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Exploit : De lointains cousins de l'ornithorynque se reproduisent en captivité

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Des chercheurs australiens sont parvenus à provoquer 14 naissances chez des échidnés à nez court. Un exploit tant leur mode de reproduction est compliqué.

 Tachyglossus aculeatus, un echnidé à nez court ou échidné australien. C'est un mammifère vivant pratiquement sur tout le « continent » australien (il n'est absent que dans quelques îles du nord ; c'est le mammifère autochtone qui a le plus vaste territoire en Australie) et dans les régions côtières et montagneuses du sud-est de la Nouvelle-Guinée. KeresH CCBY-SA3.0

Aucun zoo au monde n’a pu faire mieux. En cinq ans, l’équipe de Stephen Johnston, professeur à l’École d’agriculture et de l’alimentation de l’université du Queensland (Australie) a réussi à provoquer la naissance de 14 échidnés à nez court (Tachyglossus aculeatus). "Il y a encore quelques années, on pensait qu’il était impossible de faire se reproduire des échidnés en captivité, et la plupart des naissances arrivaient par accident et n’étaient pas prévues, explique le Dr Johnston dans un communiqué de l’université. Maintenant, nous pouvons presque prédire que si nous mettons A et B ensemble en leur fournissant les bonnes conditions environnementales, un accouplement a de bonnes chances d’être productif".

 L'échidné possède des membres trapus munis de cinq doigts armés de puissantes griffes.  Les échidnés à nez court mesurent en moyenne 30 à 45 centimètres de long (53 centimètres pour les plus grands) et pèsent entre 2 et 6 kg. La musculature de la face, des mâchoires et de la langue est spécialisée pour permettre à l'animal de se nourrir. Sa langue visqueuse est le seul moyen dont l'échidné dispose pour attraper ses proies. Elle peut sortir de 18 centimètres de son museau et lui permet d'attraper à grande vitesse les fourmis et les termites dont il se nourrit. fir0002 | flagstaffotos.com.au GFDL1.2 Wikipedia


Ce n’était pas gagné, tant le cycle de reproduction de l’espèce est compliqué. Il a fallu notamment déterminer la température corporelle idoine pour la rencontre des mâles et des femelles et surtout définir le cycle hormonal de ces dernières

Or, les échidnés font partie de la famille des monotrèmes avec l’ornithorynque. C’est-à-dire qu’ils sont moitié reptiles et moitié mammifères. Ainsi, le mâle est doté d’un pénis à quatre glands, dont ils n’utilisent que deux en même temps. Il éjacule dans le cloaque de la femelle, organe urinaire, fécal et reproducteur, qui ressemble davantage à celui des reptiles qu’aux utérus des mammifères. 

D’ailleurs, c’est un œuf qui est le fruit de l’accouplement, œuf qui est transféré dans une poche ventrale temporaire pour une période d’incubation de dix jours. À l’éclosion, le petit est nu et reste dans cette poche, où — retour au domaine de mammifères — il est nourri au lait maternel. Après six à huit semaines de tétée, le petit quitte sa mère et la poche disparaît.

 L'échidné fait partie d'une poignée de mammifères donnant naissance à sa progéniture en pondant des oeufs. Photo d'un Zaglossus bruijni.  Jaganath CCBY-SA3.0 / Wikipedia

L’exploit des Australiens n’est pas destiné à sauver l’espèce locale. Les échidnés à nez court sont relativement abondants en Australie. En revanche, les trois espèces d’échidnés à long nez (Zaglossus bruijnii) originaires de Papouasie-Nouvelle-Guinée sont considérées comme étant en danger critique d’extinction selon les critères de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN). Ce petit animal d’une quinzaine de kilos pour 90 cm de long est chassé pour sa chair, et son habitat forestier régresse d’année en année. Ces cinquante dernières années, 80 % de la population a disparu. La reproduction en captivité sauverait ces espèces.


Sciences et avenir 4/10/2015

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