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Caulerpe, l'algue invasive, disparaît mystérieusement

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Caulerpe, l'algue invasive, disparaît mystérieusement


Caulerpa taxifolia s’essouffle-t-elle ? Terreur des herbiers de posidonies, peste marine censée coloniser toutes les côtes de Méditerranée, l’algue invasive échappée d’un aquarium monégasque il y a vingt-sept ans semble à présent disparaître ! Ce retournement de situation inespéré est toutefois à accueillir avec prudence…

Une victoire sur la caulerpe ? Cela semble trop beau pour être vrai, tant, dans les années 1990 et 2000, on aurait pu croire à une attaque extraterrestre. Les médias renvoyaient l’image de scientifiques affolés (avec raison) face à la prolifération et aux dégâts du petit envahisseur vert. Arrachage, herbicides, vaporisation ou mise à l’obscurité sous une bâche, aucun moyen de lutte ne semblait efficace. Le nom de Caulerpa taxifolia résonnait avec horreur aux oreilles de tout gestionnaire ou professionnel du littoral méditerranéen français, italien, espagnol et évidemment monégasque.

C’est qu’en 1984, la boîte de Pandore avait pris la forme d’un aquarium du musée océanographique de la principauté. Des analyses génétiques l’ont confirmé. Le petit mètre carré aux pieds de l’institution où elle poussait lors de sa première identification n’a pas suffi à l’innocente algue tropicale censée ne pouvoir survivre qu’en culture… Elle a eu la folie des grandeurs et en 1989, contrôlait un hectare.

Une prolifération inattendue et incontrôlable

Comme pour les baobabs que le Petit Prince doit arracher lorsqu’ils sont petits, sous peine de voir son astéroïde envahi par les racines, il aurait alors été encore possible de stopper l’invasion. Mais, raconte Alexandre Meinesz, biologiste marin appelé à l’époque pour identifier le problème, la caulerpe s’est propagée à la vitesse de l’éclair. Elle s’est rapidement étendue sur les 200 km de côtes de chaque côté de Monaco puis en vingt ans, sur près de 15.000 hectares. Le chercheur s’occupe depuis du suivi de l’invasion et a du mal à croire qu'elle n’aurait été qu’un feu de paille de vingt-sept ans.

C’est que le végétal, dont un simple fragment peut donner une nouvelle colonie même après plusieurs jours hors de l’eau, n’est pas seulement décoratif : en Méditerranée, il pousse en frondes trois fois plus longues et beaucoup plus serrées (jusqu’à 14.000 au m2 !) que dans son habitat tropical naturel. Une telle densité étouffe et cache la lumière aux posidonies. Ces herbes, formant des prairies à la base des écosystèmes méditerranéens sous-marins, ont payé le prix fort. La caulerpe est en plus toxique et n’est pas consommée par les herbivores locaux. Rien n’a donc arrêté sa conquête.

Jusqu’en 2004, lorsque des observations commencent à montrer une inversion de tendance. Le départ se confirme d’année en année, suivi par le réseau de surveillance sur 152 zones où l’algue prospérait. La retraite est sonnée en France et à l’étranger : toutes les zones anciennement colonisées se résorbent, et la vie marine méditerranéenne jusque-là étouffée et empoisonnée, reprend ses droits. Aujourd’hui, 80 % des surfaces touchées semblent s’être libérées.

Le plus étrange est qu’aucune cause de ce changement n’a pour l’instant été clairement identifiée. Aucune donnée n’a soutenu l’hypothèse d’un changement de température des eaux, d’abord évoqué. L’épuisement des nutriments des zones colonisées n’est pas plus réaliste car d’autres territoires restent disponibles.

Surtout, rester prudent

Pour les chercheurs, la raison la plus probable de cette retraite précipitée serait liée à la façon dont l’algue se multiplie : pas de reproduction sexuée en Méditerranée pour C. taxifolia, mais du bouturage. Tous les plants méditerranéens sont donc identiques génétiquement ! Pour les chercheurs, après un tel développement, il est normal de constater un affaiblissement génétique. C’est le cas pour les rosiers de culture dont les variétés doivent être régénérées régulièrement. Ce manque de diversité génétique rend également l’ensemble de cette population plus sensible aux maladies.

Mais si le « problème taxifolia » semble aujourd’hui se régler de lui-même, il est essentiel de rester prudent tant que la cause de ce départ est inconnue. Il faut continuer à appliquer les mesures limitant la dispersion de boutures, et poursuivre les recherches et la surveillance de l’espèce.

« Rien ne dit qu’elle ne va pas revenir », conclut Alexandre Meinesz, qui rappelle enfin que deux autres caulerpes, C. racemosa et C. distichophylla, également introduites et envahissantes, sont toujours menaçantes. Deux espèces qui, cette fois, ne craignent pas l’eau froide et se reproduisent sans problème de manière sexuée…

Futura Sciences 31/08/2011

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Appelée algue tueuse, peste verte, fleur du mal, serpent des mers, Alien des mers, algue fatale, assassine, ravageuse, cancer ou sida des mers... Caulerpa taxifolia, c'est elle dont il s'agit, n'arrête pas de défrayer la chronique depuis sa découverte en 1984, au pied du rocher de la Principauté de Monaco.

De l'anonymat le plus complet, elle est passée au statut d'algue la plus étudiée au monde. On compte à ce jour plus de 400 publications scientifiques, faites par 30 organismes de recherche espagnols, français, italiens, croates, japonais suisses, américains et plus de 200 chercheurs participent au suivi de son expansion et à l'étude sur les conséquences du phénomène biologique que représente son évolution.

Futura Sciences

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Caulerpa taxifolia est une très belle algue tropicale, connue du monde entier mais toujours très rare.

Les qualités d'une souche exceptionnelle sont pour la première fois découvertes dans un aquarium public de Stuttgart vers 1969.

On retrouve sa trace à l'aquarium public tropical de Nancy au début des années 1980, et c'est vers 1983 que le musée océanographique de Monaco reçoit de Nancy quelques échantillons de l'algue dont la culture est alors entreprise dans ses aquariums.

Jusque là pas de problème, rien de plus normal que d'utiliser une très belle algue vert fluo, pour enrichir les aquariums !

Mais voilà, un an après, en 1984, cette algue est observée en mer, au pied du musée de Monaco et bien vivante. C'est donc qu'elle continue à vivre et à se développer en mer Méditerranée, ce qui alerte certains chercheurs, spécialistes des algues comme que le professeur Meinesz de l'université de Nice Sophia Antipolis.

En effet, cette algue d'origine tropicale n'aurait jamais dû survivre en Méditerranée. Dès lors, on ne pouvait qu'être alerté sur la dissémination de cette algue naturalisée.

Les experts connaissent très bien quelles sont les causes de la réduction de la biodiversité dans les mers. Ce ne sont pas les marées noires qui sont spectaculaires mais rapidement réversibles, ni les énormes déversements de métaux lourds et autres organochlorés, mais en premier lieu la destruction de l'habitat par toutes les constructions en littoral (ports, marinas, etc.) qui est, elle, définitive ; et en second ce sont les espèces invasives.

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L'Histoire nous a déjà montré qu'il ne fallait pas jouer avec la nature. L'introduction de Caulerpa Taxifolia n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

Tout le monde (maintenant vous aussi) a entendu parler du célèbre Phylloxera, ce puceron américain apparu vers 1860 dans la région d'Avignon. Dès 1888, tout le vignoble français était malade. Des dizaines de milliers de paysans se retrouvèrent ruinés. Cela a été la plus grande catastrophe agricole française. À cette époque, on n'était pas conscient des risques que pouvait représenter le transport de végétaux et d'animaux d'un continent à l'autre et c'est cette catastrophe qui à mis « la puce à l'oreille » des agronomes de l'époque. De nos jours, nous n'en avons apparemment pas tiré de leçon.

Exemples d'espèces invasives


  • En France, sur les 50.000 Insectes recensés, 2.500 sont d'origine étrangère et environ 150 sont d'impitoyables ravageurs de plantes cultivées (la peste des arbres fruitiers, le tigre du platane, le charançon, la cochenille, etc.).


  • Des silures de 60 kg (pouvant atteindre 400 kg) en provenance du Danube sèment la panique dans tous les grands fleuves français en mangeant poissons, grenouilles, canards, rats musqués, etc.


  • Les minuscules tortues de Floride (pourtant interdites) que l'on offre aux enfants pèsent à l'âge adulte 3kg et sont rejetées dans les lacs et rivières, créant de nombreuses perturbations dans l'écosystème.


  • En Camargue, une vingtaine de mauvaises herbes étrangères pullulent dans les rizières, parmi elles une jacinthe d'eau, dont l'éradication coûte 30 € l'hectare.


  • Je ne parlerai pas de la moule zébrée qui envahit certains lacs et encore moins du mollusque testacé Credipula fornicata avec son impact catastrophique sur les huîtres en Bretagne.

Les espèces invasives : une menace pour la biodiversité

Ainsi, chaque jour, l'Homme, en toute inconscience, emballe la « roulette écologique » et brise les barrières naturelles.

Le milieu marin est occupé par une multitude d'espèces, qui vivent dans un équilibre tel qu'aucune ne peut s'approprier le milieu. Quelquefois pourtant, il y a rupture : une espèce prolifère au détriment des autres. Et là, on est désarmé : les modèles mathématiques en écologie permettent rarement de prévoir les proliférations.

Ce qui est grave, c'est quand cette espèce est introduite par l'Homme volontairement ou involontairement, ce qui est le cas de Caulerpa taxifolia.

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Elle s'étend du bord jusqu'à des profondeurs de 100 m dans certains endroits !

Depuis juin 2000, les États-Unis sont concernés car l'algue a été trouvée en 2002 à San Diego et Los Angeles alors qu'elle était inconnue de toutes les côtes du Pacifique des Amériques.

Se présentant comme une moquette végétale, son extension se poursuit d'année en année inexorablement. Elle entre en concurrence avec la plupart des autres algues et pénètre les herbiers de Posidonies et de Cymodocées. La faune subit également de profonds changements, en particulier celle fixée (gorgones, éponges, coraux ou peu mobile (oursins). Peu ou pas mangée par les Poissons et les Invertébrés (car elle contient des substances toxiques) cette nouvelle végétation dominante ne constitue pas une nourriture de remplacement ce qui aggrave son impact écologique.

Dans les zones les plus anciennes, on observe une diminution de l'abondance de certains poissons (observatoire sur l'expansion de la Caulerpa taxifolia en Méditerranée).

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Des répercussions sur l'économie et les activités humaines sont ponctuellement et de plus en plus constatées ; certains clubs de plongée, sur les endroits les plus atteints sont obligés de changer de site car il y a de moins en moins de biodiversité à observer.

La Côte d'Azur étant un centre mondial pour le tourisme balnéaire, cela peut avoir un impact non négligeable à très brève échéance.

Ce sont les pêcheurs professionnels qui sont les plus handicapés. Par mer agitée, les filets se remplissent de Caulerpa empêchant toute prise de poissons, sans parler du nettoyage des filets. Certains pêcheurs demandent même des subventions pour palier le manque à gagner ou pour doubler les filets!

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Les différentes espèces de Caulerpa


Selon ITIS :


Caulerpa prolifera, présente sur les fonds
sableux de la
côte d'Azur (France) (image Wikipedia)


  • Caulerpa ambigua Okamura
  • Caulerpa annulata Lucas
  • Caulerpa ashmeadi
  • Caulerpa bikinensis Taylor
  • Caulerpa biserrulata Sonder
  • Caulerpa brachypus Harv.
  • Caulerpa crassifolia (C. Ag.) J. Ag.
  • Caulerpa cupressoides (West) C. Agardh
  • Caulerpa falcifolia Bailey & Harvey
  • Caulerpa fastigiata Mont.
  • Caulerpa fergusonii Murray
  • Caulerpa filicoides Yamada
  • Caulerpa lentillifera J. Ag.
  • Caulerpa macrodisca Decaisne
  • Caulerpa mexicana (Sonder Ex Kuet.) J. Ahardh
  • Caulerpa microphysa (W. V. Bosse) Feldmann
  • Caulerpa nummularia (Harv.) Reinke
  • Caulerpa okamurai W. V. Bosse
  • Caulerpa paspaloides
  • Caulerpa prolifera (P. Forsskal) Lamouroux
  • Caulerpa racemosa (Forsskal) J. Agardh
  • Caulerpa sedoides (R. Br.) C. Ag.
  • Caulerpa serrulata (Forsskal) J. Agardh
  • Caulerpa sertularioides (S. G. Gmelin) Howe
  • Caulerpa taxifolia (Vahl) C. Ag.
  • Caulerpa urvilliana Mont.
  • Caulerpa verticillata J. Ag.
  • Caulerpa vickersiae
  • Caulerpa vieillardi Kuetz.
  • Caulerpa webbiana Mont.

Selon WRMS :


  • Caulerpa agardhii Weber-van Bosse, 1898
  • Caulerpa alternans Womersley, 1956
  • Caulerpa ambigua Okamura
  • Caulerpa annulata Lucas, 1931
  • Caulerpa antoensis Yamada
  • Caulerpa articulata Harvey, 1855
  • Caulerpa ashmeadii Harvey, 1858
  • Caulerpa bartoniae G. Murray
  • Caulerpa bikinensis W.R. Taylor, 1950
  • Caulerpa biserrulata Sonder, 1871
  • Caulerpa brachypus
  • Caulerpa brownii (C. Agardh) Endlicher
  • Caulerpa buginensis E. Verheij & Prud'homme van Reine, 1993
  • Caulerpa cactoides (Turner) C. Agardh
  • Caulerpa carruthersii G. Murray Caulerpa Carruthersii, 1893
  • Caulerpa clavifera (Turn.) Web. V. B
  • Caulerpa cliftonii Harvey
  • Caulerpa constricta I.R. Price, J.M. Huisman & M.A. Borowitzka, 1998
  • Caulerpa cupressoides (Vahl) C. Agardh, 1817
  • Caulerpa denticulata (Decne.) Web. V. B.
  • Caulerpa dichotoma Svedelius, 1906
  • Caulerpa diligulata Kraft & A.J.K. Millar, 2000
  • Caulerpa distichophylla Sonder, 1845
  • Caulerpa ellistoniae Womersley, 1955
  • Caulerpa elongata Weber-van Bosse
  • Caulerpa falcifolia Harvey & Bailey, 1851
  • Caulerpa faridii Nizamuddin, 1964
  • Caulerpa fastigiata Mont.
  • Caulerpa fergusonii G. Murray, 1891
  • Caulerpa filicoides
  • Caulerpa filiformis (Suhr) Hering
  • Caulerpa flexilis J.V. Lamouroux ex C. Agardh
  • Caulerpa floridana W.R. Taylor, 1960
  • Caulerpa geminata Harvey
  • Caulerpa gracilis (Zan.) Web. V. B.
  • Caulerpa harveyi F. Müller ex Harvey, 1859
  • Caulerpa hedleyi Weber-van Bosse, 1910
  • Caulerpa heterophylla I.R. Price, J.M. Huisman & M.A. Borowitzka, 1998
  • Caulerpa holmesiana G. Murray
  • Caulerpa imbricata G. Murray, 1887
  • Caulerpa juniperoides J. Agardh, 1883
  • Caulerpa kempfii A.B. Joly & S. Pereira
  • Caulerpa lagara Carruthers, Walker & Huisman, 1993
  • Caulerpa lanuginosa J. Agardh
  • Caulerpa lentillifera J. Agardh, 1837
  • Caulerpa lessonii Bory de Saint-Vincent, 1828
  • Caulerpa longifolia C. Agardh
  • Caulerpa macrophysa Web. V. B.
  • Caulerpa manorensis Nizamuddin, 1964
  • Caulerpa matsueana Yamada, 1940
  • Caulerpa mexicana Sonder ex Kützing, 1849
  • Caulerpa microphysa (Weber-van Bosse) J. Feldmann
  • Caulerpa murrayi Weber-van Bosse
  • Caulerpa nummelaria Harvey ex J. Agardh
  • Caulerpa nummularia Harvey ex J. Agardh, 1873
  • Caulerpa obscura Sonder
  • Caulerpa occidentalis (J. Ag.) Boergs.
  • Caulerpa okamurae Weber-van Bosse, 1897
  • Caulerpa oligophylla Montagne, 1842
  • Caulerpa ollivieri Dostál
  • Caulerpa opposita Coppejans & Meinesz, 1988
  • Caulerpa papillosa J. Agardh
  • Caulerpa parvula Svedelius, 1906
  • Caulerpa paspaloides (Bory de Saint-Vincent) Greville, 1830
  • Caulerpa peltata J.V. Lamouroux, 1809
  • Caulerpa pickeringii Harv. & Bail.
  • Caulerpa pinnata C. Agardh, 1817
  • Caulerpa plumulifera Zanardini, 1878
  • Caulerpa prolifera (Forsskål) J.V. Lamouroux, 1809
  • Caulerpa pusilla (Kützing) J. Agardh, 1873
  • Caulerpa qureshii Nizamuddin, 1964
  • Caulerpa racemosa (Forsskål) J. Agardh, 1873
  • Caulerpa remotifolia Sonder
  • Caulerpa reniformis South & Skelton, 2003
  • Caulerpa reyesii Meñez & Calumpong, 1982
  • Caulerpa scalpelliformis (R.Brown ex Turner) C. Agardh, 1817
  • Caulerpa sedoides C. Agardh, 1817
  • Caulerpa selago (Turner) C. Agardh
  • Caulerpa serrulata (Forsk.) J. Ag.
  • Caulerpa sertularioides (S.G.Gmelin) M.Howe, 1905
  • Caulerpa seuratii Weber-van Bosse, 1910
  • Caulerpa simpliciuscula (R. Brown ex Turner) C. Agardh
  • Caulerpa spathulata Womersley & A. Bailey, 1970
  • Caulerpa subserrata Okamura, 1897
  • Caulerpa taxifolia (M.Vahl) C. Agardh, 1817
  • Caulerpa tomentella (Harv.) Web. V. B.
  • Caulerpa trifaria Harvey
  • Caulerpa turbinata (J. Ag.) Eubank
  • Caulerpa urvilleana Montagne
  • Caulerpa uvifera (Turn.) Web. V. B.
  • Caulerpa vanbossea Setchell & N.L. Gardner, 1924
  • Caulerpa veravalensis Thivy & Chauhan, 1963
  • Caulerpa verticillata J. Ag.
  • Caulerpa vesiculifera (Harvey) Harvey
  • Caulerpa vickersiae Boergs.
  • Caulerpa webbiana Montagne, 1837
  • Caulerpa zeyheri Kutzing

Les caulerpes (Caulerpa) constituent un genre d'algue verte caractérisé par un port rampant. Bien que ne possédant pas (comme toute algue) de tissus distincts, les caulerpes développent des parties différenciées : d'une part une sorte de tige rampante, souvent légèrement enfouie dans le sable, d'autre part des frondes vertes dressées (d'aspects très variés selon les espèces) qui prennent naissance sur ce stolon. La structure cellulaire est de type siphoné : toutes les parties de l'algue sont en fait constituées d'un enchevêtrement de filaments tubulaires à plusieurs noyaux. La multiplication végétative est souvent prédominante, par croissance ou par fragmentation des stolons.

Certaines caulerpes sont communes sur les fonds sableux de faible profondeur.

Dans les lagons des zones tropicales, elles peuvent constituer, en mélange avec les zostères, des herbiers ou prairies sous-marines que viennent brouter les tortues vertes.

Des bouleversements écologiques sont provoqués par un clone de Caulerpa taxifolia en mer Méditerranée. Alors que l'espèce en était absente, des fragments échappés d'aquarium, ont pu se multiplier et se développer de manière fulgurante et très envahissante, valant à l'algue le surnom d'« algue tueuse ».

Certaines caulerpes, bien que suspectées d'une certaine toxicité, sont consommées (Caulerpa lentillifera et Caulerpa racemosa) en Indonésie, aux Philippines et au Japon, sous les noms de « raisins de mer » ou de « caviar vert ». Elles sont cultivées dans les eaux de l'île de Cebu aux Philippines.



Wikipedia

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La Caulerpa taxifolia a été introduite, involontairement certes, mais ses dégâts sur la biodiversité peuvent être importants. Elle s'est, en outre, introduite sous différentes espèces.



Les différentes espèces de Caulerpa. © DR

Les différentes espèces de Caulerpa en Méditerranée

En Méditerranée, il existe cinq Caulerpa dont C. scalpelliformis, C. mexicana, mais aussi...

C. prolifera cousine de c. taxifolia, aux feuilles entières et de la même couleur verte. Cette espèce est commune mais, malgré son nom n'est pas envahissante. Pour bien la reconnaître... Belle algue vert fluo lorsqu'elle est éclairée l'été par le soleil ou une lampe, sa tige rampante (stolon) porte des feuilles (frondes) de 5 à 65 cm découpées comme celles de certaines fougères ou d'arbres comme l'If.

Caulerpa prolifera Image Wikipedia

Champ de Caulerpa taxifolia Image Wikipedia

C. racemosa : progressant rapidement en Méditerranée depuis le début des années 1990 à partir de la Méditerranée occidentale, cette autre espèce de Caulerpe est désormais dans les eaux françaises. La première signalisation (recueillie grâce au réseau d'observateurs de Caulerpa taxifolia) date de l'été 1997, en rade de Marseille. Depuis elle a été découverte à Menton en 1998, dans la rade de Villefranche et à Porquerolles en 1999.

Caulerpa racemosa image Wikipedia

Cette petite caulerpe peut également constituer un lacis dense d'axes rampants, sur divers types de fonds, susceptibles de modifier les écosystèmes envahis.

ll existe une sixième espèce, Caulerpa ollivieri (voir photo : différentes espèces ci-dessus), très voisine de Caulerlpa prolifera, ce pourrait être la même.

Caulerpa racemosa devenue envahissante depuis 1990 a été localisée pour la première fois dans les années 1920 en Tunisie. La récente prolifération d'une nouvelle variété qui a été introduite semble aussi présenter un danger pour les écosystèmes littoraux. Onze pays sont actuellement touchés par son « invasion ». Elle a, au contraire de C. taxifolia, une reproduction sexuelle et se répand beaucoup plus vite.

Futura Sciences

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Théoriquement, Caulerpa taxifolia, d'origine exotique, ne devrait pas pouvoir survivre en Méditerranée, alors que se passe t-il ?

Études sur Caulerpa mexicana et Catilerpa taxifolia

Deux études sur la génétique de l'algue publiées en octobre 1998 ont mis un terme à cette polémique. La première réalisée par des chercheurs suisses conclut à des « similarités étonnantes » entre les séquences d'ADN de Caulerpa taxifolia prélevée dans les aquariums où elle est apparue la première fois (Stuttgart et Nancy), et celle d'échantillons provenant de Méditerranée. Elle montre que C. mexica a et C.taxifolia n'ont pas la même carte d'identité génétique. Exit la théorie de la métamorphose défendue par les chercheurs monégasques à l'Académie des sciences.

Une autre étude, hollandaise cette fois-ci, confirme les différences très nettes entre Caulerpa mexicana et Catilerpa taxifolia.

Tout cela expliquant le fait qu'elle ne se comporte pas comme les Caulerpa taxifolia d'origine tropicale.

« Elle possède un ensemble de caractéristiques exceptionnelles (résistance au froid, gigantisme, vigueur, densité, dominance...) encore jamais observées chez les populations tropicales de cette espèce, ni chez aucune autre algue en Méditerranée. Les études de génétique citées ci-dessus montrent que les colonies indépendantes qui se développent en Méditerranée seraient identiques à la souche cultivée depuis 1970 dans les divers aquariums publics européens. La souche d'aquarium et celle qui se développe en Méditerranée ne représentent qu'un seul et même individu qui se dissémine par bouturage. »

« Tous les substrats stables (roche, sable, vase, herbiers de Posidonies...) peuvent être colonisés. Tous les fonds, surtout de 3 à 40 m peuvent être envahis. En densité plus faible, elle a même été observée, fixée et bien vivante, jusqu'à - 99m. Cette algue est présente dans les eaux de bonne qualité comme dans les ports pollués, devant des caps rocheux battus par les vagues comme dans les baies abritées. »



Futura Sciences

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Méthodes d'éradication mécaniques et chimiques


De nombreuses méthodes d'éradication de Caulerpa mexicana ont vu le jour, voici les principales.

- Première méthode : elle consiste à poser des bâches plastiques noires sur l'algue pour arrêter la photosynthèse, il faudrait les laisser plusieurs mois pour que cela soit efficace.
- Deuxième méthode qui consiste à recouvrir l'algue de sel. Les essais ne sont pas concluant et on peut poser la question comment faire sur un tombant à - 50 ou - 100 m ?
- troisième méthode : elle consiste à recouvrir l'algue avec une bâche imbibée de sulfate de cuivre. Quel est l'impact du cuivre dans la mer ?
- Quatrième méthode, plus sophistiquée, consiste à détruire l'algue par électrolyse à l'aide d'un chariot spécialement construit à cet effet (système CEV). La méthode est concluante sur des très petites surfaces.
- Cinquième méthode, radicale, qui a vu le jour aux États-Unis, elle consiste à injecter du chlore sous des bâches plastiques tendues sur les champs de Caulerpa, 2.50Om² ont ainsi été détruits en Californie. Le chlore ayant un effet chimique très court, détruit toute la biodiversité benthique qui revient peu à peu dans des délais raisonnables. Restent, la suceuse d'algues qui aspire tout, les ultrasons, le chalumeau, la pompe à eau... ? Méthodes qui n'ont marché qu'en laboratoire.

On comprend que toutes ces méthodes, mécaniques ou chimiques, n'ont qu'un impact très limité et ne peuvent donc être utilisées que sur de petites surfaces, voire de nouvelles colonies, là où de toute façon l'arrachage manuel aura la même efficacité. En conclusion, la situation nous prouve qu'on ne pourra jamais tout éradiquer, seul doit être pris en compte le contrôle des nouvelles colonies.

Futura Sciences

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Méthode d'éradication biologique : les mollusques


Depuis de nombreuses années, une méthode biologique alternative est étudiée par le professeur Meinesz de l'université de Nice Sophia Antipolis. En effet, des mollusques de l'ordre des Saccoglosses sont soit élevés en aquarium, soit étudiés in situ dans le but de détruire ou réduire la biomasse de Caulerpa taxifolia.

La première espèce est Elysia subornata. Une limace exotique, originaire de la Martinique.

Elle suce le cytoplasme de l'algue sans toucher aux autres espèces. Elle a une reproduction benthique donc elle ne se disperse pas. Malheureusement, elle ne résiste pas en dessous de 15°C et elle n'aurait que cinq mois d'activité en Méditerranée, ce qui n'est pas suffisant.

[i]Elysia sabornata. © D. Luquet[/i]

Pas d'os. Pas de squelette mais une coquille. Une bouche sous leur unique pied. Camouflées parmi les algues. Protégées par un arsenal d'armes chimiques volées sur leurs victimes qu'elles ont vidées de leur sève. Oxynoe et Logiber sont à l'affût, cachées au cœur de nos forêts sous-marines, ainsi se présentent nos deux espèces autochtones de Méditerranée.



Coquille de Lobiger serradifalci Photo J.P Sidois

Coquille de Oxynoe olivacea. © JP Sidois

[i]Lobiger serradifalci. © N. Genetiaux[/i]

[i]Oxynoe olivacea. © D. Luquet[/i]

Ces mollusques se déplacent sur un pied qui contient tout leur système digestif. Ce sont donc des gastéropodes. Ils possèdent des branchies situées en arrière du cœur, (Opisthobranches), ainsi qu'une langue dans le sac qui les classe dans l'ordre des Saccoglosses. Si on dénombre environ 330 espèces d'Opisthobranches méditerranéennes, seulement trois vivent parmi les prairies d'algues de caulerpes : Lobiger serradifalci, Oxynoe olivacea, et Ascobulla fragiles, cette dernière étant très rare car elle vit dans le sédiment (dépôt de matière au fond de la mer).

Tenue de camouflage

Avant l'arrivée en Méditerranée de l'algue Caulerpa taxifolia, Oxynoe et Lobiger ne vivaient que dans les prairies de Caulerpa prolifera, communes dans notre mer. Depuis quelques années, on les rencontre le plus souvent parmi les frondes de Caulerpa taxifolia dont elles se nourrissent. Elles semblent s'être très bien adaptées à leur nouvelle source de nourriture. Cependant, même si le développement de Caulerpa taxifolia est exponentiel, ces espèces restent toutefois difficiles à observer du fait de leur homochromie avec les caulerpes (couleur proche de celle de l'algue) et de leur taille qui n'atteint pas 5 cm.

Suceurs de sève

Une relation très étroite lie Oxynoe et Lobiger à leur nourriture : c'est le fruit d'une longue coévolution entre ces limaces et la caulerpe et qui s'exprime par une très forte restriction de leur régime alimentaire. Ces limaces sont herbivores mais pratiquent « le vampirisme ». En effet, à cause de leur « dentition » très particulière (la radula), elles ne croquent pas les algues mais les percent et en aspirent le contenu cellulaire, d'où leur surnom de « suceurs de sève ». Par conséquent, nos deux compères ne peuvent se nourrir que d'algues coenocitiques, c'est-à-dire ne possédant pas de paroi cellulaire interne. Ces algues peuvent être comparées à un tuyau où circule librement, du bout des frondes jusqu'aux rhizoïdes (tiges et racines), le contenu cellulaire.

Entre animal et végétal


Certaines de ces limaces sont capables de stocker les chloroplastes fonctionnels (cellules permettant la photosynthèse) des caulerpes pour leur permettre de supporter des périodes de jeûne. Ainsi, comme des plantes, mais périodiquement, ces limaces se nourrissent des produits de la photosynthèse des chloroplastes.

Mâle et femelle à la fois


Elles sont hermaphrodites et la reproduction est sexuée et croisée, c'est-à-dire qu'il faut être deux pour se reproduire. Mais, l'originalité de nos deux limaces réside dans le fait qu'elles sont capables de stocker les spermatozoïdes de leur partenaire dans une poche (la spermathèque). La limace peut ainsi assurer sa descendance de façon régulière (au moins une fois par semaine) sans avoir besoin de nouveaux rapports sexuels. Après avoir déposé ses pontes de forme plus ou moins régulière sur les frondes de caulerpes, des milliers de larves planctoniques naissent au bout de quelques jours et se dispersent au gré des courants pour, peut-être, donner le jour à des mollusques testacés (avec une coquille).

Un arsenal chimique


Oxynoe et Lobiger ont développé des moyens de défense assez sophistiqués. Elles stockent les toxines des caulerpes et les réutilisent contre leurs prédateurs : lors d'une agression par un poisson ou tout autre animal, elles lâchent un nuage blanc laiteux très toxique. Dans un souci de perfection de leur système de défense, elles peuvent également se séparer de leur queue ou de leurs lobes (excroissances en forme d'ailes). Le prédateur étant occupé avec ce bout de limace remuant, les mollusques ont le temps de fuir.

Des mollusques d'avenir


Oxynoe et Lobiger pourraient servir d'agent de contrôle de Caulerpa taxifolia. Elles présentent cependant au contraire d'Elysia subornata, un inconvénient lié à leur mode de développement larvaire pélagique dont le cycle n'est pas maîtrisé. Par ailleurs, leur action in situ sur Caulerpa taxifolia est soumise à l'apport aléatoire de larves lié aux courants. Il se pourrait cependant que, dans des zones fermées comme les ports, Oxynoe et Lobiger aient un impact visible sur cette algue.

Source : Thierry Thibaut, labo environnement marin littoral de Nice. Publication Méditerranée 2000.

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La lutte biologique en attente de décision politique



En l'absence d'efficacité des méthodes d'éradication mécaniques et chimiques, on constate qu'il ne reste plus que la méthode biologique. Mais elle ne va pas sans poser de nombreux problèmes éthiques, scientifiques et juridiques bien que, en milieu terrestre, la lutte biologique soit très courante.

La lutte biologique en attente de décision politique

Peut-on introduire volontairement une espèce exotique (encore une autre) dans le milieu naturel (Elysia subornata) ou peut on développer artificiellement des espèces autochtones (Oxynoe olivacea et Lobiger serradifalci) sans prendre le risque que ces espèces se développent d'une manière exponentielle sans pouvoir les contrôler ?

Seule une décision politique peut intervenir, demandant une étude scientifique d'envergure pour déterminer l'impact d'une telle introduction en Méditerranée. Mais en attendant le financement d'une telle étude (si elle se fait un jour ?), l'algue elle, avance inexorablement sans se soucier de l'état d'âme de nos politiques.

Une proposition de loi a bien été élaborée par quatre groupes politiques différents (RPR, Verts, PS et PC). Proposition élaborée surtout pour informer les plaisanciers et les professionnels de la mer afin de limiter la propagation de l'algue ; mais impossible de trouver une niche parlementaire, c'est-à-dire qu'aucun temps de parole n'a été accordé aux différents groupes, le sujet n'étant pas électoralement intéressant.



Futura Sciences

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Que peut faire chacun d'entre nous ?

On connaît très bien les méthodes de dissémination de Caulerpa taxifolia, elle est transportée par les ancres et chaines des bateaux et par les filets des pêcheurs. Donc si vous devez cet été ou plus tard faire un séjour en Méditerranée prenez soin de nettoyer l'ancre et la chaîne de votre bateau ainsi que votre matériel de plongée et de jeter l'algue dans une poubelle à terre.

Si en plongée vous trouvez un champ d'algue, ne l'arrachez pas, ceci demandant une grande expérience, vous risquez de la disséminer par le biais des courants.

L'arrachage manuel est interdit car la manipulation de l'algue augmente le risque de dissémination.

Depuis 1993, des arrêtés ministériels interdisent sa récolte, sa vente et son transport.

Pour toute découverte de Caulerpa taxifolia prévenez le 04 92 07 68 46 en donnant la position exacte de votre trouvaille.



Un dossier préparé par Jean Pierre Sidois "SOS GRAND BLEU".

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