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BelleMuezza

Qui pour s'occuper d'un animal après la mort de son maître?

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Nul besoin d'être milliardaire pour vouloir le meilleur pour son animal domestique, y compris une fois qu'on n'est plus de ce monde. Aux Etats-Unis, les propriétaires peuvent préciser, par le biais d'un document légal, ce qu'ils souhaitent pour leur chien ou leur chat après leur propre décès.

En 2007, Leona Helmsley, après avoir fait fortune dans l'immobilier, avait légué 12 millions de dollars à son chien, Trouble. Un juge avait finalement réduit cette somme à deux millions de dollars et avait attribué une partie de l'argent restant à ses petits-enfants. Le bichon maltais a vécu dans le luxe jusqu'à sa mort en décembre.

Depuis que cette histoire s'est retrouvée à la "une" des journaux, l'idée a fait son chemin dans l'esprit de nombreux propriétaires. Il existe des maisons de retraite pour animaux dans tous les Etats-Unis, où au moins 45 Etats autorisent en outre un acte légal permettant de spécifier ce qu'il adviendra de leur meilleur ami après la mort de son maître... Ce contrat précise qui en sera responsable et comment sera financée sa garde.

Des avocats se sont spécialisés dans la rédaction de ces contrats, et plusieurs livres consacrés au sujet.

On ignore le nombre exact d'animaux abandonnés après la mort de leurs maîtres, explique Richard Avanzino, ancien président de la Société protectrice des animaux (SPCA) de San Francisco. Son estimation est d'environ 2%, soit 150.000 chiens et chats remis chaque année aux refuges. Une étude publiée à la fin des années 1990, basée sur 12 centres, avait révélé que 1% des chiens et 1,5% des chats leur avaient été remis à la mort du propriétaire.

En 1979, M. Avanzino s'était opposé en justice à l'euthanasie d'un chien dont la propriétaire s'était suicidée. Elle avait laissé un testament indiquant que sa chienne, âgée de 11 ans, devait être euthanasiée. "Elle pensait que personne ne pourrait s'occuper d'elle avec autant d'amour qu'elle ne l'avait fait".

Un juge avait estimé que le droit de chacun à disposer comme il l'entend de ses biens ne s'appliquait pas à une créature vivante. "Les gens ne peuvent pas imposer la mort de leurs animaux domestiques depuis la tombe, simplement parce qu'ils ne sont plus là pour s'en occuper", a souligné Richard Avanzino. Cette affaire avait conduit la SPCA de San Francisco à fonder les premiers sanctuaires du pays pour les animaux survivant à leurs maîtres.

Quelques écoles vétérinaires proposent d'accueillir ces animaux et de les placer chez des particuliers. Ainsi, le centre Stevenson, mis en place par l'Ecole de médecine vétérinaire du Texas, accueille à l'heure actuelle 377 animaux provenant de 20 Etats. Les frais oscillent entre 50.000 et 100.000 dollars par animal jusqu'à la fin de sa vie. Les fonds restants sont donnés au centre ou à l'école.

Ce type d'arrangement ne coûte pas forcément toujours aussi cher. La Fondation pour chats Blue Bell, en Californie, demande 6.500 dollars pour s'occuper d'un chat jusqu'à la fin de sa vie.

L'organisation a été fondée par Bertha Gray Yergat, qui voulait être sûre que les 200 chats qu'elle avait secourus seraient bien traités après sa mort. Elle a légué un million de dollars d'avoirs, précise Susan Hamil, directrice et membre du conseil d'administration de la fondation depuis sa création. A ce jour, 50 chats sont accueillis.

La plupart des gens choisissent un ami ou un membre de leur famille pour recueillir leur animal, mais comme pour une adoption, "il faut s'assurer que cela fonctionnera", observe Kim Saunders, vice-président du site Petfinder.com, une base de données proposant des animaux à l'adoption. Et certains maîtres préfèrent laisser à une agence le soin de trouver un nouveau foyer à leur animal.

Des propriétaires laissent de l'argent à ceux qui s'en occuperont, afin de s'assurer que le chien, le chat ou tout autre animal ne deviendra pas un fardeau. Malheureusement, lorsque des sommes importantes sont en jeu, "la cupidité se met en travers de la route", regrette M. Avanzino.

Il raconte ainsi l'histoire de ce chat, confié à une femme de chambre et à un majordome en échange du gîte et du couvert tant que l'animal serait vivant. "La première fois que nous l'avons vu, nous avons estimé qu'il avait huit ans. Quatre ans plus tard, il en avait environ quatre et la fois suivante, le chat qu'ils ont emmené et présenté comme étant le même, avait environ un an".

Dans une autre affaire, le propriétaire d'un berger allemand avait laissé à des proches l'usufruit d'une propriété entière jusqu'à la mort du chien. "Ils l'ont maintenu en vie pendant près de deux ans avec des machines", confie Richard Avanzino. "Le chien était totalement incapable de bouger". AP

Nouvel observateur 29/06/2011

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