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BelleMuezza

Les charançons attaquent et les palmiers français sont en danger

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Arrivé il y a dix ans sur le territoire, le charançon rouge est désormais présent sur tout le pourtour méditerranéen et en Bretagne. Rien ne semble pouvoir arrêter sa progression.

Le bilan que vient d’effectuer la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles (FREDON) de Provence-Alpes-Côte d’Azur est sans appel. L’an dernier, 3442 arbres ont été déclarés infectés par le charançon rouge Rhynchophorus ferrugineus. En 2012, il y en avait 2546. Et les mauvaises nouvelles n’ont cessé de s’accumuler sur ce front. Ainsi, le Gard vient de connaître sa première infestation. C’était le dernier département du Languedoc-Roussillon indemne de l’insecte. Dans cette région, la situation en Pyrénées-Orientales semble hors de contrôle. On est passé de quelques arbres en 2010 à 700 l’an dernier.

 Palmiers sur la Promenade des Anglais à Nice. Photo Remi GC / Carnet de Voyage

Enfin, la présence de quelques insectes constatée dans le Morbihan en 2013 a été confirmée en 2014 sur sept communes entre Ploemeur et Larmor plage. Une campagne de détection va se dérouler cette année dans le Finistère nord. Le charançon n’est pas arrivé en Bretagne à la force de ses ailes (un individu se déplace de 7 km en moyenne), mais par l’importation de plans infectés provenant d’Espagne.

On craint donc le pire pour la "palmeraie" française, quelques centaines de milliers d’arbres d’ornements principalement plantés dans les jardins des particuliers. Car le charançon rouge tue son hôte. L’insecte fait des encoches sur les palmes, les désaxent de la houppe centrale (le "pinceau") et ses larves attaquent par galeries jusqu’à la base des troncs. Il n’y a pas que les palmes qui tombent. Le Phoenix canariensis qui dépasse souvent les dix mètres peut s’écrouler tout entier. Un véritable enjeu pour les communes méditerranéennes qui utilisent cette essence comme arbre d’alignement le long des avenues.

Or, l’insecte est difficile à contrôler. "D’origine tropicale, il n’est pas calé sur les saisons, développe plusieurs générations en une année et on peut trouver à la même période des œufs, des larves et des adultes" déplore Anne Roberti, en charge du dossier à la FREDON Paca.

Un arrêté ministériel de 2010 édicte des règles strictes de lutte contre ce ravageur. Les arbres malades doivent être déclarés à la mairie. Sur un rayon de 100 mètres autour du foyer, tous les palmiers doivent recevoir un traitement préventif à partir de deux insecticides, l’un à partir d’une molécule chimique, l’autre par un produit biologique élaboré à partir de nématodes pathogènes du charançon. On peut aussi choisir d’abattre ses palmiers ou d’en détruire la partie infestée.

Les communes littorales de PACA gèrent les arbres du domaine public principalement en les soignant, ce qui grève les budgets de plusieurs dizaines de milliers d’euros par an. Il en va en effet de l’esthétique des villes. Difficile d’imaginer la Croisette de Cannes et les jardins publics de Nice sans leurs palmiers. "C’est plus difficile avec les particuliers, parce que la lutte contre le charançon coûte très cher en produits ou en abattage des arbres morts" poursuit Anne Roberti.

Ainsi, les 3442 arbres recensés en 2014 sont ceux qui ont été déclarés. Beaucoup ne le sont pas. L’abattage des arbres doit par exemple être effectué par des entreprises agréées. Il faut compter 1000 euros pour un beau palmier, à condition que le jardin soit accessible facilement aux engins de débardage. Beaucoup de propriétaires préfèrent donc ne rien déclarer. Or, la grande majorité des arbres se trouve dans les jardins privés.

En utilisant l’hélicoptère, la ville d’Antibes a ainsi compté 6754 palmiers privés sur son territoire. Les foyers d’infection se multiplient donc, et il semble bien qu’aujourd’hui, la situation soit hors de contrôle.

Déjà, en 2008, Nice Matin parlait d'un vent de panique suite à la progression de ce ravageur (le charençon rouge) qui venait de faire son apparition à Antibes, après avoir colonisé une partie du Var, dans la région d'Hyères, et de la Riviera italienne, du côté de Bordighera. Sur la promenade des Anglais, célèbre pour ses Phoenix dactylifera et ses Canariensis, deux des plus belles variétés de palmiers, une attention toute particulière était portée à la surveillance de ces plantations.

Sciences et avenir 21/4/2015

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Le charançon rouge des palmiers (Rhynchophorus ferrugineus) est une espèce d'insectes coléoptères appartenant à la super-famille des Curculionoideae et à la sous-famille des Rhynchophorinae.

Il est considéré comme nuisible pour les plantations de palmiers d'Asie et de Mélanésie. Il a atteint le Moyen-Orient et le bassin méditerranéen au milieu des années 1980 (il est mentionné en Espagne en 1994) où il se propage rapidement en posant de grands problèmes de gestion. Il est identifié dans le Sud-Est de la France mi-2006.

 Loges de nymphose ouvrées avec des adultes. Küchenkraut CC BY-SA 3.0

Originaire des îles de l'Indonésie et des côtes de l'Inde méridionale, il est une espèce typiquement diffuse en Asie du sud orientale, il est connu pour les dommages considérables apportés aux plantations de cocotiers (Wattanapongsiri, 1966).

 Dans les années 1980, le curculionidé a été signalé, en Arabie saoudite, dans les Émirats arabes unis et dans le sultanat d'Oman, même si la présence de l'espèce dans la péninsule arabe a été déjà rapportée au début du siècle passé (Buxton, 1920). Ensuite la diffusion au Moyen-Orient s'est produite rapidement et, à partir de 1990, l'espèce elle a été signalée en Iran, ensuite en Égypte, Jordanie, Israël et dans les territoires palestiniens. (Photo : Premiers symptômes d'une infestation avec le charançon rouge des palmiers (Rhynchophorus ferrugineus) chez un dattier des Canaries (Phoenix canariensis). Près d'Alistro, Corse, 30 Déc 2012. Küchenkraut CC BY-SA 3.0)

De l'Égypte, le passage à l'Europe a été inévitable et déjà en 1994, le curculionidé a été signalé dans le sud de l'Espagne, à cause du commerce de palmiers ornementaux entre les deux pays. Certains spécimens ont été aperçus dans le parc naturel de la Sierra d'Irta. En fait, pour des raisons économiques, les consignes phytosanitaires de quarantaine n'ont pas toujours été respectées. Normalement chaque palmier prévu pour l'exportation doit être mis en quarantaine un an chez le fournisseur et encore un an chez les revendeur. Il est arrivé en Grèce avec les palmiers achetés pour embellir Athènes à l'occasion des Jeux olympiques d'été de 2004.

 Larve de charençon rouge (Rhynchophorus ferrugineus). Luigi Barraco CC BY-SA 3.0

Le tueur de palmiers, comme l'espèce a été baptisée, contamine depuis octobre 2006 le Var. Le premier cas, en France, a été recensé à Sanary, dans une propriété privée. Puis s'est propagé sur les communes de Six-Fours, La Seyne, Toulon, Hyères-les-Palmiers, Lavandou, La Croix-Valmer, Cavalaire, tout autour du golfe de Saint-Tropez, jusqu'au cap d'Antibes.

 Ce ravageur est bien plus redoutable que le Paysandisia archon, autre nuisible des palmiers, qui est installé depuis déjà quelques années dans le sud de l'Europe. Les premiers symptômes d'une attaque par le Charançon Rouge n'apparaissent que bien après le début de l'infestation. Les dégâts internes sont particulièrement importants, les plantes fortement attaquées perdent la totalité de leurs palmes et meurent après le pourrissement complet du stipe. Toutes les communes littorales ainsi que les professionnels de la filière sont mobilisés dans la lutte contre cette invasion. (Photo Dattier des Canaries (Phoenix canariensis) fortement attaqué par le charançon rouge des palmiers (Rhynchophorus ferrugineus). Près d'Alistro, Corse, 30 Déc 2012. Küchenkraut CC BY-SA 3.0)

Une nouvelle invasion du charançon rouge a été repérée en 2007 sur un palmier de Bordighera (qu'il a fallu abattre et brûler), ville italienne située près de la frontière française, au bord de la Méditerranée. Cette prolifération suscite des inquiétudes et nécessite la mise en œuvre de procédures radicales pour éviter l'infestation des quelque 50 000 palmiers recensés dans les Alpes maritimes.

 Adulte femelle. Luigi Barraco CC BY-SA 3.0

Du Var, le charançon s'est propagé dans toute la région PACA, en Corse et dans le Languedoc-RoussillonIl fait en France l'objet d'un arrêté national pour lutter contre cet envahisseur.

 En août 2012 il a été détecté en Principauté de Monaco (secteur des Monéghetti, à proximité du Parcours Vita). (Photo Dattier des Canaries (Phoenix canariensis) fortement attaqué par le charançon rouge des palmiers (Rhynchophorus ferrugineus): Les feuilles infestées tombent de la cime de l'arbre. Près d'Alistro, Corse, 30 Déc 2012. Küchenkraut CC BY-SA 3.0)

 En avril 2013, il a été détecté à Ploemeur dans le département du Morbihan sur un lot de Phoenix canariensis importés d'Espagne. (Photo Feuilles du dattier des Canaries (Phoenix canariensis) fortement attaqué par le charançon rouge des palmiers (Rhynchophorus ferrugineus): Dans les trous des larves se trouvent aussi des loges de nymphose. En comparaisent, une pièce d'un Euro, diamètre de 23,25 mm. Près d'Alistro, Corse, 30 Déc 2012. Küchenkraut CC BY-SA 3.0)

Dans les palmiers touchés, il a pu être recensé entre 300 et 1 000 individus et toutes les espèces sont attaquées. La plante meurt entre 2 et 5 ans selon l'importance de l'infection. Les chenilles dévorent les jeunes palmes avant de coloniser les cœurs et d'y creuser leurs galeries.

Plantes hôtesLe palmier coco (Cocos nucifera L.) représente l’espèce sur lequel le curculionidé cause les dommages économiques les plus importants, mais de nombreux Arecaceae (palmiers) peuvent être attaqués entre autres : Areca catechu, Arenga pinnata, Borassus flabellifer, Brahea armata, Butia capitata, Calamus merillii, Caryota maxima, Caryota cumingii, Chamaerops humilis, Cocos nucifera, Corypha gebanga, Corypha elata, Elaeis guineensis, Livistona australis, Livistona decipiens, Metroxylon sagu, Oreodoxa regia, Phoenix canariensis, Phoenix dactylifera, Phoenix theophrasti, Phoenix sylvestris, Sabal umbraculifera, Trachycarpus fortunei (Palmier de Chine) et Washingtonia.


Moyens de lutte : Les pesticides en prévention sont traditionnellement utilisés mais il existe des moyens de lutte biologique moins toxiques pour l'homme.

Comme la pulvérisation de nématodes entomopathogènes spécifiques, comme le Steinernema carpocapsae, qui parasitent rapidement la larve du charançon rouge et celle du papillon Paysandisia archon. La larve meurt en quelques jours avec 100 % d'efficacité. Mais... Les nématodes étant polyphages, ils peuvent s’attaquer aux abeilles... 

Ou par l'utilisation également d'un champignon pathogène le Beauveria bassiana, actif contre les larves de charançon rouge et de Paysandisia archon. Un produit biologique à base de spores de Beauveria Bassiana peut être épandu sur le cœur de palmiers contaminant ainsi les larves des ravageurs. Le produit agit à la fois en préventif et en curatif.

Autre méthode, les pièges olfactifs :  installés en différents points (des lieux ou de la commune). Ils sont relevés toutes les semaines. Constitués d'un seau contenant des hormones et de la nourriture (des dattes et des bananes) pour attirer l'insecte, ces pièges sont posés sur des arbres. Mais surtout pas des palmiers pour éviter l'infestation. Dans le jardin Albert 1er, c'est un chêne-vert qui héberge cet appât.

Cliquez ICI pour en savoir plus : biologie, symptômes, moyens de lutte... 




Wikipedia

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Les plantes sont victimes du charançon, un insecte destructeur. 127 communes sont touchées et les abattages se multiplient.

Le palmier est l'emblème de toutes les promenades du littoral méditerranéen, mais cette image de carte postale est en danger. Depuis une décennie, des centaines de palmiers sont abattus chaque année en France. C'est le cas de la ville d’Hyères-les-Palmiers (Var). Des 35 arbres plantés ici il n'en reste plus que trois. La faute au charançon rouge, un insecte qui ronge les palmiers. Venu d'Asie du sud-est, il a d'abord gagné l'Espagne dans les années 90, puis la France en 2006. Depuis impossible de s'en débarrasser.



L'allure d'un palmier contaminé ne trompe pas. "On voit que toutes les palmes sont tombées et là on peut s'apercevoir qu'il y a une odeur nauséabonde au niveau du palmier donc on voit qu'il est condamné", explique Olivier Lambert, technicien des espaces verts à Antibes (Alpes-Maritimes). Le problème ne concerne pas que les municipalités, mais aussi les particuliers propriétaires de palmiers.  

À Toulon, Hervé Pietra s'est rendu compte de la dangerosité du charançon quand deux de ses arbres se sont effondrés. Le Toulonnais est président de l'association "Sauvons les palmiers". Pour venir en aide à ceux qui possèdent des palmiers, l'association propose des dispositifs biologiques ou phytosanitaires pour détruire les charançons. Pour le moment, aucune technique n'est complètement efficace. Tous les ans, c'est 10 à 20% des palmiers du sud de la France qui disparaissent.



Francetv info 20/8/2015

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