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Le trafic d'espèces protégées: menace pour la biodiversité et pour les Etats

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Kasane (Botswana) (AFP) - Le trafic d'espèces protégées menace non seulement la biodiversité, mais alimente aussi des réseaux criminels internationaux. Mercredi, une conférence mondiale réunie au Botswana planchera sur les remèdes à apporter à cette crise.

Cette réunion doit faire le point sur l'avancée des promesses faites en février 2014 par les 46 Etats signataires de la "Déclaration de Londres", à l'issue de la première conférence mondiale sur le sujet.

 Le trafic d'espèces protégées menace non seulement la biodiversité, mais alimente aussi des réseaux criminels internationaux. Mercredi 25 mars 2015, une conférence mondiale réunie au Botswana planchera sur les remèdes à apporter à cette crise (c) Afp

- Quelles sont les raisons de l'extinction massive en cours ? Tous les experts sont unanimes, la destruction des habitats naturels, dont la déforestation, est la première cause de disparition des espèces. Viennent ensuite le changement climatique, la pollution, et le trafic d'espèces protégées, qui sera au centre de la conférence de mercredi.

"Les espèces n'ont jamais été autant menacées qu'aujourd'hui, avec un taux d'extinction 100 à 1.000 fois supérieur au rythme naturel. Et les hommes en sont responsables", souligne le directeur général de l'Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), l'une des ONG associées de la Déclaration de Londres.

- Quelles espèces sont touchées ? Plusieurs espèces emblématiques comme le rhinocéros, l'éléphant ou le tigre sont victimes essentiellement du trafic international. Mais des milliers d'autres espèces, comme la tortue marine, le pangolin, et nombre de plantes rares ou d'arbres au bois précieux sont également décimées par le braconnage à but commercial.

- Quels sont les risques engendrés par ce trafic ? En-dehors de l'atteinte, irrémédiable, à la biodiversité, le trafic international d'espèces protégées alimente des mafias ou des terroristes du monde entier. Il représente un chiffre d'affaires annuel de 19 milliards de dollars.

"Le crime organisé à une très large échelle est maintenant impliqué, et le trafic d'espèces sauvages est devenu une menace immédiate non seulement pour des animaux emblématiques, mais aussi pour la sécurité régionale, l'Etat de droit, le développement durable et la prospérité des communautés locales", assure Carlos Drews, directeur du programme mondial des espèces au WWF.

Les experts du braconnage des éléphants estiment notamment que des groupes armés d'Afrique du nord, centrale ou orientale se financent partiellement avec la vente d'ivoire.

- Que vont faire Etats et ONG pour tenter de limiter les dégâts ? "La Déclaration de Londres a changé la donne dans la lutte mondiale contre ce type de criminalité, et les Etats peuvent renforcer ces engagements à Kasane en adoptant de nouveaux engagements", se félicite Heather Sohl, spécialiste des espèces en danger au WWF. "Mais il ne suffit pas de stopper le braconnage, les Etats doivent aussi faire plus pour réduire la demande de produits issus du trafic illégal".

La conférence de Kasane travaillera autour de quatre idées fortes:

. Réduire la demande en éduquant les consommateurs, notamment en Chine.

. Renforcer l'application de la loi contre les braconniers et les trafiquants.

. Améliorer la coopération entre Etats et entre services au sein des Etats, pour traiter vraiment cette criminalité comme est aujourd'hui traité le terrorisme.

. S'assurer que les communautés des pays de braconnage soient associées aux efforts de lutte et qu'elles en tirent profit, notamment à travers le développement du tourisme.

"Les gouvernements ont fait des progrès dans la lutte contre le trafic d'espèces depuis la Conférence de Londres", note Sabri Zain, directeur à TRAFFIC, une ONG spécialisée dans la lutte contre le commerce illégal d'espèces sauvages. "Mais il va falloir agir plus et dégager plus de ressources pour s'assurer que ces engagements vont se transformer en améliorations visibles sur le terrain".


Sciences et avenir 25/3/2015

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Kasane (Botswana) (AFP) - Le monde commence à prendre conscience des ravages du trafic illégal de faune sauvage, mais beaucoup d'efforts seront nécessaires à court terme pour éviter l'extinction d'espèces emblématiques comme l'éléphant ou le tigre, selon des ONG et Etats réunis au Botswana.

Ces derniers - une trentaine au total - ont délivré ce message mercredi à la conférence internationale sur le commerce illégal de faune, à Kasane, dans le nord du Botswana.

 Les statistiques officielles dénoncent que 1004 rhinocéros avaient été abattus par des braconniers en Afrique du Sud en 2013, contre 668 en 2012. Reuters / Philimon Bulawayo

"Le niveau de trafic reste très inquiétant pour beaucoup d'espèces sauvages", a noté Steven Broad, le directeur de TRAFFIC, l'organisme chargé de la traque de cette activité criminelle.

Par la "Déclaration de Kasane", qui suit celle de Londres de février 2014, les Etats signataires s'engagent à nouveau à mettre en place une série de mesures.

Les réactions des ONG ont été contrastées. Si certaines saluent les progrès déjà réalisés, l'IFAW (International Fund for Animal Welfare) note cruellement qu'une quinzaine d'Etats sur les 41 signataires de la déclaration de Londres n'ont pas tenu leurs promesses. "Il est effrayant que des pays comme le Tchad, le Cameroun et la République démocratique du Congo (RDC), dont les populations d'éléphants sont extrêmement menacées par le braconnage, n'aient montré aucun progrès pour ralentir le massacre", a déclaré Jason Bell, directeur du programme "Eléphants" de l'IFAW.

Dans le parc de Garambo, en RDC, 30 éléphants ont été tués quelques jours avant la conférence, et 68 dans les deux derniers mois.

La "Déclaration de Kasane" retient, au premier rang des mesures urgentes, les efforts pour tarir la demande pour les produits dérivés de ce trafic.

Personne n'ignore par exemple que l'ivoire des éléphants, massacrés au rythme de 20.000 à 30.000 par an, alimente essentiellement le marché chinois, et dans une moindre mesure thaïlandais.

Des études ont démontré que beaucoup d'acheteurs ignorent simplement qu'il faut tuer un éléphant pour récolter son ivoire. Des efforts de pédagogie ont été entrepris et commencent à porter leurs fruits.

Dès l'ouverture de la conférence, le président gabonais Ali Bongo avait rappelé que son pays, avec le Botswana, le Tchad, l'Ethiopie et la Tanzanie, demande un moratoire "d'au moins 10 ans sur toute vente d'ivoire, le temps de stabiliser nos populations d'éléphants".

Il reste aujourd'hui 470.000 éléphants en Afrique, contre 550.000 en 2006.

Le Vietnam, lui, est le plus gros importateur de poudre de corne de rhinocéros, utilisée en médecine traditionnelle et considérée comme une marque de statut social par ses nouvelles classes moyennes supérieures. Pour satisfaire cette demande, 1.300 rhinocéros ont été abattus en Afrique en 2014, presque tous en Afrique du Sud, leur dernier sanctuaire. Preuve de sa bonne volonté, le Vietnam a obtenu l'organisation de la prochaine conférence sur le commerce illégal de faune sauvage, fin 2016 en principe.

Pour le tigre, dont il ne reste que 3.000 individus en liberté, "le trafic illégal de peau et d'os reste constant", a souligné Steven Broad. "Des restes de presque 1.600 tigres ont été saisis dans les pays de répartition du tigre (péninsule indienne et certains pays du Sud-Est asiatique) ces 15 dernières années, soit presque deux par semaine".

La deuxième série de mesures consiste à renforcer les législations et les appliquer sans faiblir, avec une attitude de "tolérance zéro" contre la corruption.

Pour l'instant, dit M. Broad, "le trafic de produits de la nature est perçu par les criminels comme une opération à hauts revenus et à risque faible". Les Etats veulent modifier cela, en s'engageant à "renforcer, et si nécessaire créer, des partenariats entre les pays source, de transit et de destination pour combattre le trafic illégal tout au long de sa chaîne", selon la déclaration finale.

L'implication des populations des pays source et la possibilité pour elles de partager les revenus d'une gestion saine de la nature sont également inscrits dans les objectifs de Kasane.

Parmi les mesures retenues figure encore le partenariat avec le secteur privé, pour qu'il s'associe à la lutte contre le trafic. Le secteur bancaire et financier est sollicité pour lutter contre le blanchiment d'argent du trafic et les transporteurs, routiers, aériens et surtout maritimes, pour renforcer la surveillance du contenu de leur frêt.


Sciences et avenir 25/3/2015

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