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Canada : L'hirondelle en voie de disparition ?

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On dit de l'hirondelle qu'elle ne fait pas le printemps. Elle pourrait même ne pas le faire pour bien longtemps si son déclin se poursuit.

Depuis quelque temps, Roland Wells, agriculteur à Anderson Settlement, au Nouveau-Brunswick, constate que les hirondelles qui jadis peuplaient le ciel au-dessus de sa ferme sont moins nombreuses« Il y a 20 ou 25 ans, quand c'était la période de nidification, il y avait beaucoup d'oiseaux ici. Il y avait des oiseaux partout. Aujourd'hui, tout a changé. Il doit y en avoir tout au plus 150 », déplore M. Wells.

 Une espèce d'oiseau sur huit serait menacée dans le monde. Selon l'organisme britannique BirdLife International, les 1313 espèces qui sont en voie de disparition seraient surtout menacées par l'activité humaine. L'hirondelle rustique (photo) fait partie de ces espèces menacées.  Photo :  AFP/Romeo Gacad

Il y a dans le monde environ 80 espèces d'hirondelles. Sept d'entre elles nichent au Canada. Depuis les années 70, toutes les populations d'hirondelles au pays sont en déclin.

« Nous avons quelques pistes pour expliquer ces baisses de population, mais nous manquons de données importantes pour comprendre le véritable impact de nos hypothèses sur les populations », indique Tara Imlay, étudiante au doctorat en biologie à l'Université Dalhousie.

La première hypothèse des chercheurs est la perte d'habitat. Tara Imlay souligne que les hirondelles aiment les grands champs ou les marais. Elle estime que la production intensive de maïs et de soya, par exemple, peut exercer un impact sur les populations d'hirondelles. L'hirondelle rustique, par exemple, s'est très bien implantée dans les vieilles granges, mais aujourd'hui, ces dernières disparaissent peu à peu.

Les pesticides, problème majeur : « Toutes les hirondelles appartiennent à un groupe qu'on appelle les insectivores aériens. C'est-à-dire des oiseaux qui pour se nourrir, vont attraper des insectes dans le vol », précise Andrew Coughlan, ornithologue chez l'organisme Études d'Oiseaux Canada. L'utilisation de produits chimiques dans certains secteurs pour le contrôle des insectes a des effets de plus en plus documentés sur les populations d'hirondelles.

« Au Canada, depuis 40 ans, c'est le groupe d'oiseaux qui a décliné le plus, toutes espèces confondues », souligne Andrew Coughlan.

Et pendant la migration : Certaines espèces migrent dans le sud des États-Unis, d'autres en Amérique centrale. Quelques-unes vont aussi loin que dans le sud de l'Argentine.Tout peut se produire durant un voyage de plus de trois mois.

« Souvent, on va voir une colonie d'hirondelles noires partir à l'automne, et au printemps elle va revenir nettement plus petite. Alors, ça suggère que quelque chose se passe lors de la migration en hiver », indique M. Coughlan.

Roland Wells souhaite que les recherches apportent une solution pour ramener l'hirondelle. « Si ce sont des pesticides ou un manque d'espace pour que les hirondelles nichent, nous devrons faire quelque chose pour ramener les populations », dit-il.

Les espèces d'hirondelles nichant au Canada


Hirondelle noire (Progne subis):  Photo JJ Cadiz CC BY-SA 3.0


-  Hirondelle rustique (Hirundo rustica):  Photo Malene Thyssen CC BY-SA 2.5


Hirondelle de rivage (Riparia riparia) :   Photo Axel Strauß CC BY-SA 3.0


Hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor) :  Photo MDF CC BY-SA 3.0


Hirondelle à front blanc (H. pyrrhonota) :  Photo Donna Dewhurst FWS / domaine public


Hirondelle à ailes hérissées (Stelgidopteryx serripennis) :  Photo Mdf CC BY-SA 3.0


Hirondelle à face blanche (T. thalassina) :  Photo Wolfgang Wander CC BY-SA 3.0



La migration peut représenter une distance qui peut dépasser les 10 000 km (donc 20.000 avec le voyage retour), avec pour seul carburant quelques grammes de graisse. Dès que les petits sont autonomes, les hirondelles se mettent à préparer la migration suivante en accumulant les réserves de graisse nécessaires. Mais avant d'être autonome, chaque oisillon semble se résumer à un bec tant celui-ci est ouvert. il attend que ses parents lui apportent de quoi se nourrir. Pour trouver toute cette nourriture, les parents parcourent en moyenne 300 km par jour... et répète ce voyage pendant trois semaines.

Comme le pigeon et bien d'autres migrateurs, l'hirondelle retrouve le lieu où elle nichait l'année précédente. Ce qui explique peut-être qu'elle ne recolonise que difficilement les villes d'où elle a disparu, même quand les conditions de pollution ou de menaces pour elle semblent avoir diminué. 

Globalement, au niveau mondial (dans les pays où cet oiseau niche), ses effectifs connaissent une très forte régression depuis les années 1970 environ (comme au Canada), qui tend à s'aggraver : une baisse de 84 % sur 10 ans a été répertoriée pour l'hirondelle de fenêtre.  Cette régression pourrait s'expliquer par la raréfaction de sa nourriture unique, les insectes volants, à cause des pesticides. La présence de nombreux espaces boisés et d'eau dans les villes semblent des facteurs favorables.


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Radio Canada 10/1/2015 - Wikipedia - Encyclopédie du Canada

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