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Admin-lane

La forêt qui révèle le réchauffement

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Une étude unique en Europe. En forêt d'Orléans, des chercheurs observent le comportement de la forêt face au réchauffement climatique.

Aujourd'hui, la forêt est de plus en plus exploitée (bois de construction, de chauffage etc.), ce qui interroge sur sa régénération. Mais elle connaît aussi une importante augmentation d'ongulés (sangliers, cerfs, chevreuils) qui s'en nourrissent, et subit le réchauffement climatique, qui n'est évidemment pas sans conséquence sur la consommation d'eau par les arbres.

La forêt d'Orléans est mixte. Parmi les feuillus, le chêne pédonculé domine en représentant plus de la moitié des arbres de la forêt. Les résineux sont principalement des pins sylvestres, qui couvrent environ un tiers de la forêt. Outre ces deux espèces, on peut également trouver des bouleaux, des charmes, des hêtres, des noisetiers, des pins Laricio de Corse, des pommiers sauvages, des tilleuls. Plusieurs espèces d'oiseaux nichent dans la forêt d'Orléans. D'autres y effectuent une étape au cours de leur migration. Outre les sangliers, cerfs et chevreuil, elle abrite de nombreuses espèces animales. Photo : La forêt d'Orléans à Saran. Ryanblu / domaine public / Wikipedia

« La particularité de notre étude, ce qui en fait son originalité européenne, c'est de croiser en même temps toutes ces informations », explique Nathalie Korboulesky, responsable de l'équipe de recherches de l'Irstea (*).

Dans la plus grande forêt domaniale de France, celle d'Orléans, l'Irstea a installé, sur seize hectares (10.000 arbres identifiés et cartographiés), trente-trois « placettes », c'est-à-dire des espaces, où sont à l'oeuvre 361 capteurs. « Ils mesurent la température, l'hygrométrie, la lumière, la pluviométrie, la teneur en eau sur le sol et dans le sol », précise la scientifique.

Certaines placettes ne comportent que du pin, d'autres que du chêne et la troisième catégorie regroupe pins et chênes. En plus de ces capteurs, 270 arbres sont ceinturés d'un dendromètre qui mesure leur croissance. Certaines de ces placettes sont fermées par du grillage, d'autres ouvertes pour laisser les ongulés se régaler ou bien permettre aux seuls sangliers de passer.

« Avec le réchauffement, on ne sait pas si les arbres consommeront davantage d'eau ou bien s'ils s'adapteront, mais il y aura davantage d'évaporation : comment va se comporter la forêt ? Pins et chênes se comporteront-ils différemment ? La présence des ongulés aura-t-elle une incidence sur le comportement des arbres face à ce réchauffement ? » Les réponses à ces questions permettront d'adapter les méthodes et le volume d'exploitation sylvicole. Et peut-être de privilégier telle espèce d'arbre plutôt que telle autre.

Le dispositif, baptisé OPTmix (Oak Pine Tree Mixture), va fournir 80.000 données par jour, soit 30 millions par an. On a du mal à mesurer le travail d'exploitation... D'ores et déjà, les chercheurs ont découvert une nouvelle mousse sur l'écorce des chênes, sans doute liée au réchauffement climatique.

(*) Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (www.irstea.fr). L'étude est cofinancée (près de 500.000€) par la Région, le département du Loiret, Irstea, l'ONF.


Centre presse 20/10/2015

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