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L'étrange digestion de l'étoile de mer

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Les étoiles de mer ont une toute petite bouche mais cela ne leur empêche pas de manger de grandes proies. Pour ce faire, elles ont développé une solution étonnante. Voici en vidéo un aperçu de leur repas.

Les étoiles de mer ont développé une surprenante technique pour engloutir de grandes proies : la digestion externe. Lorsqu’une victime est capturée, l'étoile de mer ouvre sa bouche ventrale pour laisser passer… son estomac. Une fois en contact avec la proie, celui-ci commence à la digérer pour la transformer en un liquide qui est ensuite aspiré par l’animal avant d’être totalement dégradé dans dix glandes digestives.

 Aquarium de Vancouver 27/9/2012


Dans cette vidéo une Pycnopodia helianthoides reçoit un coquillage bivalve en pâture. Cette espèce d’étoile de mer possède 26 bras et près de 15.000 podia (les « tentacules » utilisés pour saisir la proie).



 Les étoiles de mer (Asteroidea) forment une classe d'échinodermes. On en dénombre au moins 1 500 espèces réparties dans plus de 30 familles vivant dans tous les océans. À l'âge adulte, elles arborent une forme d'étoile caractéristique, constituée d'un disque central autour duquel rayonnent 5 bras ou plus. Les étoiles de mer ont une espérance de vie d'environ 4 à 5 années, parfois plus. Elles sont un symbole maritime important. L'espèce la plus répandue en Europe et la plus étudiée est l'étoile de mer commune. (Photo Une étoile de mer commune. © Hans Hillewaert CC BY-SA 4.0)

 Les étoiles de mer sont des animaux souvent très colorés, et caractérisés comme tous les échinodermes par une symétrie pentaradiale (symétrie centrale d'ordre 5) généralement bien visible à l'âge adulte. Elles sont donc reconnaissables à leur forme d'étoile attribuable à leur cinq bras (parfois plus) plus ou moins longs et pointus et rayonnant autour d'un « disque central », qui contient la plupart des organes (systèmes digestif, nerveux...). (Photo une Helianthoides Pycnopodia. Ed Bowlby, NOAA / domaine public)

 La taille du disque par rapport aux bras est variable : si le disque est presque inexistant chez les Linckia, celui-ci englobe les bras chez certaines espèces, arborant ainsi des formes pentagonales voire rondes, comme les Culcita en forme de coussin. (Photo Les étoiles de mer peuvent arborer des formes très variées. Ici une « étoile-coussin » de forme presque ronde. Joi Ito Flickr / CC BY-SA 2.0)

Les étoiles de mer peuvent mesurer de quelques millimètres chez certaines espèces de la famille des Asterinidae (comme les Aquilonastra) à plus de 1 m chez Pycnopodia helianthoides. 

 Au milieu de la face inférieur du disque central se trouve la bouche, où se rejoignent généralement des « sillons ambulacraires » qui partent des bras. Chacun de ces sillons radiaux porte entre 2 et 4 rangées de podia (ou pieds ambulacraires), qui sont les organes de la locomotion : ceux-ci sont généralement terminés par une ventouse. Ces sillons ambulacraires sont protégés de part et d'autre par une rangée de plaques armées de piquants ou de granules élargis. (Image Anatomie d'Asterias rubens. 1= Estomac pylorique, 2= Anus, 3= Glande rectale, 4= Canal hydrophore, 5= Madréporite, 6= Canal pylorique, 7= Cæcum pylorique, 8= Estomac cardiaque, 9= Gonade, 10= Osselets ambulacraires, 11= Ampoules. © Hans Hillewaert CC BY-SA 2.0)

Ce sont des animaux benthiques : cela signifie qu'elles vivent posés sur le fond de la mer, où elles progressent lentement sur leur podia, et sont incapables de nager. Chez la quasi-totalité des espèces, la locomotion s'effectue exclusivement par le moyen des podias qui recouvrent plus ou moins densément la face orale. Ce sont des excroissances charnues partiellement rétractiles, très mobiles et adhésives, grâce auxquelles elles peuvent se déplacer sur des surfaces verticales, même en cas de courant. La vitesse moyenne d'une astérie est de 14 cm à la minute.

 On retrouve des étoiles de mer à toutes les profondeurs dans tous les océans. Plusieurs espèces sont spécialisées dans les écosystèmes subglaciaires, comme la grande Labidiaster annulatus, d'autres habitent les abysses comme les Brisingida (on compte 19 familles totalement inféodées aux grandes profondeurs), d'autres enfin supportent d'être émergées pendant les marées basses. En France métropolitaine, l'espèce la plus commune est l'étoile de mer commune (Asterias rubens) sur les côtes Atlantiques, et l'étoile de mer rouge (Echinaster sepositus) sur les côtes méditerranéennes. (Photo Une étoile abyssale de forme plus complexe (Novodinia sp., famille des Brisingida). Jon Moore / domaine public)

 De manière générale, la majorité des espèces d'étoiles de mer habitent dans des eaux tempérées ou froides (y compris sous la banquise et dans les grands fonds). Plusieurs familles sont inféodées aux abysses comme les Freyellidae et les Brisingidae, que l'on trouve jusqu'à 6 000 m de profondeur (6 860 m pour Freyella kurilokamchatica), mais le record de profondeur semble être détenu par les Porcellanasteridae, comme Eremicaster vicinus (trouvée à 7 614 m) ou une Hymenaster filmée à 8 400 m ! (Photo Le rapport de taille entre les bras et le disque central peut varier fortement (ici une Choriaster granulatus). Hectonichus CC BY-SA 3.0)

 Certaines espèces ont la possibilité de se régénérer, c'est-à-dire la capacité de faire repousser un ou plusieurs de leurs bras si elles en sont détachées. Un bras perdu peut être régénéré en moins d'un mois. Un genre en particulier, Linckia, nommé d'après le naturaliste J.H. Linck, est même capable, à partir d'un bras, de se reconstituer en entier. Elle utilise cette capacité comme moyen de multiplication asexuée. Si vous êtes intéressé(e) sur le système de reproduction : voir ICI. (Photo : Certaines étoiles comme cette Linckia guildingi peuvent se régénérer totalement à partir d'un seul bras, leur donnant cette forme caractéristique de « comète de mer ». Ce phénomène permet une multiplication asexuée. Emőke Dénes — Natural History Museum in London CC BY-SA 2.5)

Mode de vie / alimentation : Les étoiles de mer sont toutes des animaux benthiques, qui vivent posées sur le fond où elles se déplacent lentement à l'aide de leurs podia. La plupart des espèces sont nocturnes, et passent la journée dissimulées dans des anfractuosités de la roche ou enfouies dans le sable. 

 Les étoiles de mer sont principalement des omnivores opportunistes à tendance carnivore ou détritivore suivant les espèces et la disponibilité en nourriture, mais certaines espèces sont spécialisées dans la prédation ou la filtration du plancton. Leur régime alimentaire est principalement constitué de proies immobiles ou se déplaçant lentement. Il peut, selon les espèces, se constituer de mollusques, crabes, vers, crustacées, vers polychètes, échinodermes, d'autres invertébrés, et même parfois de petits poissons. Certaines étoiles comme les Solaster sont même spécialisées dans la consommation d'autres échinodermes, et notamment d'autres espèces d'étoiles de mer. (Photo Une Pisaster ochraceus (étoile commune des côtes pacifique des États-Unis) consommant une moule en Californie. Brocken Inaglory CC BY-SA 3.0)

 Les astérides se nourrissent grâce à leur orifice buccal, situé sur la face inférieure (appelée « orale »). Les pièces buccales sont un des éléments utilisés pour leur classification. (Photo L'étoile Solaster dawsoni consomme principalement d'autres étoiles de mer, ici une Hippasteria spinosa. Ed Bowlby, NOAA / domaine public)

 PrédationLes étoiles de mer ont de nombreux prédateurs, même si certaines (comme l’Acanthaster planci aux piquants venimeux) sont suffisamment bien défendues pour ne plus craindre beaucoup d'animaux à l'âge adulte. (Photo : Des Thyca ectoconcha parasites sur la face orale d'une L. multifora. Philippe Bourjon CC BY-SA 4.0)

Les principaux prédateurs des étoiles de mer sont :

- de gros poissons (aux mâchoires suffisamment puissantes pour broyer le squelette de calcite),
- des crabes,
- les loutres de mer,
- de gros mollusques carnivores (comme les « tritons » du genre Charonia, friands de grosses étoiles tropicales),
- certains crustacés (comme la crevette-arlequin mangeuse d'étoiles Hymenocera picta)
- et même d'autres espèces d'étoiles de mer (le cannibalisme étant relativement répandu chez les étoiles carnivores).
- Dans les zones intertidales, elles font le délice de certains oiseaux marins opportunistes comme les goélands. (Photo : La crevette Arlequin (Hymenocera picta) est un prédateur très spécialisé des astéridées (ici s’apprêtant à dévorer une Fromia milleporella). Nathalie Rodrigues CC BY-SA 4.0)

 MaladiesEn plus des divers parasites qui peuvent les infecter, certaines maladies épidémiques sont susceptibles de décimer les populations d'étoiles de mer épisodiquement. La plus impressionnante est le Syndrome du dépérissement de l'étoile de mer (« starfish wasting syndrome »), épidémie encore en grande partie mystérieuse, observée de manière récurrente (1972, 1978, 1983, 1997...) et plus récemment en septembre 2013 dans le Pacifique nord-est (de la Californie à l'Alaska). Cette épidémie, qui entraîne une mort rapide après des troubles aigus du comportement (dont la cassure spontanée des bras27), touche au moins une dizaine d'espèces dont Pisaster ochraceus, Pycnopodia helianthoides et Solaster dawsoni, mais semble en épargner d'autres comme Asterina miniata et Dermasterias imbricata. Les symptômes sont une atteinte cutanée, avec un blanchissement des tissus évoluant vers la déchirure, et un affaissement du corps évoluant vers la déliquescence généralisée. L'agent pathogène a enfin été identifié en 2014 : il s'agirait d'un densovirus.

 Danger des étoiles de mer pour l'hommeLa grande majorité des étoiles de mer sont inoffensives pour l'hommeCependant, certaines espèces peuvent présenter un danger relatif par leur système de défense, comme l'acanthaster pourpre, qui est connue pour être un prédateur des coraux de la grande barrière d'Australie : de grande taille, elle est hérissée de piquants venimeux pouvant être dangereux pour l'homme. (Photo L'étoile épineuse Acanthaster planci (ici au Timor) se nourrit de corail. Nhobgood  CC BY-SA 3.0)

La consommation d'étoiles de mer est en revanche susceptible de représenter un léger risque, car elles sont très peu digestes et certaines peuvent accumuler des toxines dans leurs chairs.

Futura Sciences 26/1/2015 - Wikipedia

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