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Paul Watson, l'ardent défenseur des baleines, lance un SOS à la France

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L'un des navires du fondateur de l'ONG Sea Shepherd est pris en chasse dans l'océan Austral par quatre navires braconniers.


 La légine antarctique Pcziko CC BY-SA 3.0


Le capitaine Paul Watson est comme un lion (de mer, forcément...) en cage. Visé depuis deux ans par une notice rouge émise par Interpol à la demande du Japon et du Costa Rica, il a trouvé refuge en France, qu'il ne peut quitter sous peine d'arrestation. Or, ses hommes, qui poursuivent le combat à bord d'un des navires de son organisation Sea Shepherd, sont menacés. Des navires braconniers convergent vers le Bob Barker en plein océan Austral et ne sont pas animés des meilleures intentions, selon lui. "Je lance un appel à la marine française pour venir en aide à mon équipage qui comprend plusieurs Français", déclare-t-il au Point.fr.



Président fondateur de l'organisation écologique Sea Shepherd, le capitaine Paul Watson, 64 ans, est surtout connu pour les rudes batailles qu'il livre depuis une bonne dizaine d'années aux baleiniers japonais en Antarctique. Une guerre sans pitié qu'il a provisoirement remportée en 2014 puisque, cet hiver, la flotte baleinière japonaise est restée à quai. Les baleines peuvent donc dormir, entre deux eaux, sur leurs deux oreilles.

Faute de gibier japonais, Paul Watson a donc envoyé deux navires de sa flotte, le Bob Barker et le Sam Simon, écumer l'océan Austral à la recherche des navires braconnant la légine. Ce poisson est peu consommé chez nous, mais les Japonais et les Américains en raffolent. Sa chair serait aussi délicate que celle du colin. Il se vend à prix d'or, environ 15 euros le kilo débarqué, ce qui lui vaut le surnom d'or blanc. Après avoir été pillée là où elle abonde dans l'océan Austral, l'espèce est désormais protégée par des quotas : environ 18 000 tonnes à partager entre trois pays, dont la France, grâce à son immense zone économique qu'elle doit à l'archipel des Kerguelen.

Le souci est toujours le même : quand il y a de l'argent à se faire en mer, il y a forcément des braconniers. D'autant que la mer australe est un désert glacé s'étendant sur des millions de kilomètres carrés. Autant dire que prendre sur le fait un navire pêchant illégalement revient à rechercher un glaçon en Antarctique. Mais ce n'est pas ça qui arrête le capitaine Watson. "Nous avons identifié six navires braconniers dont certains font l'objet d'une fiche violette d'Interpol."

Le 17 décembre dernier, le Bob Barker tombe sur l'un d'eux, le Thunder, en train de pêcher illégalement dans le sanctuaire antarctique. Le braconnier s'empresse de lever l'ancre, abandonnant ses filets. Une course-poursuite s'engage dans une mer grosse encombrée de glaçons à la dérive. Le capitaine du Bob Barker appelle à l'aide les marines australienne et néo-zélandaise pour lui prêter main-forte. En vain.

Depuis le 19 décembre, la situation s'est corsée. Selon Paul Watson, le Thunder aurait alerté trois autres navires braconniers, le Yunnan, le Jianfeng et le Taishan, tous trois "listés par Interpol pour leurs activités illégales en mer". Ils feraient désormais route vers le Bob Barker avec des intentions qui pourraient être belliqueuses. Le vieux guerrier des mers s'inquiète du sort de son navire et de son équipage. "Les quatre navires braconniers sont probablement armés", lâche-t-il. D'où son appel à la France. Le président français en visite à Saint-Pierre-et-Miquelon l'entendra-t-il ?


Le Point 23/12/2014

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