Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

Comment font les vautours pour assimiler les bactéries contenues dans leur alimentation ?

Messages recommandés

Les vautours nous font la faveur de débarrasser le monde de quantités importantes de bactéries dangereuses, affirment les chercheurs. En effet, le menu des vautours est composé de carcasses en décomposition. Comment cet oiseau parvient-il à digérer un mets aussi infesté de bactéries mortelles pour tout autre animal, y compris l'homme ? 


 La flore intestinale du vautour lui permet de supporter une nourriture avariée ©️LECQUYER JEROME/BNT/SIPA

N'importe quel animal s'essayant au régime alimentaire du vautour en trépasserait. Pas le rapace qui supporte parfaitement cette nourriture avariée. Il apparaît que son microbiote (flore intestinale) est riche en bactéries mortelles Clostridium ou Fusobacterium mais son système digestif très puissant peut détruire la majorité des micro-organismes ingérés. Résultat : un microbiote aussi vorace que réduit. Alors que l'estomac humain peut contenir près de 1.000 types de bactéries, celui du vautour en compte dix fois moins

Quand ils se nourrissent ils suppriment  un grand nombre de types de microbes dangereux pour l'écosystème disent encore les chercheurs. L'étude a été menée après le constat que peu de recherches avaient été faites sur le microbiome (communautés bactériennes qui se développent autour, sur et en chacun de nous) des oiseaux. Le vautour a été jugé un excellent exemple pour commencer, dit Gary Graves au Washington Post (en anglais), conservateur des oiseaux pour le Musée national d'histoire naturelle Smithsonian et co-auteur d'une étude internationale publiée dans Nature Communications (en anglais).  
 
En règle générale quand un vautour se nourrit sur un animal, il commence par l'anus, ce qui lui épargne l'effort de percer la peau de son bec. Mais, de ce fait, il doit faire face à une "double doses" de bactéries : à la fois de la chair en décomposition et dans les matières fécales de l'animal mort.

Pourtant, lorsque les chercheurs ont examiné le microbiome des vautours, ils ont été surpris de trouver que le microbiote des oiseaux était plus réduit que chez les humains.  "Chez l'homme, la bouche et de l'estomac sont les hôtes de nombreuses bactéries bénéfiques, alors qu'il y en a relativement peu sur notre peau extérieure".

Chez les vautours, c'est tout le contraire : leur peau - ou du moins leur tête - est «sale» en terme de bactéries, tandis que leurs tripes sont étonnamment propres, du moins en terme de bactéries qui s'y trouvent. "Ils collent leurs têtes dans les carcasses en décomposition, de sorte qu'il n'est pas surprenant que leur tête ait tant de bactéries", a déclaré Graves. "Mais quand vous arrivez à l'intestin grêle, il est dominé par un petit nombre de bactéries très fréquentes. Il ya une énorme réduction par rapport à ce qu'ils ont effectivement consommé" : "528 types de bactéries identifiées sur la tête des vautours qu'ils ont échantillonnés, mais seulement 76 types de bactéries dans leurs tripes".

Si nous pouvons trouver comment font les vautours, cela pourrait conduire à la recherche de meilleurs antibiotiques pour les humains, suggèrent les auteurs de l'étude. Car, en effet, parmi les bactéries qui continuent à prospérer dans les entrailles des vautours on en trouve deux qui causent beaucoup de problèmes pour les humains : Clostridia et Fusobacteria. 

- La première  bactérie (Clostridia) provoque le botulisme, la gangrène et le tétanos, des infections pathogènes dangereuses pour les humains. 

- Fusobacteria contribue aux maladies des gencives, à la formation d'ulcères et peut également être impliquée dans certains cas de cancer du côlon. 

Mais les vautours, dont les entrailles grouillent de ces microbes mortels, ne souffrent pas de saignements des gencives ou de pourrissement de leurs membres. Donc, si les scientifiques peuvent comprendre comment les vautours arrivent à tolérer ces microbes, ils pourraient être en mesure de donner aux humains la même opportunité.

Conclusion : Le premier avantage pour les êtres humains, c'est que les vautours, du fait de leur préférence alimentaire, offrent un service gratuit en débarrassant la nature d'animaux morts. "Les gens souvent ne reconnaissent pas les services écosystémiques énormes que les vautours offrent à l'homme», dit Gary Graves. «C'est un service d'assainissement mobile et gratuit. Ils débarrassent la nature des chairs en décomposition qui pourraient menacer la santé publique. En revanche, leurs rejets contient peu de bactéries par rapport à ce qu'ils ont consommé"...



----->Pour information, l'étude porte sur les vautours du "Nouveau Monde", donc appartenant à la famille des cathartidés. C'est une famille d'oiseaux constituée de 5 genres et 7 espèces actuelles : (condors, urubus et sarcoramphes ou vautour pape).  


Sciences et avenir 26/1/2015 - TechTimes

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...