L'association Mateo 32 aide des malades à sortir de leur isolement grâce à l'intervention de lapins, chiens et chinchillas dressés spécialement pour la thérapie.

Une table, un tapis vert, un petit tunnel en bois, des biberons à eau et des lapins et un chien. Tel est le matériel de travail de Patricia Fornari, de l'association Mateo 32 : Médiation et animation pour la thérapie et l'éveil par l'animal.



Chaque semaine, elle se rend au relais Cajou, centre d'accueil de jour pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, à Auch, animer une « séance de médiation ». L'idée : se servir des animaux pour aider des personnes atteintes de troubles de la mémoire à sortir de leur isolement.

Ce jour-là, Grisette, Guapa, Gaïa, Glagla et Gomette crapahutent sur la table sous le regard amusé des malades. Patricia attrape Grisette par la peau du dos et l'enveloppe dans une couverture orange pour la disposer sur les genoux de Juliette. La vieille dame est aux anges. Elle caresse délicatement la lapine qui, habituée dès son plus âge par Patricia à être manipulée, se laisse gentiment faire.


Yvette s'inquiète : « Mais sont-ils baptisés ? ». Patricia acquiesce. « Mais vous ne nous avez pas invités ? », lance Gabriel, d'humeur facétieuse. La médiatrice rit : « La semaine dernière, une de mes lapines a accouché de sept lapereaux. Si je devais vous inviter à chaque naissance, nous n'en finirions jamais ! ».

La jeune femme a suivi une formation de médiation en zoothérapie et intervient dans les maisons de retraites, les hôpitaux mais aussi dans les crèches ou les écoles. « Cette thérapie s'adapte à toutes les catégories de la population, explique Patricia. Le simple contact avec un animal comme le lapin ou Forest, le golden retriever, permet de stimuler le langage, le toucher, la communication entre personnes, la perception temporelle et tous les sens ».

Aurélie Beghin, directrice du relais Cajou, renchérit : « Les malades d'Alzheimer perdent la mémoire, mais cela ne veut pas dire qu'ils n'en ont pas conscience. Forest permet de calmer, rien que par sa présence, la personne ». Élevé à partir de deux mois, le chien de couleur claire est d'une douceur infinie. Il se laisse caresser la truffe ou les babines sans broncher. Patricia sourit. Gabriel est en train de câliner Gomette. Le retraité est visiblement enchanté de sa journée.

Sud-Ouest.fr 09/07/2011