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Fukushima vu par des spécialistes : retour et explications des événements

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Curieux de comprendre ce qui se passe, anti ou pro-nucléaire, passionné ou juste envie d'en savoir plus...

Sciences et Avenir propose une thématique complète sur l'accident nucléaire les explications me semblent à la portée de tous... Les faits rien que des faits... même si par ci, par là, pointe des appréciations personnelles au rédacteur de l'article...

.Le fil des événements

.Pourquoi les piscines ne doivent pas rester vides

.Les réponses à vos questions

.Blog de Dominique LEGLU Physicienne, directrice de la rédaction de Sciences et Avenir;

Si je vous suggère un petit tour sur le site de Sciences et avenir, c'est que les articles sont écrits de manière à pouvoir être compris par la majorité des gens. C'est un art difficile surtout quand on touche un domaine aussi important que sensible.

Les articles du forum sont issus (surtout) de la presse étrangère (nippone-officielle, ...), mais aussi française. Sont exprimés également des points de vue d'Associations de protection de l'environnement. J'ai essayé de sélectionner, pour vous, des articles le moins partisans possible afin d'éviter de vous influencer.

Il n'empêche que figurent quelques billets "d'humeur" en réaction à certaines informations... Vous êtes également libre d'en faire autant... Personnellement, je suis contre le nucléaire ou, tout au moins, à sa propagation, telle des chaînes de magasins, partout et n'importe où dans le mode. C'est une énergie sale quoi qu'on en dise... Elle pollue les lieux... et une fois que la centrale est obsolète... Elle est démantelée mais l'emplacement est ensuite "plombé et bétonné" et inaccessible pour plusieurs dizaines d'années. Peut-êre moins d'émission de CO2... mais avec des risques énormes et pour les populations et pour l'environnement.

Le sujet sur ce forum "Fukushima et les centrales nucléaires" va être bientôt archivé, la stabilisation de la centrale étant en cours. Subsisteront quelques rubriques pour relayer des informations importantes, telles que la contamination radioactive humaine, de la chaîne alimentaire, de l'environnement...

Je vous remercie, bien que personne ou presque, n'ait fait part d'aucun commentaire, de votre fidélité....

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Ce n’est pas avant une dizaine d’années que l’on pourra commencer à songer à l’évacuation du combustible fondu dans les réacteurs de Fukushima.

Selon le journal japonais Mainichi (1) dans un article du 26 octobre, c’est l’annonce que fait la Commission de sûreté nucléaire japonaise dans un avant-projet de rapport que le journal a pu se procurer. Et comme le souligne le quotidien, « c’est la première fois que cet organisme gouvernemental établit de façon officielle qu’il faudra « plus de trente ans » pour démanteler les réacteurs 1 à 4 de la centrale ».

A partir de 2015, toujours selon ce rapport, ce serait le combustible usé auquel s’attaquerait en priorité la mission de nettoyage… Avec obligation d’apporter toute une batterie de grues capables d’extraire ces barres de combustible de bâtiments partiellement effondrés et les transporter dans un lieu de stockage intermédiaire. Une mission difficile et à haut risque, pour laquelle, toujours selon le rapport cité par Mainichi, devrait être constituée, tout exprès, une « organisation chargée du suivi de ces travaux de démantèlement». L’idée que l’opérateur privé TEPCO ne soit pas lui-même juge et partie sur la sûreté des travaux commencerait donc à faire son chemin… L’ampleur de la catastrophe oblige à prendre au sérieux le découplage entre autorité de sûreté, gouvernement et opérateurs.

Comme l’a rappelé dans son discours d’ouverture, le 24 octobre, le président de la commission de l’énergie atomique Shunsuke Kondo devant une assemblée d’ingénieurs réunis à l’université d’Osaka (2), en avril prochain l’agence de sûreté et sécurité nucléaire (NSSA) sera installée. L’actuelle agence de sûreté nucléaire et industrielle étant séparée du ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie. Et, ce, afin d’ assurer une véritable culture de sûreté. Cette séparation tardive sera-t-elle convaincante ? Devant une assemblée d’ingénieurs, il a osé rappeler que la tâche ne serait pas facile sachant qu’actuellement, au Japon, « plus de 70% du public est favorable à l’arrêt de l’énergie nucléaire »

Question cruciale que cette indépendance, évoquée par André-Claude Lacoste, le président de l’autorité de sûreté française ASN dans une toute récente interview à ParisTech Review (3) et pour qui, au Japon, « la répartition des rôles est confuse ». Mais d’assurer, en revanche, que l’ASN française est...« totalement indépendante », à l’instar de la NRC américaine (nuclear regulatory commission).

Pendant ce temps, dans les zones contaminées de l’archipel, on commence à s’interroger très concrètement sur les difficultés des opérations de décontamination des sols :

- où entreposer les immenses quantités de terre et déchets ?

- comment s’assurer que certaines actions ne recontaminent pas plus fortement d’autres zones ?

Une mission de 12 experts de l’AIEA a eu lieu du 7 au 15 octobre, spécialement sur ce sujet, mais on doute qu’un premier rapport déjà mis en ligne (4), au style parfaitement bureaucratique, n’apporte de réelle avancée. On se contentera d’y relever deux ou trois choses :

- l’équipe de l’AIEA s’est ainsi réjouie d’avoir visité « deux écoles, dont la contamination a été pour une large part éliminée par des volontaires bien organisés, essentiellement les parents des élèves ». On ne sait pas, pour notre part, si les « 400 écoles », annoncées comme « déjà décontaminées », l’ont toutes été de cette façon.

Par ailleurs, on apprend dans ce compte-rendu qu’un système de suivi de la radioactivité en temps-réel est « en train d’être installé (…) et qu’environ 2700 stations couvriront à terme l’ensemble du Japon. Les premières, au nombre de 20, ont été déployées dans la préfecture de Fukushima et on peut suivre leurs mesures sur le site de www.r-monitor.jp ». Problème : il suffit de regarder la carte sur le site pour voir à quel point ces mesures sont effectuées très loin les unes des autres alors même que la radioactivité déposée peut varier rapidement sur le terrain. En quoi ces mesures, qui ne valent que très localement, apportent-elles une information pertinente, serait-elle « en temps réel » ? On ne comprend pas très bien, sauf à penser que, par leur simple présence, ces stations de mesure sont destinées à créer un sentiment de contrôle et à rassurer les visiteurs-internautes… En espérant qu’elles n’enregistreront pas une nouvelle poussée de radioactivité indésirable - durant les opérations de démantèlement ?

Enfin, voici une information qu’agriculteurs et consommateurs vont certainement suivre attentivement : selon le groupe d’experts de l’AIEA, après examen de résultats préliminaires de travaux effectués au Japon, le césium (dont un des isotopes, le césium 137 a une demi-vie de 30 ans et demeure donc dans les sols) passerait moins facilement du sol aux plantes que ne l’avaient évalué de premiers travaux sur le sujet.

Le facteur de transfert retenu jusqu’à présent était de 0,1. Autrement dit, comme on ne peut commercialiser du riz contaminé au-delà de 500 Bq/kg, les sols ne devaient pas dépasser 5000 Bq/kg…

Ce sont ces niveaux qui vont être remis en question, l’équipe estimant que ce « facteur de transfert conservateur pourra être abandonné quand les tests seront terminés et que des facteurs réalistes auront été fermement établis ».

Vu l’importance du riz dans la consommation quotidienne des Japonais, il faut espérer qu’un suivi tout aussi ferme (par des associations de consommateurs ?) de la radioactivité des lots de céréales finalement mis en vente sera effectué après adoption de ces nouveaux facteurs de transfert.



1) Lire la version anglaise de l’article du 26 octobre sur le site http://mdn.mainichi.jp/mdnnews/national/archive/news/2011/10/27/20111027p2a00m0na014000c.html

2) http://www.aec.go.jp/jicst/NC/about/kettei/111024a.pdf#page=1

3) http://www.paristechreview.com/2011/10/31/surete-nucleaire-apres-fukushima/

4) http://www.nsc.go.jp/anzen/shidai/genan2011/genan075/ssiryo1.pdf

Billet de Dominique LEGLU, Biochimiste, directrice de la rédaction de Sciences et Avenir.

Sciences et Avenir 01/11/2011

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10 février 2012. A un mois ou presque du premier « anniversaire » du début de la catastrophe de Fukushima (11 mars 2011), la centrale connaît un coup de chaud. Et même si l’opérateur avait proclamé à la mi-décembre son … arrêt à froid ! Le corium se rappelle ainsi à l’attention de tous ceux qui voudraient bien l'oublier.

Non, il ne va pas se refroidir aussi vite qu’on aimerait. En l’occurrence, depuis le 2 février, le réacteur n°2 a enregistré des fluctuations de température. Comme l’a alors signalé l’opérateur TEPCO, a été décelée une « tendance à l’augmentation de la température à la base de la cuve ». Elle a atteint 70°C, si l’on en croit les mesures des capteurs qui doivent fonctionner dans des conditions quelque peu chaotiques. Soit 25 degrés de plus que ce qu’affichent d’autres capteurs, ailleurs dans la cuve.


Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans ce grand réservoir d’acier qui reçoit en permanence de l’eau destinée à refroidir le combustible fondu, pour évacuer sa puissance résiduelle ? (1) Des changements de tuyaux effectués par TEPCO ont manifestement perturbé l’alimentation puis la circulation de l’eau (2), et certaines zones auraient alors recommencé à chauffer. Paradoxe…

C’est parce qu’il a fait particulièrement froid ces dernières semaines à Fukushima que le problème s’est posé. De l’eau a gelé et brisé des canalisations (il y aurait eu 28 fuites) qu’il a fallu remplacer avec des tuyaux de polyéthylène…

Le 7 février, pour éviter toute reprise de « criticité » - autrement dit toute reprise de réaction nucléaire, TEPCO a annoncé avoir injecté du bore (sous forme d’acide borique), élément connu pour absorber les neutrons et avoir augmenté le débit de l’eau. Cet acide permet de minimiser le risque de réaction nucléaire (que les neutrons entretiennent).

Ce jeudi 9 février, rebelote. Le débit de l'eau a encore été augmenté, et porté à 13,6 m3 à l’heure, la température n’étant pas vraiment descendue – elle était encore de 66.8°C, à 11h du matin locale, selon l’opérateur.

Pour tous ceux qui en douteraient - pensant que la catastrophe est finie - preuve est faite que les cœurs fondus de Fukushima (2) doivent être surveillés comme du lait sur le feu.

La puissance résiduelle est là pour des années… Et l’ensemble demeure difficile à approcher pour cause de radioactivité. Pendant ce temps, travail de Pénélope, il faut continuer à décontaminer les dizaines de milliers de m3 d’eau que l’on injecte jour après jours, mois après mois, et qui se charge en éléments radioactifs.

Elle serait de 700 kW, selon un communiqué sur le sujet de l’IRSN http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20120208_fukushima-temperature-reacteur2.aspx

2) http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/12020502-e.html

3) Sans oublier les combustibles usagés à maintenir sous l’eau, à basse température, dans les piscines.

Par Dominique Leglu Sciences et Avenir

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