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France / Bassin de Lacq: la Cour des comptes pointe des risques sur la sécurité sanitaire et l'environnement

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Paris - La Cour des comptes pointe les risques sur la sécurité sanitaire et environnementale dans la zone industrielle du bassin de Lacq (Pyrénées-Atlantiques), reconverti dans la chimie, et a demandé des mesures au gouvernement, dans un référé publié jeudi.

Dans son référé transmis le 26 janvier dernier aux ministères de l'Ecologie, de la Santé et de l'Economie, la Cour relève des insuffisances dans la gestion du transport des produits dangereux issus de l'industrie, dans la prise en compte de la pollution des sols et des eaux et de son impact sur la population...

 Photo L’usine de Lacq depuis la RN 117. France64160 CC0

Le bassin industriel de Lacq reposait depuis les années cinquante sur l'exploitation d'un gisement de gaz naturel mais depuis plusieurs années, en raison de son épuisement progressif, il s'est reconverti dans la chimie. Il compte aujourd'hui une vingtaine d'installations industrielles classées du fait de leur impact potentiel sur l'environnement. Arkema, Air Liquide ou Total y sont implantés.

En matière de transport, les capacités de stockages des produits dangereux n'est pas en adéquation avec les besoins, et doit se faire parfois à bord de véhicules-citernes ou des wagons, pointe la Cour. Elle relève également un flou sur le partage des responsabilités entre l'exploitant et l'utilisateur des voies ferroviaires privées (non gérées par Réseau ferré de France) qui servent au transport de ces produits, engendrant des problèmes pour leur entretien.

En matière de pollution, la Cour note que les substances médicamenteuses ne sont pas spécifiquement contrôlées au niveau de la station d'épuration qui gère les effluents industriels. Malgré une mise en demeure préfectorale en 2011, la question n'est toujours pas réglée, insiste-t-elle.

Par ailleurs, alors que la population locale est exposée à plus de 140 substances différentes, les études sanitaires ne prennent en compte que les polluants atmosphériques (...) et ne sont pas en mesure d'estimer d'éventuels +effets-cocktails+, pointe la Cour. Une étude épidémiologique complémentaire a été préconisée dès 2002 par l'Institut de santé publique, d'épidémiologique et de développement mais cette recommandation n'a pas été suivie.

 Photo : Vue du gave de Pau à Lacq. Jean Michel Etchecolonea CC BY-SA 3.0

Et elle conclut son référé par quatre recommandations pour améliorer la réglementation sur :

-  les quotas d'émissions industrielles, 
- renforcer le contrôle de l'Etat sur ces émissions, 
- améliorer la prévention des risques de transports 
- et mieux encadrer la sécurité sanitaire des sites.

La Cour a également publié les réponses du gouvernement à son référé.

Sur le risque sanitaire, le ministère de la Santé a repoussé l'idée de mener une étude épidémiologique pour des raisons de faisabilité et de pertinence, mais propose des études locales d'imprégnation à des biomarqueurs d'exposition, envisageables au cas par cas et avec un financement par les industriels.

Le ministère de l'Ecologie juge pour sa part nécessaire de renforcer les efforts de recherche pour intégrer d'autres familles de substances dans les études et faire évoluer la méthodologie européenne pour mieux prendre en compte les effets combinés des substances. Sur le transport, le ministère de l'Ecologie indique envisager des évolutions réglementaires d'ici 18 mois environ pour charger des organismes privés d'intervenir sur les lignes ferroviaires privées concernées.


Le bassin de Lacq est au cœur d'une aventure industrielle (découverte d'un gisement de pétrole en 1949, puis de gaz en 1951) et sociale (naissance de la ville de Mourenx). La vocation industrielle du bassin de Lacq - jusque-là rural- est directement liée à la découverte et à l'exploitation du gisement de gaz naturel de Lacq à partir de 1951.

Un complexe industriel a été créé de toutes pièces en moins de cinq ans, centré au départ sur le gaz, avant de se diversifier pour devenir aujourd'hui un pôle industriel majeur dans le domaine de la chimie fine... et désormais, de la chimie verte et de l'énergie.

• Pôle de Mont : dédié à la fabrication de matières plastiques (polymères - Arkema Mont),
• Plate-forme de Lacq : sociétés Arkema et Total, GRL,
• Plate-forme de Pardies : les sociétés Air Liquide et Yara valorisent les produits et sous-produits de la  chaîne du gaz naturel et de la chimie.
• Plate-forme de Mourenx : site géré par la Sobegi qui accueille 13 unités de chimie fine appartenant à 8 entreprises. LacqPlus

Depuis 1995, le Bassin dispose d'un réseau de surveillance de la qualité del'air (Atmo). C'est l'association régionale AIRAQ qui gère ce réseau. L'indice Atmo est publié chaque jour dans la presse locale afin de tenir informés les habitants.

Sont mesurés 5 polluants réglementés pour lesquels il existe des normes de référence, à l'aide de 6 stations de mesures :

• le dioxyde de soufre (SO2),

• le dioxyde d'azote (NO2),

• les particules en suspension (PS),

• l'ozone (O3),

• le plomb (Pb) ainsi que d'autres indicateurs de la pollution atmosphérique :

      • le monoxyde de carbone (CO),
      • les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP),
      • le benzène, le toluène, les xylènes (BTX). CClacqorthez

A lireBassin de Lacq : impact des activités et risques technologiques

Romandie 9/4/2015

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