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Outre leur intelligence, les corbeaux ont une méthode d'apprentissage bien à eux !

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Les corbeaux sont connus pour composer la famille la plus intelligente des oiseaux, et plus particulièrement le corbeau de Nouvelle Calédonie (Corvus Moneduloïdes). 

Dans les années 1990, un chercheur néo-zélandais, Gavin Hunt, avait découvert l'ingéniosité de ce corvidé à travers la diversité de moyens dont il savait faire preuve pour se nourrir. Par exemple, user d'un bâton pour sortir les larves de leur cachette ou façonner une feuille de palmier pour s'en servir de crochet afin d'extraire les insectes de leurs trous. Les corbeaux sont capables de former plusieurs types d'outils du même matériel, qu'ils utilisent dans des contextes spécifiques, et de transmettre cette connaissance à leurs congénères

 Le comportement intelligent des corbeaux provient d'une région occipitale de leur encéphale, le nidopallium caudolatéral, selon une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Tübingen en novembre 2013. ©️ David Hofmann / Flickr / CC BY-SA 2.0

Dans une étude publiée dans le journal Learning & Behavior, des chercheurs ont remarqué que le design de ces outils variait selon les aires géographiques. Selon eux, la forme de cet outil dépendrait de l'apprentissage social du groupe vivant dans le milieu où il a été façonné. Ainsi, ils se sont demandés comment les corbeaux transmettaient leurs connaissances. Pour que cette transmission se fasse, "cela demanderait de l'imitation ou de l'émulation", selon Corina Logan, chef de l'étude et chercheuse au département de zoologie de l'Université de Cambridge. Les scientifiques ont donc cherché à savoir si les corbeaux se contentaient de se copier entre eux.

Afin de déterminer si les corbeaux copient ou non les actions de leur "professeur" dans le même contexte, ils leur ont assigné une nouvelle tâche. Une tâche sans outils. Ainsi, tous les corvidés ayant de l'expérience avec un outil particulier n'ont pas d'avantages et chacun est sur un pied d'égalité. Cela permet de voir comment se fait l'apprentissage social dans un contexte spécifique, et non pas dans l'usage d'un outil. Pour cela, ils se sont basés sur des appareils inspirés du zoologiste Will Hoppit, qui avait fait une étude similaire avec des suricates

De fait, ils ont utilisé deux appareils en bois contenant chacun une réserve de nourriture, à laquelle les oiseaux pouvaient accéder par deux types de loquets : un de forme horizontale, l'autre, verticale. Ils ont plusieurs façon de s'ouvrir : de droite à gauche ou gauche à droite, de haut en bas, et l'un d'eux possède un morceau de caoutchouc que le corbeau doit pousser avec son bec pour accéder à la nourriture. Les corbeaux ont été placés en petits groupes, deux groupes formés avec un "démonstrateur" (c'est-à-dire un corbeau entraîné à ouvrir tous les loquets et servant de modèle aux autres) et un groupe sans démonstrateur.

 Corina Logan 27/8/2015


Conclusion ? Après avoir observé le démonstrateur interagir avec l'un des loquets, l'observateur est plus apte à agir avec le même loquet. Cependant, il ne réalise pas forcément la même action et le loquet reste fermé. Pourtant, comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessus, le corbeau ne tente pas sa chance sur un autre loquet mais cherche à résoudre le problème par lui-même. Il ne chercher donc pas à copier son congénère qui a réussi à un autre endroit de l'appareil, et préfère apprendre de ses propres erreurs. "Cela s'appelle une incitation au progrès", explique la chercheuse. Ce qui signifie que la connaissance d'un outil spécifique ne se transmet pas par une simple observation mais par l'interaction du corvidé avec l'outil lui-même.

Corina Logan s'est également penchée sur une autre question : le mécanisme d'apprentissage ne se fait-il que dans un contexte incluant un adulte et un jeune ? Pour le savoir, les groupes de son expérience ont été formés de façon spécifique

- le premier contenait deux parents et leurs deux fils, 
- le deuxième deux couples ne se connaissant pas 
- et le troisième un adulte et cinq jeunes qui ne se connaissent pas non plus. 

En diversifiant les groupes de la sorte, elle voulait voir si chacun pouvait apprendre de l'autre, indépendamment de l'âge et du lien affectif ou familial. "Quel que soit le groupe, ce n'est pas un problème, insiste Logan. Tout le monde apprend de tout le monde - les jeunes des jeunes, les adultes des adultes, les jeunes des adultes et les adultes des jeunes. Il semblerait que s'ils en avaient l'opportunité, ils apprendraient de n'importe qui. Mais parce qu'ils vivent dans des groupes familiaux, cela contraint le nombre d'individus dont ils ont l'opportunité d'apprendre dans la nature", conclut-elle.


Sciences et avenir 9/9/2015

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