine de dégradations dont l'ampleur dépasse la fiction. Plus que jamais, nous avons tous un rôle à jouer !! Avec seulement 2% au premier tour pour le parti EELV, cette vidéo nous rappelle à quel point l’écologie devrait être au centre de toutes nos préoccupations !!!!





Les végétaliseurs 24/04/2012

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La concentration de minuscules déchets plastiques flottant à la surface du Pacifique nord a été multipliée par cent au cours des quarante dernières années, une pollution qui pourrait avoir des conséquences écologiques insoupçonnées, révèle une étude publiée mercredi.

Selon des chercheurs de l'Université de Californie à San Diego, durant la période comprise entre 1972 et 1987, les microparticules de plastique (d'un diamètre inférieur à 5 mm) étaient relativement rares dans le "gyre subtropical" du Pacifique nord, une zone où les déchets s'amalgament au point de rencontre de courants océaniques qui s'enroulent sous l'effet de la rotation de la Terre.

Selon eux, plus de la moitié des échantillons prélevés à cette époque étaient ainsi totalement exempts de déchets plastiques.

D'après les analyses effectuées dans la même zone de 1999 à 2010, la concentration de microplastiques a été multipliée par cent, souligne l'étude, publiée par la revue Biology Letters de la Royal Society britannique.

Or la gigantesque plaque de déchets flottant sur le Pacifique, épaisse par endroits de plusieurs dizaines de mètres, constitue un milieu propice à la reproduction d'une espèce d'araignée d'eau, l'Halobates sericeus. Si cet insecte est capable de vivre dans un milieu marin, il a en effet besoin d'un terrain "solide" pour y pondre ses oeufs et ce "continent de plastique" lui fournit un incubateur de rêve.

Résultat, alors qu'il était jusqu'alors réduit à pondre sur de rares débris flottants, comme des branches ou des coquilles vides, l'Halobates sericeus est en train de proliférer dans le Pacifique nord, avertissent les océanologues. Cela pourrait être une manne inespérée pour les crabes, les poissons ou même les oiseaux de mer qui se nourrissent de cet insecte ou de ses oeufs.

Mais l'Halobates est lui aussi un prédateur, qui affectionne le zooplancton et les oeufs de poisson, rappellent les scientifiques.

"Si la densité de ces microplastiques continue à augmenter, les espèces qui leur sont associées, comme Halobates sericeus, pourraient elles aussi continuer à se multiplier, peut-être au détriment de leurs proies", au risque de déséquilibrer l'ensemble de l'écosystème du Pacifique, mettent en garde les chercheurs.

Selon le Centre national d'études spatiales français (Cnes), qui parraine une mission devant prochainement explorer le "continent de plastique", cette plaque de déchets flottants s'étend sur une surface d'environ 3,4 millions de km2. Son poids se compterait en dizaines de millions de tonnes.



Sciences et Avenir 09/05/2012

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L’océan Arctique deviendrait-il une poubelle géante ? En 10 ans, le nombre de déchets observés à 2.500 m de profondeur aurait tout simplement doublé ! Des déchets majoritairement constitués de plastiques, qui ne seraient pas sans conséquence sur la biodiversité locale.

Le détroit de Fram, situé entre le Groenland et l’archipel du Svalbard, est la seule connexion profonde entre l’océan Arctique et les autres étendues d'eau de la planète. Ce lieu stratégique a donc été équipé d’un observatoire permanent profond composé de 16 stations par l’Alfred Wegener Institute for Polar and Marine Research (AWI), le Hausgarten. Le Polarstern, un navire brise-glace, se rend régulièrement sur site. Il permet ainsi aux chercheurs de réaliser différentes tâches d’entretien ou des manipulations scientifiques complémentaires.

En 2002, 2004, 2007, 2008 et 2011, le navire a par moments et toujours au même endroit tracté un dispositif photographique nommé Ofos (pour Ocean Floor Observation System) à 1,5 m au-dessus du plancher océanique, par 2.500 m de fond. Il a pris des clichés toutes les 30 secondes, pour suivre l’évolution de la biodiversité marine (éponges, anémones de mer, poissons, crevettes, etc.) au cours du temps.

Mélanie Bergmann a eu un mauvais pressentiment en analysant les photographies prises l’année dernière, ce qui l’a poussé à se replonger dans les archives. Ses craintes étaient fondées. Le nombre de déchets sur les fonds marins, dans ce lieu considéré comme reclus et éloigné de tout, a doublé en 10 ans ! Un résultat publié dans la revue Marine Pollution Bulletin.

Les déchets observés se composaient principalement de plastiques (59 %), de tissus noirs (11 %) et de papiers ou de cartons (7 %). En 2002, un détritus était en moyenne compté toutes les 100 photographies. En 2011, ils étaient présents sur près de 2 % des clichés. Pour citer quelques chiffres plus concrets, près de 3.635 déchets ont été dénombrés par km² voici 10 ans, contre 7.710 l’année dernière. La plus forte augmentation a été observée après 2007. Ces valeurs peuvent paraître dérisoires, elles sont pourtant supérieures à celles obtenues en analysant un canyon sous-marin profond au large de Lisbonne !

Un peu moins de 70 % des déchets seraient directement en contact avec des organismes, par exemple avec des éponges (41 % des cas) ou des anémones de mer (15 %), au risque de les étouffer, de les empêcher de manger ou tout simplement de les blesser.

Certains matériaux peuvent de plus libérer des substances toxiques comme le bisphénol A. Les détritus solides, comme les bouteilles de bière, peuvent également porter préjudice à la biodiversité, en permettant à des organismes sessiles de se fixer dans de nouveaux milieux.

La provenance des détritus est difficile à déterminer à partir de simples photographies. Mélanie Bergmann n’hésite cependant pas à établir une relation avec les fontes record de la banquise arctique observées ces dernières années. En l’absence de glace, les déchets emportés par les vents parviennent plus facilement dans l’eau. Par ailleurs, le trafic maritime (source de pollution) observé dans les eaux du Grand Nord tend également à augmenter. Depuis 2007, les nombres de yachts privés et de navires de pêche observés autour de l’île du Spitzberg ont respectivement été multipliés par 3 et 36.

Malheureusement, la quantité de déchets devant arriver dans les grands fonds océaniques serait amenée à augmenter dans les années à venir. Par ailleurs, les macroplastiques d’aujourd’hui vont très certainement se dégrader, malgré le froid, pour devenir des microplastiques et ainsi participer à un autre type de pollution.


FUTURA SCIENCES 28/10/2012

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PARIS - Rejetés en masse dans les océans, les déchets plastiques qui se regroupent dans certaines zones du globe à la faveur des courants marins présentent de multiples risques pour la faune, l'homme et les écosystèmes, alerte un documentaire programmé jeudi 10 janvier sur Arte.

La caméra des réalisateurs allemands Max Mönch et Friedemann Hottenbacher va de Hawaï à l'Ile de Pâques (Chili), en passant par la Mer du Nord et le Japon, pour traquer ces maudits bouts de plastique qui ne connaissent aucune frontière et se fragmentent sans jamais se dissoudre vraiment.

Les océanographes sont les témoins catastrophés de cette pollution qui atteindrait six millions de tonnes par an.

Les déchets plastiques ont tendance par le jeu des courants à se regrouper sous des latitudes moyennes pour former des plaques de déchets, explique le chercheur Nicolas Maximenko dans le reportage.

Ces plaques sont en quelque sorte prisonnières de gyres, ces gigantesques tourbillons formés par les courants marins. Il existe cinq principaux gyres à la surface du globe.

Les plaques de déchets du Pacifique Nord, au large de Hawaï, et de l'Atlantique Nord, ont été localisées. Après un bref détour par Hawaï, le documentaire suit une expédition de scientifiques embarqués sur un voilier, le Sea dragon, pour aller traquer le plastique dans le Pacifique Sud.

A l'approche de l'île de Paques, la concentration en plastique s'accroît, mais ne forme pas comme dans le nord une plaque homogène, plutôt un tapis fin et diffus, selon le chef de l'expédition et océanographe Markus Eriksen. Lorsque le Sea Dragon accoste sur l'île de Pâques, son équipe trouve aussi des morceaux de plastique sur le rivage.

C'est une tragédie planétaire dont personne ne veut porter la responsabilité, estime Markus Eriksen, qui veut contribuer à une prise de conscience mondiale.

Il n'est pas question d'aller repêcher des millions de tonnes de plastiques fragmentés dans les océans, mais de limiter son usage et surtout les rejets.

Outre les conséquences mortelles pour de nombreux oiseaux qui ingèrent ces déchets et la contamination des poissons, les travaux scientifiques devraient nous y encourager davantage.

Ainsi, des chercheurs japonais ont établi que l'eau de certaines plages pouvaient avoir des concentrations surprenantes de Bisphénol A, un composant toxique du plastique, qui commencerait à se décomposer à partir d'une certaine température.



ROMANDIE.COM 4/01/2013

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Les déchets plastiques pullulent au sein des océans. Max Mönch et Friedemann Hottenbacher, deux réalisateurs allemands, ont enquêté sur cette problématique environnementale entre Hawaï et l’île de Pâques, après un détour par la mer du Nord. Leur bilan sera diffusé sur Arte.

Rejetés en masse dans les océans, les déchets plastiques, qui se regroupent dans certaines zones du globe à la faveur des courants marins, présentent de multiples risques pour la faune, l'homme et les écosystèmes. La caméra des réalisateurs allemands Max Mönch et Friedemann Hottenbacher a dernièrement voyagé d’Hawaï à l’île de Pâques (Chili), en passant par la mer du Nord et le Japon, pour traquer ces morceaux de plastique qui ne connaissent aucune frontière et se fragmentent sans jamais se dissoudre vraiment.

Les océanographes sont les témoins consternés de cette pollution qui atteindrait six millions de tonnes par an. «Les déchets plastiques ont tendance, par le jeu des courants, à se regrouper sous des latitudes moyennes pour former des plaques de déchets», explique le chercheur Nicolas Maximenko dans le reportage qui sera diffusé ce jeudi 10 janvier sur Arte. Ces « plaques » sont en quelque sorte prisonnières de gyres, ces gigantesques tourbillons formés par les courants marins. Il en existe cinq principaux à la surface du globe. Deux d’entre eux ont été respectivement localisés au large d’Hawaï, dans le Pacifique nord et dans l'Atlantique nord.

Après un bref détour par l’archipel d’Hawaï (ex-îles Sandwich), la caméra a suivi une expédition de scientifiques qui se sont embarqués sur un voilier, le Sea Dragon, pour aller traquer le plastique dans le Pacifique sud. À l'approche de l'île de Pâques, la concentration en plastique s'accroît, mais ne forme pas une plaque homogène comme au nord, plutôt un tapis fin et diffus, selon le chef de l'expédition et océanographe Markus Eriksen.

Lorsque le Sea Dragon a accosté sur l'île de Pâques, son équipage a également trouvé des morceaux de plastique sur le rivage. « C'est une tragédie planétaire dont personne ne veut porter la responsabilité », estime Markus Eriksen, qui veut par son action contribuer à une prise de conscience mondiale. Il n'est cependant pas question d'aller repêcher ces millions de tonnes de plastiques fragmentés dans les océans, mais plutôt de limiter leur rejet.

Outre les conséquences mortelles pour de nombreux oiseaux qui ingèrent ces déchets et la contamination des poissons, les travaux scientifiques devraient nous encourager davantage à faire quelques efforts. Ainsi, des chercheurs japonais ont établi que l'eau de certaines plages pouvait afficher des concentrations surprenantes de bisphénol A, un composant toxique du plastique, qui commencerait à se décomposer à partir d'une certaine température.

De nombreux animaux confondent les sachets flottants dans l'eau avec des méduses. Les macrodéchets (sacs, bouteilles, boîtes, etc.) ne constitueraient que 20 % de l'ensemble des objets en plastique flottant dans les océans. Ils se dégraderont un jour en microplastiques puis en nanoplastiques, causant alors des dégâts invisibles. Actuellement, 12 % despoissons de la mer du Nord porteraient des déchets dans l'estomac. Plus de 50 % d'entre eux seraient des plastiques. ©️ Surfrider Foundation

La «grande plaque d'ordures du Pacifique» s’étendrait sur 3,43 millions de km2 (cinq fois la surface de la France) avec une épaisseur maximale de 30 m. Elle abriterait 3,5 millions de tonnes de plastiques. ©️ Richard Whitcombe, shutterstock.com


FUTURA SCIENCES 10/01/2013

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Une baleine contenait 17 kg de plastique dans son estomac ; une tortue en avait tellement ingurgité que ses déjections en ont contenu durant un mois. Bien que ponctuels, ces événements prouvent que les océans sont aussi contaminés que les terres. On parle souvent d’îles de déchets plastiques, mais qu’en est-il réellement ? Charles Moore, fondateur de l’Algalita Marine Research Institute,répond à Futura-Sciences.


Charles Moore à bord de l'Algalita en campagne d'échantillonnage. Fondateur de l'Algalita Marine Research Institue, il est le premier à avoir lancé un appel de sensibilisation sur le problème du plastique dans les océans. « Chaque fois que je venais sur le pont pour surveiller l'horizon, je voyais une bouteille de savon, une capsule de bouteille ou un tesson de déchet plastique. J'étais là au milieu de l'océan, et il n'y avait nulle part où je pouvais aller pour éviter le plastique », explique-t-il dans sa biographie. ©️ Algalita Marine Research Institute


Dans le monde, 260 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année. On estime qu’un dixième du total finit dans les océans. En mars 2012, une baleine à bosse de 4,5 tonnes était retrouvée échouée sur une plage d’Espagne. Près de 17 kg de plastique obstruaient son estomac. Il contenait deux douzaines de morceaux de plastique, des sacs en plastique, neuf mètres de corde, deux bouts de tuyaux d’arrosage, deux pots de fleurs et un bidon en plastique. À cause de ce bouchon, la baleine est morte de faim.


Si ce cas est extrême, nombre de décès liés au plastique dans l’océan sont répertoriés. Quelque 250 espèces marines, telles que les tortues, les dauphins, les baleines ou les raies, sont gravement en danger. Le problème du plastique dans l’océan est complexe. La circulation océanique à l’échelle du bassin est organisée en grands tourbillons : les gyres. L’océan dégrade les débris marins, qui sont pris dans la circulation des gyres. Ce sont des zones de convergence qui accumulent en masse les déchets plastiques. Si bien que les gyres sont souvent qualifiés d’îles de déchets, voire de septième continent.


 Les cinq principaux gyres dans le monde. Ce sont des tourbillons océaniques de grande échelle qui résultent de l'équilibre entre la force de pression et laforce de Coriolis. Il s’agit de zones de convergence. ©️NOAA


Les morceaux de plastique sont dégradés et se transforment fréquemment en microparticules. Ils sont donc invisibles à l’œil, mais pourtant bien présents. Pour mieux comprendre la répartition de la pollution océanique de grande échelle et son impact, Futura-Sciences a interrogé Charles Moore, le fondateur de l’Algalita Marine Research Institute. Spécialiste du plus grand gyre du monde, le gyre nord pacifique, il explique les éléments clés de compréhension de la pollution plastique dans les océans.


Futura-Sciences : Pour que nous nous rendions bien compte, quelle est la superficie du gyre nord pacifique et quelle quantité de plastique contient-il ?

Charles Moore : Le gyre nord pacifique est plus grand que les États-Unis ou l’Europe.[/b] Pour donner un ordre de grandeur, il représente un peu plus de la superficie de l’ex-URSS. Tout le gyre est contaminé. Actuellement, on estime qu'il contient deux morceaux de plastique par mètre cube d’eau. Cela revient à dire qu’il y a deux millions de bouts de plastique par kilomètre carré du gyre. Nous avons parcouru le gyre dans son ensemble. En partant depuis les États-Unis, ou depuis le Japon et même en traversant les eaux internationales, il y a du plastique partout.


Quelle est la distribution de plastique dans ce gyre ?

 Un échantillon de l'eau de surface dans le gyre nord pacifique. Le plastique est dégradé par l'océan. Il devient si petit qu'il n'est pas visible par les images satellite. ©️ Algalita Marine Research Institute

[b]Charles Moore : Il y a du plastique dans toute la colonne d’eau, mais sa distribution est complexe. En surface, la quantité de débris plastiques dépend des événements météorologiques. Lorsqu’une tempête se produit, un certain régime de vent peut générer des tourbillons dans l’océan, c’est la circulation de Langmuir. Les débris de plastique convergent entre deux tourbillons et génèrent une traînée de plastique. Donc si vous voulez observer en surface le plastique, il faut étudier les modèles de circulation atmosphérique et diagnostiquer où ces traînées peuvent se trouver. Ces événements indiquent clairement qu’il y a une importante concentration de plastique dans tout l’océan, mais pour l’observer, il faut être patient et chercher les tempêtes.
[/b]
Si la répartition est si complexe, que dire de l’appellation « île de déchets » ?


Charles Moore : J’aime dire que c’est un terme futuriste. Aujourd’hui, nous voyons des monticules de déchets dans les rivières, lorsqu’il pleut beaucoup. On les observe très bien dans les pays où les ordures ne sont pas collectées. Mais également ici, dans les rivières de Californie. Les océans sont plus grands, on observe donc moins d’amas de déchets. Mais ils sont la bouche de notre civilisation. Il y a quelques années, la production de plastique était de quelques milliers de tonnes de plastique par an. Aujourd’hui, on a dépassé les millions. Je m’attends à ce qu’on puisse réellement parler d’îles de déchets océaniques d’ici les prochaines décennies. Ce que nos données indiquent, c’est que l’augmentation annuelle de la concentration en plastique dans l’océan est proportionnelle à l’augmentation de la production industrielle de plastique.


De quelle manière la pollution marine est-elle échantillonnée ?


Charles Moore : Il existe différents moyens d’évaluer la pollution plastique du gyre. Lorsque nous partons en mer, nous utilisons différents chaluts. Pour récolter les débris en surface, nous utilisons le chalut Manta (Manta trawl). Le maillage du filet permet d’attraper des particules plus petites qu’un tiers de millimètre. Pour échantillonner le fond océanique, on utilise une drague à benne preneuse (clamshell dredge). Les dragues sont constituées d’un « panier » en métal ou en filet fixé sur une armature rigide. Celle-ci présente une ouverture de forme et de largeur variables. Sa partie inférieure est munie d’une lame ou de dents qui raclent les sédiments. Mais on utilise aussi des chaluts pélagiques, des filets remorqués qui évoluent en pleine eau, entre la surface et le fond, sans être en contact avec lui.


Le Manta trawl est mis à l'eau depuis l'arrière du bateau. Il est équipé d'ailes porteuses sur les côtés, qui permettent de garder l'ouverture du filet à l'interface air-mer. Les filets récupèrent donc un certain volume de débris qui stagnent en surface de l'eau. De gauche à droite, les chercheurs Marcus Eriksen, Jody Lemmon et Charles Moore. ©️ Algalita Marine Research Institute

Nous obtenons ainsi des échantillons sur 100 m de fond, et nous trouvons du plastique à toutes les profondeurs.


Les plastiques sont donc présents à toutes les profondeurs. Comment impactent-ils la faune et la flore ?


Charles Moore : Les fortes concentrations de plastique modifient la chaîne trophique. Les poissons ou mollusques qui vivent normalement près des côtes dans les récifs coralliens se trouvent en plein océan. Les débris de plastique leur fournissent de la nourriture et un habitat. Même le corail se développe. On a réellement une île habitée au beau milieu de l’océan. Lefirefish par exemple vit normalement en eaux peu profondes (20 à 25 m), mais on le trouve maintenant à 3.000 m de fond. Le plastique remplace les récifs coralliens !


Cette tortue serpentine (Chelydra serpentina) a un jour croisé la route d'un rond de plastique issu d'une bouteille de lait. N'ayant jamais réussi à s'en débarrasser, son corps a dû s'adapter. ©️ Algalita Marine Research Institute

De plus, le plastique n’est pas inerte. Il contient des composés toxiques. Ce n’est donc pas un bon régime alimentaire, mais il n’est pas suffisamment toxique pour tuer les animaux de façon instantanée. Ils peuvent vivre avec du plastique, mais ils vivront moins longtemps. Nous sommes particulièrement inquiets, car les polluants sont interdits maintenant (les PCB, les DDT, les alcanes) ont une durée de vie extrêmement longue, et sont présents en grande quantité dans l’océan.


Quel avenir pour les océans ?


Charles Moore : Le plastique est partout autour de nous, toutes les professions en ont besoin. Honnêtement, il ne semble pas possible d’éviter le pire. Les plastiques biodégradables auront du mal à remplacer le plastique. Je ne suis pas franchement optimiste, nous ne sommes pas capables de nous réguler. Nous avons les connaissances pour nous améliorer, mais les gens manquent de personnalité, ils ne sont souvent que l’extension de leur téléphone portable. Jacques-Yves Cousteau n’aurait jamais tenu ces propos. Il avait toujours un point de vue optimiste sur l’avenir : « Qu’avons-nous à dire à la génération future ? Que pouvons-nous faire pour l’accueillir de la meilleure des façons ? »




FUTURA SCIENCES 28/3/2013

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Les membres de l’expédition 7e continent embarqueront sur le voilier Swan 47 en mai 2013. Ils partiront un mois en mer pour étudier une zone d’accumulation de déchets dans le gyre nord-pacifique. L’objectif de la mission est de quantifier et de référencer l’état de pollution au plastique de cette région marine. L’explorateur Patrick Deixonne, initiateur du projet, répond à Futura-Sciences sur le plan d’action de cette expédition.



Les océans sont la poubelle de notre civilisation. Ainsi s’exprime Charles Moore, fondateur de l’Algalita Marine Research Institute, pour illustrer la véritable soupe de plastique qui a envahi nos océans. En effet, sur les 260 millions de tonnes de plastique produites par an, 10 % finissent en mer. Or, les courants emportent les débris loin des côtes et dégradent les gros morceaux. Ainsi, la pollution marine au plastique est souvent méconnue du grand public. Elle menace pourtant 250 espèces marines, et modifie l’écosystème dans son ensemble.


L’explorateur Patrick Deixonne, membre de la Société des explorateurs français, a été à plusieurs reprises témoin de l’ampleur de la pollution plastique des océans. C’est dans ce contexte qu’est née la mission d’exploration 7e continent. Avec cinq autres personnes à bord du voilierSwan 47, Patrick Deixonne se rendra au mois de mai dans le plus grand et le plus pollué des gyres : le gyre nord-pacifique. Il s’agit là de la première mission d’exploration française dans ce tourbillon marin. L’explorateur a répondu aux questions de Futura-Sciences, à propos du déroulement de l’aventure 7e continent.
 
 Durant l'expédition 7e continent, le voilier se rendra dans la zone d'accumulation est du gyre nord-pacifique. Il se peut que le bateau rencontre sur sa route des macrodéchets issus du tsunami de Tohoku. ©️ Robin des bois, www.robindesbois.org

Futura-Sciences : Comment est né le projet de l’expédition 7econtinent ?


Patrick Deixonne : J’ai traversé à deux reprises l’Atlantique à la rame. Durant ces périples, j’ai croisé quantité de plastiques en plein milieu de l’océan. J’ai même trouvé un parechoc de voiture à des milliers de kilomètres des côtes. En tant qu’explorateur, il fallait donc que j’aille voir s’il en était de même pour les autres océans. Ma motivation première est de rapporter au grand public des preuves de la pollution plastique que connaissent les océans.


Justement, quels sont les objectifs de la mission à bord ?


Patrick Deixonne : C’est avant tout une mission de sensibilisation. J’ai été profondément choqué quand j’ai traversé l’Atlantique. Quand je suis rentré, j’ai voulu montrer à mon entourage ce que j’avais vu, j’ai cherché des photos, mais on ne trouve rien. Ou du moins, les photos disponibles ne sont pas géolocalisées, il n’y a pas la position GPS
.

J’embarque donc avec l’équipe pour prendre des photos et localiser ces zones polluées. Grâce à ces clichés, nous serons en mesure de compter et décrire les déchets flottants. À l’origine, l’expédition n’était pas destinée à être une mission scientifique. Mais puisque peu de bateaux français se rendent dans les gyres en se focalisant sur les déchets plastiques, des laboratoires scientifiques se sont intéressés à nous. Résidant en Guyane, je mets sur pied régulièrement de petits programmes avec le centre spatial. En parlant de mon projet, le Cnes s’est alors intéressé à ce que je faisais. Petit à petit, un projet scientifique s’est développé autour de l’expédition.


Concrètement, en quoi consiste le projet scientifique ?


Patrick Deixonne : Nous serons trois à bord. Soizic Lardeux sera chargée de la prise d'images (photos et vidéos). Le programme scientifique sera coordonné à bord par la biologiste Claire Pusineri. Durant l’expédition, nous larguerons cinq bouées dérivantes. Elles appartiennent au programme Oceansites, et livreront en continu des informations sur les courants de surface de la zone. Nous collecterons des microdéchets et du plancton avec un filet Manta, dont la maille est de 300 µm. Les échantillons seront étiquetés et stockés à bord, mais seront analysés par le Legos à Toulouse.


Nous remorquerons aussi la bouée Gyroplastique, mise au point par les élèves de l’école d’ingénieur Icam. Cette bouée, équipée d’une longue traîne de 30 mètres, dispose de capteurs qui peuvent mesurer la salinité, la fluorométrie et la densité de l’eau. Les étudiants ont aussi élaboré un capteur capable de distinguer le plancton du plastique. Nous la mettrons à l’eau deux fois par jour, et elle pourra mesurer tous ces paramètres à différentes profondeurs. Enfin, nous serons équipés d’une balise Argos qui permettra au Cnes et au grand public de nous suivre en temps réel.


Le gyre nord-pacifique est immense, avez-vous défini une zone d’étude ?


Patrick Deixonne : Oui, une zone a été choisie par les scientifiques. Il y a une circulation principale dans le gyre, mais en observant la trajectoire des bouées dérivantes, on s’aperçoit qu’il y a des circulations secondaires. En particulier à l’est du bassin, au large de San Diego, nombre de bouées semblent converger et tourner en rond. Nous en avons conclu que l’un des gyres secondaires se trouvait ici. Si les balises convergent dans cette zone, il est probable que le plastique s’y accumule aussi. C’est là que nous concentrerons notre attention.

 Une partie de l'équipe embarquée à bord du Swan 47. De gauche à droite, Claire Pusineri (responsable scientifique), Patrick Deixonne (chef de mission) et Soizic Lardeux (responsable images). ©️ Expédition 7e continent

Notre mission durera un mois, et nous resterons deux à trois semaines en mer. Nous prendrons des mesures tout le long du trajet, et nous verrons si la concentration de plastique augmente à l’approche de la zone de convergence.


Qu’attendez-vous de l’expédition 7e continent ?


Patrick Deixonne : Vous savez, on parle de la fonte des pôles, duc hangement climatique, mais la pollution plastique, c’est pire que tout. Aujourd’hui, on compte 5 kg de plastique pour 1 kg de plancton ! Nous avons réussi à greffer des projets scientifiques très intéressants sur la mission, donc l’exploration ne peut qu’améliorer les connaissances.

L’objectif principal est de sensibiliser le grand public à la problématique du plastique dans les océans. Des laboratoires de recherche de référence comme le Cnes, le Mercator ou le Legos se sont joints à nous, et cela vient renforcer l’importance de notre mission. Il ne reste donc plus qu’à espérer que les conditions météo soient favorables et que l’on ne rencontre pas de gros débris issus du tsunami du Japon.



FUTURA SCIENCES 25/4/2013

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On l’appelle «le septième continent». Découvert en 1997, cette gigantesque plaque flottante est produite par l’accumulation de déchets plastiques dans le gyre subtropical du Pacifique nord, ce gigantesque tourbillon d’eau formé par les courants marins.

Menée par le skipper Patrick Deixonne et deux biologistes marins, le voilier «l’obsession» a parcouru en mai dernier 4000 kilomètres au sein du gyre pour parfaire la connaissance de cette gigantesque pollution. L’expédition a touché terre le 6 juin: «nos chalutages de déchets représentent environ la surface d’un cheveu sur un terrain de basket, note Patrick Deixonne. Mais ce minuscule échantillon montre bien une concentration importante de minuscules bouts de plastique et nous avons même croisé jusqu’à dix gros objets comme des chaussures ou des bouées couvertes de coquillages par heure d’observation». Le journal de bord ici.

 
Mission contient de plastique S.Lardeux/OSL 



Qu’apporte de nouveau cette expédition par rapport aux campagnes menées les années précédentes par les Américains d’Algalita ou du Project Kaisei  et du français Tara? L’apport du Centre national d’études spatiales (CNES) sans aucun doute. Le CNES cherche à répondre à une question essentielle: peut-on discerner les plaques de déchets depuis l’espace?

La surface du 7ème continent est en effet estimée à environ 3,4 millions de km2, soit six fois la France, mais il s’agit d’une grossière évaluation et il serait intéressant de savoir si ce continent comprend des endroits de plus forte concentration des déchets. Seuls les satellites peuvent donner ces informations. Ils n’ont pas pu pour l’instant déceler quelque chose.

L’Obsession était donc doté d’une balise argos ce qui a permis de bien situer les zones à couvrir par les échos radars. Les capteurs Modis à bord des satellites Aqua et Terra, ainsi que les satellites Parasol et Jason ont pris des vues de ces régions: «les premiers résultats montrent des échos que nous ne pouvons interpréter et qui pourraient être la signature de ces déchets » expose prudemment Danielle de Staerke, en charge du programme au CNES. En cas de confirmation, le CNES pourrait ainsi produire une cartographie plus précise du phénomène et surtout vérifier si la surface du continent augmente.

Aux yeux de Danielle de Staerke, l’essentiel reste cependant la mission pédagogique de l’expédition: «au-delà d’une meilleure connaissance, il s’agit pour nous d’alerter l’opinion publique sur une pollution majeure afin d’inciter à l’action, poursuit Danielle de Staerke. Car La seule chose à faire, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait plus de rejets de plastique dans le milieu marin».


Une chaussure ou une bouée recouverte de coquillages, récupérés par l'expédition "7ième continent". Crédit : S.Lardeux/OSL




Le suivi scientifique des échantillons collectés par l’Obsession sera ainsi assuré par des étudiants d’écoles d’ingénieurs et des étudiants de l’Institut catholique des Arts et Métiers (ICAM) qui ont conçu une bouée dérivante équipée de capteurs permettant de discriminer le plastique du plancton. Au sein de son programme Argonautica, le CNES diffuse par ailleurs les résultats de ses suivis des océans auprès des collèges et lycées.











SCIENCES ET AVENIR 17/6/2013

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L’expédition 7e continent avait pour objectif premier de sensibiliser le grand public à l’état de pollution au plastique du gyrenord-pacifique, et peu à peu une mission scientifique s’est greffée au projet. Patrick Deixonne s’est rendu avec Claire Pusineri (responsable scientifique) et Soizic Lardeux (responsable images et vidéo) dans cette zone d’accumulation identifiée par les images satellite. De retour en France, il témoigne.


Quelque part dans l'océan un immense amas d'immondices, venu de toute part, chaque objet jeter par l'homme dans la nature se retrouve ici un jour ou un autre. Il y a urgence, chaque petit geste pour la planète compte!!! (mai 2012)


On estime que 26 millions de tonnes de plastique, soit un dixième de la production totale, finissent dans les océans. Le matériau est dégradé et emporté loin des côtes, dans les grands tourbillons océaniques. Ces gyres accumulent le plastique, et sont souvent qualifiés de continents de plastique. Toutefois, comme le matériau est rapidement dégradé et transformé en microdéchets, la communauté scientifique préfère le terme de « soupe de plastique ».

 L'expédition 7e continent souhaitait rapporter des preuves visuelles de la pollution au plastique des océans, en voici une. Il n'existe pas à proprement parler de continent de plastique, mais les gyres accumulent et dégradent les macrodéchets. On peut observer dix macrodéchets défiler toutes les heures, sur seulement 150 m de long. ©️ Soizic Lardeux, OSL

Souvent témoin de ce type de pollution, l’explorateur Patrick Deixonne a souhaité alerter le grand public, en lui rapportant des preuves que l’Homme impacte l’environnement même à des milliers de kilomètres de ses terres. Accompagné de Claire Pusineri (biologiste et responsable scientifique) et Soizic Lardeux (responsable images et vidéo), il s’est rendu au mois de mai dans une zone d’accumulation dans l’est du gyre nord-pacifique. C’est le plus grand et donc probablement le plus pollué au monde. De retour sur la terre ferme, il raconte à Futura-Sciences le déroulement de cette expédition 7e continent.


 Durant l'expédition 7e continent, le voilier s’est rendu dans la zone d'accumulation est du gyre nord-pacifique. Il a failli rencontrer des déchets du tsunami de Tohoku. ©️ Robin des bois, www.robindesbois.org


Futura-Sciences : Votre objectif était de vous rendre dans une zone d’accumulation du gyre nord-pacifique, identifiée par les images satellite. Avez-vous réussi à l’atteindre ?

Patrick Deixonne : Oui, nous nous sommes rendus dans le centre de cette zone d’accumulation, à l’est du bassin Pacifique. Elle se situe à 1.800 km de la côte américaine et il nous a fallu 17 jours de mer pour faire l’aller-retour. Globalement le voyage s’est bien passé, mais nous n’avons pas été gâtés par la météo ! Nous avons fait deux fois demi-tour avant de réussir à maintenir le cap.

Futura-Sciences : Avant de partir, vous redoutiez de trouver sur votre route des débris du tsunami de Tohoku survenu en 2011, cela a-t-il été le cas ?

Patrick Deixonne : C’était ma grande préoccupation, oui ! D’autant plus que quelques jours avant le passage du bateau, les satellites avaient repéré la signature de gros objets, non identifiables et probablement issus du tsunami du Japon. Mais nous avons redoublé de vigilance, et ils n’ont pas croisé notre route. Nous étions en contact permanent avec notre routeuse Paola Aliendre, basée au CNES. Elle traitait toutes les informations satellite issues des entreprises MERCATOR et MY OCEAN du Cnes, ainsi que les données radar. Cela nous permettait d’avoir un compte rendu journalier des risques que nous encourions.

 Un macrodéchet découvert dans la zone d'accumulation. Les mollusques s'en servent au même titre que les rochers ou récifs. ©️ Soizic Lardeux, OSL

Futura-Sciences : Vous souhaitiez rapporter des preuves visuelles de la pollution au plastique des océans. La zone d’accumulation agglomérait-elle des macrodéchets ?

Patrick Deixonne : Oui, et je peux vous confirmer que le septième continent existe bel et bien. Évidemment, il n’y a pas de plaque de continent à proprement parler. Mais depuis le pont du bateau, si l’on maintient le regard sur un cap, on croise en moyenne dix macrodéchets par heure. C’est énorme, il faut prendre en compte, que depuis le navire, on voit 150 m d’horizon. Donc, si vous rapportez cette observation sur 24 h et sur toute l’étendue du gyre, c’est monumental. En fin de compte, les photos que nous ramenons ne sont pas forcément sensationnelles, puisque l’on n’y voit pas de plaque, mais lorsqu’on est sur le bateau, le défilé de déchets est impressionnant.

Futura-Sciences  : Avez-vous réussi à larguer les cinq bouées dérivantes du programme Oceansites, qui donneront des informations sur les courants marins ?

Patrick Deixonne : Oui, nous y sommes parvenus, mais nous avons eu des ennuis techniques. Sur les cinq bouées d'Oceansites, actuellement, une seule s’est déclenchée. Toutefois, les constructeurs ne sont pas inquiets. Lorsque la bouée est jetée à la mer, elle se déploie et un interrupteur magnétique s’enclenche. Il se peut qu’il soit resté collé sur la bouée mais avec un peu de temps, il finira par s’enclencher. Il est d’ailleurs probable qu’une bouée se soit récemment mise en marche.

 Le plastique dans les océans (mars 2013)

Futura-Sciences  : Les élèves ingénieurs de l’Icam ont construit pour la mission la bouée Gyroplastique. A-t-elle recueilli comme prévu deux fois par jour les données de salinité, la fluorométrie et la densité de l’eau ?

Patrick Deixonne : Hélas, la bouée est tombée en panne dès le début de la mission. Cela restera pour nous la grande déception de notre expédition, mais cela fait partie des aléas. Nous n’avons donc pas pu caractériser la colonne d’eau. Nous n’avions malheureusement pas le matériel à bord pour résoudre le problème du circuit interne. Nous essaierons de faire mieux la prochaine fois !

Futura-Sciences  : Qu’en est-il de la pêche avec les filets Manta ? Et les poissons ?

Patrick Deixonne : Les filets Manta ont un maillage très fin. Ils permettent de récupérer le phytoplancton et d’évaluer la quantité de microplastiques présents à la surface de l’océan. Nous les avons utilisés dans quatre stations précises. D’abord nous avons prélevé des échantillons à l’extérieur du gyre, c’est notre échantillon témoin qui permet de confirmer que le plastique s’accumule dans les gyres. Ensuite nous avons utilisé les filets à mi-chemin, et dans le centre de la zone.

 Claire Pusineri (à gauche) et Patrick Deixonne (à droite) prélèvent le phytoplancton récolté à partir des filets Manta. ©️ Soizic Lardeux, OSL

À chaque manipulation, le filet est maintenu à la surface de l’eau durant un temps déterminé. Cela nous permet de calculer le volume d’eau qui a circulé dans le filet. Nous pourrons de la sorte quantifier la quantité de plastique au km2. S’il est encore trop tôt pour donner les résultats d’analyse des échantillons, je peux déjà vous garantir que le constat visuel est flagrant. Les gyres sont infestés de macro et microplastiques.

Futura-Sciences  : Où sont les échantillons maintenant ? Qui va s’en servir ?

Patrick Deixonne : Les échantillons sont arrivés en France vendredi dernier (le 21 juin 2013). Ils ont été répartis entre les différents laboratoires partenaires. De même que les bobis, de petites éponges à polluants dont le brevet a été déposé il y a peu de temps. En moins de deux heures, les capteurs bobis (à base d’organogels poreux) captent et concentrent les polluants transportés par les microplastiques. Nous les avons employés pour évaluer la quantité de polluants apportés par les plastiques trouvés directement dans les océans, mais aussi pour mesurer le taux de polluants dans la chair des poissons. Certains échantillons restent à Toulouse (pour le Cnes, le Legos et Mercator Océan), d’autres partent en Guyane et à La Rochelle.

 Les résultats des récoltes des filets sont sans appel. Les gyres sont infestés de macro et microdéchets. ©️ Soizic Lardeux, OSL

Futura-Sciences  : Que tirez-vous de cette expérience dans le Pacifique ? Et qu’envisagez-vous maintenant ?

Patrick Deixonne : Durant la mission, il y a eu des moments difficiles. Mais à bord, tout s’est bien passé et ce, en partie grâce à l’équipe qui m’accompagnait. Claire Pusineri (biologiste et chargée scientifique) et Soizic Lardeux (chargée de communication, son et vidéo) sont deux jeunes mamans qui ont fait preuve de témérité et de courage. Sans elles la mission n’aurait certainement pas eu ce succès !

Pour la suite, après la frénésie médiatique que nous avons connue à notre retour, je compte bien rentrer chez moi (en Guyane) et me reposer. J’aimerais tirer parti de l’aspect médiatique de la mission 7e continent pour mobiliser des partenaires, et plus de scientifiques afin de monter une mission d’exploration à volet scientifique dans le gyre de l’Atlantique Nord. Je suis content d’avoir réussi à intéresser les médias à notre petite ONG, et d’avoir sensibilisé le grand public au problème majeur qu’est la pollution des océans. J’espère que cela nous permettra de développer encore plus de moyens pour la suite.

 Allez sur: petitioncontreseptiemecontinent.over-blo­g.com et signez la pétition !


FUTURA SCIENCES 27/6/2013

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Des chercheurs ont mené une étude sur les plaques de déchets plastiques du Pacifique Nord, également appelé continent de plastique. Leurs résultats montrent que les conséquences de cette pollution pourraient être encore plus sérieuses qu'on ne le pense. 

 Pollution mortelle des Océans & des Mers. Dossoy / Youtube 28/1/2010. Extrait de Thalassa du 22/1/2009

Le septième continent, ça vous dit quelque chose ? Translucide, sous la surface de l'eau, ce vortex géant de déchets se déplace dans le Pacifique nord mais aussi dans l'Atlantique nord. En 2009, des chercheurs ont parcouru plus de 2.700 km de cette étendue d'ordures, faisant plus de 100 prélèvements. Et, à chaque fois, les concentrations de minuscules particules de plastique dans l'eau crevaient le plafond.


 
Rapport scientifique sur la santé des poissons. LawEssentials / novembre 2011

"Cela ne ressemble pas à une décharge d'ordures. On dirait un magnifique océan. Mais quand vous plongez un filet dans l'eau, vous pouvez apercevoir tous ces petits morceaux de plastique", explique Miriam Goldstein, scientifique en chef sur le bateau de l'Institution d'Océanographie Scripps.

Depuis, l'attention du public envers ce "septième continent" s'est démultipliée. Notamment sur l'effet de ces débris sur la biodiversité marine. Selon le Smithsonian Mag, la plupart des albatros morts retrouvés sur les îles Midway, avaient l'estomac rempli de plastique, cause probable de leur décès. Mais le problème va en réalité bien au-delà des animaux étouffés par des bouts de plastique.  

 Le septieme continent de plastique : explications. PODBETEchanel / Youtube 17/5/2012

"Nous avons regardé dans l'eau et essayé de compter combien de morceaux visibles de plastique étaient présents. En réalité, il y en avait tellement, qu'il était impossible de les compter", précise Chelsea Rochman, doctorante à l'Université de San Diego et membre de l'expédition. Selon elle, les bouts de plastique, et leurs toxines, sont assez petits pour être ingérés par des micro-organismes. "Le problème est complètement différent de la façon dont il est présenté, et potentiellement plus dangereux", s'alarme-t-elle. 

  Chaque kilomètre carré de mer ou d'océan sur la planète contient des milliers de bouts de plastique. DECOUVERTES PROD / Youtube 6/4/2011

En effet, jusqu'ici, peu d'attention a été porté sur les conséquences chimiques, plus vicieuses, du plastique, sur la nourriture. Après l'expédition, Chelsea Rochman a mené une étude sur la façon dont le plastique peut absorber des toxines dangereuses présentes dans l'océan, comme les PCB (polychlorobiphényl). Aussi, même le polyéthylène, le plastique le plus utilisé, qui ne contient aucune substance toxique à l'origine, peut devenir chimiquement dangereux.

Que deviennent ces particules de plastique une fois qu'elles sont ingérées par de petits poissons ? Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports, l'équipe de Chelsea Rochman a démontré que les toxines incriminées provoquent un affaiblissement du foie. Or, au fur et au mesure qu'on remonte la chaîne alimentaire, du poisson à son prédateur, les niveaux de polluants sont de plus en plus concentrés

Pendant trois mois, les chercheurs ont immergé de petites pastilles de polyéthylène dans la Baie de San Diego. En les récupérant, ils se sont aperçus qu'elles avaient absorbé les polluants relâchés par les activités industrielles et militaires proches. Ils ont ensuite disposé ces morceaux de plastiques dans des aquariums de petits médakas. Pour comparer, ils ont également exposé cette espèce à du plastique non pollué ou à aucun plastique. En deux mois, les poissons ont ainsi ingéré beaucoup de plastique et l'impact sur leur santé s'en est ressenti. "Les concentrations de produits chimiques toxiques étaient bien plus élevées chez les médakas de l'aquarium pollué. Le plastique est donc un vecteur qui permet aux produits chimiques de passer de la mer au poisson et à notre nourriture", indique Chelsea Rochman.

Bien évidemment, ces produits polluants affectent en premier lieu, la santé des poissons. Lorsque les scientifiques ont examiné les foies de ces petites créatures, responsable du filtrage des toxines, ils ont découvert la présence de nombreuses indications de stress physiologique. Chez 74% d'entre eux, le glycogène, un glucide indispensable, avait fortement baissé. 11% présentaient une mort étendue des cellules individuelles du foie. Un des spécimens avait même développé une tumeur dans le foie. 

Mais si les poissons sont affectés, c'est aussi toute la chaine alimentaire qui est concernée, y compris les humains. "Ces petits poissons mangent le plastique et sont exposés directement à ces produits chimiques. Si cinq d'entre eux sont ensuite mangés par un plus gros poisson, ce dernier est exposé à 5 fois la dose de polluants. Et si le prochain poisson mange cinq de ces prédateurs intermédiaires, c'est 25 fois la dose qu'il ingère", s'inquiète la scientifique. 

Ce phénomène appelé "biomagnification", est bien connu des chercheurs. Ce processus permet au taux de certaines substances d'augmenter tout au long du réseau de la chaîne alimentaire. C'est pourquoi, l'Agence de Protection de l'Environnement Américaine recommande de limiter la consommation de grands poissons prédateurs comme le thon.


 
Des robots poissons patrouilleurs (qui se déplacent comme de vrais poissons) pour détecter la pollution hydrique (en action dans le nord de l'Espagne). 
NMANewsDirect / Youtube 28/5/2012



 
La malédiction du plastique. Documentaire. 
LesContinentsHonte / Youtube 12/6/2012





Maxisciences 22/11/2013

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L’accumulation de déchets plastiques, baptisée « 7e continent », est surtout connue dans le Pacifique. Mais elle existe aussi en Atlantique. Patrick Deixonne entame aujourd’hui une nouvelle expédition dans la mer des Sargasses pour étudier, cartographier et médiatiser cette pollution marine dangereuse et méconnue.

Ce soir, à Fort-de-France, en Martinique, un catamaran de 18 mètres, quittera le port du Marin. Le voilier mettra cap au nord pour entrer dans la mer des Sargasses. Pour la seconde fois, l’expédition 7e continent, dirigée par l’explorateur Patrick Deixonne, part à l’assaut de ces masses de matière plastique de toutes tailles, du gros déchet flottant aux microscopiques particules réparties au sein d’une profonde couche d’eau.

  Le catamaran utilisé pour l’expédition 7e continent au sein du gyre de la mer des Sargasses. On le voit ici dans le port du Marin, à Fort-de-France, en Martinique, avant son départ, lundi 5 mai. ©️ Expédition 7e continent, 2014

En 2013, l’expédition avait exploré le « gyre » central de l’océan Pacifique, où cette accumulation prend des proportions énormes. Patrick Deixonne avait commenté pour Futura-Sciences les résultats de cette étude menée à bord du bateau.

Cette fois, le travail, étalé sur trois semaines, porte sur l’Atlantique nord, touché lui aussi par cette pollution insidieuse et mal connue, et sera conduit dans le gyre de la mer des Sargasses, entourée par le Gulf Stream. Sous la direction de Claire Pusineri, biologiste, l’équipe scientifique du bord mettra en œuvre plusieurs expériences, mises au point au Cnes, à l’Esa et à l’Icam de Toulouse.

Mise à l’eau une heure par jour, une bouée plongeante mesurera la quantité de particules de plastique jusqu’à 30 m, en même temps que des paramètres physiques (température, salinité et luminosité) et biologiques (quantité de phytoplancton). Réalisée par des ingénieurs de l’Icam de Toulouse en collaboration avec le Cnes, cette bouée baptisée Gyroplastique servira non seulement à ces mesures directes, mais aussi à améliorer les méthodes de détection des matières plastiques dérivantes par les satellites. Des bouées dérivantes seront larguées pour un suivi à long terme.

  La route du navire durant les trois semaines de l'expédition. Les puces de couleur indiquent les endroits où seront prises des images par satellite, dans le domaine visible avec Pléiades (balises roses) et par radar avec TerraSAR-X (en vert), ou les deux (en violet). ©️ Expédition 7e continent, 2014

Le filet Manta, déjà utilisé dans l'océan Pacifique, effectuera des collectes de plancton et des petites particules de plastique qui seront analysées après le retour à terre. Des capteurs de polluants, constitués d’un gel concentrant les composés chimiques, ont été mis au point pour cette expédition par le laboratoire IMRCP (interactions moléculaires et réactivité chimique et photochimique) de Toulouse.

Ils permettront de caractériser les polluants organiques, comme les hydrocarbures, les phtalates et le bisphénol A. Ces molécules seront également recherchées dans la chair des poissons prélevés par un fil de pêche que traînera le navire.

Toutes ces mesures seront géolocalisées et même imagées grâce à des images Spot et Jason, ce qui permettra une cartographie de ce « continent de plastique », selon l'expression imagée souvent employée. Cette expédition scientifique est aussi médiatique. Car, comme nous l’expliquait Patrick Deixonne, cette pollution, reste relativement ignorée. L’explorateur, qui l’a découverte en traversant l’Atlantique à la rame en 2009, veut la faire connaître et faire prendre conscience de son ampleur. En effet, il n’est pas anodin que des organismes marins, du plancton au poisson, ingèrent et concentrent ces polluants, sous forme de molécules ou de microdéchets.

L’équipe entend bien ne pas s’arrêter là. Après l’expédition dans le Pacifique en 2013 et cette nouvelle étude dans l’Atlantique, l’explorateur prévoit en 2015 un voyage dans l’Atlantique sud.

Best Reportages Tv 22/12/2013


Parce qu’il s’agit de sensibiliser, l’équipe a organisé en parallèle l’opération « De la Seine jusqu’au 7e continent », entre Châtillon-sur-Seine et Le Havre, en passant par Paris. Grâce au programme scolaire Argonautica, du Cnes, et aux établissements d’enseignement agricole, collèges et lycées seront successivement mobilisés pour des actions pédagogiques en lien avec l’expédition. Les classes suivront le journal de bord et pourront même avoir des liaisons radio avec l’équipage. Encore plus que les autres, les jeunes générations doivent être sensibilisées à l’impact de nos gestes quotidiens sur l’océan. Jeter un sac en plastique dans la nature, c’est l’envoyer dans l’estomac d’organismes marins…

BFMTV 4/5/2014


Futura Sciences 5/5/2014

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Paris (AFP) - De tout petits morceaux désagrégés de plastique en quantité tellement importante "qu'on pouvait les ramasser à la main" et une superficie de pollution pouvant représenter "deux fois la France" : c'est ce qu'a rencontré l'expédition scientifique française vers le "continent de plastique" dans l'Atlantique Nord.

 Patrick Deixonne, initiateur d'une expédition scientifique française vers le "continent de plastique" dans l'Atlantique Nord , photographié le 13 avril 2012 à Cayenne (c) Afp

"On est tombé sur des zones à fortes concentrations de microparticules de plastique", a raconté mercredi à l'AFP l'initiateur du projet, Patrick Deixonne, au retour de l'expédition.

 Expédition 7ème continent 26/5/2014

Des biologistes analyseront de leur côté les organismes microscopiques qui se développent aussi sur ces plastiques et "qui ne sont pas du tout naturels au milieu marin". L'analyse génétique de ces communautés microbiennes permettra d'évaluer leur impact sur le milieu marin. Des analyses pointues qui vont prendre du temps.

"On a rencontré une zone particulièrement polluée, avec des concentrations importantes de ces particules de plastique, ça c'est le premier témoignage que je peux faire", a souligné la chimiste.

Les scientifiques vont également s'efforcer, grâce à la collaboration des agences spatiales française (CNES) et européenne (ESA), d'évaluer précisément la superficie de cette pollution. "On parle de deux fois la France, mais ce sont des chiffres informels. On espère aussi répondre à cette question", a indiqué Patrick Deixonne.

Des millions de tonnes de déchets venus des côtes et des fleuves flottent dans les cinq principaux gyres répartis dans tous les océans, la force centripète aspirant lentement les détritus vers le centre. Pour bien montrer leur importance, même si ces zones ressemblent davantage à une "soupe" qu'à une surface tangible, on leur a donné le surnom de "7e continent".

Patrick Deixonne a lancé le projet "7e continent" après avoir pris la mesure de cette pollution lors d'une course en solitaire en aviron en 2009. Son équipe prévoit d'aller à la rencontre l'an prochain du gyre de l'Atlantique Sud. Alexandra Ter Halle compte bien être du voyage.

Sciences et avenir 4/6/2014

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Nairobi (AFP) - Le rejet dans les océans de déchets plastique causent des dégâts estimés à au moins 13 milliards de dollars et menacent la vie marine, le tourisme et la pêche, a averti l'ONU à l'ouverture de sa première Assemblée sur l'environnement lundi à Nairobi.

 Le rejet dans les océans de déchets plastique causent des dégâts estimés à au moins 13 milliards de dollars et menacent la vie marine, le tourisme et la pêche (c) Afp

"Les matières plastiques jouent un rôle crucial dans la vie moderne mais les impacts environnementaux de la façon dont nous les utilisons ne peuvent être ignorés", a estimé dans un communiqué Achim Steiner, le chef du Programme de l'ONU pour l'environnement (PNUE) dont le siège est à Nairobi.

"Il faut prendre les mesures appropriées pour empêcher dès le début les déchets plastique de se retrouver dans l'environnement, ce qui se traduit par un seul objectif fort : réduire, réutiliser, recycler", a-t-il ajouté.

Les déchets plastique tuent la vie marine, soit parce qu'ils sont ingérés par des animaux tels que tortues ou baleines, soit parce qu'ils "endommagent les habitats naturels essentiels tels que les récifs coralliens", explique le PNUE dans un rapport, ajoutant que de petits fragments de plastique avaient été retrouvés jusque dans les glaces polaires.

Le PNUE fait également part de ses "inquiétudes concernant la pollution chimique, la propagation d'espèces invasives (telles que des champignons) par les fragments plastiques et les dégâts économiques causés aux secteurs du tourisme et de la pêche dans de nombreux pays".

L'essentiel des déchets plastique terminent au milieu de l'océan dans les vastes "continents de plastique", lieu de convergence de divers courants marins, mais les conséquences croissantes des micro-plastiques (morceaux de moins de cinq mm de diamètre) sont particulièrement inquiétantes, estime le PNUE.

"Leur ingestion a été constatée à grande échelle dans les organismes marins, notamment les oiseaux, les poissons, les moules, les vers et le zooplancton (...) devenant au final une source de produits chimiques dans notre nourriture", poursuit le PNUE.

La nouvelle Assemblée des Nations unies pour l'Environnement (UNEA), qui se réunit dans la capitale kényane jusqu'au 27 juin, se veut, selon l'ONU, "une plate-forme mondiale pour l’élaboration de politiques environnementales au plus haut niveau" et permettra de "placer l’environnement sur un même pied d’égalité que les questions liées à la paix, la sécurité, la finance, le commerce ou la santé".

L'UNEA, qui se réunira ensuite tout les deux ans, doit aborder à Nairobi des questions telles que la criminalité liée aux espèces sauvages, le braconnage ou la réforme des subventions aux combustibles fossiles.

Sciences et avenir 23/6/2014

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Plus de trois millions. C'est, en kilomètres carrés, la quantité alarmante de déchets qui flottent dans le Pacifique nord, au large des côtes américaines. Les scientifiques parlent d'un "septième continent", où le plastique est six fois plus important que le plancton. Et le pire, c'est qu'il existe quatre autres zones de ce type. On les appelle les "gyres océaniques", sortes de tourbillons géants favorisant l'amoncellement des détritus.

La solution proposée par Boyan pourrait permettre une extraction des déchets plastiques 33 fois moins chère. ©️ The Ocean Cleanup Foundation

Si plusieurs expéditions ont été menées pour observer et quantifier le phénomène depuis sa découverte par l'océanographe Charles Moore en 1997, aucun remède efficace n'a jusqu'alors été trouvé.

Aucun ? Peut-être pas exactement... Aujourd'hui, une centaine d'experts s'activent autour d'un projet à l'ambition révolutionnaire. Celui de Boyan Slat, un génie néerlandais d'à peine dix-neuf ans. Il y a trois ans, il a abandonné ses études en aérospatiale pour se consacrer exclusivement à sa fondation, The Ocean Cleanup. Objectif : vider la "grande poubelle du Pacifique" de la moitié de ses déchets (soit 70 000 tonnes) en dix ans.

Le déclic, Boyan l'a eu à l'âge de seize ans. "J'étais en vacances en Grèce pour faire de la plongée, raconte-t-il. Dans l'eau, j'ai été désespéré de rencontrer plus de déchets plastiques que de poissons." Obsédé par sa triste découverte, il revient chez lui avec l'idée de "sauver les océans". Rien de moins. Au lycée, un projet étudiant lui permet d'exposer une première fois son idée, inédite. "Les méthodes traditionnelles utilisent des filets, qui causent du tort à la vie sous-marine. Mon idée, c'est d'exploiter les courants pour attraper et concentrer les déchets au sein d'une plateforme alimentée à l'énergie solaire. J'aime d'ailleurs le terme révolution, car il a un double sens ici : en plus de n'avoir jamais été expérimenté, le système utilise les courants et leur force rotative."

TheOceanCleanup 3/6/2014


Pour observer le dispositif en action, il faudra attendre encore quelques années, au moins jusqu'en 2020.. En attendant, Boyan Slat intensifie son engagement et prépare un dispositif pilote, qui devrait être installé dans les "trois ou quatre ans à venir."

Il a, dans cette optique, lancé une campagne de levée de fonds sur le Web. Objectif : récolter deux millions de dollars en cent jours. Démesuré ? Pas tant que ça. Une vingtaine de jours seulement après sa mise en ligne, il a presque atteint la moitié de son objectif. "Je suis vraiment confiant, assure-t-il. Nous n'avons plus rien à prouver désormais. Grâce à l'étude de faisabilité, tout le monde sait que ce projet est réalisable."

le point 28/6/2014

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Washington (AFP) - Des micro-fragments de plastique pollueraient jusqu'à 88% de la surface des océans et affecteraient aussi la chaîne alimentaire marine en étant absorbés par les poissons et d'autres animaux, selon des chercheurs espagnols dont l'étude est parue lundi aux Etats-Unis.

"Les courants océaniques transportent des objets de plastique réduits en de très petits fragments par les radiations solaires, et ces micro-plastiques, qui peuvent demeurer ainsi des centaines d'années, ont été détectés dans 88% des échantillons de la surface des océans lors de l'expédition Malaspina en 2010", a expliqué Andrés Cózar, un scientifique du Centre supérieur de la recherche scientifique (CSIC) de l'université de Cadiz en Espagne. Il est le principal auteur de cette recherche publiée dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS).

 Des micro-fragments de plastique pollueraient jusqu'à 88% de la surface des océans et affecteraient aussi la chaîne alimentaire marine (c) Afp

Cette recherche a également confirmé l'existence de cinq grandes zones de convergence, où s'accumulent ces déchets de plastique à la surface, qui correspondent aux cinq grandes circulations des eaux autour du globe.

Toutefois, la surface des océans ne peut pas être la seule destination de ces micro-débris puisque, comme le suggère cette étude, une grande partie de ces déchets se retrouve probablement dans la chaîne alimentaire marine, absorbés par les animaux marins ou déposés dans les fonds océaniques.

Ces petits fragments de plastique contiennent souvent des contaminants qui peuvent être avalés et digérés par les animaux marins. De plus, l'abondance des déchets en plastique qui flottent sur les océans permet à de nombreux petits organismes de coloniser des zones auxquelles ils n'avaient pas accès auparavant, expliquent-ils.

Mais selon ces scientifiques "le plus grand impact de cette pollution sur l'écosystème marin reste inconnu".

Les principaux résidus trouvés dans ces déchets sont le polyéthylène et le polypropylène, des polymères utilisés dans la fabrication d' objets quotidiens comme des sacs, des contenants alimentaires et de boissons, des ustensiles de cuisine ou des jouets.

"La bonne nouvelle dans tout cela c'est que l'abondance de ces déchets de plastique est beaucoup moins grande qu'attendue mais le grand problème est de déterminer où vont tous les micro-plastiques qui entrent dans l'océan", relève Carlos Duarte, coordinateur de l'Expédition Malaspina Expedition.

 Des micro-fragments de plastique pollueraient jusqu'à 88% de la surface des océans et affecteraient aussi la chaîne alimentaire marine Expédition7èmeContinent/VinciSato

Ces chercheurs ont estimé que les déchets de plastique flottant sur les océans de 7.000 à 35.000 tonnes, avec une plus grande concentration dans le Pacifique Nord qui représente 33 à 35% du total.

Le rejet dans les océans de déchets plastique provoque des dégâts estimés à au moins 13 milliards de dollars et menace la vie marine, le tourisme et la pêche, a averti l'ONU à l'ouverture de sa première Assemblée sur l'environnement le 23 juin à Nairobi.

L'expédition Malaspina, un projet conduit par le CSIC compte plus de 400 chercheurs venant de plusieurs pays. Ces scientifiques ont récolté près de 200.000 échantillons d'eau, de plancton, de particules atmosphériques et de gaz dans 313 endroits dans les océans Indien, Pacifique et Atlantique, à différentes profondeur jusqu'à 6.000 mètres.

Sciences et avenir 1/7/2014

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Il est jeune, il est séduisant, il est Hollandais. Son idée de débarrasser les océans des déchets plastiques en installant un entonnoir géant dans le Pacifique fait rêver et son financement progresse. Le projet est-il seulement réalisable ? Probablement pas, répondent, parfois gênés, les connaisseurs du domaine. « Une fausse bonne idée » est l’expression la plus souvent entendue.

Son idée défraie la chronique (voir dernier article, page précédente). Le jeune Hollandais, du haut de ses 19 ans et de son enthousiasme communiquant, séduit avec son projet de collecte géante des déchets de matières plastiques flottant dans la gyre de l’océan Pacifique, le fameux « continent de plastique ». L’ambitieuse aventure a déjà récolté plus de 1 million de dollars, soit plus de la moitié de ce que l’initiateur demande.

Boyan Slat, depuis plusieurs années, travaille très sérieusement sur son projet, qui n’a rien d’une plaisanterie. « J’ai de la sympathie pour lui, témoigne Isabelle Autissier, navigatrice, présidente de la branche française du WWF… et marraine de Futura-Sciences. Je l’ai rencontré. Il est vraiment convaincu par son projet. »

L’idée, détaillée sur le site du projet, Ocean CleanUp et dans un rapport téléchargeable, consiste à installer un barrage en surface là où il y a du courant. Si l’engin est fixe par rapport au fond, alors les déchets plastiques viendront s’y accumuler sans qu’il y ait besoin de consommer de l’énergie. Boyan Slat voit grand : son barrage serait constitué d’une très longue bouée de section cylindrique, portant des plaques de quelques mètres de hauteur, et formant une structure en « V » s’étendant sur une centaine de kilomètres. Au centre de ce « V », un engin automatique et alimenté en électricité par énergie solaire récupérerait les morceaux de plastique, les séparant de l’eau par centrifugation. Autonome, cette machine géante ne serait visitée que tous les six mois pour vider le conteneur.

Le schéma de principe. Le barrage flottant est placé dans un gyre, c'est-à-dire une vaste région de l'océan où les courants sont grossièrement circulaires. Le boudin porte des plaques qui arrêtent les corps solides sur les premiers mètres sous la surface. La force du courant accumule les déchets flottants au centre du V, où un système automatique les fait tomber dans un conteneur. ©️ Ocean CleanUp

Si elle en était restée là, l’idée serait seulement originale mais l’étudiant persévérant lève des fonds et poursuit son projet. Des essais ont été effectués pour vérifier comment le système fait le tri entre le plastique et les organismes vivants, plancton mais aussi poissons et autres cétacés.

Pourtant, si beau qu’il soit, le concept a du mal à passer chez les scientifiques qui, en général, l’estiment irréalisable. Personne, par exemple, n’a encore pu faire fonctionner en haute mer un système quelconque sans l’entretenir régulièrement. Sans des interventions incessantes, les plateformes pétrolières finiraient par partir en miettes. L’ancrage au fond de cette bouée géante serait aussi une première car, à cet endroit du Pacifique, les fonds sont à environ 4.000 m et on ne sait pas réaliser pareil mouillage.

« Pour maintenir une structure de 50 miles de long, poursuit Isabelle Autissier, forte de ses innombrables périples transocéaniques, il faudra des gardes. L’océan n’est pas vide ! Il y a beaucoup de navires… Et il faudra démontrer que l'ouvrage résiste vraiment au mauvais temps. »

 Une collecte effectuée par le voilier Tara qui servira à quantifier les déchets de plastique et leur granulométrie. On ignore encore assez largement les concentrations, les masses et les incidences sur les organismes vivants de ces polluants apparus récemment dans l'océan mondial. © Deniaud Garcia, Tara Expéditions

Les critiques n’empêchent pas le projet d’avancer, cependant. « Il y a un vrai engouement des médias » témoigne Cristina Barreau, de l’association Surf Rider, qui conduit de nombreuses actions en faveur de la protection de l’environnement marin. Son directeur général, Stéphane Latxague, a exprimé ses réserves dans le blog de l’association. Pour lui, le projet illustre « une nouvelle forme d’occupation des médias », avec « une idée simple – plus concept marketing que vraie réponse à une difficulté – formatée pour plaire au public, une ʺinformation-produitʺ facilement ʺconsommableʺ et diffusable ».

[size=16]L’efficacité est en effet problématique
. D’ailleurs, Boyan Slat le reconnaît lui-même et estime à 140 tonnes de déchets par an la quantité qu’un tel barrage pourrait récupérer. Ce qui est négligeable. « Les pêcheurs se débarrassent de 160.000 tonnes d’engins de pêche usagés chaque année, et l’Europe, à elle seule, produit 25 millions de tonnes de plastique par an, rappelle Isabelle Autissier. Ce projet coûterait des sommes colossales, qui pourraient être mieux utilisées pour d’autres actions, par exemple pour réduire les quantités de plastique déversées dans l’océan. Pourquoi pas, par exemple, payer les pêcheurs pour qu’ils ramènent à terre leurs engins de pêche inutilisables ? »

 Le projet de Boyan Slat consiste à poser un barrage flottant fixe par rapport au fond pour profiter du courant. Les débris flottants seraient alors poussés par le courant jusqu'au collecteur central et l'ensemble fonctionnerait sans intervention humaine. ©️ Ocean CleanUp

La navigatrice, qui se souvient avoir nettoyé une plage déserte dans les îles Malouines, au milieu de l’Atlantique sud, couverte de déchets amenés par les courants, émet une autre idée : pourquoi ne pas investir dans le nettoyage de ces immenses barrages naturels que sont les côtes et qui se montrent très efficaces pour capter les déchets flottants ? « Techniquement, des progrès restent à faire et le projet ne pourra pas être mis en œuvre avant 15 ans, ajoute Cristina Barreau. Il ne pourra donc pas être très utile. »

Par ailleurs, le projet ne concerne que les macrodéchets, ceux qui sont bien visibles. Or, le vrai problème est celui des microdéchets, après la fracturation en minuscules particules qui sont ingérées par le plancton puis par toute la chaîne trophique. Une accumulation dont on ignore les effets mais qui n’est sans doute pas bénéfique pour les organismes vivants.

Des chercheurs étudient actuellement cette question, comme ceux de l’expédition Tara Méditerranée. Romain Troublé, son secrétaire général, n’aime guère l’idée de l’étudiant hollandais, la trouvant inefficace, comme il nous le confiait en réagissant à la publication d’un rapport international sur l’océan mondial. Gilles Broise, membre de l’expédition 7e continent, résume le sentiment général : « la démarche est très bonne mais il ne faut pas dire que c’est LA solution ». Le véritable enjeu est de réduire drastiquement les rejets à la mer, tout le monde s’accorde sur le sujet, même Boyan Slat.

Reste l’idée, le rêve et la parole qui est donnée à celles et ceux qui parlent de cette pollution. « Si tous les jeunes de 19 ans étaient aussi enthousiastes pour défendre l’environnement, ce serait formidable ! » conclut Isabelle Autissier.

Futura Sciences 11/7/2014[/size]

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Le gouverneur démocrate de Californie Jerry Brown a annoncé qu'il approuverait une interdiction des sacs plastiques jetables, ce qui ferait de cet Etat le premier aux Etats-Unis à sauter le pas. Les parlementaires locaux ont voté cette loi vendredi dernier.

Le gouverneur doit promulguer le texte avant fin septembre pour qu'il puisse entrer en vigueur. "Je le signerai probablement, oui", a déclaré Jerry Brown lors d'un débat télévisé avec son opposant républicain Neel Kashkari.

M. Brown a justifié sa décision en rappelant "qu'environ 50 villes aux Etats-Unis ont déjà interdit les sacs en plastique (...). Il s'agit d'un compromis" qui "prend en compte les besoins de l'environnement, ceux de l'économie et les demandes des commerçants", a ajouté le gouverneur.

Les sacs non réutilisables disparaîtraient des épiceries et pharmacies dès le 1er juillet 2015, puis des supermarchés et des débits de boissons à compter du 1er juillet 2016. Ces magasins pourraient alors proposer des sacs en papier ou recyclables au prix de 10 cents minimum.

Plusieurs dizaines de villes de Californie, dont Los Angeles et San Francisco, ont déjà adopté des législations similaires. Cette législation est combattue par l'opposition républicaine qui considère cette interdiction comme une ingérence de l'Etat dans les affaires des petites et moyennes entreprises ainsi que par les fabricants de sacs qui évoquent le risque de licenciements.

En Suisse, le Parlement avait transmis fin 2012 au Conseil fédéral une motion de Dominique de Buman (PDC/FR) visant à interdire les sacs en plastique à usage unique. Le projet de loi est encore en préparation.

Les travaux mis sur pied par l'OFEV rassemblent toutes les parties concernées. "L'important est de trouver la meilleure solution possible, et ça prend du temps", a expliqué à l'ats Eliane Schmid, cheffe de la section média de l'OFEV.



romandie 5/9/2014 - Romandie

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La bataille du plastique ne fait que commencer en Californie. Vingt-quatre heures après la signature par le gouverneur Jerry Brown d'une loi interdisant les sacs en plastique à usage unique, l'industrie de l'emballage a contre-attaqué, mardi 30 septembre, en annonçant son intention d'obtenir l'abrogation du texte par un référendum populaire.

 Le gouverneur de Californie Jerry Brown a signé la loi interdisant les sacs plastiques à usage unique dans les commerces de l'Etat. | AP/Rich Pedroncelli

C’est fait ! En Californie, les supermarchés et autres magasins de quartiers n’auront plus le droit de distribuer de sacs plastiques à leurs clients, y compris payants. Par un vote de 22 voix contre 15, le Sénat de Californie a approuvé la mesure vendredi.

Washington, qui interdit déjà les sacs plastiques traditionnels et impose une taxe de 5 cents sur les autres sacs à usage unique (en papier par exemple). New York n’en est pas encore là, mais la ville envisage d’instaurer une taxe de 10 cents sur les sacs plastiques et en papier. Ces avancées écologiques se heurtent toutefois au lobby de l’industrie du plastique.

Si le consortium de fabricants American Progressive Bag Alliance (APBA) recueille le nombre de signatures nécessaires à l'organisation de la consultation, les Californiens seront appelés à trancher la question à l'occasion de la présidentielle de novembre 2016.

La loi SB 270 prévoit que les supermarchés ne pourront plus fournir de sacs plastique non recyclables à leurs clients à partir de juillet 2015. Les petits commerces et les détaillants de vins et spiritueux auront un an de plus pour s'adapter. A priori, la mesure n'a rien de révolutionnaire : les sacs jetables sont déjà bannis dans 127 collectivités de Californie, dont Los Angeles et San Francisco. Ils le sont aussi dans nombre de grandes villes américaines, notamment dans les régions côtières, la pollution au plastique affectant particulièrement la faune marine.

La suite sur le Monde Planète 2/10/2014

Les Echos 1/9/2014

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A 16 ans, Boyan Slat imagine un dispositif pour purger les océans des détritus qui y pullulent. Aujourd'hui "Ocean Clean-up" est en phase de test, grâce à 2 millions de dollars de financement. (Voir article précédent, page 2 du sujet).

 Le jeune néerlandais Boyan Slat est l'inventeur de Ocean Clean-up, un dispositif de grande envergure pour nettoyer les déchets accumulés dans les océans. ©️ Ocean Clean-up

C’est à 16 ans, lors de vacances en Grèce, que le jeune néerlandais Boyan Slat découvre les tonnes de plastique qui polluent les mers. Effrayé par l’ampleur de ce dégât environnemental et frustré de ne trouver aucun projet de grande ampleur en place pour dépolluer l’océan, il n’est qu’au lycée lorsqu’il décide de consacrer six mois à la compréhension du phénomène.

 En image de synthèse, l'une des futures plates-formes d'extraction des déchets. ©️ Ocean Clean-up

Ce phénomène, c’est la concentration de déchets plastiques charriés par différents courants marins, convergeant les uns vers les autres et formant des "gyres", ces zones de tourbillons permanents.

 Une image de synthèse du projet, comme vu d'avion, avec les barrières en "V" qui collectent les déchets.©️ Ocean Clean-up

Au cœur des cinq principaux gyres océaniques, des milliers de tonnes de détritus bloqués, qui mettent si longtemps à se décomposer qu’ils forment de ce que les scientifiques nomment des "continents de déchets". Des débris de plastique responsables de tuer baleines, oiseaux marins et poissons, qui s’empoisonnent ou s’obstruent l’estomac les en ingérant.

 Les pointes des "V" des barrières (ici en images de synthèse) devront être attachées sur le fond océanique.©️ Ocean Clean-up

Les recherches et les réflexions de Boyan Slat (né en 1994) le mènent vers un système passif de nettoyage, qu’il présente en 2012 à l’université de Delft, en Hollande. Ce système est constitué de barrières flottantes, orientées en V, et qui est attaché sur le fond marin. Ces barrières flottantes permettent de rassembler le plastique, en utilisant les courants marins naturels. Une fois arrivé au centre du V, une plate-forme peut extraire efficacement les déchets.

 Les barrières flottantes de Ocean Clean-up (ici dans un test) doivent survivre à des conditions extrêmes et être assez souples pour suivre le mouvement des océans. ©️ Ocean Clean-up

Avec son invention, Boyan remporte le prix de la Meilleure Conception Technique de l'université de Technologie de Delft, et est reconnu comme l'un des vingt plus prometteurs jeunes entrepreneurs du monde en 2013.

Dans son projet, la partie la plus difficile du processus d'ingénierie est la conception des barrières flottantes. Ces larges panneaux plongés en profondeur sont censés survivre à des conditions extrêmes, mais aussi être assez souples pour pouvoir suivre le mouvement des océans. Et elles doivent être sans danger pour la faune et la flore.

 Le système inventé par Boyan Slat est constitué de barrières flottantes et orientées en "V" qui sont attachées sur le fond des océans. ©️ Ocean Clean-up

Autant de défis techniques que le jeune homme, plein de ressources, relève. Allure de flibustier, maîtrise des réseaux sociaux, il se lance dans la communication: sa première campagne de financement participatif lui permet de s'entourer de quelques cent scientifiques, pour arriver à publier, en juin 2014, une étude de faisabilité technique complète.

 Fort du soutien de 38.000 donateurs, des tests à échelle réelle de Ocean Clean-up ont été déployés et une première expédition est prévue pour Juin 2015. ©️ Ocean Clean-up

Son projet gagne alors en reconnaissance, et lui permet ensuite de récolter en 100 jours les deux millions de dollars nécessaires pour commencer les tests. Avec le soutien de 38.000 donateurs, 100 bénévoles qui sont principalement des scientifiques et des ingénieurs, et pas moins de treize entreprises partenaires, Ocean Clean-up est désormais sur les rails : "Avec ce financement, une série de tests à l'échelle est déployée, avec dans peu de temps une plate-forme d'extraction de plastique pleinement opérationnelle", explique l’un des bénévoles. "La première expédition est prévue pour Juin 2015, et partira des Bermudes vers l’océan atlantique nord", selon un bénévole de Ocean Clean-up.

 Boyan Slat estime que chacun des 5 gyres océaniques, où s'agrègent les déchets, pourrait être nettoyé dans un délai de 5 à 10 ans. Il promet même un recyclage des détritus récoltés. ©️ Ocean Clean-up

Boyan Slat estime que chaque gyre océanique pourrait être nettoyé dans un délai de 5 à 10 ans, et promet même un recyclage des déchets récolté. Un challenge de taille pour le jeune homme qui ne voulait plus nager entre deux sacs plastiques.

Sciences et avenir 2/10/2014

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Chaque seconde, 100 tonnes de déchets (sur les 4 milliards produits annuellement) finissent en mer, dont une grande partie est constituée de matières plastiques. Objets flottants ou microparticules, ils se déposent sur les plages, se dispersent en mer, se retrouvent sur les fonds marins. Quels effets ont-ils sur l’homme et son environnement ?

Un 7ème continent, formé de déchets plastiques : réalité alarmante ou exagération de langage ? Dévoilés dès les années 1990, ces amas de déchets, aussi appelés « îles flottantes », ont fait récemment la une des médias.

 Le 7ème continent de plastique, également au fond des oécans. Des plongeurs retirent des filets pris sur les récifs. ©️ Dr. Dwayne Meadows - NOAA/NMFS/OPR - Domaine public

Mais quels sont exactement ces déchets ? D’où viennent-ils ? Quelles sont les conséquences sur notre environnement ? Y a-t-il des solutions pour préserver l’avenir de nos océans ?

Ce dossier de "L'actualité chimique" fait suite à une communication de l’Ifremer (Institut de recherche pour l’exploitation de la mer) et de PlasticsEurope (représentant les industriels du plastique européens). Connaître pour pouvoir agir, c’est le défi relevé par plusieurs organismes de recherche publique, comme l’Ifremer.


Futura Sciences 20/10/2014

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La production mondiale de plastiques augmente chaque année (288 millions de tonnes, soit + 2,9 % en 2012), en lien direct avec l’accroissement de la population, avec pour conséquence l’augmentation de la quantité de déchets. Pourquoi ce succès ?

 Une idée de ce que l'on peut retrouver sur les plages ... ©️ Forest & Kim Starr - CC BY-NC 3.0

Apparus dans les années 1950, ces matériaux pluriels répondent à de multiples usages et sont aujourd’hui incontournables. Du fait de leurs qualités particulières – hygiène, résistance aux chocs et aux variations de température, facilité de mise en forme… et imputrescibilité (une qualité, mais un défaut majeur !) –, on les croise à chaque instant de notre vie quotidienne, en particulier sous la forme d’emballages, qui représentent actuellement 66 % des déchets plastiques.

 Déchets plastiques sur une berge. ©️ DR

La production mondiale de sacs plastiques a explosé dans les années 1970, jusqu’à atteindre 4-5 milliers de milliards par an… En France, 16 milliards de sacs étaient encore distribués en 2000, avec, depuis, une baisse spectaculaire de 90 %, soit 1 milliard quand même !

Ni collectés ni recyclés, la plupart des déchets finissent par emprunter le chemin des égouts, des rivières… poussés par les pluies, les courants, les vents… (voir encadré ci-dessus). Les apports terrestres représentent ainsi 80 % des déchets qui arrivent en mer.

 Bouteilles en plastique, en verre, containers, toutes sortes de plastiques sont trouvés sur nos plages.  ©️ Nigel Mykura - CC BY-NC 2.0

À côté de la négligence, des catastrophes naturelles (crue, tsunami, glissement de terrain de décharge en bord de littoral…), des accidents (perte de conteneurs - 150 t de granulés plastiques industriels furent retrouvés sur les plages de Hong Kong en juillet 2012), c’est l’activité économique qui reste le principal vecteur (industries, activités urbaines et portuaires, zones de pêche, décharges à ciel ouvert, tourisme…). On a constaté par exemple une augmentation de 75 % du volume des déchets en Méditerranée en période estivale près des zones touristiques.

Quant aux déchets marins, on constate qu’ils sont majoritairement d’origine maritime en Atlantique (zone de pêche et de transports maritimes) et terrestre en Méditerranée (tourisme, urbanisation). Six millions de tonnes de débris sont rejetés chaque année par les navires (dont des containers...). Dans la mer du Nord, 90 % des débris rencontrés sont des emballages en plastique (sacs, bouteilles).

 Granulés plastiques industriels ou « larmes de sirène » de couleurs blanches, ambrées, noires, rouges, que l'on trouve sur la plage de la côte Aquitaine (réserve naturelle nationale). ©️ Maldeseine - CC BY-NC 3.0

En fonction de leurs propriétés et de leur épaisseur, ces déchets ont des durées de vie diverses : 1 à 5 ans pour le fil de nylon, 1 à 20 ans pour les emballages plastiques fins, jusqu’à 450 ans pour les bouteilles plastiques et 600 ans pour les fils de pêche en nylon.

Visibles à l’œil nu, bouteilles et sacs plastiques, morceaux de polystyrène… constituent des macrodéchets qui, sous l’effet de l’érosion et de la dégradation (favorisée par la lumière et l’oxygène), finiront par se transformer en microparticules (taille inférieure à 5 mm). On rencontre en grand nombre d’autres sources de microdéchets tels les petits filaments issus du lavage des textiles synthétiques.

 La photo montre l'ensemble des morceaux de plastique qui ont été retirés de l'estomac d'un seul fulmar nord, un oiseau de mer, au cours d'une autopsie à la santé. Laboratoire national de la faune. ©️ Carol Meteyer, USGS - CC BY-NC 2.0

Les déchets d’origine industrielle ne représentent que 10 % et sont principalement constitués de granulés plastiques destinés à être transformés. Ces perles de plastiques, des microdéchets d’un demi-centimètre de diamètre, de formes et de couleurs variées, que l’on retrouve sur toutes les mers du globe, sont surnommées par l’Ifremer « les larmes des sirènes », en référence aux perles de nacre et aux morceaux de verre multicolores érodés par les vagues que l’on trouvait autrefois sur les plages.


Futura Sciences 20/10/2014

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La dispersion des plastiques en mer est devenue un problème mondial. Alors que les polychlorures de vinyle ont une densité supérieure à celle de l’eau de mer et coulent immédiatement, les microdébris de polyéthylène, de faible densité, restent en surface.

Selon les estimations, 30 à 40 000 tonnes de microplastiques flottent sur les océans et peuvent parcourir de longues distances, parfois des milliers de kilomètres d’un continent à l’autre, au gré des courants, vents et marées.

 Déchets de toutes sortes retrouvés sur un pont. ©️ Golbez - CC BY-NC 3.0

Au début des années 2000, des alertes ont été lancées après la découverte de zones d’accumulation de déchets plastiques flottants, ce que certains appellent le « 7ème continent ». Pour l’Ifremer, c’est un abus de langage. La zone de l’Atlantique nord, la mieux connue des scientifiques, fait état de seulement 1 100 t de microplastiques. Dans le Pacifique nord, on estime la présence de microplastiques à quelques cm2 par hectare.

Il existe cependant des zones d’accumulation, comme en Méditerranée, une zone plus exposée aux déchets marins de par ses courants et marées faibles, et une urbanisation et un tourisme importants. Les plastiques y représentent 70 à 80 % des déchets observés sur le littoral, en surface et sur les fonds, avec des différences notables selon les zones : « Dans certains golfes d’Afrique du Nord, par exemple, les pêcheurs arrivent à pêcher 50 % de déchets et 50 % de poissons ! », alors que dans le golfe du Lion, on note une baisse de 20 %.

En réalité, aucune étude n’est suffisamment complète actuellement pour donner des réponses sur les quantités globales de microplastiques flottant en mer dans le monde ou de macrodéchets sur les plages ou les fonds marins. « Les densités sur les fonds varient de 0 à 150 000 objets au km2 et les densités de microplastiques varient en surface de 0 à 900 000 objets au km2 » [1]. Les vitesses de dégradation in situ, estimées en laboratoire, sont également mal connues.

Et il reste encore beaucoup à découvrir sur l’accumulation des déchets dans les fosses abyssales où leur temps de dégradation est d’autant plus long qu’il y manque lumière et oxygène.



Futura Sciences 20/10/2014

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Le premier effet est un impact visuel : déchets échoués sur les bords des rivières, des plages, amas d’objets flottants en mer… Mais plus sévères sont certains effets moins directement évidents.

Les filets dits « fantômes », abandonnés ou perdus accidentellement, très résistants, sont une cause de mortalité importante ; les associations estiment à 100 000 le nombre de mammifères marins et à un million celui des oiseaux qui meurent par étranglement ou étouffement dans ces pièges à travers le monde chaque année.

 Filets pris dans les récifs coraliens. ©️ Dr. Dwayne Meadows - NOAA/NMFS/OPR - CC BY-NC 2.0


L’ingestion de déchets est une autre cause de mortalité, qui affecte environ 660 espèces. Les oiseaux de mer piquent les morceaux de plastique flottants, et les tortues les confondent avec des méduses.

Les grands cétacés à fanons filtrent l’eau de mer, ingérant d’importantes quantités de microplastiques. Les mollusques, telles les moules, filtrent des m3 d’eau contenant des microparticules. Des microdéchets peuvent être ingérés également par le plancton, les invertébrés ou les poissons de petites tailles.

 Tortue Tartaruga morte, prise dans les filets dérivants. ©️ Salvatore Barbera - CC BY-NC 2.0

Le taux d’ingestion reste cependant très anecdotique pour les espèces consommées (moins de 0,01 % des poissons commerciaux) et on n’en retrouve pas trace dans nos assiettes. Car si les microdéchets peuvent bloquer les systèmes digestifs et respiratoires de certains individus, ils ne sont pas digérés du fait de l’absence d’équipement enzymatique adapté.

En raison de leurs composants (plastifiants, additifs) et du possible relargage de contaminants adsorbés, les plastiques sont suspectés par ailleurs d’être une source de contamination des eaux. Mais en réalité, les concentrations mesurées sont trop faibles pour que les substances relarguées lors de leur dégradation constituent un risque important de toxicité. Le taux de contaminants chimiques (PCB, pesticides…) reste limité, mais plus dangereux pour les organismes marins filtreurs qui les accumulent.


 Poussin albatros nichant au milieu d'objets en plastique. ©️ Forest & Kim Starr - CC BY-NC 3.0

Pour François Galgani (Ifremer), le vrai danger est l’altération de l’équilibre des écosytèmes engendrée par le transport d’espèces invasives sur de longues distances. « Comment ne pas considérer comme un problème majeur l’arrivée de 54 espèces nouvelles sur les côtes du Canada, fixées sur des débris de grosse taille, ayant circulé des mois dans le Pacifique nord après le tsunami de 2011 au Japon ? » [1]. Certains déchets sont en effet d’efficaces supports flottants pour des bactéries (certaines pathogènes pour les organismes marins comme pour l’homme, les vibrios par exemple), des unicellulaires ou des invertébrés, vers, insectes…, capables de s’acclimater dans une zone autre que leur biotope d’origine, notamment en relation avec le changement climatique.

 Halobates sericeus. ©️ SEM-UBC - CC BY-NC 3.0

La découverte récente de l’insecte Halobates sericeus vivant sur des plastiques flottants dans le Pacifique en est une parfaite illustration. Une étude réalisée en 2005 a démontré que la propagation des espèces dans les eaux subtropicales a quasiment doublé du fait des débris. Elle a triplé dans les eaux tempérées [1].

 Algues ayant colonisé un fragment de microplastique. ©️ F Galgani/J.H. Hecq - CC BY-NC 3.0

Peu d’études ont été menées sur ce thème, mais le risque est bien là, avec ses conséquences environnementales, sanitaires et économiques (algues invasives, bactéries dans les zones ostréicoles ou de pisciculture…).

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Les impacts sociaux et économiques se chiffrent en millions d’euros et les solutions sont difficiles à mettre en œuvre (barrages sur rivière, filets en mer, nettoyage des chaluts, des plages, opérations de ramassage, bénévolat…).

La plupart des ports n’ont pas encore d’infrastructure pour récupérer les déchets et certains équipements de pêche obsolètes. Des programmes de surveillance locale des déchets ont été mis en place, mais la surveillance des océans à l’échelle mondiale est complexe et encore plus coûteuse. Trois techniques satellitaires sont actuellement à l’étude pour suivre le devenir des macrodéchets en mer (les microplastiques ne peuvent être concernés par cette méthode).

 Une diatomée, microalgue unicellulaire de 2 µm à 1 mm, s'est fixée sur un fragment de plastique flottant. ©️ M. Duhaime, université du Michigan

Une bonne partie des déchets se trouve dans des zones internationales, le problème est donc à régler à l’échelle mondiale. Nombre de lois, conventions et engagements ont déjà été mis en place : loi sur les déchets en France du 15 juillet 1975 (complétée en 1992), loi sur l’eau du 3 janvier 1992, politique d’application de la directive Habitats réseau Natural 2000 ; Grenelle de l’environnement, Grenelle de la mer ; conventions MARPOL de Londres et de Bâle (qui interdisent le rejet en mer de tous déchets, notamment en matière plastique) ; directive européenne Stratégie Marine (2008) ; engagements d’Honolulu, de Berlin ; Conférence environnementale de 2013…



Les industriels du plastique se sont organisés pour réagir ensemble et se sont engagés dans des actions de sensibilisation. À l’initiative des industriels européens, ils ont signé en mars 2011 un engagement mondial, la Déclaration de Hawaï, avec pour objectifs de mieux comprendre et traiter la question (voir encadré ci-dessus). À ce jour, 58 membres, 34 pays se sont engagés et plus de 140 projets sont en cours (47 membres, 27 pays, 100 projets en 2011). Les actions sont organisées en trois zones (Amériques, 35 % ; Europe/Moyen-Orient/Afrique, 40 % ; Asie/Pacifique, 25 %).

Dans le cadre du soutien aux efforts de recherche, on peut citer le programme mondial de recherche sur les microplastiques, GESAMP GT 40, financé à hauteur de 320 000 euros par PlasticsEurope et l’American Chemistry Council (ACC). Démarré en février 2012, GESAMP GT 40 (groupe de travail du « Group of experts on the scientific aspects of marine environmental protection ») doit permettre une évaluation des sources des déchets, du comportement et des effets des microplastiques dans l’océan, avec un plan d’action mené en trois phases (voir encadré ci-dessous). Après les ateliers de Paris (2012), Londres (2013) et Séoul (2014), un rapport sera présenté à Barcelone en novembre prochain (CIO-UNESCO).



Plusieurs projets de ce type existent dans le monde, fournissant des informations précises sur l’état des lieux. D’après PlasticsEurope, « le bilan actuel n’est pas si catastrophique […] car malgré une production en hausse, la quantité [de déchets] n’augmente pas. »

Comme la plupart des déchets ne devraient pas arriver en mer, il est donc essentiel de les collecter sur terre. Les déchets plastiques, qui sont pratiquement 100 % valorisables, soit par recyclage, soit par valorisation énergétique, constituent une ressource renouvelable mal exploitée à ce jour. Rappelons qu’en Europe, les industriels de la filière se sont lancé le défi d’atteindre « zéro déchet plastique en décharge en 2020 » [2].

En France, il y a une réelle prise de conscience politique qui se traduit sur la feuille de route de la Conférence environnementale 2013 où figurent : le déploiement pour les emballages ménagers de la collecte de tous les plastiques (dont les films et barquettes) afin d’en permettre le recyclage ; la possibilité pour l’État de limiter la mise en décharge aux seuls flux non valorisables (ce qui revient à interdire la mise en décharge des plastiques) ; le développement de filières pérennes de marchés capables d’utiliser des matières plastiques recyclées. Il reste néanmoins beaucoup de progrès à faire [2], la valorisation des déchets plastiques n’atteignant en 2012 que 62 % en France.



Les industriels du plastique européens sont également impliqués dans des actions de sensibilisation et d’éducation, comme « Vacances propres », un programme créé en 1971 à l’initiative des entreprises pour lutter contre les déchets sauvages et les incivilités, qui bénéficie de l’appui des collectivités locales, et bien sûr des citoyens qui ont adopté les gestes propres, répondant au slogan : « Notre environnement n’est pas une poubelle » (voir encadré ci-dessus). Si on estime que 4 millions de personnes ont été sensibilisées, on trouve encore malgré tout plus de 33 000 t de déchets sauvages en France (déchets collectés à la main) : près de 20 000 t sur les routes (en particulier juste après la sortie des stations-service !), 10 000 t dans les cours d’eau (rives et flottaison), 3 000 t sur les plages, 350 t en montagne… Et ces chiffres sont probablement en dessous de la réalité. Parmi ces déchets : 41 % de mégots (quoique dégradables, un autre fléau !), 12 % de chewing-gums, 9 % d’emballages pour boissons (plastiques, 3,6 % ; cannettes, 3,6 %).

En complément, l’opération « Je navigue, je trie », soit « Rien par-dessus bord, tous mes déchets au port ! », parrainée par la navigatrice Catherine Chabaud, a permis de constater en 2013 une augmentation du tri de 80 % dans les 25 ports concernés. En 2014, 100 % des ports inscrits au programme sont motivés pour renouveler l’opération.

Une dernière action concerne la lutte contre la dispersion des granulés plastiques. Lancée en 1992 par les Américains, suivie par le Canada en 1999 puis par les Britanniques en 2009, l’opération « Clean Sweep®️ » a pour objectif « zéro perte de granulés » à toutes les étapes de la filière (production, transport, transformation). En France et en Europe, dans les usines et les ateliers, le balai est là pour remplacer le nettoyage à l’eau… ! [3].



Futura Sciences 20/10/2014

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Pourrait-on envisager moins d’emballages plastiques de la part des industriels de l’agroalimentaire ou des cosmétiques… ? On peut surtout imaginer d’accroître la recherche de nouveaux polymères. Les années à venir devraient favoriser l’utilisation pour les emballages de polymères biodégradables, souvent d’origine naturelle comme l’amidon, la cellulose, l’acide polylactique.

Les biopolymères, transformés chimiquement, le sont fréquemment pour conserver certaines propriétés et ne sont alors dégradables que dans des unités de compostage industriel. « Pour la mer, il reste l’espoir [de concevoir] des matériaux originaux […] se dégradant rapidement, sans conséquence [pour l’environnement, tout en gardant leurs propriétés d’usage]. Un prochain prix Nobel pour un plastique dégradable dans l’eau de mer ! » [1]. Ou encore des bactéries qui s’attaqueraient aux matières plastiques, comme celles qui sont capables de dégrader jusqu’au bitume des routes ? Une étude originale sur la dégradation de trois classes de plastiques les plus retrouvées en mer - polyéthylène téréphtalate (PET), polyéthylène (PE) et polypropylène (PP) - est en cours au Laboratoire d’océanographie microbienne de Banyuls-sur-Mer (projet PlasticMicro) [4].

 Un filet manta de 1 mètre de large placé 20 cm sur et en dessous de la surface de l'eau récoltera le plastique derrière Tara sur des sessions de 15 minutes. ©️ A. Deniaud-Garcia, Tara Expéditions

À noter qu’une nouvelle mission de Tara, « Tara Méditerranée », vient d’être lancée, avec un volet scientifique sur la « pollution plastique » coordonnée par le laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (CNRS/UPMC) (quantification et qualification des déchets, étude des polluants organiques) [5].

Le problème des déchets marins est d’une grande complexité et chacun y a un rôle à jouer. Les scientifiques participent à l’amélioration des connaissances et à l’identification de possibles solutions. L’engagement des politiques est nécessaire pour atteindre plus rapidement les objectifs en matière de gestion des déchets plastiques (collecte, tri et traitement). Une attitude citoyenne de « bonnes pratiques » par l’ensemble des industriels concernés (producteurs et utilisateurs de matières plastiques) et leur participation généralisée aux actions collectives de prévention, tous ces efforts devraient permettre une réduction significative des dégâts.

Cependant, comme le déplore François Galgani, « la négligence reste le pire des maux ». L’éducation et la sensibilisation du public sont donc primordiales pour préserver notre environnement, notamment nos océans.

Quelques références importantes :

[1] Galgani F., Poitou I., Colasse L., Une mer propre, mission impossible ? 70 clés pour comprendre les déchets en mer, Éditions Quae, 2013.

[2] Messal R., La valorisation des déchets plastiques en Europe et en France : encore des progrès à faire…, L’Act. Chim., 2013, 371-372, p. 12.

[3] Opération Clean Sweep®️

[4]    Observatoire Océanologique de Banyuls sur mer et PlasticMicro.

[5] Tara Méditerranée : Expédition à suivre.



Futura Sciences 20/10/2014

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C'est ce qu'a tristement constaté l'expédition océanographique Tara dont le navire est revenu après une expédition de 7 mois sur cette mer.

De retour à Lorient, samedi 22 novembre 2014, après un périple de 7 mois  en Méditerranée pour traquer les microplastiques, les équipes de la goélette d'exploration Tara ont présenté leurs conclusions sur l'ampleur de la pollution. "Les premiers constats de l'expédition sont édifiants", a assuré Gaby Gorsky, directeur scientifique de l'expédition qui a démarré en mai, dans une communication à l'AFP.

 La goélette Tara quitte le port de Lorient le 5 septembre 2009 (c) Afp

"A chaque relevé de filet, il a été prélevé des échantillons de plastique ou de microplastiques, et ce dans toute la Méditerranée", a précisé Stéphane Bruzaud, de l'Université de Bretagne Sud, soulignant des concentrations plus importantes dans les eaux de certains pays, ainsi qu'à proximité des grandes villes, ports et zones touristiques.

Mais des "concentrations non négligeables" ont également été observées en haute mer, "bien qu'on pourrait penser que les microplastiques y sont plus dispersés", a ajouté le Pr Bruzaud, un des nombreux scientifiques associés à cette mission, la première d'une telle envergure dans la Grande Bleue.

Ces microplastiques (moins de 5 mm) sont le résultat d'un processus de dégradation ou d'érosion sur de longues périodes.

"La Méditerranée connaît en moyenne les densités de plastique les plus importantes au monde, avec 250 milliards de microplastiques", a souligné François Galgani, chercheur à l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer).

La Méditerranée est une mer petite et quasi fermée et qui génère beaucoup d'activités touristiques. "Toutes les conditions sont réunies pour qu'il y ait un degré de pollution extrêmement élevé", a estimé le Pr Bruzaud. Cette mer, qui représente moins de 1% de la surface des océans, est une incroyable réserve de biodiversité (8% des espèces), mais elle subit une forte pression avec 90% de la pollution qui vient de la terre.

Lors de l'expédition --la 10è pour Tara depuis 2003--, à laquelle ont participé 14 laboratoires de recherche (français, italien, allemand ou américain) quelque 2.300 échantillons ont été prélevés lors de 350 traits de filets, tant au large que près des côtes, des embouchures de rivières ou des ports.

Le plastique est déjà rentré dans la chaîne alimentaire...

La composition chimique du plastique collecté sera étudiée, tout comme l'interaction entre le zooplancton, base de la chaîne alimentaire marine, et le plastique. "Il y a déjà des échantillons de microplastiques qui ont pénétré la chaîne alimentaire avec des effets aujourd'hui sur la santé humaine qui sont encore inconnus", a souligné Stéphane Bruzaud, dont le laboratoire, le LIMATB, sera chargé d'analyser et identifier (PVC, polystyrène, polyéthylène...) les microplastiques récupérés afin notamment de pouvoir proposer des produits de substitution.

Les premiers résultats de la mission, dont le coût est de 1,6 million d'euros, devraient être connus à partir du printemps.

L'expédition comportait un volet scientifique, mais également un volet de sensibilisation du public aux enjeux environnementaux. Ainsi, quelque 12.000 personnes et scolaires ont été accueillies à bord de la goélette de 36 mètres lors d'escales dans 13 pays.

"Les enjeux ne sont pas en mer mais sur terre, il faudrait qu'on parvienne à empêcher que ces plastiques arrivent dans les océans", a déclaré Maria Luiza Pedrotti, coordinatrice scientifique de la mission. "Il n'est pas possible de nettoyer les océans", a-t-elle justifié.

En novembre et décembre 2015, Tara sera à Paris à l'occasion de la conférence mondiale sur le climat. Avant cela, à partir de mars, le voilier se rendra dans plusieurs villes de France pour sensibiliser le grand public aux questions liées au climat.

Le voilier appartient au fond de dotation Tara Expeditions qui organise des expéditions scientifiques pour comprendre l'impact des changements climatiques et de la crise écologique sur les océans. S & A 25nov2014

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Des dizaines de millions de tonnes polluent les océans de la Terre. Les chiffres sont aussi terribles que les conséquences pour l'environnement.

Sacs, bouteilles, flacons... Les océans sont remplis de déchets plastiques. Chaque seconde, 412 kilos de plastiques sont déversés dans les mers. On parle aussi de 7e continent. Il faut moins de deux ans pour que les courants marins réunissent les particules de plastiques au centre de chaque océan. "On appelle cela un gyre", rapporte Christophe de Vallambras. Celui du Pacifique Nord est le plus important. "C'est celui-là surtout qu'on appelle 'le 7e continent'. Il fait six fois la France", confie le journaliste de France 2.



Selon l'océanographe François Galgani, d'Ifremer, "ce sont principalement des déchets qui viennent de la grande consommation". On trouve dans l'eau des déchets imposants mais aussi 5 000 milliards de microparticules de plastiques.

A la surface des océans, on compte 270 000 tonnes de déchets plastiques. Mais dans les fonds marins, c'est bien pire : le volume des déchets est de l'ordre de quelques dizaines de millions de tonnes. Les conséquences pour l'environnement sont graves.

Dès lors, que peut-on faire ? "On ne peut pas réparer (...), on ne peut pas revenir en arrière", déclare Christophe de Vallambras. "En revanche, on peut penser à l'avenir et arrêter dès que possible de rejeter nos déchets en mer", conclut-il.



Francetv info 24/2/2015

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Selon une étude américaine publiée récemment, des millions de tonnes de déchets plastiques ont été déversés dans les mers, ce qui contamine la chaîne alimentaire.

En 2010, selon cette étude, des millions de tonnes de déchets en plastique ont été déversés dans les océans. Des fines particules qui menacent la chaîne alimentaire à cause des animaux qui les ingèrent. Les coraux de la grande barrière australienne sont en danger. Ils avalent de fines particules de plastique qu'ils prennent pour du plancton, et cela risque de les asphyxier. Ces particules qui polluent l'océan Pacifique se concentrent dans une zone appelée gyre, grande comme six fois la France. Le constat est le même dans l'océan Atlantique et l'océan Indien.



Au total, 8 millions de tonnes de déchets plastiques ont été déversés dans les mers en 2010. Cela représente l'équivalent de cinq sacs de supermarché remplis de déchets tous les 30 centimètres, le long des côtes de 192 pays. La Chine, l'Indonésie et les États-Unis sont parmi les plus pollueurs. Si rien n'est fait, le nombre de ces déchets pourrait être multiplié par 20 d'ici 2025.


Francetv info 24/2/2015

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Le trimaran «MOD70 Race for water» a largué les amarres, dimanche à Bordeaux, pour faire cap sur les Açores, première escale d'une expédition scientifique à la voile visant à dresser un état des lieux de la pollution des océans par les plastiques.

Le trimaran de 21 mètres a levé l'ancre dans l'après-midi, par un vent glacial, sous les applaudissements de quelques centaines de badauds, avec à son bord les sept membres d'équipage franco-suisse, âgés de 30 à 60 ans.

 Le Race for water est accosté à Bordeaux jusqu'au 15 mars - M.Bosredon

Il fait route vers l'archipel portugais où «il est attendu jeudi ou vendredi prochain selon les conditions météo», a précisé Marco Simeoni, chef de l'expédition et président de la fondation «Race for Water» (textuellement en français : la course pour l'eau) à l'origine du projet. Le retour du voilier à Bordeaux est «prévu fin novembre début décembre», au terme d'un tour du monde en 300 jours, et «d'une traversée de plus de 40.000 milles marins», ponctuée de 11 escales scientifiques et 9 escales de «sensibilisation à Rio, New York, Tokyo ou Shanghai», a ajouté cet ingénieur vaudois âgé de 50 ans et passionné de voile.

Au cours de l'expédition, le trimaran prévoit de traverser cinq vortex, ces immenses zones océaniques où des centaines de millions de tonnes de détritus ont été accumulés par les courants et la force centripète qui les aspire.

La feuille de route scientifique prévoit 11 étapes: les Açores, les Bermudes dans l'Atlantique Nord; l'île de Pâques, les îles Mariannes et différents atolls dans le Pacifique; les Chagos et l'île de Rodrigues dans l'océan Indien; et l'archipel de Tristan da Cunha dans l'Atlantique Sud.

A chaque escale, des portions de plage feront l'objet de ratissages systématiques et des échantillons de sable seront prélevés afin d'isoler les différentes micro-particules, en vue de leur analyse par un laboratoire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), partenaire du projet.

D'autres données, recueillies au moyen de drones embarqués à bord, seront envoyées pour étude aux universités américaines de Duke (Caroline du Nord) et de l'État de l'Oregon. La fondation espère ainsi dresser une cartographie haute définition des nappes de déchets.

Parallèlement au volet scientifique, l'expédition fera 9 escales de sensibilisation, dont une à New York le 9 avril où l'initiative sera présentée au siège des Nations unies.

Marco Simeoni a déboursé 2,6 millions d'euros sur ses fonds propres pour financer l'expédition, car il «très difficile», selon lui, de mobiliser des sponsors «sur un sujet aussi sensible».

Rappel : Environ 25 millions de tonnes de plastique sont déversées chaque année dans les océans, soit 10% de la production mondiale.



20 Minutes 15/3/2015

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La concentration de plastiques en Méditerranée est similaire à celle des gyres océaniques où se forment des continents de déchets.

 Il y a dans les océans des zones appelées gyres, des sortes d’immenses tourbillons où les courants contribuent à concentrer les débris rejetés dans les eaux. Au total, des millions de tonnes de déchets venus des côtes et des fleuves flottent dans les cinq principaux gyres océaniques, la force centripète aspirant lentement les détritus vers le centre. (Schéma: Une balle accrochée par un fil tourne autour d'un axe. La force centripète est exercée par le fil sur la balle pour la maintenir en rotation sur la trajectoire spécifiée. C'est cette force qui donne au fil sa tension. Cburnett cc by-sa  3.0)

Une vaste étude d’échantillonnage menée par les équipes de l’université de Cadix a révélé qu’une quantité très importante de plastique s’accumulait en Méditerranée. Entre 1000 et 3000 tonnes, qui flottent à la surface notamment sous la forme de fragments de bouteilles, de sacs, d’emballage et de fils de pêche. Ces déchets ont été retrouvés dans 100% des sites échantillonnés à une concentration moyenne similaire (483 g/km2) à celle retrouvée au niveau des gyres océaniques où se développent des "continents" de plastique. On parle parfois de septième continent pour qualifier ces zones d'accumulation. "Nous identifions la mer Méditerranée comme une grande zone d'accumulation de débris en plastique" souligne Andres Cozar de l'université de Cadix qui a mené cette étude, publiée dans la revue PLOS ONE.

 Déchets de plastique dans le gyre de l'Atlantique Nord. Il y a une concentration similaire de déchets en Méditerranée. Expédition7èmeContinent/VinciSato

Mais les morceaux de plastique de grande taille ne constituent pas la majeure partie de la pollution. Celle-ci est dominée par des fragments de moins de 5 mm de long, appelé microplastiques. Ils sont issus de la dégradation et de l’érosion de parcelles plus grosses. "Ces très petits fragments de plastique peuvent facilement être avalés par les espèces marines et libérer des produits chimiques dans leur intestin" explique David Morritt de l’université de Londres et spécialiste des microplastiques. 

 Carte mondiale des courants et tourbillons marins représentant les principaux gyres océaniques. Avsa CC BY-SA 3.0

La Méditerranée est une mer petite, quasi-fermée et qui génère beaucoup d'activités touristiques. Même si elle représente moins de 1% de la surface des océans elle constitue une incroyable réserve de biodiversité abritant entre 4 et 18 % de toutes les espèces marines. Elle fournit aussi des revenus issus de la pêche et du tourisme pour tous les pays situés sur son pourtour. "Compte tenu de la richesse biologique et de la concentration des activités humaines en Méditerranée, les effets de la pollution plastique pourraient être particulièrement dramatique dans cette zone" conclut Andres Cozar.  


Sciences et avenir 3/4/2015

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[size=16]La majorité des oiseaux marins à travers le monde a déjà ingurgité du plastique. Mais d'ici 2050, quelque 99% des albatros, manchots, mouettes et autres volatiles des mers seront touchés par cette pollution,rapporte une étude publiée lundi.

Les chercheurs ont passé en revue des enquêtes réalisées entre 1962 et 2012 sur 135 espèces d'oiseaux marins. En comparaison, une étude datant du début des années 1960 montrait qu'à cette époque moins de 5% des oiseaux marins étaient concernés.

 La pollution au plastique atteint en certains endroits le taux record de 580 000 morceaux de plastique par km². CSIRO, Britta Denise Hardesty / Le Monde


La pollution au plastique, qui selon les scientifiques atteint en certains endroits le taux record de 580'000 morceaux de plastique par km2, représente un danger pour les oiseaux qui confondent leur surface colorée avec des aliments. Les oiseaux peuvent développer des maladies ou mourir s'ils ingèrent trop de plastique.

Les chercheurs "prévoient une augmentation de l'ingurgitation de plastique par les oiseaux marins, qui touchera 99% de toutes les espèces d'ici 2050"selon les comptes rendus de l'académie nationale américaine des sciences (PNAS).

"Une gestion efficace des déchets peut réduire cette menace", notent les auteurs. "Pour la première fois, nous disposons d'une prévision globale montrant à quelle échelle la pollution au plastique peut avoir des répercussions sur les espèces marines et les résultats sont frappants", a estimé Chris Wilcox, chercheur à l'agence nationale australienne pour la science (CSIRO).

"Les estimations, basées sur des observations historiques, montrent qu'environ 90% des oiseaux marins ont déjà avalé du plastique. C'est énorme et cela montre l'omniprésence de la pollution au plastique", a-t-il ajouté.

Depuis la commercialisation du plastique dans les années 1950, la production a doublé tous les onze ans, rappelle l'étude. "Entre 2015 et 2026, la quantité totale de plastique produite sera équivalente à tout ce qui a déjà été fabriqué" depuis le début de la production de plastique.

La menace "est géographiquement étendue, généralisée et augmente rapidement" estiment les chercheurs. Ils précisent que les zones les plus à risques se situent "aux limites de l'océan austral, dans la mer de Tasman entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande".



Romandie 1/9/2015[/size]

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31 déchets de plastique repérés par les océanographes du Polarstern dans la mer de Barents et le détroit de Fram. Le chiffre est faible mais, selon les chercheurs, il démontre la formation d’un sixième « continent de plastique » en Arctique, confirmé par la quantité de déchets présents au fond et par les matières plastiques retrouvées dans les estomacs d’oiseaux de mer et de requins.


 Une étude de la Nasa montrant les trajectoires de bouées (en blanc, reconstituées à partir de 35 ans d'observations) et celles, simulées sur ordinateur, de petits déchets se déplaçant à 0,25 m/s (en bleu) sur une période de 2.188 jours, soit 6 ans. Les deux sources fournissent le même résultat : une accumulation dans les régions centrales du Pacifique nord et sud, de l'Atlantique nord et sud et de l'océan Indien. © Nasa, NOAA


En juillet 2012, Melanie Bergmann, de l’institut Wegener (en Allemagne), et ses collègues du Pole (Laboratory of Polar Ecology, Belgique) ont remonté la côte norvégienne. Ils ont continué en faisant route vers le nord, avec la mer de Barents à leur droite et la mer de Norvège à leur gauche, jusqu’à longer l’ouest du Spitzberg (archipel du Svalbard), dans le détroit de Fram qui mène à l’océan Arctique. À bord du navire océanographique Polarstern (de l’institut Wegener), affrété pour une étude sur les mammifères marins et les oiseaux de mer, ces chercheurs ont compté les objets de plastique flottant en surface, depuis le pont du bateau et depuis un hélicoptère.

 Des Fous de Bassan utilisent des restes de filets pour construire leur nid sur l'île de Heligoland, en mer du Nord. ©️ Institut Alfred Wegener Institute, Helmholtz Centre for Polar and Marine Research

Résultat : 23 déchets vus depuis les airs et 8 depuis le navire le long du trajet de 5.600 km. L’observation pourrait sembler anecdotique mais la faible efficacité de la méthode visuelle conduit à conclure que la quantité réelle est très supérieure. L’équipe vient de publier ces résultats dans la revue Polar Biology. Lors d’une précédente étude, Mélanie Bergmann avait rapporté des observations réalisées sur le fond dans l’océan Arctique. Ces résultats montraient une augmentation du nombre de déchets (dont 57 % de matière plastique) entre 2002 et 2011, passant de 3.635 à 7.710 par kilomètre carré, atteignant ainsi, expliquaient les auteurs, la même densité que celle mesurée dans un canyon sous-marin au large du Portugal.

La pollution par les déchets plastiques, qui a longtemps épargné les hautes latitudes, commencerait donc à y être présente. Les conditions de circulation des courants océaniques font dire aux auteurs qu’il se forme peut-être actuellement dans ces régions une zone de concentration des déchets, comme il en existe déjà cinq dans l’océan mondial : deux dans l’Atlantique (au nord et au sud), deux dans le Pacifique et une dans l’océan Indien. Les auteurs soulignent que, contrairement à une idée répandue, le plastique ne reste pas toujours en surface : la moitié coule jusqu’au fond.

 88% des fulmars boréaux ont du plastique dans leur estomac. Photo Couple de Fulmars boréaux (Ile aux Ours). Michael Haferkamp ccby-sa3.0

Enfin, l’article scientifique rappelle que de précédentes études ont montré que 88 % des fulmars boréaux (Fulmarus glacialis), des oiseaux passant leur vie en mer, ont du plastique dans leur estomac. Une étude australienne, publiée cette année, aboutissait à la même proportion : neuf oiseaux de mer sur dix ingéreraient des morceaux de plastique. C’est le cas aussi pour 8 % des requins du Groenland (Somniosus microcephalus), qui vivent jusqu’en Arctique, même en hiver. Des comptages plus vastes seraient sans doute une bonne idée. Dans le communiqué publié par l’institut Wegener, Melanie Bergmann estime qu’il serait « utile de faire réaliser ce genre d’observations par des navires d’opportunité, comme les bateaux commerciaux, les pêcheurs, les plaisanciers ou les garde-côtes ».




FUTURA SCIENCES 24/10/2015

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