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Des momies de jeunes lions des cavernes découvertes en Russie

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Pour la première fois, des lions des cavernes en chair et en os ont été mis au jour. Une découverte exceptionnelle, qui donne à voir l'apparence réelle de ces animaux préhistoriques jusque-là seulement reconstituée.

C'est un rêve qui devient réalité : on sait désormais à quoi ressemblait réellement l'un des plus grands prédateurs de la Préhistoire, le lion des cavernes

Des scientifiques viennent en effet d'annoncer avoir mis au jour deux corps momifiés de lionceaux ayant vécu il y a environ 11.000 ans sur le territoire de l'actuelle République de Sakha, également appelée Yakoutie (état fédéral de Russie)

 Le corps de ce jeune lion des cavernes a été parfaitement conservé dans le pergélisol russe. ©️Academy of Sciences of Yakutia / Siberian Times

Une première mondiale, car, jusqu'à présent, les scientifiques ne disposaient que des os de ce prédateur des steppes de l'ère glaciaire. "C'est une découverte exceptionnelle", acquiesce Philippe Fosse, paléontologue à l’UMR 5608 TRACES (CNRS), à l’université de Toulouse. "Pour la première fois, on a un lion complet, avec sa fourrure". Or, jusqu'ici, la robe de ces "paléo-félins" n'était que déduite des peintures pariétales réalisées par les hommes préhistoriques. Ainsi, c'est un peu des lionnes de la grotte Chauvet que l'on voit tout à coup, en vrai.

Certes il n'est pas rare qu'avec la fonte du pergélisol, un animal préhistorique soit délivré des glaces. Mais d'habitude, il s'agit plutôt d'ongulés (bisons, chevaux...), de mammouths, ou de rhinocéros laineux, que de carnivores. Surtout, "Le lion des cavernes est un animal solitaire", explique Philippe Fosse. "Contrairement aux ongulés qui vivent en groupe, la probabilité de découvrir un individu congelé est quasi nulle !" Comble de chance, les scientifiques disposent non pas d'un mais de deux petits lions des cavernes. 

En raison du bon état de conservation de leurs tissus, la qualité de l'ADN prélevé devrait venir éclairer le débat de sa parenté avec le lion d'Afrique actuel ou avec le tigre d'Asie. De plus, le passage au scanner révèlera probablement le contenu stomacal et, de fait, quelle était leur alimentation (lait, types de proie...)


Toutefois, en raison de leur jeune âge au moment de leur mort, il sera difficile de tirer des conclusions concernant la couleur du pelage que pouvaient avoir les adultes. Selon le paléontologue français, "La robe évolue avec l'âge chez les grands félins. Chez le lion des cavernes elle ne devait se stabiliser que vers 4,5 ou 5 ans". Il ne faut donc pas s'attendre à ce que la question de la présence ou de l'absence de rayures soit définitivement tranchée après analyses complètes. De plus "la couleur devait changer en fonction des saisons, comme c'est le cas chez un chat sauvage qui vit actuellement au Nord-Est de la Sibérie : les teintes devaient être plus foncées l'hiver", ajoute le scientifique. De même pour la densité du pelage. "Ce chat double presque de volume pour affronter une amplitude thermique d'environ 70°C." Ainsi, teintes et densité de poils devraient permettre d'établir à quelle saison les lionceaux sont morts.

Les scientifiques vont alors pouvoir se livrer à une véritable analyse médico-légale : les lions présentent-ils des traces de morsures, de blessures au scanner ? Ont-ils succombé à une maladie, à la famine ? Les causes de leur décès seront peut-être révélées par les analyses en cours. L'Académie des sciences de Sakha a dores et déjà annoncé dans le Siberian Times qu'elle présentera les résultats des recherches fin novembre 2015.


Sciences et avenir 27/10/2015

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Après l'annonce de la découverte exceptionnelles de momies entières de lions des cavernes, voici les premiers résultats d'analyse.

Uyan et Dina sont uniques dans le monde de la paléontologie : ce sont les toutes premières momies entières de lions des cavernes découvertes au monde ! Du haut de leurs 42 centimètres de long, les petits lionceaux sont devenus les ambassadeurs de leur espèce : grâce à eux, nous allons pouvoir toucher du doigt et comprendre qui étaient ces terribles prédateurs préhistoriques

 Uyan et Dina mesurent environ 42 centimètres de longueur. ©️Académie des Sciences de la Republique de Sakha (Yakutie)

Pour l'heure, ils ont reçu le nom de la rivière Uyandina, sur les rives de laquelle ils ont été trouvés en août 2015. Mais l'on ignore encore s'il s'agit d'un mâle et d'une femelle (comme leurs noms respectifs le laissent supposer) : ils pourront donc être rebaptisés plus tard

Durant l'été 2015, il y a eu une forte inondation sur cet affluent du fleuve Indigirka. Le niveau de l'eau est monté brusquement et a presque triplé. Lorsque l'eau est retombée à son niveau normal, elle a provoqué un effondrement naturel de la rive, laissant apparaître une lentille de glace.

Par un heureux hasard, l'équipe de la JSC "Severniy Mir" ("Monde du Nord"), l'entreprise sous licence officielle engagée pour la collecte de restes de mammouths dans la région (district d'Abyysky, au Nord-Est de la Sibérie), travaillait non loin

"Quand nous les avons sortis, il était clair qu'il s'agissait de petits prédateurs félins, raconte Yakov Androsov, directeur général adjoint de la JSC "Severniy Mir". Au début, nous ne savions pas à quelle espèce ils appartenaient. Nous avons envoyé des photos d'eux aux scientifiques de l'Académie des sciences, et ils ont pu déterminer que les petits étaient des lions des cavernes". 

 Céline Galbrun 4/6/2014


Quelques mois après la découverte des deux félins préhistoriques, les échantillons prélevés pour l'examen microbiologique ont parlé : les lionceaux n'étaient pas atteints de maladies dangereuses, comme la peste sibérienne par exemple. La cause la plus probable de leur décès est un effondrement du sol, qui les aurait pris au piège dans l'antre du lion

Après leur mort, les corps se sont retrouvés dans un environnement anaérobie, ce qui explique pourquoi ils ont été si bien préservés jusqu'à nos jours. D'autres analyses à venir devront permettre de préciser leur état de santé, ainsi que leur régime alimentaire. 


Les chercheurs vont également se pencher sur l'anatomie et la morphologie de ces spécimens uniques de lions des cavernes afin de clarifier leur lien avec les autres félins du présent comme du passé. "Nous préférons ne dégeler et ne disséquer qu'un seul petit, précise Albert Protopopov, chef du Département d'étude de la faune du Mammouth, à l'Académie des Sciences de Yakoutie. Le deuxième lionceau sera stocké en permanence dans un état congelé. Nous prélèverons seulement quelques minuscules échantillons d'ADN provenant de ce dernier". Et son collègue Valery Plotnikov d'ajouter : "Une expédition à l'emplacement de la découverte des petits dans le district d'Abyysky est prévue pour l'été 2016." Notamment pour rechercher d'autres restes d'animaux... et pourquoi pas ceux de la mère des lionceaux ?


Sciences et avenir 22/11/2015

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