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Sans l'être humain, la vie serait plus foisonnante sur Terre

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A quoi ressemblerait la vie sur Terre si l'humanité n'avait jamais vu le jour ? On y trouverait de bien plus gros mammifères, selon une étude danoise. On aurait même pu voir des éléphants ou des rhinocéros jusqu'en Europe du nord !

L'humanité n'a pas vraiment la côte en ce moment, en tout cas pour les scientifiques cherchant à préserver nos écosystèmes. Deux études différentes se sont intéressées à l'effet à grande échelle de notre espèce sur son environnement. Et les nouvelles ne sont pas bonnes : 

- si nous n'existions pas, la biodiversité serait bien plus importante sur Terre, selon une étude danoise par l'université d'Aarhus diffusée par Diversity and Distributions. 

- Et comme si ça ne suffisait pas, une autre étude, publiée dans Science, va même jusqu'à qualifier l'homme de "super-prédateur", plus dangereux pour l'écosystème planétaire que n'importe quel autre animal  ! La carte ci-dessous compare ainsi l'état actuel de la biodiversité (ici, nombre d'espèces différentes de mammifères de plus de 45 kg) avec une modélisation qui élimine l'influence anthropique. Selon cette carte, si nous n'existions pas, le paysage sous nos latitudes ressemblerait à celui du... Serengeti, parc national en Tanzanie. Avec des mammifères géants tels des éléphants et des rhinocéros gambadant librement dans les plaines !

 Nombre d'espèces différentes de mammifères de plus de 45 kg, par 100 km². Les conclusions des chercheurs si l'humanité n'avait jamais existé. / ©️ Soren Faurby, univeristé d'Aarhus

Mais comment les chercheurs s'y sont-ils pris pour aboutir à une telle carte, et surtout pour annuler toute influence de l'être humain au cours des derniers millions d'années ? L'équipe s'est basée sur des travaux issus d'une analyse précédente, selon laquelle l'épisode d'extinction de la faune connu lors du quaternaire serait en fait due... à l'émergence d'homo sapiens

La corrélation entre l'expansion de notre espèce et la disparition de près de 30% des grands animaux de l'époque est en tout cas frappante.  "L'Europe est loin d'être le seul endroit où la présence humaine a réduit la diversité des mammifères. Il s'agit d'un phénomène mondial", explique d'ailleurs le professeur Jens-Christian Svenning, co-auteur de l'étude. "Dans la plupart des cas, il y a un très fort déclin de cette diversité par rapport à ce qu'elle aurait du être naturellement".

"La plupart des safaris se passent aujourd'hui en Afrique", poursuit Soren Faurby, post-doctorant ayant initié l'étude. "Mais dans des circonstances naturelles, on trouverait autant de gros animaux, voire plus, ailleurs dans le monde. Notamment au Texas, ou en Argentine et au Brésil". 

Pour le chercheur, l'explication ne tiendrait pas à quelque mystère entourant le continent africain, mais plutôt à... son manque d'urbanisation !  "C'est l'un des seuls endroits au monde où l'activité humaine n'a pas encore complètement éliminé tous les gros animaux". 

Ainsi, la biodiversité d'une zone géographique serait directement liée à sa démographie humaine. Ainsi les régions montagneuses demeurent-elles, dans une certaine mesure, préservées. "En Europe, l'ours brun ne vit plus que dans les montagnes, car il a été chassé des plaines par l'être humain", indique encore Soren Faurby. Notre environnement étant désormais densément urbanisé, les espèces autres que la nôtre ont d'autant moins d'espace où se replier et s'épanouir.

Une autre étude, canadienne cette fois-ci, s'attache pour sa part à démontrer le statut de "super-prédateur" d'homo sapiens. Il s'agit en fait d'une méta-analyse compilant des études publiées de 1990 à 2010, s'intéressant aux effectifs de près de 400 espèces différentes. Le verdict est sans appel : à travers nos pratiques de pêche, d'élevage, et d'agro-alimentaire au sens large, c'est l'ensemble de la chaîne alimentaire naturelle que notre espèce chamboule. L'être humain va même jusqu'à surexploiter les ressources animales, dépassant largement les taux observés chez les autres prédateurs : 14 fois plus en moyenne ! L'homme a aussi une autre spécificité, face aux prédateurs naturels : il chasse aussi... les autres carnivores. Nous les tuons ainsi 9 fois plus qu'ils ne se tuent entre eux. En cause ? En première ligne, la pratique de la chasse "pour le sport".

Cette pratique de la "chasse aux trophées" tend aussi à favoriser l'élimination des animaux les plus grands et les plus forts, qui auraient sans notre influence été promis à une belle longévité (et une longue descendance) dans leur milieu naturel. "Tandis que les prédateurs naturels ciblent prioritairement les animaux les plus jeunes", explique Tom Reimchen, "les humains abattent le capital reproductif des espèces en s'en prenant à des proies adultes".

Une intervention humaine sur la sélection naturelle qui contribue d'ailleurs à réduire artificiellement la taille des espèces. Les deux études se rejoignent ainsi sur un point : en l'absence d'humanité, les autres mammifères seraient non seulement plus nombreux, mais aussi bien plus grands. De quoi se prendre à rêver : aurait-on pu assister à l'émergence de grands pachydermes aussi grands que les dinosaures ? La question n'est malheureusement pas d'actualité. Car il y a aujourd'hui urgence, certains experts allant jusqu'à qualifier la période contemporaine de 6ème épisode d'extinction massive.


Sciences et avenir 28/8/2015

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