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Admin-lane

Les océans du futur seront plus chauds, plus élevés et plus acides

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Que verrons-nous sur les bords de mer en 2100? Des plages? Pas si elles disparaissent sous l’effet de la montée des eaux. Des pêcheurs ? Pas si les poissons migrent vers les pôles ou s’échouent sur les côtes sous l’effet du réchauffement des eaux. Des coquillages? Pas si leurs coquilles ne résistent pas à l’acidification des eaux. 


 Photo non datée de la Grande barrière de corail fournie le 1er août 2013 par l'Institut australien de science marine - AIMS


Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche au CNRS au Laboratoire d’océanographie de Villefranche, nous met en garde sur les effets catastrophiques du changement climatique sur les océans du globe. Il tiendra ce mercredi une conférence à l’Institut océanographique de Paris.

A quoi ressembleront les océans du futur ?Les océans sont le réceptacle d’une grande partie de la pollution engendrée par l’activité humaine. Ils absorbent plus de 90% de la hausse de chaleur due à l’effet de serre, ce qui réchauffe l’eau de mer. Les océans reçoivent environ 10% de l’eau générée par la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, ce qui contribue à l’augmentation du niveau de la mer. Enfin, ils absorbent environ 25% du CO2 rejeté dans l’atmosphère, ce qui modère le réchauffement du climat mais contribue à acidifier l’eau de mer. Les océans du futur seront donc plus chauds, plus élevés et plus acides.

Quelles conséquences cela peut avoir ?
En raison du réchauffement des eaux, les organismes marins se déplacent vers le nord et les pôles. Les poissons et le plancton peuvent faire plusieurs centaines de kilomètres par décennie. Malheureusement, il y a des endroits où ce n’est pas possible, comme sur la côte méditerranéenne où l’on a vu des mortalités massives en 2003 lors de la canicule. Cela pourrait être plus fréquent.  On observe également la mort de certains invertébrés, surtout des récifs coralliens qui blanchissent et meurent. Quant à l’acidité, elle menace certains petits mollusques dont la coquille est attaquée par l’acidité. On a aussi observé sur la côte nord-américaine du Pacifique que les huîtres et les moules avaient beaucoup de difficultés pour se reproduire.

Et quelles conséquences pour l’homme ?L’augmentation du niveau de la mer, qui pourrait atteindre 80 cm à un mètre en 2100, pourrait entrainer des modifications majeures des côtes. Les Pays-Bas ont déjà mis en œuvre des programmes pour renforcer leurs défenses maritimes, la France va devoir faire quelque chose sur sa côte Atlantique. Mais beaucoup de pays ne pourront pas empêcher la submersion, par exemple les petits Etats du Pacifique comme les Maldives, qui ne sont qu’à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer. Là, les migrations de populations seront inévitables. L’élévation du niveau de la mer sera catastrophique pour l’espèce humaine.

Peut-on encore enrayer le phénomène ?Tous ces problèmes ont pour origine uniquement l’augmentation du gaz carbonique dans l’atmosphère liée aux activités humaines, le chauffage, le transport, l’industrie… Le Giec montre qu’on peut encore limiter le réchauffement, l’acidité et la hausse du niveau des mers en réduisant les émissions de CO2.  Pour cela, il faut utiliser plus d’énergies renouvelables et augmenter l’efficacité énergétique des véhicules, de l’industrie, de l’habitat. C’est tout l’enjeu de la conférence climat qui aura lieu à Paris fin 2015: on verra si les pays qui y participent vont parvenir à un accord global pour réduire les émissions de CO2.


20 Minutes 9/2/2015

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L'océan absorbe une bonne part du dioxyde de carbone que nous rejetons massivement dans l'atmosphère. En se dissolvant, le CO2 acidifie les océans et fragilise de nombreuses espèces marines. Pour mieux étudier l’évolution de ce phénomène, ainsi que ses impacts écologique et économique, des chercheurs internationaux ont développé une nouvelle méthode pour cartographier sa répartition grâce aux données livrées par différents satellites.

Les océans sont de gigantesques puits de carbone qui absorbent chaque année environ un quart de nos émissions de dioxyde de carbone, principal responsable de l’actuel dérèglement climatique. Une bonne nouvelle ? Cela se pourrait si le revers de la médaille, l’acidification des océans, n’était pas si préoccupant. En ces temps où nous battons chaque année les records d’émissions de dioxyde de carbone du fait nos activités industrielles et de déforestation — près de 40 milliards de tonnes en 2013, soit une hausse de 2,3 % par rapport à 2012 —, le taux de CO2 dissous dans les océans ne cesse donc de s’accroître (22 millions de tonnes environ chaque jour).

 En combinant les données sur la salinité des océans recueillies par Smos (Soil Moisture and Ocean Salinity) avec celles des températures des eaux de surface obtenues avec d’autres satellites, des chercheurs ont pu quantifier le pH à la surface des océans. Leurs travaux vont aider les biologistes et les climatologues dans leurs recherches sur ces milieux perturbés et sur leurs interactions avec le système climatique. ©️ Esa, Roberto Sabia

Dans leur rapport publié à l’occasion de la 12ème Conference of the Parties (COP 12) à la Convention sur la diversité biologique qui s’est tenu du 6 au 17 octobre 2014 à Pyeongchang, en Corée du Sud, les scientifiques écrivaient : « Par rapport à la période préindustrielle, l’acidité des océans a augmenté d’environ 26 % » (source Le Monde), soulignant que si les émissions continuent à ce rythme, l’acidité augmentera « d’environ 170 % par rapport aux niveaux préindustriels d’ici à 2100 ». Du jamais vu depuis 56 millions d’années, selon une autre étude publiée en 2012 dans la revue Science. La rapidité du phénomène n’aurait pas d’équivalent depuis 300 millions d’années.

C’est donc un traumatisme important pour la biodiversité, déjà confrontée à une érosion massive causée par la destruction de son environnement et la surpêche. Les organismes les plus fragilisés par cette baisse du pH (actuellement 8,05 et 8,25 avant la révolution industrielle) sont principalement les mollusques, crustacés, coraux et certains organismes planctoniques. Bien entendu, à terme, ces conséquences sont aussi néfastes pour tous ceux qui dépendent de ces ressources.

Pour évaluer le pH des océans, les chercheurs procèdent notamment à des prélèvements des eaux en surface et en profondeur, in situ, afin de mesurer leur température, leur salinité et parallèlement effectuent des expériences en laboratoire. Cependant ces méthodes ont leurs limites et nombreux sont ceux qui souhaiteraient bénéficier de données plus importantes et globales. À cet effet, une équipe internationale de chercheurs venus de l’université d’Exeter, du laboratoire marin de Plymouth, de l’Ifremer, de l’Esa et divers collaborateurs eurent l’idée de combiner les observations de Smos (Soil Moisture and Ocean Salinity) — lancé en 2009, le satellite européen est dédié aux mesures de la salinité des océans et à l’humidité des sols — avec celles d’Aquarius (Nasa) ainsi que celles des températures des masses d’eau terrestres effectuées par d’autres satellites. Cette recherche dirigée par Peter Land du laboratoire marin de Plymouth a été publiée dans Environmental Science and Technology.

 Les émissions massives de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère terrestre provoquent une acidification des océans. Les coraux font partie des organismes les plus vulnérables. La biodiversité marine est très menacée par cette baisse du pH sans précédent depuis plusieurs millions d’années. ©️ V. Piazza

« En unifiant nos différents efforts, nous sommes en mesure pour la première fois d’utiliser systématiquement les satellites pour déterminer le pH des eaux de surface, se réjouit Roberto Sabia, ingénieur dans le domaine de l’observation terrestre à l’Esa. En compilant les mesures de la salinité effectuées par Smos, nous visons à générer régulièrement une valeur ajoutée dans les données : un atlas global du pH de surface des océans ».

Ces recherches sont très « importantes pour surveiller l’acidification des eaux de surface des océans » et « permettre d’identifier rapidement et facilement les zones les plus à risques » note Jamie Shutler (université d’Exeter).


Futura Sciences 21/2/2015

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