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Vache et veau : à deux on est mieux !

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Une étude scientifique de plus le confirme : mieux vaut laisser les vaches profiter de la présence de leur veau. Sociabilité, extraversion,… on a tout à y gagner.

Chez de nombreux animaux sociaux, la séparation mère-enfant est traumatisante... Séparer les veaux de leurs mères dans les 24 heures suivant la naissance est pourtant une pratique commune dans le milieu agricole. Alors, productivité améliorée ou conséquences néfastes affectant comportement et rendement ? Les scientifiques ont voulu trancher la question.

 Les veaux élevés avec leur mère sont plus sociables et moins stressés que les veaux séparés de la vache après 24h. ©️ Mychele Daniau/AFP

Kathrin Wagner et ses collègues de l’université de Médecine vétérinaire de Vienne (Autriche) ont étudié le comportement de 26 veaux et autant de vaches

Parmi les veaux : 11 étaient séparés de leur mère dans les premières 24 heures (groupe 1) et 15 restaient à leurs côtés jusqu’au cinquième jour (groupe 2). 

Après ce délai, le second groupe rejoignait le premier dans un enclos isolé. Les veaux appartenant au groupe 1 étaient nourris automatiquement 6 fois par jour pour 6 d’entre eux et deux fois par jour pour les autres. 

Quant aux veaux du second groupe, 9 des nouveaux-nés avaient un contact avec leur mère 2 fois par jour pendant 15 minutes. Le reste des veaux pouvait voir leur parente quand bon leur semblait. 

Les scientifiques ont analysé le rythme cardiaque, le niveau de cortisol, une hormone du stress, et le comportement de ces animaux et de leur mère tout au long de l'expérience.

Sans surprise, une séparation précoce de la mère et l'enfant a eu des conséquences néfastes sur veaux et vaches :

- Les petits isolés 24 heures après leur naissance se sont révélés bien plus stressés et craintifs que les autres. 

- Les animaux restés 5 jours aux côtés de leur mère ont en effet pu créer un lien réconfortant et apaisant avec la vache qui les avait portés. Une force qui les a rendus plus sociables, plus actifs et plus curieux de leur environnement

- Les mères qui étaient en contact permanent avec leur petit se sont elles aussi montrées plus aventureuses en approchant des objets inconnus avec plus de facilité que les autres. Cependant, dès qu'elles étaient isolées, elles devenaient bien plus stressées que leurs congénères.

Mais pourquoi les agriculteurs séparent-ils les veaux de leur mère ? Pour nombre d’entre eux, il s’agit d’une pratique traditionnelle, qu’ils n’ont pas remise en cause. Parmi les arguments pro-séparation, il y a celui de l’hygiène, mais surtout... un argument financier

- Tout d'abord, la question sanitaire. À la naissance, le veau est vulnérable car son système immunitaire est peu efficace. Il en est de même pour sa mère, affaiblie par la sécrétion de cortisol qui induit en partie la production de lait mais affecte en même temps ses défenses immunitaires. Fragiles, le couple mère-enfant serait donc plus susceptible de développer des maladies au contact l'un de l'autre, les conditions hygiéniques étant moins bonnes quand les animaux vivent ensemble. 

- La raison financière enfin : les veaux séparés, alimentés à la main, consomment moins de lait et moins souvent que lorsqu’ils tètent (10 à 5 fois par jour contre 2).

Mais la séparation n’a pas que des avantages et elle provoque un sentiment que nul agriculteur ne souhaite voir naître chez ses animaux : le stress. Conséquences négatives sur la santé (immuno-dépression), sur la qualité de la viande et la production laitière: le stress signifie une perte à tous les niveaux. Il inhibe la production d’ocytocine, l’hormone de l’attachement mère-enfant, ce qui augmente la quantité de lait résiduel, celui qui reste dans les pis après la traite et qui peut représenter 15 à 25% du lait de la vache. 

 Une mère et son veau. ©️ Marcel Mochet/AFP


Réunis, les animaux formeront un troupeau plus serein, où les relations sociales seront meilleures. Les effets sur la santé des animaux sont aussi positifs, car les troupeaux, exposés à de plus nombreuses maladies quand vaches et veaux cohabitent, deviennent plus résistants

Quant aux veaux, ils grandissent plus vite, sont sevrés plus tôt et quand ils tombent malades, guérissent plus rapidement. Alors, pourquoi les priver d'un lien si fort ?
 

Sciences et avenir 1/5/2015

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