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Afrique : la protection des éléphants

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Les "cinq recettes" (mesures) du Botswana :



« Notre bilan est exceptionnel, nous sommes loin devant le reste de l’Afrique ». Le ministre botswanais du Tourisme et de la Vie sauvage, Tshekedi Khama, n’a pas manqué de vanter le succès de son pays dans la lutte anti-braconnage alors que le Botswana accueillait cette semaines à Kasane deux conférences mondiales sur le trafic d’espèces protégées.

 Vue aérienne du Zakouma National Park, au Botswana, en 2013. Crédits : MICHAEL LORENTZ / AFP


Déjà lors de la guerre civile en Angola (1975-2002), les éléphants avaient traversé la Namibie pour trouver refuge au Botswana.

Cet Etat enclavé d’Afrique australe est désormais le pays africain qui abrite le plus grand nombre de pachydermes sur le continent, environ 130 000. Un chiffre stable depuis 2010, mais qui a triplé en trois décennies alors que la population de ce mammifère emblématique a chuté de 15% en presque dix ans en Afrique. 

Seulement une cinquantaine d’éléphants ont été braconnés au Botswana l’an dernier selon les autorités. 

Quelles leçons ce pays peut-il donner à ses voisins ?



- Défendre une cause nationale : « Le Botswana a pris une décision délibérée, avec le soutien de notre président, de combattre le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages, notre but est de faire savoir aux braconniers que notre pays n’est pas un endroit où ils peuvent faire affaire », rappelle Tshekedi Khama. Cette volonté politique au plus haut niveau manque souvent dans d’autres pays

Classé dans les pays à revenus intermédiaire grâce à ses mines de diamants, le Botswana a aussi les moyens de son ambition. Le budget accordé à la lutte anti-braconnage a augmenté ces deux dernières années malgré une baisse du cours de la pierre précieuse. Grâce à la victoire de son parti (BDP) aux élections d’octobre dernier, le président Ian Khama, frère du ministre, peut poursuivre cette politique pendant son second mandat.

Rendre efficace les unités anti-braconnage : Les rangers des parcs nationaux ne sont pas les seuls à être mobilisés contre les trafiquants. L’armée, la police et les services de renseignements ont aussi été déployés. Selon les autorités, une dizaine d’arrestations ont été faites l’an dernier lors d’opérations ciblées ou de barrages routiers. « Les unités anti-braconnage sont réactives », confirme Kelly Landen, cofondateur de l’association Elephants sans frontières (EWB), basée à Kasane. Ils viennent nous voir une fois par mois pour savoir dans quels secteurs se concentrent les troupeaux ». Outre la collaboration avec ses voisins pour partager les informations, l’Etat africain fait régulièrement appel à des experts étrangers pour accroître ses compétences

Le Botswana est également le pays le moins corrompu d’Afrique selon l’organisation Transparency International, ce qui empêche les braconniers d’avoir des relais utiles au sein même des autorités.

Sanctionner lourdement les braconniers : « Si on vous trouve avec de l’ivoire braconné, vous encourez jusqu’à dix ans de prison, et l’étude d’un projet de loi est en cours pour encore augmenter les sanctions », indique Charles Mojalemotho, responsable des parcs nationaux botswanais. Le gouvernement soutient aussi la politique controversée du « tirer pour tuer » des forces de l’ordre. « Un moyen de dissuasion efficace », selon le ministre de la Vie sauvage. « Si vous êtes dans la brousse et qu’on vous trouve avec un fusil, nous ne prendrons aucun risque avec notre sécurité », résume Charles Mojalemotho sans souhaiter détailler davantage.

Miser sur les revenus du tourisme de safaris : « La terre des géants ». C’est le slogan sur les affiches touristiques du Botswana avec en arrière-plan les « Big Five », les cinq animaux d’Afrique les plus symboliques, dont l’éléphant. Ils sont tous présents dans le pays. Le tourisme de safaris, essentiellement haut de gamme, est le deuxième secteur économique du pays (12% du PIB) après l’industrie du diamant. 

« Le calcul est simple, si on n’a plus d’animaux, il n’y aura plus de touristes, donc plus de revenus pour le pays », résume le ministre Tshekedi Khama. « Encore faudrait-il que ces bénéfices profitent à tous les Botswanais », rétorque Sox, un guide travaillant dans le parc de Chobe. « Des emplois sont créés pour les locaux grâce au tourisme, mais une grande partie des bénéfices reste entre les mains de quelques grands opérateurs », estime-t-il.

Convaincre les communautés locales : « Si les habitants des villages qui vivent à proximité des éléphants ne voient pas les bénéfices qu’ils retirent de la protection de ces animaux, ils risquent de se retourner contre eux, notamment par le braconnage », admet Charles Mojalemotho. La moitié des Botswanais vivent encore sous le seuil de pauvreté. Une centaine d’associations ont été créées dans des communautés du pays pour développer des projets financés par l’argent du tourisme.

Si les autorités saluent un succès, il est difficile de juger de l’impact positif en raison de la disparité des initiatives. Les autorités locales reçoivent par contre de plus en plus de récriminations de la part d’habitants dont les cultures sont endommagées par les va-et-vient incessants des nombreux éléphants

Avec la forte augmentation de la population en Afrique, quelle cohabitation est à l’avenir possible sur le continent entre êtres humains et pachydermes ? Le Botswana n’a cette fois-ci pas encore trouvé la meilleure recette.

Quelques animaux composant la faune du Botswana :


Buffle du Cap

Eléphant

Lion

Céphalophe de Grimm

Gnou

 Nyala Angasi

Cob à croissant

 Guépard

 0réotrague
 
Cob Leche du Nil

Hippopotame

Oryx Gazelle

Cob Leche Roux

Hippotrague rouan

Phacochère
Cob des roseaux
Arundinum 

 Impala

 Rhinocéros noir

Damalisque à front blanc

 Grand Koudou

Springbok

Eland du Cap

 Léopard

Crocodile

Steenbok



La liste des mammifères n'est pas exhaustive, c'est juste un exemple... d'autant que d'autres espèces venant de pays voisins utilisent des portions du territoire du Botswana lors de leurs migrations. Il est à noter également la présence de nombreuses espèces d'oiseaux : plus de 450 espèces répertoriées dans la partie marécageuse du parc national de Chobe. Dans la réserve naturelle de Moremi (au nord-est du parc de Chobe) ce sont 550 espèces d'oiseaux qui y ont élu domicile. Bien sûr, on retrouve des mêmes espèces qui fréquentent les deux lieux... A cela s'ajoutent les insectes, les poissons... Sans oublier la flore parfois surprenante, tels les baobabs de Baines dans les Nxai Pans. Compte tenu de la richesse naturelle du pays, il est de l'intérêt des autorités du Botswana de la préserver et de la capitaliser sous forme d'attractions touristiques sources de revenus mais aussi source de protection...



----->Conclusion, si pour l'instant le Botswana réussit à contenir le braconnage, l'avenir pour les éléphants restent quand même incertain... La recette serait peut-être d'empêcher les agriculteurs d'empiéter sur l'habitat des éléphants en proposant des alternatives, comme développer l'artisanat local, dans les endroits où l'homme et l'animal sont en conflit... En quelque sorte proposer une reconversion aux personnes concernées, tout en améliorant leurs revenus et les techniques agricoles pour un meilleur rendement sur une surface peut-être plus restreinte...

Le Monde Afrique 27/3/2015 - Africa-onweb.com

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