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Un agrocarburant à base de déchets gras, dont du gras de canard !

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Le pétrole se raréfie, et sa combustion augmente l’effet de serre ? Qu’à cela ne tienne… dans le Sud-Ouest, on a des idées. Des agriculteurs de Dordogne ont développé une filière de production d’agrocarburants à partir de déchets gras, dont la graisse de canard.

Partout dans le monde, les scientifiques des laboratoires les plus modernes cherchent à utiliser des bactéries, des algues ou même des champignons pour produire du carburant. En France, d’autres chercheurs peut-être un peu moins spécialistes mais très motivés, se sont également penchés sur la question. Leur solution ingénieuse offre une réponse commune à deux problèmes environnementaux.

Jules Charmoy et Benoît Delage, agriculteurs près de Périgueux, ont la fibre écoresponsable. Préoccupés par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ils tentent depuis 2009 de développer le raffinage d’un « hydrocarbure » local : la graisse de canard ! Le gisement est en réalité plus diversifié que les seuls lipides issus des palmipèdes. La graisse de porc et les huiles de friture sont aussi récoltées auprès des restaurateurs et ceux-ci sont généralement bien contents d’être débarrassés à moindre coût de ces déchets odorants et polluants.

Un million de litres à produire en Dordogne

Ce sont ainsi près de 1.500 tonnes de déchets gras qui pourraient être valorisés chaque année dans le département, de quoi produire environ un million de litres de biodiesel. Pour réaliser la transformation, Jules Charmoy a sa recette : « dans un estérificateur, on chauffe la graisse à 120° pour éliminer l'eau. On réduit ensuite à 65°, on met de l'alcool et de l'hydroxyde de potassium. On agite pendant une heure, on laisse décanter : au fond, la glycérine se forme avec, au-dessus, le biodiesel ».

Les compères, qui ont d’abord commencé par une expérimentation, ont obtenu il y a quelques mois l’autorisation des douanes pour poursuivre leur projet. En 2010, ils ont tout de même produit 20.000 litres et les engins de la coopérative d'utilisation de matériel agricole (Cuma) dont ils sont membres roulent en partie avec leur biodiesel.

En partie seulement, car même avec l'accord des douanes, le mélange final dans le réservoir ne doit pas dépasser 30 % de carburant « maison » pour 70 % provenant d’un produit pétrolier classique. Soutenus par l'IUT génie chimique de Périgueux, l'Institut européen de la surveillance prédictive des machines (IESPM) de Lyon et le syndicat des déchets de la Dordogne, ces agriculteurs veulent maintenant améliorer leur dispositif. Il s’agit de produire un biodiesel plus pur, qui puisse sans problème être accepté par tous les moteurs, même les plus récents.

L'intérêt n'est à l'évidence pas d'ordre économique quand le coût de production atteint 1,11 euro le litre contre 0,92 centime pour le gasoil agricole. Pour eux, l’important est de montrer qu’il est possible de transformer certains déchets en ressources locales et de produire un agrocarburant qui ne cause pas de nouveaux problèmes écologiques. L’initiative est soutenue par l’association charentaise Roule ma frite (RMF) 17. Celle-ci fait d’ailleurs remarquer que rouler à l’huile de friture ne devrait plus être interdit en France depuis qu’une loi européenne de 2003 autorise l’emploi d’agrocarburants.



.Futura Sciences 04/08/2011

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Des étudiants en BTS ont fait rouler jeudi sur le circuit de Nogaro dans le Gers, au pays de la volaille, un véhicule hybride fonctionnant à l'électricité, au gazole et à la graisse de canard, ont indiqué leur chef de travaux et leur partenaire.

Baptisé MirS3D - pour Mirepoix, la ville ariégeoise des étudiants, et S3D, le bureau d'études nantais auquel ils sont associés -, l'engin participait avec des dizaines d'autres de France et de l'étranger au Challenge EducEco sur le circuit de Nogaro.

Cette compétition met aux prises des étudiants qui ont travaillé pendant des mois avec leurs enseignants pour mettre au point de drôles d'engins les moins gourmands possibles en énergie.

A Nogaro, MirS3D était plutôt en démonstration qu'en compétition, a expliqué Jean-François Callizo, chef de travaux qui a dirigé depuis septembre 18 jeunes de première année de BTS mécanique, électrique et microtechnique de la cité scolaire de Mirepoix autour de ce projet.

Cela n'a pas empêché la motorisation de bien se comporter, a rapporté Anthony Kerihuel, cofondateur et président de S3D, entreprise spécialisée dans la valorisation énergétique des déchets organiques.

C'est S3D qui a fourni le procédé d'alimentation en graisse animale: un moteur diesel utilisant 35% ou 40% de gazole, 65% ou 60% de graisse de canard selon les réglages alimente une génératrice électrique qui charge les batteries propulsant le véhicule.

Si la technologie employant la graisse animale existait, c'est la première fois qu'elle utilisait la graisse de canard, ou plutôt la graisse de confit de canard, fournie par un producteur à moins de 40 kilomètres du circuit parce que l'idée est vraiment d'avoir une démarche locale, dit M. Kerihuel.

Et c'est bien parce que tout cela se passe dans le Gers que le choix s'est porté sur la graisse de canard, dit M. Callizo.

S3D n'a pas eu à le regretter: sur le circuit, la graisse de canard s'est montrée "de très bonne qualité, elle a la particularité d'être plus fluide à température ambiante qu'une graisse de porc ou de boeuf, on a donc moins de contraintes de viscosité", s'est réjoui M. Kerihuel.


Sciences et Avenir 03/05/2012

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