Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
BelleMuezza

Espèces et habitats rares globalement mal en point en France

Messages recommandés

Les espèces et habitats considérés comme rares ou menacés par l'Union européenne sont globalement mal en point en France, en particulier les écosystèmes marins et aquatiques, selon le ministère du développement durable et de l'écologie.

«La part des habitats et des espèces d'intérêt communautaire en état de bonne conservation en France est faible», écrit-il sur son site internet, avec seulement 22% des habitats et 28% des espèces jugés en bon état de conservation.

 Des pêcheurs le 14 novembre 2013 sur la Saône près de Macon - Philippe Desmazes AFP

Cette estimation est le résultat d'un minutieux travail coordonné par le Muséum national d'histoire naturelle portant sur la période 2007-2012. Il s'inscrit dans le cadre de la directive «Habitats» de 1992 qui prévoit que chaque Etat membre procède à ce type d'évaluation tous les six ans.

La France compte 312 espèces et 132 habitats considérés comme rares ou menacés par l'Union européenne«Des tendances positives» sont perceptibles pour certaines espèces grâce aux mesures de protection dont elles bénéficient, relève le ministère, mais «elles restent moins nombreuses que les tendances négatives (un habitat sur cinq et une espèce sur quatre (espèces végétales et animales).». L’état de la moitié des espèces et des habitats est jugé stable au cours de la période 2007-2012

Globalement, les forêts sont en bien meilleur état que les prairies et les landes, et surtout que les écosystèmes marins et aquatiques qui sont les plus dégradésL'état de la biodiversité des forêts est jugé meilleur surtout grâce aux espèces (38% dans un état favorable), qui ont bénéficié de la loi de protection de la nature de 1976. Certaines chauve-souris, le loup, le lynx, le chat sauvage, la genette, la martre, le chamois, l'isard et le castor sont ainsi considérés dans «un état favorable».

La loutre, qui se nourrit de poissons, reste menacée en raison de la pollution des cours d'eau et l'assèchement des zones humides, mais la tendance la concernant est positive. Il y aurait aujourd'hui entre 1.000 et 2.000 loutres dans l'Hexagone, contre 50.000 au début du 20ème siècle.

Ces résultats pour l’ensemble de la France masquent néanmoins des différences importantes à l’échelle des régions biogéographiques. C'est dans la région alpine (les Alpes et les Pyrénées) que les les habitats et les espèces sont les mieux conservés. Dans la région méditerranéenne, les espèces figurent également parmi les mieux conservées, avec toutefois une part importante en mauvais état. La situation des habitats est en revanche moins favorable, avec comme conséquence une raréfaction, voire une disparition, des espèces dans certains lieux marqués par l'urbanisation ou l'agriculture intensive. Dans ces cas là, les papillons constituent de bons indicateurs de l'évolution de la biodiversité.

 Carte montrant l'état de conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire par région biogéographique sur la période 2007-2012. Source : Ministère du développement durable et de l'écologie

Parmi les écosystèmes marins, littoraux, humides et aquatiques, «les habitats côtiers méditerranéens ainsi que les habitats dunaires, quelle que soit leur situation biogéographique (aires alpine, méditerranéenne, atlantique et continentale) sont particulièrement touchés», indique le ministère en mettant en avant «la forte urbanisation des côtes et une fréquentation touristique localement élevée».

A l'intérieur des terres, lacs, cours d'eau et zones humides sont très fragiles, tout comme les tourbières, marais et prairies humidesUne observation également valable pour les espèces aquatiques, surtout pour certaines espèces migratrices de poissons (saumon atlantique, lamproie, esturgeon d'Europe notamment), l'écrevisse à pieds blancs ou les mollusques vivant dans ces habitats aquatiques.

«Les fortes pressions» liés à «l'aménagement des vallées alluviales, le drainage des zones humides et les modifications des milieux aquatiques» sont mises en cause.

Face à ce constat globalement négatif, Denez L’Hostis, président de France nature environnement, estime qu'il faut notamment «voter au plus vite le projet de loi pour la biodiversité», «finaliser et mettre en œuvre la trame verte et bleue» et «relancer la stratégie de création d’aires protégées avec des moyens humains et financiers accrus».



Face à la dégradation de l’état de la biodiversité européenne, la directive « Habitats, Faune, Flore » vise le maintien et l’amélioration de l’état de conservation des espèces et des habitats parmi les plus rares ou les plus menacés d’Europe, afin de garantir leur pérennité à long terme. Environ 230  habitats et 1 200 espèces végétales et animales  sont ainsi reconnus comme étant d’intérêt communautaire. 

Le territoire européen est partagé en 14 régions biogéographiques, dont 6 couvrent la France métropolitaine. Cette dernière compte 132 habitats et 312 espèces d’intérêt communautaire.

Graphique montant l'état de conservation des habitats et espèces d'intérêt communautaire. Source (Pdf) ministère du développement durable et de l'écologie 

Tous sont évalués dans chacune des régions biogéographiques où ils sont présents. Avec plus de 1 000 évaluations, la France est le pays de l’Union le plus concerné, devant l’Espagne et l’Italie, ce qui traduit la richesse biologique de son territoire et son importance au sein de l’espace communautaire.

  Graphique montrant la tendance d’évolution de l’état de conservation des habitats et des espèces  d’intérêt communautaire sur la période 2007-2012. Source : ministère du développement durable et de l'écologie

L’état de conservation n’a pas pu être déterminé dans 5 % des évaluations en raison d’un niveau de connaissance insuffisant des habitats concernés.

  Infographie présentant l'état de conservation des espèces et habitats remarquables sélectionnés par grand type d'écosystème. Source : ministère du développement durable et de l'écologie

S'agissant des conclusions du rapport, il s’agit d’habitats en danger ayant une aire de répartition souvent réduite et d’espèces en danger, vulnérables, rares ou endémiques sur le territoire communautaire, strictement protégés et/ou pour lesquels doivent être désignées des zones spéciales de conservation. Ainsi, les conclusions obtenues ne concernent qu’une partie de la biodiversité

20 Minutes 12/1/2015 - Ministère du Développement Durable et de l'Ecologie

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...