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FRANCE : Le nombre de tempêtes va-t-il augmenter en France ?

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Le Var, le Sud-Ouest et les Pyrénées-Orientales sont encore frappés par de violentes pluies depuis la fin du mois de novembre. L'occasion de se reposer la question préoccupante de l'évolution du nombre de tempêtes et de recueillir l'avis des spécialistes.

 Les vignobles sont noyés par la rivière La Berre près de Portel-des-Corbières, dans le sud de la France, suite aux violentes précipitations du 30 novembre 2014. ©️ ERIC CABANIS / AFP

Lothar, Martin, Klaus, Xynthia… C’est l’énumération des noms de tempêtes qui ont frappé la France. Lothar et Martin en 1999, Klaus en 2009 ont ravagé la forêt landaise. En 2010, Xynthia a causé la mort de 59 personnes en Vendée et Charente-Maritime. En outre, depuis la fin du mois de novembre 2014, certaines régions françaises subissent des pluies violentes responsables d'inondations :  Var, le Sud-Ouest ou même les Pyrénées-Orientales.

Et pourtant, si l’on en croit les scientifiques, il devrait y avoir moins de tempêtes dans les décennies à venir, à l’instar des cyclones tropicaux. Tout au plus pourrait-on s’attendre d’ici à la fin du siècle à une augmentation de quelques centièmes des vents les plus forts.

 Infographie de Betty Laffon d'après le site de Météo France


Les tempêtes se forment à partir d’une dépression qui survient au centre de l’Atlantique. Leur vitesse et leur puissance vont être déterminées par un vent puissant, le jet-stream (courant-jet), qui souffle entre 100 et 400 km/h au sommet de la troposphère, entre 8 et 12 km d’altitude. Ce "tube" de vent — épais de quelques kilomètres, large d’une centaine, courant sur plusieurs milliers de kilomètres — naît de la différence de température aux moyennes latitudes entre l’air d’origine tropicale et l’air d’origine polaire.

En été, il se trouve à hauteur de l’Islande et de la Norvège, en hiver au niveau de l’Angleterre et de la France. « Les images satellitaires nous donnent son emplacement exact. Ce qui permet de déterminer la force et surtout la trajectoire des dépressions et de prévoir de façon fine la vitesse de déplacement de la tempête et surtout les régions qui seront touchées », précisait Philippe Arbogast, chercheur au Centre national de recherches météorologiques (CNRM), lors d'un entretien à Sciences et Avenir fin 2013.


Extrait de la publication de Sciences et avenir N° 803 de décembre 2013



À l’instar des cyclones, l’apparition des dépressions puis les circonstances qui font naître un événement extrême restent cependant largement inconnues. « Ainsi pour Klaus, nous avions constaté la formation d’un tourbillon au sein du courant-jet qui est entré en contact avec une anomalie chaude dans les basses couches de l’atmosphère en plein milieu de l’Atlantique, pour former l’événement extrême qui a frappé le Sud-Ouest le 24 janvier 2009 », raconte Philippe Arbogast.

La fonte de la banquise arctique, provoquant un réchauffement important de la région polaire, va modifier les équilibres actuels. Le contraste de température entre les masses d’air qui nourrit le courant-jet devrait diminuer de quelques degrés et les tempêtes avec. Mais attention, « cette hypothèse doit être tempérée par le fait que les zones tropicales vont, elles aussi, se réchauffer, prévient Serge Planton, de Météo France. Ce qui rend complexes les travaux de modélisation. Cette diminution du nombre de dépressions ne devrait probablement pas excéder plus de quelques centièmes. »

En revanche, en Méditerranée, une baisse importante du nombre de tempêtes hivernales semble avérée. Reste qu’un nouveau phénomène climatique pourrait bien émerger : l’arrivée de cyclones tropicaux sur le littoral européen. Selon de très nombreux modèles, dont Arpège-Climat de Météo France, les cyclones qui frappent aujourd’hui les Caraïbes et les côtes américaines pourraient bien naître plus à l’est, du fait du réchauffement des eaux dans le centre de l’Atlantique

Reindert Haarsma, de l’Institut météorologique royal de De Bilt, aux Pays-Bas, prédit même qu’une partie de ces cyclones pourrait frapper l’Europe en septembre et octobre, période généralement calme. Faut-il croire en ce scénario ? L’Europe n’a connu pour l’instant qu’un seul cyclone, Vince. Très faible, il a affecté la péninsule Ibérique en octobre 2005. Un précurseur ?


Sciences et avenir 1/12/2014

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