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Admin-lane

Les mouches auraient-elles des émotions ?

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Les insectes seraient-ils des êtres sensibles comme les autres ? Des chercheurs ont en tout cas prouvé que des mouches présentaient tous les signes de la peur.

C’est au cœur des comportements des mammifères que nous cherchons bien souvent émotions et sentiments. Tristesse, peur, bonheur, amitié… sont autant de noms qui, quand ils s’appliquent aux animaux non-humains, soulèvent des débats passionnés. L’affaire devient encore plus brûlante quand on touche à ces bêtes que l’on écrase sans remords et avec lesquels nous livrons un bras de fer à base d'armes chimiques :  les insectes. Nous faudra-t-il accepter que même ces petits êtres sont doués d'émotions, voire de sentiments ? C’est ce qu’ont voulu savoir des chercheurs de l’université de Pasadena (États-unis) en observant la drosophile (Drosophila sp.), une petite mouche des fruits très étudiée en génétique.

 Les drosophiles ouvrent de nouvelles perspectives sur les sentiments ou leurs ébauches chez les non-mammifères. ©️ Bartomeu Borrell/Biosphoto

L'équipe de William T. Gibson a cherché chez l'insecte des traces d’émotions, aussi appelées émotions primitives. Trois de celles-ci ont été étudiées :

• l’évolutivité, le fait que la réponse de l'animal, face au danger, est graduelle et augmente avec le nombre d'éléments menaçants ;

• la valence, l'impact négatif ou positif sur l'organisme de l'émotion et la persistance ;

• la présence de reliquats d'émotions une fois l'alerte passée.

10 mouches ont été soumises à un stimulus effrayant : une ombre qui survolait la boîte les contenant. Elle passait plus ou moins souvent et à des intervalles plus ou moins longs, déterminés par les chercheurs. Puis, les mouches ont été testées individuellement. Tout cela sous l'œil attentif d'une caméra vidéo (7 vidéos disponibles).

Au passage de l'ombre, les drosophiles s'agitaient subitement. Lors d'assombrissements répétés espacés d'une seconde, la réponse des mouches (les envols) augmentait progressivement avec le nombre d'épisodes d'obscurité. Cependant cet effet cumulatif disparaissait quand ces derniers étaient plus espacés. À 3 secondes d'intervalle, les mouvements que généraient la menace étaient bien moindre qu'à 1 seconde. 

Un autre facteur influait sur l'envol : le nombre d'individus présents. Isolées, les drosophiles ont en effet montré une plus grande sensibilité à l'alerte qu'en groupe. La mouche seule fuyait dès le premier passage ombrageux (ce qui n'était pas le cas en présence de 9 autres individus) ; ou adoptait une posture figée qualifiée de "freezing" conservée pendant le passage de l'ombre et après plusieurs secondes. Dans les deux cas, 20 secondes environ étaient nécessaires pour que le comportement des mouches retourne à la normale.

Dans une dernière expérience, les chercheurs ont proposé de la nourriture à des mouches ayant subi une diète de 24 à 60 heures. Tout cela dans une boîte elle aussi survolée par une ombre. Les mouches ont difficilement déserté la zone de nourrissage mais l'ont d'autant plus évacuée que les ombres se multipliaient. Le besoin de se sustenter rentre donc en compétition avec celui de fuir.

Que peut-on en conclure ? Persistance, évolutivité, valence négative de l'émotion suscitée par un danger... Les émotions primitives sont bien présentes chez les drosophiles. Et si la crainte de l’anthropomorphisme retient les chercheurs d’assimiler leur comportement à de la peur ou de l'anxiété, les résultats de Gibson et ses collègues ouvrent malgré tout une nouvelle voie : celle de l’étude des émotions chez les insectes. Nos conceptions n’attendent que d’être bousculées.


----->De toute façon à partir du moment où l'on qualifie avec des mots humains certains comportements adoptés par les animaux (petits ou gros), on fait déjà preuve d'antrhopomorphisme... Puisque ceux-ci sont propres à nos ressentis, lesquels ne sont pas forcément les même pour les autres animaux. 


Personnellement, je pense que tous les animaux sont capables de "ressentir" des émotions (quelles qu'elles soient), mais ne les expriment pas de la même manière que les humains. Ce qui est somme toute logique... Cela dit, je pense également, que l'on a depuis fort longtemps fait abstraction à cette faculté pour mieux exploiter les animaux... quels qu'ils soient  ! Cela a permis d'éviter de se poser des questions ou de prendre conscience qu'un animal pouvait ressentir des émotions positives ou négatives dans certaines circonstances : un animal qui retrouve un ami dont il était séparé, séparation de la vache et de son veau, animal conduit à l'abattoir... etc... A moins que l'homme ait depuis la nuit des temps supposé être supérieur en tout ce qui différait de son apparence... C'est une grave erreur !




Sciences et avenir 22/5/2015

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