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Suisse : De petites chouettes en grand souci dans le massif du Jura

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Le nombre de couples reproducteurs de chouettes de Tengmalm s'est réduit de moitié sur les 20 dernières années dans le Jura franco-suisse, selon une étude menée sur 30 ans. Le nyctale pourrait avoir disparu de ces terres dans dix ans, préviennent des ornithologues.

 La Nyctale de Tengmalm ou Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus) ou, encore, Chouette boréale est une espèce de petit rapace nocturne de la famille des Strigidae. Difficile à observer, elle est protégée au niveau européen. MDF CCBY-SA3.0

Le petit rapace nocturne est présent en Europe centrale, particulièrement dans les forêts fraîches. En Suisse, l'oiseau, long de quelque 25 centimètres, a élu domicile dans les Alpes et sur l'arc jurassien, explique lundi une analyse publiée dans la revue scientifique Nos Oiseaux.

La chouette de Tengmalm est étudiée depuis plus de trente ans, sur une surface de 150 kilomètres carrés dans le massif du Jura vaudois et dans le département du Doubs (F). Plus de 600 nids ont été surveillés, dont 176 dans des cavités d'arbre et 425 en nichoirs.

Sur cette période le nombre de ces oiseaux nocturnes, aussi appelés chouettes boréales, a significativement diminué. Annuellement le nombre de nids a fluctué entre 2 (en 2013) et 57 (en 1992) avec une moyenne de vingt. La collecte des données a été menée par des observateurs bénévoles de Baulmes (VD) et des environs.

"Si cette évolution se poursuit, l'espèce pourrait disparaître du massif du Jura entre 2025 et 2035", avertit l'ornithologue vaudois Pierre-Alain Ravussin dans la revue.

L'étude montre que le succès de la reproduction de ces petites chouettes découle de plusieurs éléments. Elle dépend non seulement de l'offre de la nourriture, mais également de la prédation des martres des pins, petits mammifères cousins de la fouine et excellente grimpeuse.

L'aegolius funereus, de son nom latin, nourrit quant à lui ses petits principalement avec des mulots et des campagnols roussâtres. Il ne rechigne pas non plus devant une musaraigne carrelet, lorsque les deux autres rongeurs ne courent pas les champs. Toutefois l'abondance de cette proie est directement reliée à une mauvaise reproduction de la chouette de Tengmalm.

La diminution importante de cette dernière est également liée, selon les auteurs, au traitement forestier qui "élimine les vieilles futaies et favorise les conifères au détriment des hêtres".

 La concurrence entre la chouette boréale et la chouette hulotte, plus grande d'au moins une dizaine de centimètres, serait également un facteur. Celle-ci est de plus en plus présente dans des milieux qu'elle n'occupait pas avant(Photo d'une chouette hulotte. K.-M. Hansche CCBY-SA 2.5)

Les chercheurs associent cette évolution au réchauffement climatique qui permet aux chouettes hulottes de trouver assez de nourriture aussi dans les lieux plus en altitude de la région jurassienne. Mais aussi aux nichoirs installés pour ces dernières.

Afin d'éviter que la petite nyctale de Tengmalm ne disparaisse du massif du Jura, les ornithologues recommandent le maintien de forêts composées d'hêtres et de sapins. Il faut aussi protéger plus efficacement certains arbres ayant déjà des cavités et éviter d'installer des aides à la nidification pour chouettes hulottes en altitude.


Romandie 14/10/2015

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