Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

Changement climatique: ce que mesure et prévoit la science : nature, faune, flore, océans...

Messages recommandés

Le changement climatique pousse les espèces vers l'extinction


Information : Aujourd'hui 28 novembre, ce sujet a été revu de fond en comble. Plutôt que des messages éparpillés, tous les sujets ayant fait l'objet d'une étude, soit scientifique, soit de spécialistes reconnus, ont été regroupés dans ce même sujet. Bien entendu, comme le système de tri ne prévoit pas d'ajouter le nombre de lecture de ces messages pour  les additionner, lors de ce regroupement, le compteur est reparti de zéro. Au bas mot, on peut estimer que l'ensemble des articles a reçu la visite d'environ 3.000 lecteurs...




Les premiers résultats d’une étude de l’UICN révèlent que 35% des oiseaux du monde, 52% des amphibiens et 71% des coraux bâtisseurs de récifs en eaux chaudes risquent d’être particulièrement sensibles au changement climatique.

Ce rapport identifie plus de 90 caractéristiques biologiques qui pourraient rendre les espèces vulnérables au changement climatique.

3 438 espèces d’oiseaux parmi les 9 856 espèces existant dans le monde présentent au moins une caractéristique qui peut les rendre sensibles au changement climatique.

Les oiseaux de mer (albatros, pingouins, pétrels, puffins) risquent tous d’être affectés par le changement climatique, alors que d’autres comme les hérons, les aigrettes, les balbuzards, les milans, les faucons et les aigles seraient moins sensibles.

“C’est la première fois qu’une évaluation systématique de la sensibilité des espèces au changement climatique est effectuée,” selon Wendy Foden, du Programme des espèces de l’UICN. “Le changement climatique est déjà là, mais actuellement le monde de la conservation a très peu d’éléments lui permettant d’identifier les espèces les plus vulnérables.”

D’après cette étude, 3 217 des 6 222 amphibiens du monde risquent d’être affectés par le changement climatique. 3 familles de salamandres pourraient être particulièrement sensibles, alors que 80 à 100% des grenouilles des Seychelles, des grenouilles fouisseuses indiennes, des grenouilles terrestres d’Australie, des crapauds cornus et des grenouilles de verre sont évalués comme sensibles.

Les espèces qui ont besoin d’habitats très spécialisées comme celles dont les larves vivent dans l’eau, ou celles qui ne peuvent pas se déplacer en raison de barrières comme des vastes étendues d’eau, ou des transformations de leur habitat dûes à l’homme, sont plus particulièrement en danger.
Le rapport montre que 566 des 799 coraux bâtisseurs de récifs risquent d’être affectés par le changement climatique. La famille des Acroporidae, incluant les coraux cornes de cerf, présente un nombre particulièrement élevé d’espèces sensibles, alors que la famille des Fungiidae, incluant les coraux champignon, ainsi que la famille des Mussidae, incluant certains coraux cerveau, en comportent relativement peu.

Les espèces de coraux sont concernées en raison de leur sensibilité aux augmentations de température, à la sédimentation et aux dégâts physiques dus aux tempêtes et aux cyclones. D’autres indicateurs importants comme la faible capacité de dispersion et de colonisation ont été pris en compte.

D’après la Liste rouge des espèces menacées, 32% des amphibiens sont menacés d’extinction. Parmi ceux-ci, 75% sont sensibles au changement climatique alors que parmi les espèces non menacées, seulement 41% le sont. Quant aux oiseaux, le pourcentage moyen de ceux qui sont menacés d’extinction est plus faible – 12%. Toutefois, 80% de ceux-ci sont sensibles au changement climatique.
“Il y a une forte corrélation entre le nombre d’amphibiens et d’oiseaux menacés et ceux qui sont sensibles au changement climatique.” d’après Jean-Christophe Vié, Directeur adjoint du Programme pour les espèces de l’UICN. “Le changement climatique peut causer une brusque augmentation du risque et du rythme d’extinction pour les espèces déjà menacées. Mais nous souhaitions aussi mettre l’accent sur les espèces qui ne sont pas encore menacées, mais pourraient le devenir rapidement si le changement climatique s’intensifiait. De cette facon nous espérons promouvoir des actions de conservation préventives et donc plus efficaces.”

Source : Planète Verte - Développement Durable

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
D'après une étude de l'Université de Californie Davis (UC Davis), parue le 8 Juin dans Proceedings of the Royal Society B., certaines espèces d'animaux et de plantes pourraient ne pas être capables d'évoluer et de s'adapter suffisamment pour survivre au changement climatique. Ces résultats conduisent à s'interroger sur la capacité des modèles actuels à prédire justement les réponses biologiques au changement climatique.

L'équipe de recherche a étudié les capacités d'adaptation d'une espèce spécifique de copépode, un petit crustacé vivant exclusivement dans des mares résiduelles, des points d'eau formés dans la roche par les marées. Nommée Tigriopus californicus, cette espèce est présente sur près de 3000 km de latitude, vivant du sud de l'Alaska à la région de Basse Californie (Mexique), ce qui témoigne d'une capacité d'adaptation à des climats et des températures très différents.

Huit populations de copépodes ont été collectées à plusieurs latitudes différentes. Elles ont été élevées dans des environnements artificiels et soumises à une augmentation progressive de température. Leur réponse en termes d'adaptation et de tolérance thermique a été observée et mesurée sur 10 générations.
"Il s'agit d'une question à laquelle beaucoup de scientifiques s'intéressent : est-ce que les organismes ont la capacité de s'adapter au changement climatique sur une période de quelques décennies ?" déclare Eric Sanford, co-auteur de l'article, professeur en évolution et écologie à l'Université à UC Davis et chercheur au Laboratoire Marin de Bodega de l'Université.

Les résultats d'analyse montrent que la tolérance thermique varie fortement entre les différentes populations, celle-ci étant significativement plus importante chez les populations provenant de basses latitudes, au sein des climats plus chauds. Cependant, l'augmentation de la tolérance thermique au fil des générations reste très limitée, ne dépassant pas 0,5°C maximum. Pour la plupart des populations, cette augmentation de tolérance stagne rapidement avant ce point. De plus, les groupes provenant des hautes latitudes ne parviennent pas à atteindre les niveaux de tolérance plus élevés de ceux des basses latitudes, aussi bien après acclimatation ou évolution sur 10 générations.

... Les résultats de l'étude montrent qu'une espèce dotée d'une forte distribution spatiale et donc d'une grande capacité d'adaptation aux différents climats peut aussi souffrir d'une faible capacité d'évolution. Ces résultats vont à l'encontre de nombreux modèles actuels, qui considèrent que plus une espèce est répandue géographiquement, plus elle aurait la capacité de développer de nouveaux phénotypes résistant à une augmentation de température et moins elle serait vulnérable au changement climatique.

... "L'hypothèse générale a toujours été que les espèces très répandues [géographiquement] disposaient d'une quantité importante de matériel génétique pour assurer leur évolution, mais cette étude montre que cela n'est peut-être pas le cas" déclare Rick Grosberg... Pour cette raison, l'étude conclut que les modèles actuels sont susceptibles de sous-estimer les risques d'extinction d'espèces dus à l'augmentation de température atmosphérique et marine résultant du changement climatique. Elle recommande d'inclure plusieurs facteurs importants au sein de ces modèles, comme la transmission génétique au sein d'une espèce.

Grosberg affirme que de nombreuses espèces d'animaux, d'oiseaux et de plantes ont vu leur habitat fragmenté par l'activité humaine, et sont soumis à la pression du changement climatique. A l'instar des copépodes, nombre d'entre elles pourrait similairement avoir une capacité limitée à s'adapter au rythme rapide du changement climatique. "[...] De nombreux organismes ont déjà atteint leurs limites environnementales, et la sélection naturelle ne pourra pas nécessairement les sauver".

L'intégralité de l'article sur Notre Planète Info

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
l'adaptation des espèces est difficile

Selon une étude internationale, les organismes trouvés dans la région antarctique ne s'adapteraient pas aussi rapidement que prévu aux changements environnementaux. L'étude, menée par 200 scientifiques de 15 pays, est l'aboutissement d'une mission de sept mois à bord du vaisseau Polarstern de l'AWI (Alfred Wegener Institute) pour la recherche marine et polaire de l'Association Helmholtz, en Allemagne.

Les vaisseaux de recherche Polastern sont revenus au port de Bremerhaven vers la fin du mois de mai 2011. Au cours de leur périple, les chercheurs ont mesuré les températures de la mer de Weddell, découvrant que le réchauffement des eaux profondes se poursuit, et que les organismes qui y vivent ne s'adaptent que très lentement à ces changements.

... "Une évaluation initiale des mesures montre que les températures dans les fonds marins de la mer de Weddell augmentent toujours", explique le Dr Fahrbach, actif dans la mission depuis novembre 2010 à février 2011.

En ce qui concerne la distribution des températures et la concentration saline, les conditions globales dans les fonds marins de la mer de Weddell sont influencées de manière à ce que l'eau saline froide se retrouve au fond (circulation thermohaline). Ainsi, les changements au niveau des propriétés de ces masses d'eau froide dans l'Antarctique auront un impact global, expliquent les chercheurs.

Ils font remarquer que l'augmentation de la température des eaux profondes peut être détectée sur de larges sections de l'océan Atlantique nord.... "Cette augmentation de température est minime, mais étant donné qu'elle s'étend jusque dans les profondeurs, elle influence un volume de chaleur considérable stocké dans l'océan.

... Selon le World Climate Report (GIEC), plus de 80% de la chaleur que la Terre absorbe en plus suite à l'effet de serre est stocké dans les couches supérieures océaniques allant jusqu'à une profondeur de 1500 mètres. Désormais, nous sommes en mesure de démontrer que les profondeurs océaniques sont également impliquées dans ce processus."

Les plantes et les animaux se sont adaptés aux conditions extrêmes de l'Antarctique. L'expédition CAMBIO (Change in Antarctic Marine Biota), menée par des biologistes a étudié quelles espèces pouvaient s'adapter rapidement aux changements climatiques. Ils ont découvert que certains organismes s'adaptaient plus facilement aux nouvelles conditions que d'autres en raison de leurs caractéristiques physiologiques.

... Après la rupture en 1995 puis en 2002 de pans entiers de la plate-forme glacière, les échanges avec la surface de la mer sont redevenus possibles, entraînant un bouleversement drastique des conditions de vie pour les organismes vivant sur le fond marin.


Lire la totalité de l'article sur NOTRE PLANETE INFO (auteur Christophe Magdelaine)

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Moins de branches sur les arbres, d'où une plus grande vulnérabilité aux parasites, cycle de reproduction perturbé: ces risques découlant du réchauffement climatique mettent en danger l'avenir de la forêt méditerranéenne, selon une étude du Cemagref publié vendredi.

Des chercheurs de cet institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement ont abouti à ces conclusions après avoir observé en continu le développement saisonnier d'un écosystème de quatre étages de végétations comprenant des pins d'Alep, et trois espèces de chênes.

Pour tester les effets de la sécheresse, des zones de 900 m2 d'arbres ont été créées dont certaines ont été privées de 30% des précipitations grâce à un système de gouttières, d'autres bénéficiaient de 30% d'eau supplémentaire par irrigation. Et d'autres parcelles ont servi de zone témoins.

Les chercheurs ont ainsi découvert que la raréfaction des pluies et l'augmentation des températures font que "l'arbre produit beaucoup moins de branches, est donc affaibli et plus vulnérable aux maladies et parasites", selon Michel Vennetier, l'un des auteurs de l'étude.

"Chez les chênes, l'avortement des fructifications compromet leur reproduction", a-t-il ajouté.

De même, la modification de "l'architecture de l'arbre", autrement dit sa forme typique, a des conséquences sur la qualité des sols des forêts méditerranéennes. "Les houppiers (cîmes) des pins étant plus clairsemés, le microclimat au niveau des sols est plus chaud et plus sec", a précisé M. Vennetier.

L'étude, qui s'inscrit dans un projet plus large intitulé "Drought" (sécheresse en anglais) mené avec le CNRS (Institut national de la recherche scientifique), l'Institut national de la Recherche agronomique (INRA) et l'Université d'Aix-Marseille, a également mis en évidence pour la première fois le phénomène de la croissance prolongée des pins d'Alep pendant l'hiver, plus doux depuis quelques années.

Cela a pour conséquence que l'arbre a des pousses inachevées qui sont ensuite abîmées par le gel, des blessures constatées en nombre toujours plus grand depuis une dizaine d'années.

Au final, souligne le Cimagref, la mortalité des pins d'Alep augmentent et la composition des forêts est modifiée. Les pins sylvestres, par exemple, ont complètement disparu après la canicule de 2003 sur les versants de basse altitude des régions méditerranéennes. "Si le réchauffement a pu être bénéfique pour la productivité des forêts jusqu'en 1998, cette étude montre que l'on passe aujourd'hui un seuil critique en terme de résistance des arbres", a souligné Michel Vennetier.



.Sciences et Avenir 13/08/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Réchauffement: plantes et animaux migrent plus vite que prévu vers des zones plus froides


De nombreuses espèces animales et végétales réagissent au réchauffement climatique terrestre beaucoup plus rapidement qu'initialement estimé, se déplaçant vers des zones plus froides trois fois plus vite, selon une recherche britanniques publiée jeudi.

Animaux et végétaux ont ainsi migré vers de plus hautes latitudes à un rythme moyen de 17,6 km par an et à des altitudes plus élevées deux fois plus rapidement que les scientifiques ne le pensaient jusqu'à présent, à savoir 12,2 mètres en moyenne par an pendant ces quarante dernières années.[/b
]
"Ces changements sont équivalents à un éloignement des végétaux et des animaux de l'équateur de vingt centimètres par heure chaque jour et ce depuis 40 ans et sont sans aucun doute liés au réchauffement climatique", souligne Chris Thomas, professeur de biologie à l'Université de York en Grande-Bretagne, principal auteur de cette étude parue dans la revue américaine Science datée du 19 août.

[b]"Et ce mouvement va continuer pendant au moins le restant de ce siècle", prédit-il.


"Cette étude démontre que le réchauffement est planétaire provoquant un déplacement des espèces vers des latitudes et altitudes plus élevées", indique I-Ching Chen de l'Université de York.

"Nous avons démontré pour la première fois que l'étendue du changement dans la distribution géographique des espèces est liée à l'ampleur du changement climatique dans ces mêmes zones", précise-t-il.

Ainsi, en Grande-Bretagne, le papillon commun a migré ces dernières décennies du centre de l'Angleterre pour se retrouver 220 km plus au nord à Edimbourg, en Ecosse, précise David Roy, du Centre d'Ecologie et d'Hydrologie à Wallingford (GB).

Des migrations similaires ont été observées chez une fauvette de couleur brune au cri perçant qui a migré 150 km vers le nord de la Grande-Bretagne ces vingt dernières années.

A Bornéo, ces chercheurs ont découvert que des papillons de nuit étaient montés en moyenne de 67 mètres en altitude ces dernières décennies.

"Ces migrations animales et végétales rapides en réaction au changement climatique pourraient indiquer que nombre d'espèces seraient en danger d'extinction dans des zones où les conditions climatiques se détériorent", craint le professeur Chris Thomas.

Sciences et Avenir 19/08/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Les espèces fuient vers le nord et en altitude




Le réchauffement climatique provoque le déplacement des espèces, de nombreuses études l’ont déjà montré. Mais une nouvelle étude est autrement précise : avec en moyenne 17 km d’avancée par décennie, cette migration vers les hautes latitudes serait trois fois plus rapide que prévue !


  • À lire, le dossier complet de Futura Sciences sur le réchauffement

Des travaux publiés mi-août dans le journal Science par des chercheurs de l’université d’York, en Grande-Bretagne, montrent avec une précision nouvelle certains des premiers effets chiffrés du réchauffement climatique. La tendance qui en ressort est une remontée impressionnante et générale des espèces vivantes depuis l’équateur vers les pôles et des plaines vers les sommets. Attention, il ne s’agit pas d’un déplacement des individus, comme pourrait le laisser penser le terme de « migration », mais bien d’une modification des aires de répartition. Ce sont les zones d’habitat favorables, liées aux conditions climatiques (comme la pluviométrie ou la gamme de températures) qui se déplacent, entraînant avec elles les espèces adaptées à ces conditions.

Le déplacement des zones de vie des espèces peut être causé par de nombreux facteurs, parmi lesquels la destruction par l’Homme de leurs habitats ou l’arrivée d’espèces invasives. Ce genre de données ne peut donc être corrélé à un changement climatique que lorsque sont établies des moyennes sur plusieurs décennies. Ainsi, les variations rapides ou locales liées à d’autres facteurs sont lissées et seules les grandes tendances imposées par le réchauffement global ressortent.

Conscients de ces limites, les chercheurs britanniques ont réalisé une « méta-analyse ». Prisonniers des données existantes, ils n’ont évidemment pu être exhaustifs car il est impossible de prendre en compte toutes les espèces vivantes. Mais leur synthèse compile tout de même 54 publications portant sur le déplacement des aires de répartition de plus 2.000 espèces au cours des quarante dernières années.

Vingt centimètres par heure !

Ce phénomène était connu, mais les résultats obtenus ici sont impressionnants : le déplacement moyen serait de 17 km par décennie vers les hautes latitudes (soit plus de 20 cm par heure vers le nord dans l’hémisphère nord), et une remontée en altitude de 11 m par décennie ! Parmi les plus rapides, le papillon comma (Hesperia comma) a fait un voyage de 220 km en vingt ans jusqu’à atteindre récemment Édimbourg, en Écosse.

S’il y a encore suffisamment de place aux hautes latitudes pour accueillir ces «réfugiés climatiques», le problème est autrement grave pour le déplacement en altitude. Les montagnes ont en effet la fâcheuse propension à être coniques. Et plus on est haut sur le cône, plus la surface est petite. Ce sont ainsi de vrais goulets d’étranglement qui se forment et menacent de disparition de nombreuses espèces, dont les populations ne peuvent que diminuer avec la restriction d’espace qu’impose une altitude plus haute. Au niveau des pôles et des sommets, en bout de chaîne, la migration vers un habitat plus froid est impossible. Seule solution pour ne pas disparaître : s’acclimater à des conditions moins favorables et affronter la concurrence des espèces des étages inférieurs nouvellement débarquées.

Un coupable, le réchauffement climatique

En simplifiant, on peut dire que des paramètres de température sont associés à une latitude ou une altitude. Avec le réchauffement, l’isotherme, cette ligne de même température, se déplace vers le nord (dans l’hémisphère nord) ou vers les hauteurs à un certain rythme. Pour trouver 0,5 °C de moyenne en moins, il faut un déplacement de 50 à 60 km vers le nord ou d’un peu moins de 100 m en altitude. L’équipe de I-Ching Chen montre dans son étude que les espèces bougent au même rythme que l’isotherme. Les régions dont la température a augmenté le plus voient les mouvements les plus forts. Pour les biologistes, cela confirme que ce déplacement est causé par le réchauffement climatique.

En quittant les moyennes et en regardant en détail les données, les chercheurs ont été surpris de constater que tous les groupes (oiseaux, végétaux, insectes ou mammifères) ont un déplacement similaire. Les écosystèmes migrent. En revanche, à l’échelle de l’espèce, les mouvements peuvent être contradictoires. En vingt ans, un petit passereau, la bouscarle de cetti (Cettia cetti) s’est par exemple déplacé de 150 km vers le nord, pendant que le bruant zizi (Emberiza cirlus) descendait de 120 km. La réaction de chaque taxon dépend de ses exigences et capacités d’acclimatation à un nouvel environnement.

Pour les spécialistes de la protection de la biodiversité, comme Wendy Foden de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), deux éléments ressortent de ce travail. Il est d’abord clair que les premiers effets du réchauffement climatique, causé par les émissions anthropiques de gaz à effet de serre, impactent en profondeur et de façon quantifiable les écosystèmes. Mais en se déplaçant, la biodiversité résisterait mieux que prévu au changement. L’inquiétude est pourtant bien là, car avec des émissions de CO2 encore en hausse, le réchauffement global risque de continuer en s’accélérant…



Futura Sciences 25/08/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le changement climatique aura aussi des effets sur notre santé mentale


Stress des adultes et angoisse des enfants: le changement climatique pourrait aussi avoir des impacts sur la santé mentale des populations, estime une étude publiée lundi par un organisme de recherche australien, pour qui ce sujet est encore trop peu étudié.

"Les dommages causés par le changement climatique ne sont pas que physiques. Le passé récent montre que les événements climatiques extrêmes entraînent également de sérieux risques pour la santé publique, incluant la santé mentale et le bien-être des communautés", affirme cette étude de l'Institut du climat, un organisme australien.

Au regard des épisodes climatiques -- sécheresse, inondations -- vécus ces dernières années par certaines régions d'Australie, l'étude constate que "le bouleversement et la souffrance provoqués par un événement extrême peuvent persister pendant des années".

Une part significative des communautés touchées par de tels épisodes, jusqu'à 1 personne sur 5, va souffrir des effets du stress, de la blessure émotionnelle et du désespoir, estime l'Institut du climat.

Des abus d'alcool peuvent suivre des événements climatiques extrêmes et certaines études établissent même un lien entre des vagues de chaleur et de sécheresses et des taux de suicides plus élevés, selon l'organisme.

Les enfants apparaissent comme particulièrement vulnérables à l'anxiété et l'insécurité générées par l'incapacité des adultes à lutter contre le dérèglement climatique.

Nombre d'études existent sur les conséquences attendues du changement climatique en termes économiques, mais il y a une lacune sur les "conséquences du changement climatique pour le bien-être et la santé humaine", constate Tony McMichael, professeur de santé publique à l'Australian National University.

"C'est un sérieux angle mort, cela limite notre vision des futurs possibles et la nécessité d'une action efficace et urgente", ajoute-t-il en ouverture de cette étude qui, estime-t-il, "va nous aider à comprendre la +face humaine+ du changement climatique".

Sciences et Avenir 30/08/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Quand le fer refroidissait la Terre


Des études de scientifiques espagnols et suisses ont confirmé que le fer avait un impact sur le réchauffement climatique. C'est lui qui aurait dicté la variation du climat au cours des 800.000 dernières années environ. De quoi donner des (mauvaises) idées pour lutter contre le réchauffement à notre époque...

À l’époque du Pléistocène qui a débuté il y a environ 1,8 million d’années et s’est achevée il y a 10.000 ans, la Terre a connu de nombreuses périodes de glaciation, sous forme cyclique. Dans une étude récente, parue dans la revue Nature, une équipe de scientifiques espagnols et suisses a tenté de comprendre les causes de ce mécanisme et d’expliquer le changement brutal dans la période des cycles, intervenu il y a environ 800.000 ans, au début du Pléistocène moyen. Selon les analyses scientifiques, le fer semble avoir une forte influence sur les températures atmosphériques et cela pourrait donner des idées de lutte contre le réchauffement climatique à notre époque.

À l’interface de l’atmosphère et de l’eau, le CO2 présent dans l’air est régulièrement piégé sous la surface de l’océan. La concentration du CO2 dans l’atmosphère diminue alors, ce qui, potentiellement, limite l’augmentation de la température, ou augmente le refroidissement, puisqu’il s’agit d’un gaz contribuant à l’effet de serre. Sous la surface de l’eau, les molécules de dioxyde de carbone sont captées par le phytoplancton qui s’en nourrit, assimilant le carbone dans leurs propres corps, ou dans les coquilles en carbonates. C'est le phénomène de séquestration du carbone.

Cycles de glaciations dictés par le fer

Le fer a la capacité de fertiliser l’océan en favorisant la croissance du phytoplancton. Donc, plus il y a de fer dans l’océan, plus il tiendra son rôle de puits de carbone, ce qui entraînera une diminution de la température atmosphérique. C’est ainsi que les scientifiques ont longtemps supposé que le fer était en partie responsable des variations climatiques du Pléistocène. Mais là où il y a peu de fer en revanche, il y a moins de phytoplancton, et l’efficacité de ce processus est fortement diminuée. C’est le cas dans le sud de l’océan Atlantique, près de l’Antarctique.

Mais cela n’a pas toujours été le cas. À l’époque du Pléistocène justement, les scientifiques ont mis en évidence de fortes concentrations en fer, grâce à l’analyse de carottes prélevées dans le fond de l’océan. Les analyses ont d'abord permis de confirmer le lien qu’il existe entre les fortes concentrations de fer et l’abondance du phytoplancton. En plus, elles ont permis de prouver que le fer était bien, en partie, responsable d’un refroidissement atmosphérique et que la variation au cours du temps des concentrations de fer à la fin du Pléistocène dictait très clairement la période des cycles de glaciations à cette époque : environ 100.000 ans.

De quoi donner des idées aux adeptes de la géoingénierie ? En 1990, John Martin, un chercheur américain, avait déclamé la phrase désormais célèbre dans le milieu des climatologues « Give me half a tanker of iron and I’ll give you the next ice age », que l’on peut traduire par « donnez-moi une demi-citerne de fer et je vous donnerai la prochaine ère glaciaire », supposant qu’il suffisait de fertiliser les océans avec du fer pour réduire le réchauffement climatique. Des expériences de fertilisation avaient alors été amorcées. Sans succès ! Pire, certaines expériences se sont révélées toxiques.

Au chapitre des projets rocambolesques, on notera aussi qu’en 2006, Paul Crutzen – prix Nobel de chimie en 1995 – avait proposé d’envoyer des nuages de soufre dans l’atmosphère, ce qui induit la formation d’aérosols et contribuerait à freiner le réchauffement de l’atmosphère. La pollution par le soufre, effectivement produit un rafraîchissement local...

Futura Sciences 05/09/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Futura Sciences vous propose un dossier fort intéressant sur le réchauffement climatique...

- le rôle des UV, nuages et rayons cosmiques. Ce dossier est le deuxième d'une série de trois qui essaient de faire le point sur les mécanismes susceptibles de modifier le climat de la planète. Le premier abordait les différents forçages. Dans ce celui-ci on examine les mécanismes qui pourraient peut-être les amplifier.



Cliquez sur les liens qui suivent (en rouge) pour avoir accès à l'article complet...

Réchauffement : le rôle des UV, nuages et rayons cosmiques

Le forçage solaire est considéré comme première cause du réchauffement climatique. Or, il impacte moins le climat que les gaz à effet de serre, même s'il est effectivement acteur du réchauffement. Quels sont les mécanismes qui renforcent ce forçage solaire ? Quel rôle ont les UV, les nuages et les rayons cosmiques ?

Les UV : quel lien avec le réchauffement ?

Les observations des variations spectrales de l’irradiance sont assez contradictoires. Que nous disent les instruments sur cette irradiance solaire, et que peut-on en déduire sur le réchauffement ?

Nuages et rayons cosmiques : causalité et mécanisme physique

Le mécanisme amplificateur le plus populaire dans certains milieux est sans doute celui qui met en jeu les rayons cosmiques et les nuages. Les nuages sont le principal modulateur du rayonnement, ils constituent donc un levier efficace et il paraît en tout cas légitime de chercher une possible amplification dans cette direction. Il y a, en fait, deux questions à se poser. Y a-t-il une relation de causalité entre les variations de la couverture nuageuse et celles du rayonnement cosmique ? La corrélation existe-t-elle vraiment ou est-elle un artefact des observations ?

Nuages et rayons cosmiques : études climatologiques

Le rapport entre les nuages et le rayonnement cosmique est donc une question intéressante lorsque l'on considère le réchauffement climatique. Les climatologues ont réalisé de nombreuses études. L’histoire est ici fertile en rebondissements divers, en voici une chronologie certainement non exhaustive.

Nuages et rayons cosmiques : études de cas

Une autre approche consiste à rechercher l'influence de variations rapides du rayonnement cosmique dans l'évolution de la couverture nuageuse. De telles variations sont possibles à la suite des éjections de matières coronales du Soleil (événements de Forbush).

L’expérience Cloud : rayons cosmiques et climat sont-ils liés ?

Cloud (Cosmics Leaving Outdoor Droplets) est une expérience mise en place au Cern pour étudier, dans des conditions contrôlées, l’influence des rayons cosmiques sur la formation des gouttes des nuages. Le concept de la chambre à brouillard ne date pas d’hier : c’est Wilson qui a réalisé en 1912, la première enceinte fermée contenant un gaz maintenu à pression et température constantes et saturé en vapeur d’eau. Wilson était d’ailleurs un précurseur puisqu’il a montré dès 1896 que certains rayons cosmiques, les rayons X et la radioactivité favorisaient la nucléation.

Nucléation, CCN et réchauffement : conclusion provisoire

En conclusion, quel est donc le rapport entre le réchauffement climatique, les phénomènes d'ionisation et les nuages ?

Pour en savoir plus sur le climat, les UV et le réchauffement

Si vous souhaitez approfondir les notions et questions abordées dans ce dossier, parcourez la bibliographie renseignée par l'auteur.

Futura Sciences 25/09/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Une étude publiée jeudi dans le magazine scientifique Nature met en évidence l’impact du changement climatique sur les conflits armés, en particulier dans les pays tropicaux régulièrement victimes de tempêtes. Elle alerte également que le phénomène pourrait s'aggraver à cause de la pollution industrielle.

"L'étude montre indéniablement que même dans notre monde moderne les variations climatiques ont un impact sur la propension des gens à employer la violence", explique Mark Cane, de l'Observatoire de la Terre Lamont-Doherty auprès de la Columbia University de New York. En effet, ce climatologue et ses collègues ont réalisé une nouvelle étude sur le changement climatique, mais ceux-ci se sont intéressés à un aspect bien particulier : le lien entre variations climatiques et les conflits.

Pour cela, ils ont examiné différents phénomènes climatiques observés entre 1950 et 2004. Puis ils ont croisé ces données avec des informations sur les conflits civils internes ayant fait au moins 25 morts par an et par pays. Au total, ce sont ainsi 175 pays et 234 conflits, dont plus de la moitié ont causé plus d’un millier de morts dans des affrontements, qui ont été passés en revue à l’aide de cette méthode. Mais plus précisément, les météorologues se sont intéressés à deux phénomènes bien particuliers : El Nino et La Nina.

Les changements climatiques sont sujets à des cycles. El Nino, ou encore ENSO (El Nino-Southern Oscillation), est un cycle qui fait son apparition tous les deux à sept ans et dont la durée varie entre neuf mois et deux ans. Ce phénomène démarre dans la partie occidentale du Pacifique tropical par une accumulation de masse d’eau chaude et traverse ensuite l’océan. C’est cette partie du cycle qui est nommée El Nino et qui peut provoquer des bouleversements catastrophiques tant au niveau des précipitations que des températures, provoquant canicules, vents violents et secs en Afrique, en Asie du Sud, et du Sud-est ainsi qu'en Australie.

Probabilités d’éclatement de conflits plus élevée avec El Nino

La Nina, est un cycle contraire à El Nino qui débute dans la partie orientale du Pacifique. C'est dans ces régions que les masses d’eau se rafraichissent entrainant de fortes pluies. Or, grâce à leur étude, les chercheurs ont établi que la probabilité d’éclatement d’un conflit s'élevait à 3% pour La Nina contre 6% pour El Nino, soit un taux doublé comparé au premier cycle. Quant au pays non touchés par ces deux phénomènes, la probabilité de risque de conflits tombait à 2%.

Au final, les chercheurs ont alors montré qu’El Nino a pu jouer un rôle dans 21% des cas de guerres civiles dans le monde. Plus grave encore, le résultat avoisine les 30% lorsqu’il s'agit de pays précisément frappés par El Nino. Solomon Hsiang, auteur principal de l’étude, a ainsi qualifié ce phénomène climatique de "facteur invisible" car il a causé des pertes de récoltes, favorisé des épidémies suite à des ouragans dévastateurs, aggravé la famine, le chômage et donc les inégalités, semant ainsi les divisions au sein de la population.

D’autres facteurs indispensables à considérer

Toutefois, d’autres paramètres essentiels sont à prendre en compte : la croissance démographique en premier lieu, ainsi que la prospérité d’un pays, puis les compétences des gouvernements à gérer des crises provoquées par un phénomène tel que El Nino. Au vu de tous ces éléments, selon Solomon Hsiang, la crise actuelle en Somalie qui n’est pas incluse dans l’étude, ne peut être qu’un "parfait exemple" des conséquences camouflées d’El Nino.

En effet, la famine, doublée, en Somalie, d'une guerre civile, qui frappe la Corne de l'Afrique est, selon les auteurs de l'étude, un exemple-type des effets des variations du climat dont les causes sont naturelles, provoquant sécheresse et tensions dans une société déjà fragilisée, rapporte l'AFP.

Maxisciences 28/08/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
De récents travaux de modélisation des écosystèmes prédisent de néfastes conséquences d'un réchauffement climatique : une diminution de la quantité d'herbivores, sur terre et en mer, entraînant une raréfaction des ressources alimentaires pour les humains.


  • À lire, le dossier Futura Sciences sur le réchauffement climatique

Ces dernières années, d’importants efforts ont été réalisés au sein de la recherche scientifique afin de comprendre les impacts du réchauffement sur telle ou telle espèce, mais les résultats sont parfois divergents. Afin d’apporter une réponse plus globale et théorique, des scientifiques américains, canadiens et australiens ont défini l’impact de l’augmentation des températures sur la dynamique des réseaux trophiques.

Les résultats de leurs analyses, qui paraîtront dans le prochain numéro de The American Naturalist, montrent qu’à cause du réchauffement climatique, les organismes à la base des chaînes trophiques (plantes terrestres et phytoplancton), ainsi que les herbivores, devraient se raréfier, ce qui déboucherait sur un manque de ressources pour les maillons suivants. Et au bout de la chaîne alimentaire se trouvent en général les humains. D'où, prédisent-ils, une une diminution à venir des ressources alimentaires.

Agriculture, pêche et élevage affectés

Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont testé différents modèles d’interaction entre proies et prédateurs, en faisant varier la température. Ils ont ainsi découvert que les relations entre proies et prédateurs se modifient lorsque la température augmente.

Plus précisément, sur les cinq modèles que les chercheurs ont testés, tous indiquent que la taille des populations des herbivores est sensible aux variations de température : il y aura moins d'herbivores à cause du réchauffement. De plus, 3 de ces modèles suggèrent qu'à une diminution des herbivores s'ajoutera une diminution de la quantité d'organismes autotrophes (premiers maillons de la chaîne alimentaire). En d’autres termes, les chercheurs prédisent qu'à cause du réchauffement climatique il y aura sans doute moins d'organismes autotrophes et assurément moins d’herbivores.

Quoi qu’il en soit, la quantité de ressources disponibles pour l’Homme va diminuer alors que la population est, elle, en constante évolution et devrait atteindre les 10 milliards d’individus à l’horizon 2050. Pour s’en assurer, les scientifiques ont d’ailleurs testé leurs modèles avec des données récoltées dans le passé sur les populations de phytoplancton et de zooplancton. Les modèles expliquaient à hauteur de 77 % et de 66 % respectivement les variations de ces populations, preuve qu’ils sont justes et précis.

Les auteurs de l’étude ont ainsi posé les bases théoriques de l’impact du réchauffement climatique sur les interactions trophiques au sein des écosystèmes et plus globalement, sur l’évolution de l’abondance des populations. Des travaux qui serviront d’outils pour les scientifiques cherchant à déterminer plus précisément les conséquences du réchauffement sur des espèces données.

Futura Sciences 07/10/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Les hauts et les bas du Soleil ont un impact sur la météo de l'Hémisphère Nord, et la prise en compte du cycle solaire dans les modèles climatiques pourrait donc améliorer les prédictions sur le réchauffement, suggère une étude publiée dimanche.

Selon de nombreux experts, les variations de l'activité du Soleil, qui suit un cycle d'environ onze ans, seraient -avec le volcanisme- les principales sources naturelles du changement climatique, parallèlement au réchauffement provoqué par les activités humaines.

Mais faute d'instruments adaptés, le lien entre cycle solaire et météorologie n'a jamais été formellement démontré et reste très difficile à reproduire dans les modèles de prédiction climatique à long terme.

Pour lever le doute, une équipe de météorologues britanniques dirigée par Sarah Ineson, du Met Office, a analysé les données les plus récentes sur les rayonnements ultra-violets émis par le Soleil, fournies par le satellite SORCE. Puis elle a bâti son propre modèle océano-atmosphérique en intégrant ces éléments.

Les résultats, publiés dimanche dans la revue scientifique Nature Geoscience, sont parfaitement cohérents avec les observations de terrain dans l'Hémisphère Nord entre 2008 et 2011 : des hivers froids en Europe du Nord et aux Etats-Unis, parallèlement à des hivers doux en Europe du Sud et au Canada.

Curieusement, d'après ce modèle, les variations des UV solaires auraient un impact strictement régional, sans aucune influence notable sur la moyenne des températures au niveau de la planète tout entière.

"Etant donné la quasi-régularité du cycle solaire de onze ans, notre découverte pourrait permettre d'améliorer la prédiction climatique à l'échelle décennale pour les régions situées hors des tropiques, densément peuplées", estime l'équipe de Sarah Ineson.

Autre sujet d'étonnement, les rayonnements ultra-violets émis par le Soleil pourraient être bien plus importants que les scientifiques ne le pensaient précédemment: les UV mesurés par SORCE sur la période 2004-2007 varient quatre à six fois plus que dans les estimations communément utilisées pour construire les modèles climatiques.

"Le sujet est sérieux car les rayonnements UV jouent un rôle particulièrement important dans le réchauffement de la stratosphère -la couche de l'atmosphère comprise entre 12 et 50 km d'altitude- et dans la chimie de l'ozone", explique la climatologue allemande Katja Matthes dans un commentaire séparé publié par Nature.

"Par exemple, une variation de quelques pourcents des UV solaires au cours du cycle de onze ans peut entraîner des changements de l'ordre de quelques pourcents dans la concentration d'ozone, d'un degré dans la température tropicale, et jusqu'à 25% dans la vitesse des vents dans la stratosphère", ajoute-t-elle. Ces changements se répercutent ensuite sur la basse atmosphère et la surface de la Terre selon des processus encore mal connus.

Les résultats de l'étude dirigée par Sarah Ineson "sont intrigants mais, comme toujours, présentent un certain nombre de lacunes", juge toutefois Katja Matthes.

Par exemple les chercheurs n'ont pas intégré dans leur modèle les effets de l'ozone. Ils n'ont pas non plus pris en compte les rayonnements du spectre visible ou infra-rouge qui, contrairement aux UV, ne semblent pas être en phase avec le cycle solaire.

Si le modèle correspond de "manière frappante" aux observations météorologiques, ces résultats, "uniques" dans tous les sens du terme, doivent encore être validés par des observations plus larges et sur une période plus longue, conclut Mme Matthes.

Source : AFP

Sciences et Avenir 10/10/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Les catastrophes naturelles qui déciment les forêts boréales, sont en fait bénéfiques dans la lutte contre le réchauffement climatique. Grâce à l'effet albédo. Ce phénomène, le réfléchissement des rayons du soleil, doit ainsi être pris en compte pour prévoir les variations de la température sur Terre.

Il y a quelques années déjà, des chercheurs avaient suggéré que si toutes les forêts du monde étaient rasées, l’impact sur le climat et plus exactement sur l’augmentation de la température serait neutre, voire bénéfique. Si cela est globalement vrai, des chercheurs ont investigué l’impact local sur le climat que peuvent avoir des événements catastrophiques destructeurs de forêts. Leurs modèles montrent qu’en fonction de la région, il est neutre ou négatif.

Tout est dû à l'effet albédo. Quand les rayons du soleil rencontrent un obstacle, ils sont réfléchis dans une proportion qui dépend directement de la couleur de cet obstacle. Sur un sol sombre, une grande quantité de rayons est absorbée, ce qui réchauffe la terre et contribue à l’augmentation de la température. Si la surface de réfléchissement est claire – comme la neige – les rayons sont majoritairement renvoyés vers le ciel, ce qui freine le réchauffement.

L'albédo compense la déforestation des forêts boréales

Dans les régions froides où le sol est recouvert de neige, l’effet albédo est donc fort. Sauf en présence d’une forêt. Dans ce cas, la quantité de rayons de soleil absorbée par les feuilles est beaucoup plus forte qu'en l'absence d’arbre. Ainsi, des chercheurs ont estimé que la présence des arbres qui séquestrent le carbone et participent au refroidissement du climat était équivalent à leur absence, compensée par un effet albédo plus important.

Lors des trois catastrophes naturelles étudiées (orage, attaque d'insecte parasite et incendie), l'affaiblissement de la séquestration du carbone est compensé par un effet albédo renforcé. ©️ Bruno Scala/Futura-Sciences

Trois grandes catastrophes naturelles sont capables de décimer une forêt :


  • les incendies ;
  • les orages ;
  • les insectes parasites.

Les scientifiques ont modélisé l’impact local sur l’effet albédo de la destruction de ces forêts suite à l'une de ces trois catastrophes. Leurs résultats, publiés dans Global Change Biology, montrent que ces épisodes, au même titre que la déforestation, finissent par être compensés par un effet albédo qui devient plus important lorsque le sol enneigé prend la place des arbres.

Effet inverse sous les tropiques

Cette phase, au cours de laquelle l’albédo est plus important, se prolonge pendant toute la reconstruction de la forêt et peut avoir un impact sur le réchauffement climatique pendant une centaine d’années.

À l’inverse, les auteurs de l’étude ont simulé une catastrophe (un orage) dans une région tropicale, au niveau d’une mangrove. En 2005, lorsque l'ouragan Wilma avait dévasté les Everglades (dans l'État de Floride) 2.400 km² de mangrove avaient été détruits. La surface qui a laissé place à la mangrove est plus foncée que cette dernière. L’effet albédo en est amoindri et l'ouragan a ainsi contribué au réchauffement climatique.

La quantité de rayons réfléchis dépend de la couleur de l'obstacle rencontré. ©️The Johns Hopkins University

Évidemment, le but de l’étude n’est pas d’inciter à décimer les forêts boréales afin de lutter contre le réchauffement climatique. La forêt a en effet un rôle écologique qui ne se limite pas à la séquestration du carbone. Les auteurs insistent sur l’importance de l’albédo et rappellent la nécessité de tenir compte de ce phénomène lors de l’élaboration de modèles visant à prédire l'évolution des températures.

À noter enfin qu’une augmentation de la température engendre une raréfaction de la neige. Dans ce contexte, les conclusions des chercheurs s’appliquant aux régions boréales pourraient rapidement devenir erronées. En plus de toutes les conséquences écologiques qu’elle engendre, la déforestation causée par des catastrophes naturelles pourrait également perdre son effet bénéfique sur le réchauffement climatique.

Futura Sciences 22/10/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Vagues de chaleur plus intenses en Europe, sécheresses plus régulières en Afrique, submersions plus dévastatrices dans les îles: les épisodes "extrêmes" vont s'accroître à cause du réchauffement climatique, avec des disparités régionales fortes, selon un rapport qui sera publié cette semaine.

Ce document du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), discuté cette semaine en Ouganda, est le travail le plus complet mené à ce jour pour tenter de mesurer l'impact que peut avoir le réchauffement sur l'intensité et la fréquence des événements climatiques extrêmes.

Selon les pires scénarios établis par cet organe scientifique de référence sur le climat, certaines régions pourraient devenir franchement inhospitalières, prévient la version provisoire du résumé obtenue par l'AFP.

"Si des désastres surviennent plus fréquemment et/ou avec plus d'amplitude, certaines régions deviendront de plus en plus inadaptées en tant que lieux où vivre ou dans lesquels maintenir des activités de subsistance", indique-t-il.

"Dans certains cas, la migration deviendrait permanente et pourrait introduire de nouvelles pressions dans des zones d'accueil pour des régions comme les atolls", ajoute ce document.


La version définitive du "résumé pour décideurs" sera dévoilée vendredi à Kampala à l'issue d'une réunion qui débute lundi dans la capitale ougandaise, à une dizaine de jours de l'ouverture de la conférence annuelle sur le climat de l'ONU, prévue du 28 novembre au 9 décembre à Durban (Afrique du Sud).

Sur un sujet sensible, où les climatologues s'avancent toujours prudemment, la prise en compte exhaustive de milliers d'études récentes conclut que le changement climatique va accroître la fréquence et l'intensité des vagues de chaleur, des inondations, des cyclones et des sécheresses.

Mais toutes les régions ne seront évidemment pas touchées avec la même intensité et pas de la même façon, soulignent les scientifiques.

En outre, rappelle le rapport avec force, la vulnérabilité des zones peuplées dépend autant - si ce n'est plus - du degré de préparation ainsi que de la capacité à réagir que des événements naturels extrêmes eux-mêmes.

1°C à 5°C d'ici 2100

L'Europe de l'ouest apparaît particulièrement à risque pour les vagues de chaleur, notamment en bordure de la Méditerranée. L'été 2003, où les températures caniculaires avaient causé quelque 70.000 décès supplémentaires à travers le continent, pourrait ainsi n'être qu'un été moyen dès la moitié du 21e siècle, estime le Giec dans ce document.

La température moyenne de la planète a augmenté d'environ 1°C durant le siècle passé. Les scientifiques prévoient une hausse supplémentaire de 1 à 5°C d'ici 2100 en fonction du niveau d'émissions de gaz à effet de serre (GES).

Les Etats-Unis et les Caraïbes devraient eux faire face à des ouragans potentiellement plus dévastateurs en raison de vents plus forts et de pluies plus intenses, indique le rapport.

Dans les petits Etats insulaires, la menace principale est la montée du niveau de la mer, source d'érosion des côtes, de pollution des nappes d'eau, de perte de terres agricoles et, en cas de tempêtes, l'augmentation du risque de submersion.

Déjà mesurables, ces impacts sont "très vraisemblablement" (certains à plus de 90% dans le langage du Giec) appelés à empirer au fil du temps.

"Dans certains cas, il pourrait être nécessaire d'envisager une évacuation permanente", estime le résumé provisoire du rapport.

En Afrique de l'ouest, les modèles climatiques prévoient davantage de sécheresses, dans des régions où la malnutrition est déjà répandue.

En Asie du sud et du sud-est, les scientifiques s'attendent à un doublement de la fréquence des orages violents. A l'est du continent, les canicules, exceptionnelles, deviendront plus intenses.

Ce rapport thématique doit contribuer au contenu du 5e grand rapport du Giec sur le changement climatique, attendu pour 2014, le dernier remontant à 2007.

Sciences et Avenir 14/11/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le changement climatique a déjà amplifié les événements extrêmes, pluies torrentielles ou vagues de chaleur, mais leur impact humain et économique dépendra à l'avenir aussi bien de leur intensité que des mesures de protection qui seront prises, selon le Groupe d'experts sur l'évolution du climat (Giec).

"D'ores et déjà, nous pouvons attribuer l'augmentation du nombre de jours de chaleur au cours des dernières années à un accroissement des gaz à effet de serre", a indiqué vendredi Thomas Stocker, co-président du Giec, organe scientifique de référence sur le climat, en rendant public le rapport à l'issue lors d'une réunion à Kampala.

Publié dix jours avant le début des négociations de l'ONU sur le climat à Durban (Afrique du sud), le rapport spécial du Giec constitue le travail le plus complet mené à ce jour sur les épisodes météorologiques extrêmes.

"Il est quasiment certain qu'il y aura au XXIe siècle des augmentations de la fréquence et du niveau des chaleurs extrêmes, et moins de froids extrêmes", a-t-il ajouté devant la presse. "De très fortes précipitations seront plus fréquentes dans de nombreuses régions du monde".

Le rapport a étudié les possibilités de chaleur et de pluies extrêmes selon trois scénarios, allant d'une forte réduction des émissions de CO2 à une hausse des émissions basée sur nos modes de vie actuels.

Jusqu'en 2050, les pluies et les chaleurs augmentent de façon similaire dans les trois scénarios.

Mais vers la fin du siècle, les trois courbes divergent considérablement, avec des vagues de chaleur et des pics de pluie beaucoup plus importants et plus fréquents dans un monde saturé de gaz à effet de serre.

Ainsi, dans le scénario d'émissions hautes, les pics de températures rencontrés actuellement tous les 20 ans se produiront tous les cinq ans d'ici 2050, et tous les ans ou tous les deux ans vers la fin du siècle.

Les extrêmes de précipitations suivront la même tendance.

Selon Qin Dahe, également co-président du Giec, le panel est "convaincu" que le changement climatique stimulera la fonte des glaciers, un souci majeur pour les pays d'Asie et d'Amérique du sud qui en dépendent pour leur approvisionnement en eau.

Pour d'autres événements extrêmes comme les ouragans ou les cyclones, les scientifiques sont encore incapables d'établir précisément l'impact du changement climatique, du fait du manque de données et "de la variabilité du système climatique", a indiqué M. Stocker.

Certaines études suggèrent qu'une atmosphère et une surface de la mer plus chaudes, combinées avec davantage d'humidité dans l'air, devraient aggraver les orages tropicaux.

Le document en 20 pages publié vendredi résume les conclusions d'un rapport de 800 pages, qui épluche des milliers d'articles scientifiques publiés récemment dans des revues de référence. Quelque 200 chercheurs y ont travaillé pendant trois ans et il a été approuvé cette semaine lors de la réunion des 194 pays du Giec, qui rassemble des experts et des représentants des gouvernements.

"Ce rapport lance une nouvelle alarme", a souligné Connie Hedegaard, commissaire européenne pour le climat, dans un communiqué publié à Bruxelles. "Avec tout ce que l'on sait et les arguments rationnels en faveur d'une action urgente, il est frustrant de voir que quelques gouvernements ne manifestent pas de volonté d'agir".

"Ce rapport ne devrait laisser aucun doute aux gouvernements sur le fait que le changement climatique, par son effet sur les événements météorologiques extrêmes, cause déjà des dommages à la vie et aux moyens d'existence de millions de gens", a souligné Bob Ward, de l'Institut sur le climat de la London School of Economics.

Sciences et Avenir 18/11/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Une des conséquences du réchauffement climatique est l'élévation du niveau de la mer. Mais quel est son rythme dans les différentes régions du globe ? Pour mieux le comprendre, une équipe l'a estimé en prenant comme point de départ l'année 1950. Les conclusions sont parlantes : depuis vingt ans, le niveau de la mer s’est élevé trois à quatre fois plus vite que la moyenne globale dans le Pacifique tropical Ouest, le nord de l’Atlantique et le sud de l’océan Indien.


  • À lire, sur Futura Sciences, le dossier sur les variations du niveau de la mer

Une équipe constituée de chercheurs issus du Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales (Legos/OMP, UPS/CNRS/Cnes/IRD) et du laboratoire Littoral, environnement et sociétés (LIENSs, université La Rochelle/CNRS) a estimé l’évolution du niveau de la mer de 1950 à nos jours en tout point du Pacifique tropical Ouest. Ils ont ainsi pu mettre en évidence que certaines îles de la région avaient été particulièrement affectées, avec une hausse totale de ce niveau par rapport à leurs rivages quasiment trois fois supérieure à la hausse moyenne de l’océan mondial.

Comme de nombreuses régions côtières continentales d’altitude peu élevée, les îles basses du Pacifique tropical et de l’océan Indien sont souvent considérées comme particulièrement vulnérables face au réchauffement climatique actuel et notamment à l’une de ses conséquences : l’élévation du niveau de la mer.

La hausse moyenne globale du niveau de la mer est aujourd’hui bien comprise et attribuée au réchauffement des eaux océaniques (dilatation thermique) ainsi qu'aux apports d’eau à l’océan causées par la fonte des glaciers de montagne et la débâcle des glaces périphériques du Groenland et de l’Antarctique de l’Ouest. Elle est restée relativement modeste durant les dernières décennies (1,8 mm/an au cours du XXe siècle), même si elle s’est accélérée depuis le début des années 1990.

Cependant, grâce à la surveillance permanente et globale du niveau de la mer depuis deux décennies par les satellites altimétriques, on sait depuis peu que cette hausse est loin d’être uniforme : il existe en effet d’importantes disparités régionales. Depuis vingt ans, le niveau de la mer s’est ainsi élevé trois à quatre fois plus vite que la moyenne globale dans le Pacifique tropical Ouest, le nord de l’Atlantique et le sud de l’océan Indien. Cette variabilité régionale est liée au réchauffement non uniforme de l’océan et est pilotée par les grands modes de variabilité interne du système climatique, comme Enso (El Niño southern oscillation) dans le Pacifique tropical.

Alors qu’en est-il exactement de la variation locale du niveau de la mer autour des îles basses du Pacifique tropical ? Plus précisément, qu’en est-il de la variation locale « apparente » du niveau de la mer, celle effectivement vue par les populations de ces îles et qui tient compte des mouvements verticaux du sol ? D’autant que souvent ces îles subissent un enfoncement du sol dû notamment au pompage des eaux souterraines.

Afin de clarifier cette question, des chercheurs du Legos et du LIENSs ont cherché à déterminer l'élévation apparente totale du niveau de la mer depuis 1950 dans la région du Pacifique tropical Ouest (20°S-15°N; 120°E à 135°W) qui englobe de nombreux archipels dont la Polynésie et les Tuvalus.

Pour estimer la variabilité régionale du niveau de la mer dans le Pacifique tropical Ouest avant l’ère « altimétrique » (avant 1993), les chercheurs ont développé une méthode de reconstruction des variations du niveau de la mer de 1950 à 2010 en combinant de longues séries marégraphiques de bonne qualité (1950 à 2010), les données d’altimétrie spatiale depuis 1993 et les sorties du modèle de circulation générale océanique Nemo (projet Drakkar) qui permet d'estimer les grandes oscillations de l'océan causées par les perturbations climatiques naturelles comme Enso. Cette reconstruction leur a permis de cartographier les vitesses de variation du niveau de la mer sur une période trois fois plus longue que la période altimétrique, ce qui est important car on admet aujourd’hui que la variabilité régionale du niveau de la mer vue par les satellites altimétriques ne permet de mettre en évidence pour l’instant que la variabilité interannuelle du niveau de la mer et pas de variabilité de plus basse fréquence.

Les résultats obtenus ont permis de mettre effectivement en évidence une variabilité régionale « basse fréquence » du niveau de la mer pour la période 1950-2010 dont la distribution géographique est très différente de celle mesurée sur la période altimétrique.

Ils révèlent en particulier une zone de plusieurs milliers de kilomètres d’extension centrée sur l’archipel des Tuvalus, où la vitesse d’élévation du niveau de la mer a été en moyenne de presque 5 mm/an entre 1950 et 2010.

Si l’on ajoute à cette élévation le mouvement vertical du sol mesuré par GPS pour certaines îles, on peut alors estimer l’élévation apparente de la mer. Ainsi, à Funafuti, capitale de l’archipel des Tuvalu, la hausse totale apparente a dépassé 5 mm/an depuis 1950, soit plus de trois fois la hausse moyenne globale durant la même période (de 1.8 mm/an entre 1950 et 2010). Sur ces soixante dernières années, cet atoll dont l’altitude ne dépasse pas 5 m a donc vu la mer s’élever de 30 cm. À Tahiti, la hausse totale apparente a atteint 3,3 mm/an depuis 1950, soit presque le double de la hausse globale.

Même si de tels taux d’élévation du niveau de la mer n’ont pas systématiquement provoqué d’érosion du littoral, ils peuvent s’avérer critiques lors d’événements météorologiques extrêmes. Avec la poursuite attendue de la hausse globale de la mer au cours des prochaines décennies, la superposition de tous ces phénomènes accroîtra sans nul doute la vulnérabilité de ces régions, en particulier de leurs atolls.

Cette étude a été réalisée dans le cadre du projet ANR « Cecile » dédié à l’étude des impacts côtiers de la hausse du niveau de la mer, en partenariat avec le BRGM et le CNRM.

Carte de la distribution géographique des vitesses de variation du niveau de la mer (1993-2007). ©️ Legos, d'après Topex/Poseidon et Jason-1

Futura Sciences 24/11/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Températures, glaces en Arctique, vagues de chaleur: tous les indicateurs montrent "sans ambiguïté" que le réchauffement de la planète se poursuit, selon les relevés les plus récents présentés mardi par l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

Les treize années les plus chaudes qu'a connues la planète sont toutes concentrées sur les quinze dernières années, a annoncé mardi l'agence des Nations unies en marge des négociations climatiques à Durban (Afrique du Sud).

La température moyenne de la dernière décennie (2002-11), "supérieure de 0,46 °C à la moyenne à long terme," est la plus élevée jamais constatée, à égalité avec la décennie 2001-2010, selon ce rapport provisoire.

Après une année 2010 record, l'année 2011 s'annonce certes plus fraîche mais tout de même la "dixième plus chaude à l'échelle du globe" depuis le début des relevés en 1850. Et "probablement" la plus chaude pour une année marquée par un fort épisode "La Nina", un phénomène cyclique qui s'accompagne de températures généralement plus fraîches, a-t-elle précisé.

Autre marqueur: la banquise Arctique a connu sa deuxième plus faible étendue mais son plus faible volume jamais observé.

"Notre science est fiable et démontre sans ambiguïté que le climat mondial se réchauffe", a souligné le secrétaire général adjoint de l'OMM, Jeremiah Lengoasa en présentant ces derniers relevés au centre de conférences de Durban, où sont réunis depuis lundi 190 pays pour la conférence de l'ONU sur le climat.

Nombreux records nationaux battus

Une tendance que confirment aussi les premiers résultats d'un rapport sur la décennie 2001-2010 qui sera publié en mars 2012, a-t-il précisé.

Sur un échantillon de 80 pays étudiés, "95% des pays ont vécu leur décennie la plus chaude en 2001-2010" et "des records nationaux ont été battus durant la décennie dans 40% des pays", a expliqué M. Lengoasa, indiquant que de "plus en plus de parties du monde font l'expérience de ces températures plus chaudes".

L'OMM avait annoncé le 21 novembre que les niveaux de concentration des principaux de gaz à effet de serre, à l'originie du réchauffement, ont franchi de nouveaux records en 2010 et que la concentration en CO2, le principal d'entre eux, s'était encore accéléré entre 2009 et 2010.

Quelque jours auparavant, les scientifiques du Giec, l'organe de référence sur le changement climatique, avaient estimé que la fréquence et l'intensité des événements météorologiques extrêmes (inondations, vagues de chaleur) devraient augmenter dans les décennies à venir en raison du réchauffement.

Ce qui rend l'année 2011 particulière, a précisé l'OMM, ce n'est pas tant son niveau de température mais le fait qu'elle soit restée relativement chaude en dépit de l'influence d'un "puissant épisode La Nina qui s'est développé dans le Pacifique tropical au second semestre de 2010 et a persisté jusqu'en mai 2011"

Ce phénomène climatique, "l'un des plus intenses des 60 dernières années" selon l'OMM, a provoqué des sécheresses en Afrique de l'Est, dans les îles de la partie centrale du Pacifique équatorial et dans le sud des États-Unis et des inondations en Afrique australe, dans l'est de l'Australie en en Asie du Sud.

Il a fait particulièrement chaud en Russie avec des températures supérieures à 4°C à la moyenne à long terme dans certains endroits.

Les États-Unis ont eux connu cette année, selon l'OMM, "une série d'extrêmes météorologiques, 14 au total, entre sécheresse ou inondations, qui ont entraîné chacun des pertes économiques se chiffrant à un milliard de dollars ou plus".

Sciences et Avenir 30/11/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Les promesses de réduction de gaz à effet de serre (GES) aujourd'hui sur la table placent la planète sur la trajectoire d'un réchauffement de +3,5°C, dépassant largement l'objectif de 2°C maximum, selon une étude présentée mardi à Durban (Afrique du Sud), où le secrétaire général de l'ONU a déclaré que "l'avenir de la planète" était "en jeu".

Au rythme où augmentent les émissions de gaz à effet de serre (GES), les gouvernements n'ont guère que quatre ans pour inverser la tendance et éviter ensuite des dépenses massives pour atteindre l'objectif des 2°C, cible adoptée par la communauté internationale en 2010, selon ce rapport présenté en marge de la conférence de l'ONU sur le climat.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé à ce sujet que "l'avenir de la planète" était "en jeu".

"Sans exagération, nous pouvons dire: l'avenir de notre planète est en jeu", a déclaré M. Ban devant les délégués de plus de 190 pays à l'ouverture mardi de la session ministérielle des négociations de Durban (Afrique du Sud) pour tenter d'enrayer le réchauffement climatique en cours.

Soulignant la "gravité du moment", M. Ban a mis en garde contre le danger que représenterait un monde dans lequel la changement climatique serait "hors de contrôle".

Le monde est sur une "trajectoire à haut réchauffement, à haut coûts, et à haut risque", résume le groupe de chercheurs ayant conduit l'étude présentée à Durban et réalisée pour deux sociétés de conseil spécialisées sur le carbone, Climate Analytics and Ecofys.

"Les promesses actuelles nous mettent sur une trajectoire d'émissions globales qui portera le réchauffement à 3,5°C", écrivent-ils dans cette étude présentée en marge de la 17e Conférence de l'ONU sur le climat qui se tient jusqu'à vendredi à Durban, en Afrique du Sud.

L'objectif de contenir le réchauffement à 2°C par rapport à l'époque pré-industrielle, initié à Copenhague fin 2009, a officiellement été entériné par la communauté internationale l'an passé à Cancun, au Mexique.

Il s'agit du niveau de réchauffement qui permettrait, selon la science, de limiter des conséquences trop sévères du changement climatique.

Depuis l'époque pré-industrielle, la température globale a déjà augmenté de 0,8°C.

Pour atteindre cet objectif de 2°C, une majorité des pays ont publié des promesses volontaires de réduction de gaz à effet de serre.

Selon le rapport, ces promesses mèneraient à des émissions globales de 55 milliards de tonnes de gaz à effet de serre en 2020. Soit 11 milliards de tonnes au-dessus des 44 milliards de tonnes qui permettraient de mettre le monde sur une trajectoire de 2°C de réchauffement.

En conséquence, les coûts en efficacité énergétique et de la transition vers une énergie moins carbonée risquent d'augmenter fortement après 2020 pour rattraper le temps perdu et tenter de remettre le monde sur une trajectoire moins brûlante, soulignent les auteurs.

Ces chiffres vont dans le même sens que ceux publiés en novembre par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).

Sciences et Avenir 06/12/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Un nouveau modèle climatique a vu le jour. Avec 9.745 combinaisons différentes des trois paramètres souvent sources d’incertitudes : la sensibilité du climat au CO2 atmosphérique, la présence d’aérosol dans l’air et la quantité de chaleur absorbée par les océans.

Une conclusion s’impose : la Terre pourrait se réchauffer plus vite que prévu d'ici 2050.

De nombreuses simulations sont utilisées pour prédire l’augmentation des températures durant le XXIe siècle. Elles reposent sur la modélisation de divers phénomènes physiques et chimiques. Pourtant, il est difficile d’étudier les conséquences de variations affectant un seul et unique paramètre tant la machinerie climatique est complexe. Par conséquent, les modèles climatiques reposent bien souvent sur un certain nombre d’incertitudes pouvant affecter les résultats.

Les conséquences des perturbations peuvent être étudiées à plusieurs échelles différentes. Certains climatologues développent des modèles couvrant de grandes zones géographiques, souvent le monde entier, mais ils doivent alors simplifier de nombreux paramètres. D’autres établissent des simulations à l’échelle régionale. Celles-ci peuvent être plus complexes mais se focalisent souvent sur des paramètres précis, tels que les échanges de chaleur entre l’atmosphère et les océans, négligeant d’autres pourtant significatifs.

Daniel Rowlands de l’université d’Oxford a présenté, en partenariat avec de nombreux chercheurs, des résultats de simulations dans la revue Nature Geoscience. Le but : tester les rôles joués par les paramètres causant le plus d’incertitudes pour ensuite estimer le réchauffement climatique à court terme. Petite particularité, le nouveau modèle prédit l’évolution des températures pour plusieurs régions ou bassins océaniques du Globe. Une conclusion s'impose, la Terre pourrait se réchauffer plus vite que prévu d'ici 2050.

Les auteurs ont utilisé un modèle exploité par l’agence météorologique britannique (HadCM3L) qui intègre des informations sur le cycle des sulfures (un aérosol) dans l’atmosphère et sur la dynamique des océans (résolution : 3,75 ° de longitude pour 2,5 ° de latitude). Ils ont ensuite cherché à comprendre l'importance de la sensibilité du climat face à l’augmentation de la concentration en CO2 atmosphérique, du taux d’absorption de la chaleur par les océans et du refroidissement causé par la présence d’aérosols dans l’atmosphère en faisant varier ces paramètres selon 9.745 combinaisons différentes.

Tous les modèles ont néanmoins un point commun, la concentration en CO2 intégrée dans les calculs évolue au cours du temps, passant de 392 parties par million (valeur actuelle) à 520 ppm (valeur prévue en 2050). Ce scénario est qualifié d’intermédiaire. Les simulations ont produit des résultats couvrant l’évolution du climat à partir de 1920 et jusqu’en 2080. Les courbes obtenues pour chaque région du monde ou bassin océanique ont été comparées aux valeurs mesurées sur le terrain entre 1960 et 2010, soit sur une durée de cinquante ans. Les modèles fournissant des données différentes de la réalité pour plus de 20 entités géographiques (soit environ un tiers d’entre eux) n’ont pas fait l’objet d’analyses plus approfondies.

Les modélisations ayant franchi le test éliminatoire prévoient une augmentation des températures de 1,4 à 3,0 °C d’ici 2050, par rapport à la période 1961-1990. Les valeurs les plus élevées sont supérieures de 0,5 à 0,75 °C à celles prédites dans le dernier rapport du Giec. Le réchauffement climatique pourrait donc être plus rapide que prévu.


Futura Sciences 28/03/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
L'est de la Scandinavie et le bassin méditerranéen seront le plus affectés par le réchauffement climatique qui bouleversera l'Europe dès 2021, selon des projections publiées jeudi par l'Agence Européenne pour l'Environnement (AEE).

"Le réchauffement le plus important est attendu sur l'est de la Scandinavie, le sud et le sud-est de l'Europe" d'après le commentaire qui accompagne une série de cartes élaborées par des experts de l'AEE et publiées sur son site Internet (http://www.eea.europa.eu/highlights/climate-change-what-do-models)

L'Europe sera en moyenne plus chaude de 1,5°C entre 2021 et 2050 qu'elle ne l'était entre 1960 et 1990, précise l'AEE.

En Scandinavie, les températures moyennes pourraient même augmenter de 6°C d'ici 2071 par rapport à la période de référence 1960-1990, selon l'AEE.

Ces hausses peuvent paraître insignifiantes mais "masquent potentiellement de forts extrêmes", précise l'AEE qui remarque "de grandes différences entre les températures hivernales et estivales".

Les températures hivernales seront davantage bouleversées en Scandinavie et en Europe de l'est tandis que les plus fortes hausses de températures estivales s'observeront autour de la Méditerranée, commente l'AEE.

Les précipitations pourraient augmenter de 15% dans le nord de l'Europe et baisser de 15% dans le sud du continent entre 2021 et 2050, d'après l'AEE.

"Ces cartes montrent que beaucoup de pays devront adapter leur système agricole au changement climatique et faire face à moins d'eau, ou avec de l'eau à d'autres périodes de l'année", affirme l'étude qui prévoit également un impact négatif sur l'industrie touristique en Méditerranée.

"L'agriculture est extrêmement intensive dans certains pays méditerranéens, mobilisant jusqu'à 80% de la consommation d'eau", relève l'AEE.

Ce scénario serait toutefois moins dramatique si l'on réduisait rapidement les émissions de CO2 "en remplaçant par exemple les énergies fossiles par des technologies utilisant les énergies renouvelables", rappelle l'AEE.






Sciences et Avenir 03/05/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Une étude américaine a permis de rapprocher les émissions prévisionnelles de CO2 et les migrations de nombreux mammifères. Il en ressort que plusieurs d'entre eux ne pourront s'adapter aux changements.

Selon une étude, nombre de mammifères se trouvant actuellement sur le sol américain pourraient connaître les pires difficultés à s'adapter aux dérèglements climatiques. Cette étude est parue dans Proceedings of the National Academy of Sciences. Cela pourrait causer la disparition de 40% des mammifères.

Carrie Schloss, de l’université de Washington, explique : "nous sous-estimons la vulnérabilité des mammifères au changement climatique lorsque nous faisons des projections climatiques et surtout nous ne prenons pas en compte leur capacité à se déplacer et se disperser dans de nouvelles régions". Car il existe des espèces qui ne peuvent se déplacer suffisamment vite pour migrer vers de nouveaux habitats. Parmi elles, les primates, tamarins, atèles, ouistitis et singes hurleurs. Au contraire, les coyotes et le loups seraient les espèces les mieux armées pour s'adapter.

Cette étude a consisté a anticiper l’évolution des émissions de CO2 et de les confronter avec la rapidité de déplacement des groupes animaliers Il faut également considérer le renouvellement des espèces : les petites souris ne peuvent pas parcourir d'énormes distances mais se reproduisent rapidement. Ce qui facilite les déplacements qui sont certes davantage progressifs.

Joshua Lawler, co-auteur de l’étude, montre "qu'il est important de souligner que lorsque le climat a changé dans le passé, entre les aires glaciaires et interglaciaires, le paysage n’était pas dominé par les champs agricoles, les autoroutes à quatre voies et les parkings. Les espèces pouvaient se déplacer plus facilement." De ce fait, les primates se retrouveraient sans habitat.

Le chercheur ajoute : "nous pouvons les aider en créant des chemins vers les nouvelles zones habitables qui évitent les zones peuplées par l’homme. Et pour les espèces qui ne peuvent pas tenir le rythme, il faut réduire les stress qui ne sont pas liés au climat. Mais la seule manière d’être sûr que les espèces aient le temps de s’adapter, il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre pour ralentir le changement climatique."



Maxisciences 18/05/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
leur étude dans Nature Climate Change, des chercheurs canadiens et australiens estiment que le réchauffement climatique aura des effets difficiles à prévoir sur les aires de répartition de nombreuses espèces animales à sang froid.

Des scientifiques de l’Université Simon Fraser (Canada) et de l’Université de Tasmania (Australie) ont passé en revue et compilé la littérature scientifique concernant les seuils de tolérance en termes de températures – froides et chaudes – et les limites géographiques d’habitat de 169 espèces animales à sang froid, marines et terrestres. Le but était de dégager des tendances possibles dans les réponses que ces espèces pourraient donner au réchauffement climatique en cours.

Résultats : une effroyable complexité ! Si les animaux marins semblent bien se cantonner aux régions délimitées par des latitudes où les températures ne sont pas au-dessus ou en-dessous de ce que leur permet leur ‘thermomètre intime’, les animaux terrestres, eux, outrepassent volontiers ces ‘limites’ théoriques. Ils sont en revanche influencés par d’autres facteurs – eau disponible, sécheresse, présence d’espèces concurrentes en termes de niches écologiques, etc.

Ainsi, "la répartition des espèces terrestres pourrait s’étirer vers les pôles – étendant leurs frontières liées au froid, mais répondant de façon erratique en ce qui concerne leurs frontières liées au chaud. Des individus seront submergés par la ‘marche vers les pôles’ d’autres espèces, qui entreront sur leur territoire. Donc, nous allons assister à toutes sortes de nouveautés écologiques, comme des espèces entrant en contact et interagissant comme jamais auparavant", conclut le Dr Nicholas Dulvy, biologiste marin à l'Université Simon Fraser.


Maxisciences 03/06§2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
En se basant sur des théories scientifiques, des modélisations d'écosystèmes et des preuves paléontologiques, une équipe de 18 chercheurs, incluant un professeur de la Simon Fraser University (SFU, Vancouver), prédit que les écosystèmes de la Terre vont faire face à un effondrement imminent et irréversible.

Dans un article récemment publié dans Nature intitulé "Approaching a state-shift in Earth's biosphere", les auteurs examinent l'accélération de la perte de biodiversité, les fluctuations climatiques de plus en plus extrêmes, l'interconnexion grandissante des écosystèmes et le changement radical du bilan énergétique global. Ils suggèrent que tous ces éléments constituent des précurseurs à l'apparition d'un état planétaire de seuil ou encore d'un point de basculement[1]. Si cela s'avérait exact, ce que les auteurs prédisent pour le siècle en cours, les écosystèmes de la planète, tels que nous les connaissons, pourraient rapidement et irréversiblement s'effondrer.

"Le dernier point de basculement dans l'histoire de la Terre est apparu il y a 12 000 ans, lorsque notre planète est passée de l'âge de glace, qui a duré 100 000 ans, à un état interglaciaire", a déclaré Arne Mooers, un des auteurs de l'article et professeur de biodiversité à SFU. "A ce moment, des changements biologiques les plus extrêmes menant à notre état actuel sont apparus en seulement 1000 ans. C'est comme passer de l'état de bébé à l'âge adulte en moins d'une année. Mais la planète est en train de changer encore plus rapidement aujourd'hui".

CLIQUEZ ICI pour lire la totalité de l'article (très instructif) sur Planète Info


NOTRE PLANETE INFO - Christophe Magdelaine

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Un article de la revue Nature intitulé "Approaching a state-shift in Earth’s biosphere" a fait l'effet d'une petite bombe dans la communauté scientifique en prédisant une fin imminente à notre planète. Cette fatalité aurait lieu d'ici l'année 2100 et serait due à l'emballement des changements radicaux des écosystèmes et du climat de la Terre.

Une étude de la Simon Fraser University (SFU) de Vancouver publiée dans la revue Nature montrerait qu'un effondrement total de la planète se produirait d'ici la fin du siècle. L'étude, menée par 18 scientifiques, soulève plusieurs points inquiétants : la dégradation générale de la nature et des écosystèmes, les fluctuations climatiques de plus en plus extrêmes et le changement radical du bilan énergétique global. Ces modifications finiraient par arriver à un point de non-retour, c'est-à-dire qu'elles deviendraient irréversibles.

Arne Moers, qui a dirigé la recherche, rappelle : "Le dernier point de basculement dans l’histoire de la Terre est apparu il y a 12.000 ans. C'est à l'époque où la planète est passée de la phase glaciale à celle actuelle, appelée inter glaciale. A ce moment, des changements biologiques les plus extrêmes menant à notre état actuel sont apparus en seulement 1.000 ans. C’est comme passer de l’état de bébé à l’âge adulte en moins d’une année.

Et la planète est en train de changer encore plus vite aujourd'hui". Or, un système ne peut pas passer d’un état à l’autre sans épuisement.

Pour le chercheur : "La planète ne possède pas la mémoire de son état précédent.[...] Le prochain changement pourrait être extrêmement destructeur pour la planète. Une fois que le seuil critique sera dépassé, il n’y aura plus de possibilité de revenir en arrière". Ce "seuil critique" serait l'utilisation de 50% des ressources terrestres, alors que 43% ont déjà été exploitées.

La publication de l'équipe de la FSU a été commentée et critiquée par de nombreux chercheurs.

Parmi eux, Aaron Ellison, experte des dynamiques liées à la biodiversité et aux changements climatiques de l'Université de Harvard dénonce la banalité de l'étude : "On sait déjà très bien que les choses changent très vite et qu’il faut comprendre ce qu’il va se passer, considérer l’urgence de la situation".

Pour Brad Cardinal, de l’Université du Michigan, cette recherche est suggestive, mais pas définitive : "Seul le temps nous donnera la réponse.

Ce n’est pas la première fois qu’une étude du genre est publiée". Pourtant, l'étude se distingue de celles réalisées jusqu'alors par l'originalité des méthodes employées. La diversité des sources, notamment, conduisent à prendre très au sérieux ce nouvel avertissement. En effet, des théories scientifiques, des modélisations d'écosystèmes et des preuves paléontologiques ont, pour la première fois, convergé à montrer la destruction imminente de notre planète.

Dans tous les cas, ce qui semble évident pour tous les experts du domaine est l'urgence d’effectuer une vraie révolution dans le style de vie de l’humanité. Cette révolution impliquerait une augmentation du développement durable, des énergies alternatives et une meilleure gestion de l’écosystème. Les 18 scientifiques ayant réalisé l'étude proposent aux gouvernements d'entreprendre quatre actions immédiates :

- diminuer radicalement la pression démographique;

- concentrer les populations sur les zones enregistrant déjà de fortes densités afin de laisser les autres territoires tenter de retrouver des équilibres naturels;

- ajuster les niveaux de vie des plus riches sur ceux des plus pauvres;

- développer de nouvelles technologie permettant de produire et de distribuer de nouvelles ressources alimentaires sans consommer davantage de territoires et d'espèces sauvages.

D'après le directeur de l'étude, jusqu'à maintenant : "les hommes n'ont rien fait de réellement d'important pour éviter le pire car les structures sociales existantes ne sont juste pas les bonnes. C’est comme si on refusait d’y penser. Nous ne sommes pas prêts. Mes collègues ne sont pas juste inquiets. Ils sont terrifiés".




Maxisciences 09/07/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
La chaleur et la sécheresse qui touchent l'Italie du nord au sud depuis le début de l'été ont provoqué environ un milliard d'euros de dégâts dans le secteur agricole, a annoncé le président de la Confédération générale de l'agriculture italienne, Confagricoltura. "Cet évènement atmosphérique exceptionnel a provoqué, et provoque encore, des dégâts dans les cultures s'élevant à presque un milliard d'euros", a estimé Mario Guidi, président de Confagricoltura, cité par l'agence RadioCor.

La situation s'est aggravée ces dernières semaines", a reconnu le ministre de l'Agriculture, Mario Catania, qui assure dans un communiqué jeudi travailler "avec les organisations agricoles" en vue "d'accélérer les procédures liées à la déclaration de l'état de catastrophe naturelle". Trois régions du nord de l'Italie, l'Émilie-Romagne, la Vénétie et la Lombardie, ont réclamé l'activation du Fonds national de solidarité, afin de compenser les pertes "qui ne sont pas toujours couvertes par les assurances", selon Confagricoltura.

Le Fonds national de solidarité permettrait aux producteurs d'être indemnisés à hauteur de 80 % des dégâts enregistrés sur la production brute, précise le communiqué du ministère. Face à "la gravité de la situation", le ministre de l'Agriculture annonce avoir demandé à la Commission européenne l'autorisation de verser les aides prévues au titre de la politique agricole commune (PAC), avec 50 jours d'avance sur la date prévue.

Le syndicat agricole Coldiretti estime qu'en raison de la chaleur et de la sécheresse, les récoltes ont baissé de 20 % pour les tomates, de 30 % pour le maïs et de 40 % pour le soja, selon des chiffres publiés mardi.

Le secteur vinicole table sur une baisse de 10 % de sa production par rapport aux cinq dernières années, toujours selon Coldiretti. "Les abeilles accablées par la chaleur ne peuvent plus effectuer leur précieux travail de pollinisation et la canicule a coupé l'appétit aux porcs qui consomment jusqu'à 40 % de moins sur leur ration journalière", indique le syndicat agricole dans un communiqué.

L'Italie vit depuis la fin du mois de juin sous des températures caniculaires. En début de semaine, le thermomètre s'est approché des 40 °C dans la capitale.

L'anticyclone qui stationne actuellement sur le centre de la péninsule est le "cinquième anticyclone saharien subtropical de l'été", explique Antonio Sano, météorologue, du site ilmeteo.it.

Conformément à une habitude des médias italiens depuis le début de l'été, les anticyclones portent des noms redoutables : le dernier a été baptisé "Néron", et succède à "Ulysse", "Lucifer" et "Hannibal". Il précède "Caligula", nouvel évènement climatique qui devrait de nouveau amener des températures africaines en Italie, la semaine prochaine, après un week-end légèrement plus tempéré.

Selon la Coldiretti, le thermomètre a grimpé de presque 2 °C de plus que la moyenne saisonnière en juillet, qui se classe à la sixième place du mois le plus chaud depuis deux siècles.



LE POINT.FR 09/08/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Quelles villes européennes sont les plus vulnérables face aux impacts du changement climatique ? L'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a mis en ligne mardi des cartes interactives permettant de mieux évaluer les risques à l'échelle du continent.

Le pourtour méditerranéen -- sud de l'Espagne, quelques régions du sud de la France, l'Italie et Grèce -- apparaît par exemple particulièrement exposé aux vagues de chaleur qui sont appelées à se multiplier.

Ce travail permet de différencier, à l'échelle de l'Europe, les villes qui a priori souffriront moins de ces vagues de chaleur grâce à des surfaces végétalisées ou aquatiques plus importantes, comme Cordoba (Espagne) ou Palerme (Italie) et celles qui sont moins bien adaptées aux canicules à venir, comme Valence (Espagne) ou Athènes.

Les cartes interactives établies par l'Agence européenne pour l'environnement, agence de l'Union européenne basée à Copenhague, s'appuient sur les données de quelque 500 villes. L'AEE entend ainsi fournir une vision d'ensemble des défis attendant les villes en matière d'adaptation au changement climatique, au niveau de la température comme des inondations.

Voir le site de l'agence européenne pour l'environnement


SCIENCES ET AVENIR 04/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS - Les prix des aliments de base pourraient doubler dans les 20 prochaines années (par rapport à 2010) avec le changement climatique et la multiplication des événements extrêmes qui l'accompagnent (sécheresses, inondations et ouragans), prévient l'organisation Oxfam.

Dans un rapport publié mercredi, Oxfam juge que les effets du réchauffement sont sous-estimés car les changements à évolution lente des températures moyennes et des schémas de précipitations, globalement défavorables à l'agriculture, se doubleront de pertes de cultures causées par des événements météorologiques extrêmes, plus fréquents et plus intenses.

En 2030, estime l'ONG, le risque accru de sécheresse, semblable à celle qui sévit depuis juin notamment aux Etats-Unis - la plus grave depuis un demi-siècle - pourrait ainsi faire grimper le prix du maïs de 140% par rapport au prix moyen des denrées alimentaires à cette date.

Cette hausse s'ajoutera à la hausse déjà inévitable des prix des denrées alimentaires envisagée avec le changement climatique, a insisté Clara Jamart, responsable des questions d'Agricluture et d'alimentation d'Oxfam jointe par l'AFP.

En Afrique australe, sécheresses et inondations pourraient augmenter de 120% le prix à la consommation du maïs et d'autres céréales secondaires, montre encore l'étude: rapporté au prix actuel, le sac de 25 kilos de farine de maïs (ration minimale d'une famille pour deux semaines) passerait de 18 à 40 dollars.

L'étude - La Terre se réchauffe, les prix flambent (Extreme Weather, Extreme Prices) - se fonde sur les travaux de l'Institute of Development Studies de l'Université du Sussex (GB) effectués pour le compte d'Oxfam.

Les chercheurs ont modélisé les scénarios d'événements extrêmes sur l'Afrique sub-saharienne et chacune des principales régions exportatrices du monde pour le riz, le maïs et le blé, afin d'estimer l'impact possible en 2030 sur les prix à l'export et les marchés intérieurs: à l'exportation, les prix du maïs augmenteraient de 177%; ceux du blé de 120%; ceux du riz raffiné de 107%.

En outre, la modélisation suggère qu'un ou plusieurs événements climatiques extrêmes survenus en une seule année pourraient donner lieu à des flambées des prix d'une ampleur comparable à 20 années de hausse des prix sur le long terme relèvent les auteurs.

Ce sont les populations les plus pauvres qui paieront cette flambée au prix fort: quand un ménage français consacre en moyenne 15% de son budget à se nourrir, au Sahel cette part peut aller jusqu'à 50 ou 75%, relève Clara Jamart.

Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC, mandaté par l'ONU) prévoit une augmentation des températures de 2,5 °C à 5°C d'ici la fin du siècle accompagnée d'événements climatiques extrêmes sans précédent.

En dépit de ses engagements, la communauté internationale ne parvient pas à juguler les émissions de CO2 responsables du réchauffement de l'atmosphère.

Selon la Banque Mondiale, avec la sécheresse aux Etats-Unis notamment, les prix du maïs et des graines de soja ont respectivement bondi de 25% et 17% de juin à juillet et la tendance s'est poursuivie en août.




ROMANDIE.COM 05/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Quelles villes européennes sont les plus vulnérables face aux impacts du changement climatique? L'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a mis en ligne mardi une carte interactive pour mieux évaluer les risques à l'échelle du continent.

C'est naturellement sur le pourtour méditerranéen que le thermomètre va grimper. Les vagues de chaleur devraient être particulièrement sensibles au sud de l'Espagne, de la France, de l'Italie et de la Grèce.




Ce travail permet de différencier, à l'échelle de l'Europe, les villes qui a priori souffriront moins de ces vagues de chaleur grâce à des surfaces végétalisées ou aquatiques plus importantes, comme Cordoba (Espagne) ou Palerme (Italie) et celles qui sont moins bien adaptées aux canicules à venir, comme Valence (Espagne) ou Athènes.
L'animation de l'Agence européenne pour l'environnement s'appuie sur les données de quelque 500 villes. L'AEE entend ainsi fournir une vision d'ensemble des défis attendant les villes en matière d'adaptation au changement climatique, au niveau de la température comme des inondations.

SCIENCES ET AVENIR 05/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le réchauffement climatique ne change pas seulement la température et la teneur en oxygène des océans, il risque de faire rétrécir considérablement les poissons qui y vivent, avertit une étude publiée dimanche.

L'un des éléments clefs de la taille des poissons et invertébrés marins est constitué par leurs besoins énergétiques: dès lors que leur milieu n'est plus en mesure de leur fournir cette énergie à la hauteur de leurs besoins, les poissons cessent leur croissance. Or l'oxygène contenu dans l'eau est pour eux une source importante d'énergie.

"Obtenir assez d'oxygène pour grandir est un défi constant pour les poissons, et plus un poisson est gros, pire c'est", explique Daniel Pauly, biologiste au Fisheries Centre de l'Université de Colombie Britannique à Vancouver (Canada).

"Un océan plus chaud et moins oxygéné, comme prédit avec le changement climatique, compliquera la tâche des poissons les plus gros, ce qui signifie qu'ils cesseront de grandir plus tôt", ajoute-t-il.

Daniel Pauly et ses collègues ont tenté de modéliser l'impact du réchauffement sur plus de 600 espèces de poissons à partir de deux scénarios climatiques couramment retenus par les spécialistes pour la période 2001-2050.

D'après leurs calculs, le réchauffement moyen au fond des océans du globe resterait minime (quelques centièmes de degrés par décennie) de même que la baisse de la concentration en oxygène. Toutefois, "les variations qui en résultent en termes de poids corporel maximal sont étonnamment importantes", soulignent les chercheurs dans leur étude, publiée par la revue britannique Nature Climate Change.

Dans l'ensemble, le poids maximal moyen des poissons pris en compte devrait diminuer de 14% à 24% entre 2001 et 2050, estiment-ils. Soit l'équivalent de 10 à 18kg pour un homme moyen pesant 77 kg.

C'est l'océan Indien qui serait le plus touché (24%), suivi de l'Atlantique (20%) et du Pacifique (14%), qu'il s'agisse des zones tropicales ou tempérées.

"Cette étude indique que, faute de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les conséquences seront vraisemblablement plus lourdes que prévu sur les écosystèmes marins", avertissent les chercheurs, d'autant que "d'autres impacts des activités humaines, comme la surpêche et la pollution, risquent d'exacerber le phénomène".



SCIENCES ET AVENIR 30/09/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
En réponse au réchauffement climatique, on s’attend à ce que les précipitations et les événements météorologiques extrêmes, tels que l’ouragan Sandy, augmentent. Il semblerait pourtant que ce soit bien l’inverse qui se produise : ces 70 dernières années, le taux de précipitations terrestres global a diminué ! Étrange ? Pas tellement si l'on considère d’autres acteurs du dérèglement climatique que la température.

L'impact de l’Homme sur le climat est un éternel débat. Contribue-t-il à l’augmentation des événements extrêmes tels que l’ouragan Sandy ou la canicule de 2003 en France ? Difficile de répondre, le système climatique est une machine complexe. D'autant plus qu'aujourd'hui on apprend que sur ces 70 dernières années, le taux de précipitations sur les continents aurait diminué alors qu’on s’attendait à ce qu’il augmente.

Dans une étude récente, parue dans le Geophysical Research Letters, une équipe australienne a analysé les données mensuelles de précipitation globale sur la période 1940-2009. Sur ces 70 années, la tendance globale est presque nulle. En d’autres termes, le taux de précipitations moyen de la Terre, océans et surfaces continentales compris, est quasi constant depuis 70 ans.

Toutefois, en analysant le taux de précipitations mensuel sur les surfaces continentales, les chercheurs ont relevé un changement dans le système pluvial. En moyenne, il y aurait une diminution spatiotemporelle des précipitations globales terrestres. Sur ces 70 ans, la fréquence et la répartition géographique des chutes de pluie ont été modifiées.

La distribution des pluies sur les continents a évolué. Il semblerait que les régions sèches s’humidifient tandis que les régions humides s’assèchent. Les études antérieures montraient une augmentation des précipitations en Amérique du Nord, Europe et Australie. Les chercheurs australiens obtiennent les mêmes résultats dans ces régions mais montrent également une remarquable chute des précipitations en Inde, Chine et Amazonie, régions particulièrement humides.

L’augmentation de la température n’est pas en cause. En revanche, une nette corrélation entre le taux d'émission d'aérosols et l’augmentation du taux de précipitation a été mise en évidence. En effet, toutes les régions où les précipitations ont augmenté figurent parmi celles qui se distinguent par les fortes émissions d’aérosols. Leur concentration dans l’atmosphère influe donc directement sur le système pluviométrique naturel.




La répartition des précipitations dans le monde est très hétérogène. Les pays
situés sur la ligne équatoriale sont soumis à d'important régimes de
précipitations, tant mensuellement (en bleu marine), que saisonnièrement (en
bleu turquoise). Les régions désertiques comme le Sahara sont soumises à un
faible régime de pluie (en beige). ©️The open university, cc



FUTURA SCIENCES 2/11/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Les moussons sont dévastatrices mais aussi bénéfiques. En Inde, malgré d’intenses inondations dans les villages, les trombes d'eau saisonnières sont vitales, fournissant plus de 80 % de l’eau annuelle. Dans un modèle de réchauffement climatique, la mousson serait pourtant en danger. À la fin de ce siècle, la suppression de saisons entières de la mousson indienne deviendra vraisemblablement un phénomène très fréquent.

En Inde, deux personnes sur trois travaillent dans l’agriculture, secteur qui représente un quart du produit intérieur brut du pays. La mousson indienne permet la culture de végétaux grands consommateurs d’eau comme le coton, le riz et les huiles alimentaires. Vital pour une majeure partie du monde, le régime de mousson est pourtant menacé par le réchauffement climatique.

Une équipe de recherche a récemment montré qu’en réponse au changement climatique, à la fin du XXIe siècle, il y aura davantage d’années sans mousson. De façon naturelle, il arrive que la mousson indienne ne s’amorce pas, mais c’est un événement très rare. Les résultats de l’étude, publiés dans le journal Environmental Research Letters, suggèrent que l’augmentation de température et une modification de la circulation de Walker augmenteront à plus long terme la fréquence des années sans mousson.

La circulation de Walker est une boucle atmosphérique. Elle redistribue l’excès de chaleur de la ceinture tropicale, générant ainsi des zones convectives (basses pressions) où les précipitations sont denses et des zones de de subsidence (hautes pressions), plutôt associées à des zones atmosphériques sèches. Cette circulation induit des hautes pressions dans l’ouest de l’océan Indien. Toutefois, lors d’un événement El Niño, variabilité climatique naturelle, cette circulation est modifiée et la zone de subsidence, qui se déplace vers l’est, peut se retrouver sur l’Inde, supprimant la formation du système convectif de mousson.

L’équipe du Postdam Institute révèle que le réchauffement climatique, durant le XXIe siècle augmentera en moyenne les précipitations de la mousson à cause d’une augmentation de l’humidité de l’atmosphère. Mais, à plus long terme, l’affaiblissement de la circulation de Walker induira des conditions atmosphériques qui favoriseront la subsidence sur la région indienne (et perturberont le démarrage de la mousson).

Les simulations des modèles de prévision climatique suggèrent en effet que les précipitations seraient renforcées durant le XXIe siècle en réponse à l’effet thermodynamique du réchauffement de l’atmosphère. Néanmoins, à la fin du XXIe siècle, le changement dans la circulation de Walker deviendra le signal dominant, apportant plus fréquemment sur l’Inde des hautes pressions et donc une atmosphère plus sèche. D’après les modèles climatiques, les saisons de mousson perturbées provoqueraient une diminution de 40 à 70 % des précipitations.

Alors que les effets directs du changement climatique sur la mousson, à savoir une augmentation des précipitations, ont déjà été relevés par la communauté scientifique, il va de soi que les résultats de ces simulations des modèles divergent. Suivant le scénario émis dans le modèle, l’évolution de la circulation de Walker peut différer. Jacob Schewe, principal auteur de la publication, donne son opinion : « Cette étude pointe sur la possibilité que des changements bien plus sévères des pluies de la mousson causés par le changement climatique pourront se produire plus tard, après le XXIe siècle ».


La circulation de Walker est une circulation atmosphérique qui redistribue
l'excédant de chaleur sur la ceinture tropicale. Elle est ici représentée pour
les mois de décembre, janvier et février (DJF) pour les conditions normales
(schéma du haut) et pour les conditions El Niño (schéma du bas). Les branches
ascendantes des cellules sont associées à une zone dépressionnaire, où une
intense convection nuageuse (rising air and convection) se développe. Les
branches descendantes sont associées à des zones de subsidence, caractérisées
par des hautes pressions et une atmosphère sèche. Lors d'un événement El Niño,
la branche ascendante de l'océan Indien se déplace vers l'est et peut se placer
au-dessus de l'Inde, inhibant la formation de la mousson. ©️Penn State
University



FUTURA SCIENCES 7/11/2012

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
WASHINGTON - Le réchauffement climatique est déjà une réalité aux Etats-Unis et la montée de la température moyenne pourrait dépasser cinq degrés celsius d'ici 2100, selon le scénario le plus pessimiste avancé par le rapport préliminaire d'un comité fédéral d'experts publié vendredi.

L'ampleur du réchauffement à la fin de ce siècle devrait correspondre selon les projections à l'accumulation des émissions de gaz à effet de serre produits par les activités humaines, selon ces scientifiques formant ce comité (National Climate Assessment and Development Advisory Committee) établi en 2010 par le ministère américain du Commerce. Il s'agit de leur troisième rapport.

Selon la projection basse qui table sur une réduction substantielle de ces émissions après 2050, la hausse de la température moyenne devrait être de 1,6 à 2,7 degrés Celsius d'ici la fin du siècle. Mais si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter, le mercure pourrait alors grimper de 2,7 à 5,5 degrés, selon ces experts.

Ils rappellent que depuis 1895, la température moyenne a augmenté de 0,8 degré dont 80% depuis 1980 et affirment que le changement climatique de ces 50 dernières années a résulté principalement des activités humaines, surtout la combustion du charbon et du pétrole.

Le réchauffement qui entraîne la fonte des glaces, surtout dans l'Arctique, a déjà fait monter le niveau des océans d'environ 20 centimètres au 20e siècle.

Depuis 1992, le taux d'élévation des océans a doublé selon les mesures des satellites. Selon le rapport, le niveau des océans pourrait encore monter de 0,3 à 1,22 mètre d'ici 2100, mettant en danger près de six millions d'Américains vivant dans des zones côtières.

Le changement climatique affecte déjà la vie des Américains alors que certains phénomènes météorologiques deviennent plus fréquents ou plus intenses dont des vagues de chaleur, des ouragans, et dans certaines régions des inondations et des sécheresses, écrivent ces experts.

Non seulement les océans voient leur niveau monter mais ils deviennent aussi plus acides, tandis que les glaciers et la banquise arctique fondent, déplorent-ils encore.



ROMANDIE.COM 12/1/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
La suie aurait un impact deux fois plus important que prévu sur le changement climatique. Son pouvoir de réchauffement serait même supérieur à celui du méthane. Pourquoi alors ne pas lutter contre ses émissions pour limiter l'augmentation des températures à l'avenir ?

Les moteurs Diesel, les centrales à charbon et les feux de brousse ont tous un point commun : ils émettent de la suie dans l’atmosphère. Ces particules carbonées ne mesurent que quelques dizaines de nanomètres de diamètre, mais leurs effets sur la santé humaine sont indéniables. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé la suie dans le groupe des cancérigènes certains pour l'Homme. Au-delà de cet aspect sanitaire, les composés issus de la combustion incomplète de carburants fossiles ou de biomasse jouent également un rôle considérable sur notre climat, notamment car ils absorbent l’énergie solaire.

Environ 7.500 gigagrammes (Gg) de carbone auraient été libérés dans l’atmosphère en 2000, mais il faut préciser que l’intervalle d’erreur s’étend de 2.000 à 29.000 Gg. L’implication de ces particules dans le réchauffement climatique a déjà été étudiée par de nombreux modèles... mais elle aurait été sous-estimée de moitié. Cette information vient d’être dévoilée dans un rapport de 232 pages publié dans le Journal of Geophysical Research: Atmospheres (JGR).

Au sein de l’International Global Atmospheric Chemistry Project (Igac), 31 scientifiques ont participé à la rédaction de ce document qui conclut quatre années de recherche. Le rôle de la suie a été étudié par le biais de modèles et d’observations de terrain sous toutes ses facettes. Les chercheurs ont tenu compte de l’accumulation de ces aérosols dans l’atmosphère et de leur pouvoir absorbant, mais aussi par exemple de l’impact de leurs dépôts sur la neige ou la glace. Au final, le forçage radiatif total du carbone noir durant l’ère industrielle a été estimé à 1,1 W/m2, avec une incertitude à 90 % s’étendant de 0,17 à 2,10 W/m2. Cette valeur est, selon les auteurs, deux fois plus importante que celles fournies par la plupart des modèles développés jusqu’à maintenant.

Conséquence directe, les émissions de suie deviendraient le second facteur anthropique agissant le plus sur le réchauffement climatique, juste derrière l’indétrônable CO2. Le méthane a donc été relégué à la troisième place de ce podium. L’impact du carbone noir sur notre climat serait comparable, selon les nouveaux chiffres, à 66 % de celui du gaz carbonique. À noter toutefois que les chercheurs ont tenu compte des effets de toutes les substances émises dans l’atmosphère par un mode de combustion précis (l’utilisation de charbon libère par exemple des sulfures, qui participent quant à eux au refroidissement de notre planète).

Il existe une différence notable entre le CO2 et la suie. Le premier persiste plusieurs décennies dans l’atmosphère, tandis que la seconde n’y subsiste pas plus de 7 à 10 jours. Par conséquent, de nouvelles politiques visant à réduire la libération atmosphérique massive de particules carbonées pourraient avoir des résultats conséquents et surtout rapides sur notre climat. Selon Piers Forster de l’université de Leeds, nous pourrions gagner une vingtaine d’années de répit dans la lutte contre les changements climatiques en cours. Ce rapport confirme également les résultats des travaux de David Shindell, qui ont été publiés en janvier 2012 dans la revue Science : lutter contre le méthane et la suie serait plus efficace pour limiter le réchauffement climatique que de réduire les émissions de CO2. En outre, tous les efforts faits pour restreindre les émissions de carbone noir ne peuvent qu’améliorer la santé de millions de personnes de par le monde.


Aujourd’hui, la consommation de charbon représente 28 % de l’énergie consommée dans le monde. ©️ arbyreed, Flickr, cc by nc sa 2.0

FUTURA SCIENCES 16/1/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS - La chaleur dégagée par l'activité et les transports dans les villes modifient localement les courants aériens et peuvent influer sur la température dans des régions situées à des milliers de kilomètres, selon une étude parue dimanche dans Nature Climate Change.

Cette étude pourrait éclairer une énigme liée au climat: pourquoi certaines régions de l'hémisphère Nord connaissent-elles des hivers plus doux que ce que prévoient les modèles numériques climatiques?

Les villes génèrent beaucoup de chaleur, à travers les transports, les bâtiments et l'énergie utilisée pour le chauffage ou l'air conditionné.

Une équipe de chercheurs américains, en utilisant des modèles numériques, a étudié les effets de cette chaleur perdue, qui n'affectent pas seulement les habitants des villes.

Cette chaleur gagne en effet les courants aériens, appelés jet-streams, et augmentent leur débit. Ces courants peuvent alors transporter cette chaleur vers des régions très éloignées et y augmenter la température jusqu'à 1°C, selon ces chercheurs de l'Université de Calfornie, à San Diego, de l'Université de Floride et du Centre national de recherche atmosphérique (NCAR).

Leurs modèles font ainsi état d'un réchauffement en automne et en hiver sur de grandes parties du nord du Canada, de l'Alaska et du nord de la Chine. En Europe, la modification dans les courants atmosphériques, aurait en revanche pour effet de refroidir localement certains régions, notamment en automne.

L'effet sur les températures globales, néanmoins, resterait négligeable, produisant un réchauffement moyen de seulement 0,01°C à l'échelle de la planète.



ROMANDIE.COM 27/1/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Il est urgent d'agir en matière de changement climatique, a rappelé le président du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) Rajendra Pachauri. Mais il est encore possible de stabiliser le climat mondial, selon lui.

"Il y a une grande inertie dans le système pour différentes raisons", a déclaré jeudi à Genève le président du GIEC, à l'occasion d'une réunion du bureau de l'organisation fondée il y a 25 ans.

"Le changement climatique s'est accéléré ces dernières années. Nous n'agissons pas assez rapidement et efficacement pour réduire l'impact des émissions de gaz à effet de serre", a affirmé Rajendra Pachauri.

"La prise de conscience du changement climatique par le public et les dirigeants a en même temps beaucoup progressé ces dernières années. Même s'il n'y a pas d'accord sur le plan global, les Etats, les villes, les entreprises et les particuliers ont commencé à prendre toute une série de mesures", a-t-il souligné.

"Il est possible de stabiliser le climat mondial", a-t-il affirmé. "Personnellement, je reste optimiste. L'humanité a prouvé qu'elle est capable de faire les changements nécessaires pour réduire les risques", a-t-il dit.

Le GIEC doit publier son cinquième rapport mondial d'évaluation de l'évolution du climat à partir de la fin de l'année. M. Pachauri a indiqué être en désaccord avec une prévision de la Banque mondiale, qui en novembre dernier s'était alarmée d'une hausse de la température terrestre de 4 degrés celsius dès 2060.

"Le GIEC ne fait pas de telles prédictions. Il établit différents scénarios qui dépendent de nombreuses variables, comme la croissance économique, les développements technologiques, les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les sources d'énergies utilisées", a expliqué Rajendra Pachauri.

Si l'objectif de stabiliser les émissions de gaz à effet de serre en 2015 pour limiter à 2 ou 2,5 degrés la hausse moyenne de la température à la surface du globe n'est pas atteint, ce sera possible de le faire après 2015, avec des coûts plus élevés, a-t-il dit.




ROMANDIE 28/2/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Malgré l'importante augmentation des émissions de gaz à effet de serre, l’atmosphère s’est moins réchauffée que prévu entre 2000 et 2010. Si l’on en croit les chercheurs du pôle de climatologie de Boulder aux États-Unis, les éruptions volcaniques auraient contrecarré 25 % du réchauffement anthropique. Un forçage naturel l’emporterait-il donc sur les forçages anthropiques ?


Entre 2000 et 2010, le réchauffement climatique directement lié aux émissions anthropiques de gaz à effet de serre n’a pas été aussi rapide que prévu par les climatologues. Pourtant, la consommation de charbon a grimpé en raison, entre autres, du développement de l’Inde et de la Chine. Si bien que 2012 s’inscrit comme l’année où l’atmosphère a reçu le plus de dioxyde de carbone. Comment peut-on alors expliquer qu’avec des émissions record de gaz à effet de serre, l’atmosphère ne se soit pas autant réchauffée que prévu ?


Des chercheurs de l’University of Colorado Boulder ont récemment publié un article dans les Geophysical Research Letters (GRL), où ils suggèrent que l’activité de dizaines de volcans à éruption modérée serait en cause. Les activités volcaniques jouent en effet un rôle important dans le climat. Lors d’une éruption de type vulcanienne (explosive), de grandes quantités de dioxyde de soufre (SO2) sont émises et atteignent la stratosphère (entre 20 et 50 km d’altitude). Les poussières volcaniques se répartissent alors dans cette couche supérieure de l’atmosphère et réfléchissent les rayons solaires vers l’espace. L’éruption du Pinatubo en 1991 a par exemple provoqué un refroidissement général de l'atmosphère de 0,6 °C durant plus de deux ans.


Selon les observations des chercheurs de Boulder, l'épaisseur optique de la stratosphère aurait augmenté de 4 à 7 % durant la dernière décennie. En d’autres termes, la stratosphère est plus opaque et renvoie plus de rayonnement solaire vers l’espace. L’augmentation du taux de dioxyde de soufre dans cette couche aurait ainsi contrecarré 25 % du réchauffement anthropique.


Une question demeure : est-on sûr de l’origine du SO2 ? Dans des études antérieures, certains ont postulé que l’influence de l’Homme pourrait en effet être majoritaire et surpasser le rôle des volcans. Lorsqu’on sait que la Chine et l’Inde ont augmenté leurs émissions de dioxyde de soufre de 60 % entre 2000 et 2010, il y a de quoi se poser la question. Mais comment savoir si ces aérosols émis par l’Homme atteignent la stratosphère, et en quelle quantité, puisqu'ils peuvent être lessivés (emportés par les précipitations) ?


L’équipe, associée au National Center for Atmospheric Research (NCAR), a utilisé un modèle de circulation climatique global, couplé à un modèle spécifique à la physique des aérosols, pour répondre à cette question. Le forçage anthropique et le forçage naturel ont été testés. Et d’après les simulations, les émissions provenant de volcans à éruption modérée sont le principal facteur de ralentissement du réchauffement de l’atmosphère. Néanmoins, dix ans de données représentent une échelle de temps courte. Aucune tendance ne peut donc être décrite.


«Cette étude traite d'une question d'intérêt immédiat pour notre compréhension de l'impact humain sur le climat», explique Ryan Neely, le principal auteur. Les émissions de gaz volcaniques fluctuent d’année en année tandis que les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'activité humaine sont en augmentation continue. Par conséquent, les éruptions volcaniques ne suffiront pas pour contrer les effets des gaz à effet de serre à l'avenir.


Le volcan Augustine en Alaska, ici photographié en 2006, présente régulièrement des activités explosives modérées. C’est ce type de volcans qui alimente la stratosphère en aérosols. ©️ McGimsey, Game, AVO, USGS

L'éruption du volcan Pinatubo (à l'image) en 1991 est un événement majeur de rejet d'aérosols dans l'atmosphère. On estime qu'il aurait largué 17 millions de tonnes de dioxyde de soufre dans la troposphère. La photo est une vue depuis l'espace de la région du volcan. Deux couches d'aérosols sombres forment des limites distinctes dans l'atmosphère. L'altitude estimée des couches d'aérosols de ce point de vue est de 20 à 25 km, ce qui est cohérent avec les mesures effectuées par d'autres instruments spatiaux. ©️ Nasa


FUTURA SCIENCES 5/3/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Des scientifiques américains ont découvert que les volcans ont un impact sur le climat mondial bien plus important qu’on ne l’imaginait jusqu’alors. Ils joueraient en effet un véritable rôle de climatiseurs.

Alors que le réchauffement climatique préoccupe de plus en plus les scientifiques, des études ont observé que les températures du globe s'étaient stabilisées ces dernières années. Un phénomène qui reste mystérieux mais dont l'origine serait liée à plusieurs facteurs. Or, Ryan Neely, un scientifique de l'université du Colorado et ses collègues auraient réussi à en confirmer un plutôt inattendu : les volcans.

En effet, dans l'étude publiée dans la revue Geophysical Research Letters, ils expliquent comment les volcans jouent un rôle bien plus important qu'on ne l'avait pensé jusqu'ici : selon eux, ces monts éruptifs auraient purement et simplement annulé une partie du réchauffement climatique de ces dernières années, en jouant un rôle de véritables climatiseurs. C'est en cherchant des indices pour expliquer pourquoi la Terre ne s'était pas autant réchauffé que prévu entre 2000 et 2010 qu'ils sont parvenus à cette conclusion.

Dans un communiqué de l'université, Ryan Neely explique qu’une partie des émissions de dioxyde de soufre s’élève au-dessus de la surface de la Terre, jusque dans la stratosphère, où des réactions chimiques font apparaître des particules d’acide sulfurique et de l’eau qui réfléchissent les rayons du soleil. Ceci a alors le pouvoir de rafraichir la planète. D'après le chercheur, ce phénomène aurait contrebalancé de 25% les émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, son origine restait floue.

D'après l'Environmental Protection Agency des Etats-Unis, la plus grosse source d'émissions de dioxyde de souffre est la combustion de carburant fossile dans les centrales (73%) et d'autres installations industrielles (20%). D'autres émissions plus minoritaires proviennent elles des trains, bateaux et autres procédés industriels. Or, une étude menée par la NOAA avait conclu que l'Inde et la Chine était à l'origine d'une hausse importante des émissions entre 2000 et 2010 tandis qu'une autre réalisée par la NASA avait mis en évidence le rôle des éruptions volcaniques même modérées.

C'est donc pour trancher sur la question que Neely et ses collègues se sont penchés sur le sujet. A l'aide de modèles informatiques climatiques, les chercheurs sont parvenus à séparer les émissions dues à la pollution en Asie et celles liées à des éruptions volcanique modérées. Ils ont ainsi constaté que la contribution des volcans était plus importante. Notre étude "disculpe l'Asie y compris la Chine et l'Inde. Elle pointe du doigt le fait que les émissions des petits et moyens volcans sont la cause du ralentissement du réchauffement de la planète", a expliqué Neely cité par ScienceWorldReport.

Mais si les petits et moyens interviennent, que dire des grands volcans ? "Ils peuvent avoir un effet significativement plus important", a indiqué Brian Toon du département des sciences atmosphériques et océaniques. En effet, lorsque, par exemple, le Mont Pinatubo est entré en éruption en 1991 aux Philippines, il a rejeté des tonnes de dioxyde de souffre dans l’atmosphère et le rafraîchissement qui en a résulté a duré plusieurs années.

Aussi, le scientifique a estimé que les résultats de cette étude doivent inciter les scientifiques qui tentent de comprendre les changements climatiques de la Terre, "à accorder plus d'attention aux effets des petites et moyennes éruptions volcaniques". Toutefois, les chercheurs ont souligné que leurs résultats ne pouvaient être étendus pour conclure à un ralentissement durable du réchauffement climatique. En effet, si l'activité volcanique diminue au cours des prochaines années, l'importance de son impact ne sera nécessairement plus la même.

Cette découverte peut donc permettre de mieux évaluer les changements climatiques mais ne doit pas faire oublier les autres facteurs. "Ces éruptions ne vont pas réduire l'effet de serre. Les émissions volcaniques augmentent ou diminuent, en provoquant un refroidissement ou un réchauffement de la planète. Les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'activité humaine, elles, ne cessent de croître", a ainsi rappelé Brian Toon.


MAXISCIENCES 5/3/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
WASHINGTON - La Terre est en passe de devenir plus chaude que lors des 11.300 dernières années dans les prochaines décennies, y compris selon les prévisions les plus optimistes d'émissions de dioxyde de carbone (CO2), affirme une recherche publiée jeudi aux Etats-Unis.

Se fondant sur des analyses effectuées sur 73 sites autour du globe, des scientifiques ont pu reconstituer l'histoire des températures terrestres depuis la fin de la dernière période glaciaire, il y a environ 11.000 ans.

Ils ont constaté que ces dix dernières années ont été les plus chaudes, comparé à 80% des 11.300 années passées.

Virtuellement, tous les modèles climatiques évalués par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) montrent que la Terre sera plus chaude d'ici la fin du siècle qu'à n'importe quel moment durant les 11.300 dernières années et ce, selon tous les scénarios plausibles d'émissions de gaz à effet de serre.

Nous savions déjà que la surface de la Terre est plus chaude aujourd'hui que pendant la plupart des deux mille dernières années; nous savons désormais que les températures sont aujourd'hui plus élevées que durant la plupart des 11.300 années passées... (période) qui correspond à l'essor de la civilisation humaine, relève Shaun Marcott, chercheur à l'Oregon State University (nord-ouest). Il est le principal auteur de ces travaux parus dans la revue Science datée du 8 mars.

L'histoire du climat montre qu'au cours des 5.000 dernières années la Terre s'est refroidie de 0,80 degré Celsius, jusqu'aux 100 dernières années qui ont vu la température moyenne monter de 0,80 degré, avec la plus forte hausse dans l'hémisphère nord où il y a plus d'étendues de terre et une plus grande concentration de populations.

Selon les modèles climatiques, la température moyenne globale augmentera encore de 1,1 à 6,3 degrés Celsius d'ici 2100, en fonction de l'ampleur des émissions de CO2 provenant des activités humaines, indiquent ces chercheurs.

Le plus préoccupant, c'est que ce réchauffement sera nettement plus grand qu'à n'importe quelle période durant les 11.300 dernières années, souligne Peter Clark, un paléoclimatologue à l'Oregon State University, coauteur de l'étude.

La position de la Terre par rapport au Soleil, notamment son inclinaison, est le principal facteur naturel qui a affecté les températures au cours des 11.300 dernières années, expliquent ces scientifiques.

Pendant la période la plus chaude du paléocène --les 11.000 dernières années--, la Terre était dans une position qui rendait les étés plus chauds dans l'hémisphère nord, indique Shaun Marcott.

Avec le changement de cette orientation, les étés dans l'hémisphère nord se sont refroidis, et nous devrions encore être aujourd'hui dans cette longue période de refroidissement, ce qui n'est pas le cas, ajoute-t-il.

Et toutes les études s'accordent à conclure que le réchauffement de ces 50 dernières années résulte des activités humaines et non de phénomènes naturels.

CLIQUEZ ICI pour suivre l'information sur THINKPROGRESS (en anglais)


ROMANDIE 7/3/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
WASHINGTON - Un réchauffement de deux degrés de la planète pourrait entraîner une décuplement du nombre des ouragans de grande puissance, selon une étude d'un climatologue danois publiée lundi aux Etats-Unis.

Si la température monte d'un degré, la fréquence des ouragans extrêmes augmentera de trois à quatre fois et si le climat de la planète devient deux degrés plus chaud, le nombre de ces phénomènes sera dix fois plus grand, précise Aslak Grinsted, de l'Institut Niels Bohr à l'Université de Copenhague, qui se fonde sur un modèle de prédiction prenant en compte l'évolution des températures autour du globe.

Cela signifie qu'il y a aura un ouragan de la puissance de Katrina tous les deux ans au lieu de tous les vingt ans jusqu'alors, a-t-il dit.

Des recherches précédentes avaient déjà constaté un lien entre la fréquence des tempêtes tropicales et les ouragans avec le réchauffement du climat.

Katrina, un ouragan de force 5 (avec des vents de 280 km/h) a dévasté La Nouvelle-Orléans en 2005 et été le désastre naturel le plus coûteux dans l'Histoire des Etats-Unis, ainsi que le cinquième plus meurtrier.

Notre modèle indique qu'un réchauffement de seulement 0,4 degré correspond à un doublement de la fréquence d'ouragans comme Katrina, explique le scientifique.

Avec le réchauffement de la planète au 20e siècle, nous avons déjà dépassé la limite qui fait que la moitié des ouragans entrant dans la catégorie de Katrina sont attribuables au réchauffement, l'autre moitié s'expliquant par d'autres facteurs naturels comme le courant chaud du Pacifique El Nino, dit-il.

En outre, relève ce climatologue, le niveau des océans va monter avec le réchauffement qui entraîne une fonte accélérée des glaces polaires, surtout dans l'Antarctique. Cette montée des eaux va encore amplifier la puissance des ouragans et les rendre potentiellement plus destructeurs. Les cyclones tropicaux tirent leur énergie de la chaleur à la surface de l'océan combinée à l'évaporation de l'eau.

Cette étude est publiée dans les Comptes rendus de l'académie américaine des sciences (Proceedings of the National Academy of Science).



ROMANDIE 18/3/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Depuis 2004, les océans se sont nettement réchauffés. À tel point que 30 % du réchauffement climatique durant la dernière décennie leur est attribué. L’océan profond aurait accumulé beaucoup plus de chaleur qu’estimé jusqu’à présent. C’est cet échange de chaleur qui expliquerait le ralentissement du réchauffement atmosphérique actuel.


Ces dix dernières années, l’atmosphère s’est réchauffée moins rapidement que ne l’avaient prévu les climatologues. Pourtant, contrairement aux idées reçues, le changement climatique s’est bel et bien accéléré depuis 15 ans. Le climat est une machine complexe. Il résulte des échanges de chaleur entre l’atmosphère, l’océan et les surfaces continentales. L’atmosphère peut être vue comme la composante interagissant rapidement avec le climat. L’océan, en revanche, le régule sur le long terme et stocke une grande partie de l’énergie disponible.


L’océan absorbe la quasi-totalité du rayonnement solaire, et le réémet essentiellement sous forme de chaleur. Si bien que près de 90 % du réchauffement climatique concerne les océans. Dans une nouvelle étude, publiée dans les Geophysical Research Letters (GRL), le trio de chercheurs Magdalena Balmaseda, Kevin Trenberth et Erland Källén montre que l’océan s’est considérablement réchauffé depuis 2004.


L’étude révèle qu’une grande partie du réchauffement climatique agit dans les océans profonds. L’équipe du chercheur Kevin Trenberth souligne qu’au cours de la dernière décennie, 30 % du réchauffement des océans s’est produit en dessous de 700 m de profondeur. Ce réchauffement est une conséquence des échanges de chaleur depuis les océans de surface vers les océans profonds. Ces résultats mettent en exergue l’accélération de la tendance au réchauffement qui s’est produite ces 15 dernières années.


Quantité de chaleur (en joules) contenue entre la surface et différentes profondeurs : 300 m (en noir), 700 m (en bleu) et la profondeur totale (en violet). Ce graphique montre l'évolution temporelle de l'énergie stockée. Les années 1963-1964, 1983 et 1992 sont marquées par un refroidissement des couches océaniques (et donc une perte de chaleur). Ces périodes correspondent aux éruptions volcaniques majeures. En 1998, le refroidissement est dû à l'événement El Niño. Depuis 2004, on observe un réchauffement de l'océan profond fulgurant (courbe violette). ©️ Trenberth et al., Geophysical Research Letters



Les flux de chaleur dans l’océan profond ont été calculés à partir des données de l’European Centre for Medium-Range Weather Forecasts(ECMWF). Ces informations sont des réanalyses océaniques, c’est-à-dire qu’elles sont générées par l’assimilation dans les modèles océaniques de données d’observations provenant des bouées Tao-Triton, des profileurs Argo et des renseignements satellite du projet Aviso. Ces instruments mesurent principalement la température et la pression de l’océan, le niveau de la mer et la salinité.


Le déploiement d'une bouée Argo : jetée à la mer, elle mesurera le profil de température et de salinité dans l'océan Antarctique. Dans les océans, 3.566 flotteurs Argo sont déployés. ©️ Alicia Navidad


Dans l’étude, les scientifiques ont décomposé l’océan en trois strates : la couche de surface (jusqu’à 300 m de profondeur), la couche intermédiaire(entre 300 et 700 m) et la couche profonde (en dessous de 700 m). Ils montrent qu’après chaque éruption volcanique majeure (Pinatubo, El Chichón, etc.), l’océan s’est refroidi. Après l’événement El Niño de 1998, un refroidissement des couches moins profondes est également observé. Mais le résultat clé de cette étude est frappant : ces dix dernières années, en dessous de 700 m de profondeur, l’océan a accumulé beaucoup plus de chaleur qu’au cours des 50 années précédentes.


Depuis quelque temps déjà, la communauté scientifique supposait qu’il manquait des informations sur les échanges de chaleur entre l’atmosphère et l’océan. Jusqu’alors, les flux de chaleur calculés à partir des données instrumentales étaient bien en deçà de ce que les scientifiques s’attendaient à trouver, en prenant en compte les émissions actuelles de gaz à effet de serre. Ces nouvelles mesures de l’océan profond viennent donc combler ce manque d’énergie dans le bilan du réchauffement climatique.


Le ralentissement du réchauffement ne serait que temporaire. D’après cette étude, si l’océan profond accumule autant de chaleur, c’est parce que l’océan Pacifique était en phase négative de la Pacific Decadal Oscillation (PDO). En outre, les phases négatives des événements La Niña étaient plus fréquentes. Ces oscillations naturelles fluctuent et ne resteront pas négatives (phases plus froides) ad vitam aeternam. Le ralentissement du réchauffement atmosphérique de cette dernière décennie ne remet pas en cause le changement climatique : il met simplement en avant à quel point les échanges entre les différents réservoirs sont complexes.


FUTURA SCIENCES 29/3/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS - Le changement climatique s'apprête à franchir un cap: le plus célèbre instrument de mesure de la concentration de CO2 dans l'air va bientôt atteindre les 400 ppm, niveau inégalé depuis des millions d'années et signe d'un réchauffement lancé sur une trajectoire inquiétante.

Le 29 avril, la concentration du principal gaz à effet de serre (GES) était de 399.50 parties par million (ppm) au-dessus du volcan Mauna Loa de Hawaï où des mesures sont effectuées depuis 1958, la plus longue séquence jamais enregistrée dans ce domaine.

Et le seuil des 400 ppm pourrait être atteint ce mois-ci, selon la Scripps Institution of Oceanography de San Diego qui collecte ces données connues comme la courbe de Keeling, du nom du scientifique américain Charles Keeling à l'origine du projet.

Ce graphe est l'une des plus fameuses pièces à charge contre le rôle de l'homme dans le réchauffement du globe. Depuis les premières mesures, établies à 316 ppm, la courbe croit sans discontinuité. Jusqu'à la révolution industrielle et le recours massif aux énergies fossiles, ce taux n'avait pas dépassé les 300 ppm durant au moins 800.000 ans, selon des prélèvements dans la glace polaire.

Ce seuil de 400 ppm a le même type de signification qu'un indice boursier qui dépasserait un niveau symbolique, explique à l'AFP Ralph Keeling, qui poursuit les travaux de son père. Il est d'abord important pour la perception que les hommes aient conscience du changement en cours. C'est un jalon, estime-t-il.

De fait, il ne s'agira alors que d'un taux journalier qui, quand la végétation aura repoussé et absorbera une partie du CO2, descendra à nouveau.

Pour le climatologue français Jean Jouzel, la valeur moyenne annuelle de 400 ppm devrait être atteinte dans deux ou trois ans. Mais ça n'empêche pas que ce soit très marquant de dépasser pour la première fois les 400 ppm, souligne-t-il.

Et pas n'importe où. Certes une telle valeur a déjà été dépassée en juin dernier au-dessus de l'Arctique, mais l'intérêt de Hawaï, c'est que c'est une valeur moyenne pour l'hémisphère nord. C'est vraiment la série de référence, explique M. Jouzel. Au point que la responsable de l'ONU Christiana Figueres a brandi cette semaine ces chiffres devant les délégations du monde entier réunies à Bonn pour reprendre les laborieuses négociations sur la lutte contre le changement climatique.

"Je vous accueille avec une inquiétude plus vive et un sens de l'urgence plus fort", a-t-elle lancé aux négociateurs qui doivent élaborer d'ici 2015 un accord qui engagerait tous les pays à réduire leurs GES.

L'objectif fixé par la communauté internationale est de contenir le réchauffement à 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels, seuil au-delà duquel les scientifiques mettent en garde contre un emballement du système climatique avec son cortège d'évènements extrêmes. Or, 400 ppm de CO2 met déjà la planète sur la trajectoire d'une hausse moyenne de 2,4 degrés, selon le dernier rapport des experts de l'ONU sur le climat (Giec).

Au rythme actuel on devrait atteindre une valeur de 450 ppm vers 2040, indique Jean Jouzel. Soit une hausse du thermomètre autour de 3°C.

Et les perspectives sont sombres: non seulement la consommation énergétique mondiale s'envole, mais on émet aujourd'hui toujours autant de CO2 pour chaque unité d'énergie produite qu'en 1990, selon l'Agence Internationale de l'Energie.

La dernière fois que la planète a connu une concentration de plus de 400 ppm de CO2, c'était il y a entre 3 et 5 millions d'années durant l'ère du pliocène. La température était de 3 à 4 degrés de plus qu'aujourd'hui et le niveau des mers cinq à 40 mètres plus haut, selon la Scripps Institution of Oceanography.

ROMANDIE 2/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
WASHINGTON - Le plus célèbre instrument de mesure de la concentration de CO2 dans l'air a dépassé le seuil symbolique des 400 ppm selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) vendredi, un niveau inégalé depuis des millions d'années et signe d'un réchauffement inquiétant.

Les relevés, effectués au-dessus du volcan Mauna Loa de Hawaï (Pacifique), ont montré une concentration de 400,03 particules par million (ppm) jeudi.

Cette mesure de la qualité de l'air au-dessus de l'océan Pacifique est pour le moment considérée comme préliminaire, selon la NOAA. Un instrument de mesure de l'Institut océanographique Scripps de San Diego (ouest) n'a d'ailleurs pas encore dépassé les 400 ppm, son dernier relevé jeudi affichant 399,73 ppm.

Ces relevés sont l'une des plus fameuses pièces à charge contre le rôle de l'homme dans le réchauffement du globe. Depuis les premières mesures, établies à 316 ppm en 1958, la courbe croit sans discontinuité.

Jusqu'à la révolution industrielle et le recours massif aux énergies fossiles, ce taux n'avait pas dépassé les 300 ppm durant au moins 800.000 ans, selon des prélèvements dans la glace polaire.

La dernière fois que la planète a connu une concentration de plus de 400 ppm de CO2, c'était il y a environ 3 millions d'années, quand la température globale était deux à trois degrés plus élevée qu'à l'ère pré-industrielle, a noté Bob Ward, directeur de la communication de l'Institut de recherche Grantham sur le changement climatique et l'environnement, à la London School of Economics and Political Science.

Les calottes polaires étaient plus petites et le niveau des mers était environ 20 mètres plus haut qu'aujourd'hui. Nous sommes en train de créer un climat préhistorique dans lequel notre société va devoir faire face à des risques énormes et potentiellement catastrophiques, a-t-il ajouté.

L'objectif fixé par la communauté internationale est de contenir le réchauffement à +2°C par rapport aux niveaux pré-industriels, seuil au-delà duquel les scientifiques mettent en garde contre un emballement du système climatique avec son cortège d'évènements extrêmes.

Or, 400 ppm de CO2 met déjà la planète sur la trajectoire d'une hausse moyenne de 2,4 degrés, selon le dernier rapport des experts de l'ONU sur le climat (Giec). Nous ne pourrons réduire les niveaux de dioxyde de carbone qu'en réduisant nos émissions globales, a encore noté Bob Ward. Selon Michael Mann, spécialiste du climat à l'université de Penn State, le principal problème est la vitesse avec laquelle les concentrations de CO2 augmentent.

Il n'y a aucun précédent dans l'histoire de la Terre où on a assisté à une augmentation aussi abrupte dans les concentrations de gaz à effet de serre, a-t-il dit à l'AFP.

Il a fallu à la nature des centaines de millions d'années pour modifier les concentrations de CO2 à travers des processus naturels, comme l'enfouissement du carbone. Et nous nous le déterrons, mais pas sur 100 millions d'années. Nous le déterrons et le brûlons sur une échelle de 100 ans, un million de fois plus vite, a encore souligné M. Mann.


ROMANDIE 10/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Selon une simulation de la Nasa, la concentration en dioxyde de carbone dans l'atmosphère augmente les risques de précipitations et de sécheresses extrêmes.

Les régions du globe déjà humides le seront davantage, tout comme les régions sèches. C'est en substance ce qu'on peut retenir des calculs dévoilés vendredi par les scientifiques de la Nasa. L'agence aéronautique américaine s'est appuyée sur quatorze modèles climatiques afin d'analyser au mieux l'évolution des pluies sur une période de 140 ans.

L'étude démarre avec une année de référence pendant laquelle la concentration dans l'atmosphère de dioxyde de carbone est de 280 parties par million (ppm), soit un niveau comparable à celui de l'ère préindustrielle (contre 400 ppm aujourd'hui). Ce niveau est ensuite augmenté de 1 % chaque année - un chiffre représentatif de ce qui se passe actuellement, selon la Nasa. Résultat : les scientifiques notent un changement clair et net du comportement des précipitations mondiales.





"En réaction au réchauffement climatique induit par le dioxyde de carbone, le cycle global de l'eau subit une gigantesque modification, entraînant le schéma suivant : des pluies fortes en hausse, une décrue des averses modérées et une accentuation des sécheresses dans certaines régions", résume William Lau, un des auteurs principaux de ces calculs. Par "pluies fortes", les scientifiques entendent plus de 8,75 mm de précipitations par jour.

"Ces importants changements dans les pluies modérées, comme dans les périodes prolongées d'absence de pluie, auront un vrai impact, car ils surviennent dans des zones très habitées", poursuit-il. Et de citer en exemples le sud-ouest des États-Unis, le Mexique, l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient, le Pakistan, le nord de la Chine et une grande partie du continent sud-américain. On peut observer sur la vidéo ci-dessous que l'Europe du Sud devrait, elle aussi, souffrir davantage de la sécheresse. À l'inverse, le phénomène de la mousson en Asie du Sud-Est se verra encore renforcé.



À chaque augmentation d'un degré Fahrenheit (soit environ 0,56 degré Celsius), la Nasa estime que l'augmentation des pluies fortes s'élève de 4 %, sans augmenter le total des précipitations. De quoi anticiper donc une répartition de plus en plus inégale de l'eau entre pays. Des périodes de sécheresse plus longues et des pluies diluviennes pourraient favoriser, paradoxalement, incendies et inondations à l'échelle mondiale.



LE POINT 7/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Un réchauffement extrême de la planète est moins probable ces prochaines décennies, après le ralentissement de la hausse du mercure depuis le début de ce siècle, selon une équipe d'experts de l'Université d'Oxford. Mais une hausse supérieure à 2 degrés Celsius menace toujours.

Le phénomène du réchauffement climatique se poursuit, soulignent-ils, et les gouvernements devront prendre des mesures énergiques s'ils veulent limiter à moins de 2 degrés la hausse des températures par rapport à l'ère pré-industrielle.

"Les taux de réchauffement les plus extrêmes selon les simulations réalisées sur cinquante ou cent ans semblent moins probables", précisent les chercheurs d'Oxford dans la revue "Nature Geoscience".

Après de fortes hausses dans les années 1980 et 1990, le rythme du réchauffement mondial s'est en effet ralenti, même si les dix années les plus chaudes depuis le milieu du XIXe siècle ont toutes été constatées depuis 1998. Depuis la révolution industrielle, les températures ont augmenté d'environ 0,8°C.

Les scientifiques s'interrogent sur les raisons de ce ralentissement. Les émissions de gaz à effet de serre n'ont en effet cessé de croître ces dernières années, en raison notamment de l'essor industriel de la Chine.

En étudiant l'évolution des températures, les experts estiment qu'un doublement des concentrations de gaz carbonique dans l'atmosphère par rapport à l'ère pré-industrielle - peut-être dans le milieu de ce siècle si on se fonde sur les tendances actuelles - provoquerait une hausse des températures entre 0,9 et 2 degrés Celsius.

Ces estimations sont inférieures à celles présentées en 2007 par le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), qui tablait dans son quatrième rapport d'évaluation sur une hausse de 1 à 3 degrés Celsius.

Pour la première fois depuis le début de relevés réguliers en 1958, la teneur en dioxyde de carbone de l'atmosphère a atteint ce mois-ci la barre des 400 parties par million (ppm) dans une station d'observation de Hawaï qui fait référence. Quatre cents parties par million signifie qu'il y a 400 molécules de dioxyde de carbone pour chaque million de molécules dans l'air.


ROMANDIE 20/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
PARIS (AFP) - Le climat de la France pourrait se réchauffer de 3,8°C d'ici la fin du XXIe siècle, par rapport à la température actuelle, si l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES) se poursuit au rythme actuel, selon une étude rendue publique lundi par le CNRS.

A l'échelle globale, seul un scénario comprenant des "mesures très agressives" pour réduire les émissions de CO2 permettrait de limiter la hausse de la température moyenne à 2°C, la cible visée par les négociations internationales sur le climat, selon les chercheurs du laboratoire Sciences de l'univers au Cerfacs (Centre Européen de Recherche et de Formation Avancée en Calcul Scientifique).

L'étude, parue dans la revue Comptes Rendus Geoscience, a consisté à évaluer les changements climatiques possibles en France à partir des données provenant de 25 modèles numériques internationaux.

"Selon le scénario le plus sévère, le réchauffement, par rapport au climat présent, serait de 3,8°C en moyenne annuelle à la fin du XXIe siècle, et plus fort en été (5,3°C) qu'en hiver (3°C). Dans un futur proche (sur la période 2020-2049), il serait de 1,4°C (1,9°C en été et 1,1°C en hiver)", indique le CNRS dans un communiqué.

Cette nouvelle évaluation est "plutôt une confirmation" de simulations précédentes et équivaudrait, en y ajoutant la hausse de 0,7°C déjà acquise, à une augmentation de 4,5°C en France par rapport à l'époque pré-industrielle, a indiqué à l'AFP Laurent Terray, chercheur au Cerfacs.

Ce scénario "le plus sévère" est "grosso modo un scénario qui dit: on continue à émettre au même rythme qu'actuellement, c'est-à-dire 2 à 3% d'augmentation par an d'émissions de CO2", explique-t-il.

Des mesures contre le CO2 permettraient de contenir ce réchauffement à 1,9°C à la fin du siècle par rapport à aujourd'hui, voire 1,2°C selon d'autres scénarios testés par les chercheurs.

L'étude, en comparant différents modèles, visait notamment à mieux identifier les nombreuses incertitudes liées aux projections climatiques.

Pour les précipitations, où les incertitudes sont plus grandes encore que pour la température, l'étude montre "une diminution significative des précipitations en été, en particulier sur le sud de la France, et une faible augmentation en hiver, principalement pour le nord du territoire français", selon le CNRS.

En parallèle, les chercheurs ont cherché à dater, à l'échelle de la planète, quand pourrait être atteint le seuil d'un réchauffement de 2°C (par rapport à l'époque pré-industrielle), retenu par la science pour éviter les conséquences les plus graves du réchauffement. Cela pourrait se produire, selon eux, dès 2035 à 2040 pour le scénario le plus sévère et entre 2040 et 2050 dans un scénario plus modéré.

"Le scénario le plus agressif" contre le CO2 est "le seul avec lequel on a une bonne probabilité de rester sous les 2°C", affirme Laurent Terray. Un scénario qui correspondrait, selon lui, à "une réduction des émissions très forte mais aussi à des mesures de captation et de séquestration du carbone importantes et un bouquet énergétique différent".

SCIENCES ET AVENIR 3/6/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Selon une étude tout juste publiée, le réchauffement climatique entraîne un dégel qui devrait toucher le permafrost, les sous-sols arctiques gelés, d’ici 10 à 30 ans. Ceci provoquerait alors un cercle vicieux, ce dégel ayant pour effet d’aggraver à son tour le réchauffement climatique.

Le permafrost (ou "pergélisol"), autrement dit les sous-sols gelés de l'Arctique, est gravement menacé par le réchauffement climatique. En effet, selon une étude publiée mercredi, il pourrait commencer à se dégeler à partir d'un réchauffement du globe de 1,5°C (par rapport aux niveaux préindustriels) c'est-à-dire, au rythme actuel, d'ici 10 à 30 ans.

Pour en arriver à cette conclusion l’équipe dirigée par Gideon Henderson du Département des sciences de la terre à l'université d'Oxford, en Grande-Bretagne, a analysé des stalagmites et stalactites retrouvées dans une grotte près de Lensk, dans l'est de la Sibérie. Ces éléments sont formés à partir de l'eau de surface qui s'infiltre depuis le toit de la grotte, où la température ambiante est la même qu'en surface.

Ils témoignent ainsi d'une époque où la région n'était pas gelée. Grâce à des traces d'uranium et des isotopes de plomb, il a été possible d'établir que ces spéléomètres se sont formés il y a environ 945.000 années, puis à nouveau il y a 400.000 ans. Or, ces périodes de dégel du permafrost correspondent à des périodes où la surface de la terre était plus chaude de 1,5 °C par rapport au niveau préindustriel.


Sous la forme d'un documentaire : le permafrost de la région de Surgut, en Sibérie occidentale, mis en danger par le réchauffement climatique et l'exploitation intensive des ressources de gaz et de pétrole. Images d'archive INA Institut National de l'Audiovisuel

"Il est nécessaire de faire un effort urgent pour réduire les gaz à effet de serre" (GES) soulignent ainsi les chercheurs qui précisent que le dégel du permafrost serait d’autant plus catastrophique qu’il entraînera à son tour un réchauffement climatique en libérant dans l'atmosphère des gaz à effet de serre.

En effet, avec une surface représentant environ un quart de la surface des terres dans l'Hémisphère nord, le permafrost renferme près de 1.700 milliards de tonnes de carbone, soit près du double du CO2 déjà présent dans l'atmosphère. Si ces GES sont relâchés alors qu’ils étaient jusqu’ici emprisonnés, le réchauffement pourrait donc connaitre une accélération.



Selon les dernières nouvelles de la science, le pergélisol dans l'Arctique contient plus de carbone accumulé que toutes les émissions de combustibles fossiles humaines depuis 1850. Réchauffement du permafrost arctique, s'apprête à émettre ses propres gaz à effet de serre dans l'atmosphère, pourrait représenter aggraver le changement climatique en cours.


MAXISCIENCES 23.06.2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Plus de la moitié des espèces végétales et d'un tiers des espèces animales les plus communes devraient voir l'espace propice à leur existence réduit de moitié d'ici 2080 à cause du réchauffement climatique si la tendance actuelle se poursuit, selon une étude. Les émissions de gaz à effet de serre (GES), en augmentation, mettent la planète sur la trajectoire d'un réchauffement d'environ 4°C d'ici la fin du siècle, par rapport aux niveaux pré-industriels.

Les fleurs d'un "arbre de Noël de l'Australie occidentale" (Nuytsia floribunda) [Greg Wood / AFP/Archives]

Les chercheurs de l'université britannique de East Anglia se sont intéressés à l'impact d'une telle montée du mercure sur les "zones climatiques" de 48.786 espèces, soit les espaces où les conditions climatiques sont propices à leur existence. D'après leurs conclusions, publiées dans la revue Nature Climate Change, quelque 55% des plantes et 35% des animaux pourraient voir cet espace réduit d'au moins de moitié d'ici 2080. Ce sont les plantes, les amphibiens et les reptiles qui sont le plus "à risque" car le rythme de leur capacité d'adaptation est plus lent que celui du changement climatique, souligne les chercheurs.

Les zones les plus touchées seraient l'Afrique sub-saharienne, l'Amérique centrale, l'Amazonie et l'Australie.

Selon la chercheuse Rachel Warren, ces estimations se situent "probablement dans la fourchette basse" dans la mesure où elles ne prennent en compte que l'impact de la hausse des températures et pas les évènements extrêmes induits par le changement climatique comme les cyclones ou les inondations.

"Les populations d'animaux en particulier pourraient disparaitre plus que nous ne l'estimons avec moins de plantes disponibles pour les nourrir", explique-t-elle dans un communiqué présentant l'étude. "Il y aura aussi des retombées sur les hommes car il y a des espèces qui sont importantes pour la purification de l'eau et de l'air, pour limiter les inondations et le cycle de l'alimentation", ajoute-t-elle.

Selon l'étude, cet impact sur les zones climatiques des espèces pourra être limité, y compris de manière significative, si des mesures de réduction d'émissions de GES sont prises rapidement. Si les rejets de GES plafonnaient en 2016, scénario irréaliste, les pertes de zones climatiques seraient réduites de 60%. Si les émissions atteignaient un plafond en 2030, ce chiffre serait de 40%.

 
DIRECT MATIN 12/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Paris (AFP) - Quels que soient les efforts déployés pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES), des vagues de chaleur plus fortes et plus fréquentes sont inévitables ces 30 prochaines années, affirme jeudi une étude publiée dans la revue scientifique Environmental Research Letters.

"Jusqu'en 2040, la fréquence des épisodes de chaleur extrême va augmenter, indépendamment des émissions de GES dans l'atmosphère", résume le chercheur Dim Coumou de l'Institut Potsdam sur la recherche sur l'impact climatique.


Quels que soient les efforts déployés pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES), des vagues de chaleur plus fortes et plus fréquentes sont inévitables ces 30 prochaines années, affirme jeudi une étude publiée dans la revue scientifique Environmental Research Letters. (c) Afp


"En revanche, les efforts de réduction des émissions de GES peuvent fortement réduire le nombre de ces épisodes extrêmes dans la seconde moitié du 21e siècle", poursuit le chercheur qui a réalisé cette étude avec Alexander Robinson, de l'Universidad Complutense de Madrid.

Ce sont les régions tropicales qui seront les plus touchées, une tendance déjà observée entre 2000 et 2012, précise l'étude. Les vagues de chaleurs exceptionnelles, qualifiés d'événements 3 sigma (qui se différencient de la moyenne historique de trois écarts type), comme celles qui ont frappé l'Europe en 2003 ou les Etats-Unis en 2012, devraient toucher deux fois plus de territoires en 2020, soit 10% de la surface terrestre du globe. En 2040, 20% des terres de la planète seront touchées.

Sur cette même période, des épisodes encore plus extrêmes (5 sigma) tels qu'on n'en connaît quasiment pas aujourd'hui, frapperont, eux, 3% de la surface du globe en 2040.

Après cette date, tout dépendra de la quantité de GES émis dans l'atmosphère. Si les rejets sont faibles et que la concentration de GES dans l'atmosphère n'excède pas 490 PPM équivalent CO2, le nombre d’événements extrêmes se stabilisera autour des niveaux de 2040.

Cela signifie qu'à la fin du siècle, les vagues de chaleurs exceptionnelles deviendront la norme près des tropiques, soit 50% des étés en Amérique du sud et en Afrique de l'ouest, et 20% en Europe de l'ouest.

Mais dans un scénario où les émissions continuent à croître sur leurs trajectoires actuelles, les épisodes 3 sigma concerneront 85% des terres du globe en 2100, et les épisodes 5 sigma 60%.

"Ces évènements extrêmes peuvent avoir un impact très dommageable sur la société et les écosystèmes, causant des décès liés à la chaleur, des feux de forêts, et des pertes dans la production agricole", souligne Dim Coumou.



SCIENCES ET AVENIR 15/8/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Paris (AFP) - La dissémination accrue des ravageurs, principalement causée par le transport de marchandises, combinée à la hausse des températures qui favorise leurs acclimatations à des latitudes nouvelles, menace la sécurité alimentaire mondiale, estime une étude parue dimanche dans Nature climate change.

Ces travaux, réalisés par des chercheurs d'Exeter (Royaume-Uni), montrent que les ravageurs de tous types (insectes, champignons, bactéries, virus, etc.) progressent de près de 3 km par an en direction des pôles. L'étude montre aussi qu'il existe un lien fort entre la hausse globale des températures au cours des 50 dernières années et l'implantation accrue des ravageurs.


 La dissémination accrue des ravageurs, principalement causée par le transport de marchandises, combinée à la hausse des températures qui favorise leurs acclimatations à des latitudes nouvelles, menace la sécurité alimentaire mondiale, estime une étude parue dimanche dans Nature climate change. (c) Afp


Sachant qu'entre 10 et 16% des cultures mondiales sont déjà perdues à cause de l'action de parasites, les auteurs estiment que la sécurité alimentaire mondiale pourrait à terme être menacée par une dissémination encore plus importante.

Selon Dan Bebber de l'Université d'Exeter, "si les ravageurs continuent de se développer en direction des pôles alors que la Terre se réchauffe, les effets combinés d'une population mondiale en augmentation et de pertes de cultures de plus en plus importantes menaceront sérieusement la sécurité alimentaire mondiale".

Pour sa collègue, Sarah Gurr, également de l'Université d'Exeter, "des efforts plus grands sont nécessaires pour surveiller la dissémination des ravageurs et pour contrôler leur mouvement d'une région à l'autre si nous voulons stopper leur destruction continue des cultures dans un contexte de changement climatique".

Pour cette étude, les chercheurs ont étudié la progression de 612 ravageurs au cours des 50 dernières années. Ils ont conclu que les mouvement des ravageurs vers le nord ou le sud, dans des régions qui étaient auparavant épargnées, vont de pair avec une hausse de températures, qui favorisent l'installation à une latitude nouvelle.

- Par exemple, en Amérique du Nord, le dendroctone du pin ou "mountain pine beetle" s'est fortement développé à des latitudes plus élevées, détruisant de larges pans de la forêt américaine, surtout parce qu'il a pu résister à des hivers moins rigoureux.

- Autre exemple, la pyriculariose du riz, un champignon désormais présent dans plus de 80 pays et qui a des conséquences dramatiques pour l'agriculture et les écosystèmes, a maintenant contaminé le blé. Au Brésil, les récoltes de blé sont fortement touchées par ce nouveau parasite.


SCIENCES ET AVENIR 1/9/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Genève (AFP) - Rajendra Pachauri, le président du groupe d'experts de référence sur le changement climatique (Giec), a estimé lundi qu'il était "minuit moins cinq" pour trouver une issue au réchauffement climatique.

"Il est minuit moins cinq", a déclaré M. Pachauri, lors de la cérémonie d'ouverture célébrant les 20 ans de l'ONG écologiste Green Cross (Croix-Verte) fondée par le dernier dirigeant de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev en 1993.

"L'univers n'est qu'une seule famille. Par conséquent, nous ne pouvons pas nous isoler de tout ce qui se passe autre part sur la planète" car cela affecte forcément le reste du monde, directement ou indirectement, a-t-il souligné.

Il faut inventer de nouvelles façons de définir et mesurer le progrès humain et moins se focaliser sur les statistiques habituelles comme le Produit intérieur brut (PIB), a-t-il recommandé.

Cet appel intervient alors que les experts du climat doivent livrer courant septembre un nouveau diagnostic très attendu, tandis que la lutte contre le réchauffement patine depuis 2009.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), avec son cinquième rapport qui sera publié en quatre temps jusqu'en octobre 2014, va livrer l'état des lieux le plus complet et le plus actualisé sur l'ampleur et les impacts attendus du réchauffement.

Il devrait confirmer la responsabilité de l'homme mais devrait aussi revoir à la hausse les projections sur la montée attendue du niveau de la mer, selon une version provisoire obtenue par l'AFP.

D'après le dernier rapport du Giec publié en 2007, 20 à 30% des espèces végétales et animales étudiées jusqu'ici connaîtront un risque d'extinction si l'augmentation de la température moyenne mondiale dépasse 1,5-2,5°C.

Le rapport du Giec de 2007 avait alors valu à cet organe scientifique, créé en 1988 sous l'égide de l'ONU, le Prix Nobel de la Paix en compagnie de l'ancien vice-président américain Al Gore.


SCIENCES ET AVENIR 4/9/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...