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Du cannabis pour soigner ses animaux ?

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Aux États-Unis, la marijuana à but vétérinaire pourrait bien être légalisée. Une dose dans la nourriture de son chat ou de son chien, la solution miracle ?

Après la vague de réactions soulevées par la légalisation du cannabis à usage récréatif au Colorado, un autre état fait parler de lui sur ce sujet épineux. A l’ouest des Etats-Unis, le Nevada pourrait bien autoriser la consommation de marijuana par les animaux, dans un but vétérinaire. C’est en tout cas l’une des propositions de loi que le sénateur démocrate Tick Segerblom a déposée devant le sénat, le 17 mars dernier.

 Un des défenseurs de la légalisation du cannabis à usage vétérinaire, le Dr Doug Kramer, applique sur la peau de son chien Mason de l'huile de cannabis. ©️ Oscar Anaya/AP/SIPA

L’accès à la substance serait strictement encadré afin d’empêcher toute dérive. Un vétérinaire devra certifier que le traitement à base de cannabis, glissé dans la nourriture sous forme de gouttes, aidera à la guérison de la maladie. Autre obligation : le propriétaire de l’animal aura à porter une carte médicale, exclusivement délivrée aux résidents du Nevada. Ce "médicament" servirait avant tout à soulager la douleur ou à redonner de l’appétit, à la manière de ce qui se fait déjà dans 23 états des USA mais pour l’Homme.

Problème : le traitement miracle est controversé et son efficacité n’a pas été prouvée scientifiquement. Chez les vétérinaires, les avis concernant le bien-fondé de la légalisation du cannabis sont partagés


Du côté pro, une figure de tête  : le Docteur Doug Kramer, décédé en août 2013. Surnommé le Gourou vétérinaire (Guru Vet), l’homme s’était fait l’avocat de l’utilisation de la substance, qu’il prodiguait illégalement à ses bêtes et à celles de ses clients. Sur la toile, ses déclarations sont reprises par de nombreux défenseurs du sujet, notamment par l’association des vétérinaires américains (American Veterinary Medical Association). 

Et les propriétaires se mêlent au débat, relatant leurs expériences. Ainsi, la propriétaire de Miles, Labrador de 12 ans condamné par une tumeur à la rate métastasée, lui a donné une teinture à base de marijuana. Elle affirme "Si Miles avait été sous Tramadol (un médicament antidouleur), il serait resté au lit et il n’aurait plus profité de rien ni mangé quoi que ce soit. […] Dans les dernières semaines [précédant sa mort], il a été à la plage, il courrait, il était lui-même".

Toutefois pour de nombreux vétérinaires, le sujet nécessite plus d’investigations avant de trancher la question définitivement. Le Dr Robert Silver, vétérinaire au Colorado et président de l’association de botanique vétérinaire (Veterinary Botanical Medical Association) résume la situation : "Nous avons besoin de beaucoup plus de recherches et de sensibilisation avant d’introduire cela chez les animaux".  

 Ces doutes font écho à l’augmentation des cas d'intoxication au cannabis et à la mort d’animaux domestiques dans l’Etat du Colorado. C’est notamment pour cela qu’il ne faut pas souffler la fumée d’un joint vers euxPhoto d'illustration : la fumée de cannabis est toxique pour le chien. ©️ John Gibson / AFP

Alors, entre toxicité et effets bénéfiques, le cannabis sera-t-il reconnu d’utilité publique, après avoir été proscrit si longtemps? La question semble bien loin d’être d’actualité en France où les vétérinaires ne s’aventurent pas sur ce terrain glissant, faute de données. De notre côté de l’Atlantique, le cannabis dans les gamelles n’est pas pour tout de suite.


Sciences et avenir 3/4/2015

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