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L’apron du Rhône : poisson d'eau douce menacé

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Présentation ce lundi à Lyon du premier documentaire consacré à l’un des poissons d’eau douce les plus rares et les plus menacés au monde : l'apron.

 Ce poisson discret à l’activité essentiellement nocturne, fait l’objet depuis plus de vingt ans d’un programme de préservation pour éviter sa totale disparition. ©️ Marianne Georget

L’apron est un petit poisson d’une vingtaine de centimètres à taille adulte, au corps fuselé de couleur brune marbrée de trois à quatre bandes noires et aux écailles rugueuses. Autrefois présent sur tout le bassin du Rhône, ce cousin de la perche ne se trouve plus désormais qu’au long de 250 kilomètres de rivières, sur quelques espaces préservés de la boucle suisse du Doubs, dans la Loue, l’Ardèche, la Drôme, la Durance et le Verdon.

Car ce poisson a besoin d’ondes claires et bien oxygénées dévalant sur des lits de cailloux non perturbés. Il est donc à ce titre un indicateur de la qualité des milieux aquatiques du massif rhônalpin. Et s’il est aujourd’hui en voie de disparition, c’est à cause des aménagements des fleuves, des pollutions diverses et des travaux sur les lits des rivières, comme par exemple les barrages.


 Apron du Rhône photographié dans la Loue à Chenecey-Buillon. Erimouche CC BY-SA 3.0 
 CR = En danger critique d'exctinction


C’est ce milieu d’eau claire que montre le documentaire de Sylvain Garassus et Jean-Yves Collet « Apron, l’incroyable aventure d’un poisson sentinelle » présenté ce lundi à l'aquarium de Lyon et qui sera largement diffusé dans la région auprès des collectivités, associations, écoles.

Ce poisson discret à l’activité essentiellement nocturne, fait l’objet depuis plus de vingt ans d’un programme de préservation pour éviter sa totale disparition. Le Conservatoire des espaces naturels de Rhône-Alpes pilote des programmes européens "Life" qui conjuguent à la fois la protection des rivières et les actions de reconstitution des populations. C’est ainsi que le film retrace le travail de scientifiques arrivant à élever avec succès des aprons en laboratoire qui sont ensuite relâchés dans leur milieu naturel. Malgré ces efforts, l’espèce est toujours en danger. A travers la directive européenne Habitat, il est de la responsabilité de la France d’empêcher la disparition d’une espèce emblématique de l’érosion de la biodiversité animale et végétale.


L'apron peut changer de couleur en quelques secondes pour prendre celle du fond : il est de ce fait très difficile à repérer. Il porte en général 3 à 4 bandes sur les flancs, sauf lorsqu'il est posé sur un substrat de couleur uni : dans ce cas, les barres peuvent disparaitre. La tête peut également noircir ou pâlir selon l'environnement et le stress du poisson.

Il vit dans des rivières courantes à fond de galets-graviers où alternent fosses et radiers, ces derniers étant nécessaires à sa reproduction. Bien que pouvant supporter occasionnellement une température de l'eau voisine de 30 °C dans des rivières peu polluées (observation dans l'Ardèche et en captivité) et de faibles taux d'oxygène, l'espèce semble avoir récemment disparu des parties de cours d'eau où la température dépasse fréquemment 28 °C suite aux effets combinés des prélèvements d'eau et du réchauffement climatique (Gard, Cèze, Durance aval, Ardèche aval, ...).

Les causes de sa disparition :

- Modifications de la morphologie des cours d'eau par curage.
- Rectification/chenalisation, endiguement, création de retenues qui font disparaître les zones de courant nécessaires à la reproduction de l'espèce et à son alimentation.
- fragmentation écologique des cours d'eau, faisant obstacles aux déplacements de l'espèce (barrages, seuils), manque de passe à poissons adaptée, qui déconnectent les populations les unes des autres.
- Réchauffement climatique, qui par ses conséquences sur la diminution du débit des cours d'eau (assèchements estivaux) et la température estivale de l'eau, baisse de l'oxygénation).
- Pollution également en cause dans la disparition de certaines populations.
- Eutrophisation (engrais agricole, nitrates transportés par les pluies...)
- La pollution lumineuse pourrait localement avoir été un des facteurs de régression de l'espèce en raison de son comportement normalement nocturne.

Il n'y a pas de Plan national de restauration de l'espèce, mais des mesures de restauration en cours dans le cadre d'un programme européen Life : Recherche de populations sur les sites de présence historique, détermination des linéaires de rivière colonisés et estimation des effectifs des populations, mise en place d'un observatoire annuel des populations, restauration de corridors biologiques par décloisonnement des habitats via une suppression progressive d'obstacles ou par aménagement de passes à poissons adaptées à cette espèce, essais d'élevage conservatoire, sensibilisation du public et des acteurs de la gestion de l'eau et des milieux aquatiques. Wikipedia


En attendant un teaser du documentaire en question, voici une vidéo sur la protection de l'apron en Suisse :

  France 3 Franche-Comté 13/1/2013 : Des associations françaises et suisses ont déposé plainte en juin 2011 auprès du conseil de L'europe estimant que la France et la Suisse ne faisaient pas le nécessaire pour protéger l'Apron...



Sciences et avenir 23/2/2015

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