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Forêt de Compiègne : Les chasseurs devront tuer près de 500 cerfs

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Les cerfs pullulent dans la forêt domaniale de Compiègne. C'est l'avis de l'Office national des forêts (ONF). Les nombreux accidents routiers de ces dernières semaines, dont l'un a coûté la vie à une automobiliste, en sont la preuve. A écouter les chasseurs, la population de grands cervidés aurait pourtant légèrement baissé.

L'association Oise Nature pense, quant à elle, que l'on est sur le chemin de l'éradication. Trois avis différents. Mais, au bout du compte, le plan de chasse pour les 14 400 ha de la forêt domaniale de Compiègne, fixé fin décembre par l'Etat et demandé par l'ONF, a été modifié.

 Compiègne. Le nombre de cerfs à prélever dans la forêt domaniale a été défini par l’ONF et les chasseurs : 486 devront être abattus d’ici fin avril. (LP/Arnaud Dumontier.)

« Nous avons abaissé d'une soixantaine d'animaux le nombre de grands cervidés ( NDLR : mâles, femelles et faons) à prélever d'ici fin avril. Nous les chassons pour réguler la population, mais nous avons un doute sur le nombre, c'est pour cela que nous organisons un comptage des animaux en mars. Ainsi, nous pourrons réviser les chiffres si besoin », explique Guy Harlé d'Ophove, le président des chasseurs. Le plan de chasse 2014-2015 est ainsi défini : 486 grands cervidés devront être prélevés par les chasseurs, ainsi que 193 chevreuils et 720 sangliers.

Oise Nature reste vigilante. L'association dénonce, par la voix de son président, Jean-Luc Caron, un chantage mené par l'ONF qui pourrait « faire porter la disparition du cheptel aux chasseurs ». S'ils ne remplissent pas un certain quota, ils sont sanctionnés : moins de 60 % du plan, ils ont une amende ; de 60 à 70 %, ils ont un courrier d'avertissement et une convocation chez le directeur de l'agence régionale de l'ONF ; moins de 80 %, ils reçoivent un courrier. « C'est une incitation à tirer » explique-t-on à Oise Nature. « C'est pour que le plan soit respecté, c'est théorique, car rarement le cas en pratique », rassure Guy Harlé d'Ophove.

En 2013, pendant la saison de chasse, 394 cerfs ont été abattus sur 486 demandés, 121 chevreuils sur 157 et 633 sangliers sur 722. « Si les objectifs ont été remplis, c'est qu'il y a une raison, indique Pierre Gégou, responsable chasse à l'ONF. Notre forêt évolue, nous devons évoluer avec elle. La forêt d'il y a une trentaine d'années, où les animaux regorgeaient, n'est plus. La régulation doit se faire et il en reste bien assez. Les changements climatiques font que nous devons implanter de nouvelles essences, et les cerfs mangent graines et jeunes pousses. L'ONF a besoin de vendre du bois de qualité. Nous ne cherchons pas la guerre, c'est pour cela que nous avons reculé sur le nombre de grands cervidés à prélever. Pour un agriculteur, une parcelle perdue, c'est un an. Nous, une parcelle de jeunes arbres perdue, c'est quinze ou vingt ans de conséquences. »

Pour Jean-Luc Caron, ces arguments ne tiennent pas et aboutiront au sort qu'à connu la forêt d'Ourscamp, « Dans les années 2000, les grands cervidés ont littéralement disparu en deux ans, alors qu'ils étaient une quarantaine. Maintenant, il n'y a plus que des cerfs de passage, qui vont d'une forêt à l'autre. C'est triste. »


Le Parisien 11/1/2015

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