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Admin-lane

Chats et chiens chez le psy

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Quand nos chats et nos chiens dépriment

Nos compagnons peuvent eux aussi profiter des bienfaits
d'une «psychothérapie» comportementale.



Comme nous, près de 10% des chiens souffrent de troubles "mentaux" (je dirai plutôt émotifs).

Selon les spécialistes en la matière, 50% d'entre- eux y seront sujets au moins une fois pendant une courte période de leur existence.

Les causes ont des origines communes avec celles des humains :
- Anxiété,
- dépression,
- phobies,
Des termes qui recouvrent la même réalité que pour les humains, qui peuvent les atteindre un jour et gâcher leur vie comme celle de leur entourage. ... et la psychothérapie, telle qu'on l'entend, n'existe pas pour eux... Selon Joël Dehasse, vétérinaire spécialiste du comportement du chat et du chien à Bruxelles et auteur de Mon animal a-t-il besoin d'un psy?, seule la schizophrénie est extrêmement rare chez les animaux.

Par contre, les sociopathies semblent courantes, entendez par là les troubles du comportement soit avec leurs propriétaires, soit avec leurs pairs. Par exemple, prenez Mouse, superbe berger d'Anatolie de plus de 60 kg. En grandissant, Mouse est devenu de plus en plus agressif avec les petits chiens mâles qu'il croise dans ses promenades. Peu à peu, les agréables moments de détente sont devenus des cauchemars pour son maître. Désormais celui-ci ne peut sortir Mouse qu'avec une muselière et doit s'assurer, en restant sur le qui-vive, qu'aucun chien ne s'approchera à moins de 10 mètres de son molosse.

Selon Bruno Legrand (éducateur canin et chargé de cours à l'école nationale vétérinaire de Maisons Alfort), quand la situation devient intenable, les propriétaires soucieux de leurs animaux se tournent vers la thérapie comportementale. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que tout cela débouchera aussi sur une thérapie comportementale du maître!» s'amuse ce grand connaisseur de la race canine.

En effet, c'est une des particularités des thérapies pour chiens et chats : les vétérinaires sont obligés de travailler avec l'animal en prenant en compte le regard subjectif, prisme déformant si besoin était, qu'ont sur lui ses propriétaires. «Très souvent les animaux expriment ce que leur maître ressent, observe Joël Dehasse. Lors du premier entretien, on passe cinq minutes avec le chien et les cinquante restantes avec son propriétaire.»

Ainsi, le vétérinaire demandera à ceux qui ont amené Mouse en consultation quels sont leurs propres rapports avec les petits chiens. On est donc là très proche de l'analyse systémique telle qu'elle est pratiquée avec des enfants emmenés en consultation par leurs parents, et d'ailleurs Joël Dehasse est aussi formé à la thérapie familiale, car «les animaux de compagnie font désormais pleinement partie de la famille».

Similarité d'approche aussi, la thérapie comportementale pour animaux commence toujours par une recherche des causes du trouble: vient-il de la génétique de cette race, ou bien de l'histoire d'enfance de l'animal? Mouse a-t-il l'impression de jouer avec les petits chiens sur lesquels il saute, et cela de manière innée, parce que ce comportement est programmé dans ses gènes? Ou bien a-t-il été enlevé précocement à sa mère, au bout de trois ou quatre semaines seulement, avant le temps nécessaire pour qu'elle lui apprenne à «parler chien» et qu'il puisse acquérir les rituels de socialisation si nécessaires à sa bonne entente avec ses pairs?

Une fois les causes repérées, les vétérinaires disposent dans certains cas de traitements médicamenteux, mais surtout ils vont tâcher d'induire de nouveaux comportements chez l'animal, même chez le chat pourtant réputé indocile, une «manière de vivre» qui devra satisfaire à la fois l'animal et son maître. «Nous ne disposons pas du langage comme avec l'humain, explique Joël Dehasse, mais nous avançons par expériences.»

Ainsi on apprendra à Mouse, à la simple injonction «Regarde!» , à regarder son maître dans les yeux et on détournera ainsi son attention sur commande, y compris dans la rue.

«Il faut entre un et six mois seulement de thérapie pour changer le comportement d'un animal, se félicite Bruno Legrand. Des résultats majorés quand il y a une prise de conscience et un investissement au quotidien du propriétaire.»

Malheureusement, il faut bien le dire : c'est là que le bât blesse. Un manque de connaissance élémentaire du fonctionnement «racial» de son animal, de ses besoins, a des conséquences terribles. Bruno Legrand en est révolté: «En France, on ignore totalement la réalité des chiens. On se suffit des images romantiques de Milou ou de Belle et Sébastien… Chaque futur propriétaire d'un animal devrait, comme dans les pays du Nord, suivre des cours préventifs à l'école du chiot ou du chat.»

Ignorer que son chien a besoin de courir et de mastiquer environ cinq heures par jour ou, à force de le gâter, en faire le tyran de son foyer a des conséquences dramatiques: 95% des animaux phobiques ou agressifs, s'ils ne sont pas pris en thérapie, termineront sur une aire d'autoroute en été, à la SPA ou, pire, euthanasiés.


Le Figaro.fr 20/06/2011

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