Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
BelleMuezza

Au Burkina Faso, 3.000 km2 de cultures gagnés sur le désert

Messages recommandés

Avant des roches arides, maintenant des cultures verdoyantes : en 30 ans, le Burkina Faso a réussi, grâce à des techniques simples, à regagner près de 3.000 km2 sur le Sahel, démontrant que la désertification n’est pas une fatalité.

A l’image de Rim, petite bourgade paisible de 3.000 âmes à quelques dizaines de kilomètres du Mali. De longues tiges ploient à perte de vue en contrebas du village, sous le poids de lourds épis de « baniga », un sorgho de couleur blanche cultivé dans cette partie du Burkina.

 Au Burkina Faso, la désertification n’est pas une fatalité. ©️ AFP

« Cet endroit était un désert. Mais, des peuples ont réussi à faire reverdir la région », s’enthousiasme Amanda Lenhardt, chercheuse à l’Institut de développement à l’étranger (Overseas development institute, ODI), auteure d’un rapport sur le sujet.

A Rim comme ailleurs dans le nord du pays, les paysans ne jurent que par le « zaï », ou « cordon pierreux ». Une méthode qui leur a permis de revitaliser des sols et de produire à nouveau sur des terrains jadis impropres à l’agriculture.

La technique consiste à dresser de petites barrières rocailleuses afin de « freiner le ruissellement de l’eau », ce qui permet à cette dernière de « s’infiltrer » dans le sol et à la terre de ne pas glisser en aval, explique Paulin Drabo, un agronome.

Des trous garnis d’engrais sont ensuite creusés près des pierres. La plante, mieux alimentée, peut ainsi pousser. La vie des paysans de Rim s’en est retrouvée bouleversée, dans un pays où 80 % de la population vit de l’agriculture. « Avant, lorsque nous semions sur une terre nue, nous ne récoltions rien. Mais maintenant, avec la technique qu’ils nous ont apportée, le mil pousse bien », se réjouit Sita Rouamba, une agricultrice.

  PAEPARD 20/6/2013


L’enjeu dépasse la simple sécurité alimentaire, déjà primordiale, au Burkina Faso, une ancienne colonie française enclavée. Cet Etat sahélien pauvre, comme la plupart des pays en développement, connaît un important exode rural, qui met sous pression les principaux centres urbains. Un exode qui a bien moins raison d’être si les campagnes gardent leur attrait pour la jeunesse burkinabé, dans un pays où 60 % des 17 millions d’habitants ont moins de 25 ans.

Souleymane Porgo en est l’incarnation. Pendant un an, il a fui ses terres ingrates pour chercher fortune en Côte d’Ivoire voisine. Après s’être converti au zaï, son père l’a rappelé. Et six ans plus tard, c’est toujours à Rim qu’il voit son avenir.


LeSoir.be 9/1/2015 (texte et photos)

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...