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BelleMuezza

Des ecargots fabriquent leur propre bouée et flottent...

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Les escargots de la famille des Janthinidés peuvent remercier leurs ancêtres ! Grâce à un caractère dont ils ont hérité, ils sont capables de former des bulles d'air à l'aide de mucus, ce qui leur permet de flotter et de vivre juste sous la surface de l'eau. Ils accèdent ainsi à des ressources alimentaires autrefois hors de portée.

Certains mollusques marins, appartenant à la famille des Janthinidés, ont une stratégie de locomotion peu commune : ils flottent sous la surface de l’eau grâce à une bouée composée de mucus. Si ce comportement était déjà connu des scientifiques, son histoire évolutive restait à découvrir. Des chercheurs américains et hollandais ont trouvé l’origine de ce comportement chez un ancêtre commun qui sécrète également du mucus lors de la ponte des œufs.

Les Janthinidés sont des escargots pélagiques, reconnaissables à la teinte violette de leur coquille. Certaines des espèces de cette famille, comme Janthina janthina, vivent juste sous le niveau de la mer, où elles décrivent un mouvement de yo-yo, alternant brève descente vers le fond et remontée à la surface. Elles font ainsi partie du neuston.

Une bouée de mucus

En chemin, elles se nourrissent notamment de physalies, arrachant des morceaux des colonies passant à proximité. Une nourriture rendue accessible grâce à une adaptation peu commune : une sorte de bouée confectionnée à partir de mucus formant des bulles dans lesquelles l’air est emprisonné, ce qui permet la flottaison des individus s’y accrochant.

Les scientifiques ont cherché à déterminer quelle était l’origine de cette adaptation comportementale qui confère clairement un avantage aux escargots, leur donnant accès à une nourriture dont ils n’auraient pas pu bénéficier en restant plus en profondeur.

Arbre phylogénétique construit à partir d'analyses ADN. Les Janthinidés sont en violet sur l'arbre, tandis que les Épitoniidés sont en vert. On voit bien que Recluzia est un « intermédiaire » entre ces deux taxons. Photos : Epifungium nielsi (A)Recluzia jehennei (B)Janthina exigua (C) etJ. janthina (D). © Churchill et al. 2011, Current Biology

Des analyses ADN ont permis de déterminer que la famille des Janthinidés dérive de celle des Épitoniidés, escargots vivant dans les fonds marins et se nourrissant d’anémones ou de coraux. D’ailleurs, lors de la ponte, les femelles de cette famille sécrètent du mucus qui accompagne et protège les œufs. Selon les scientifiques qui présentent leurs résultats dans Current Biology, c’est sans doute de ce caractère que proviennent les bouées de mucus des Janthinidés.

Une adaptation héritée des fonds marins

Le mode de ponte des espèces du genre Recluzia semble d’ailleurs confirmer cette hypothèse. Ce genre, appartenant également à la famille des Janthinidés, est, d’un point de vue phylogénétique, un intermédiaire entre les Épitoniidés et J. janthina. Les femelles Recluzia fabriquent, comme chez J. janthina, des bouées de mucus qui enferment des œufs. Les mâles, eux, restent au fond de l’eau, comme chez les Épitoniidés.

Ainsi, selon les analyses des scientifiques, le système de ponte de certains escargots vivant au fond de l’eau aurait évolué de la façon suivante. Dans un premier temps le système de port des œufs s’est transformé : des bulles d’air ont été emprisonnées au sein du mucus, permettant à la femelle de monter à la surface. Dans un deuxième temps, indépendamment de la reproduction, les mâles ont également acquis la capacité à former ces bouées. Comme ces adaptations conféraient un avantage pour l’accès à la nourriture, elles ont été conservées par le processus de sélection naturelle.

Voici donc trois témoins vivants de l'évolution progressive d'un caractère biologique. Un exemple en triptyque précieux qui aurait permis à Darwin de mettre très tôt un point final à la controverse dont sa théorie de l'évolution fut victime à ses débuts. En effet, ses détracteurs lui reprochaient l'absence d’intermédiaires entre une espèce et son ancêtre présumé.

Futura Sciences 12/10/2011

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Celia Churchill, doctorante à l'Université du Michigan est parvenue à lever le voile sur les mystères de l’évolution des janthines, une famille de gastéropodes marins munis d’un flotteur fait de bulles de mucus pour assurer leurs déplacements.

Si les scientifiques ont largement étudié le mode de vie des janthines, et leur manière de "surfer" sur les océans du globes, l’histoire de leur évolution est jusqu’à présent restée un mystère. Mais Celia Churchill, doctorante à l'Université du Michigan aux Etats-Unis a réussi à reconstruire l'arbre phylogénique de ces gastéropodes marins afin de comprendre les mécanismes adaptatifs à la base de leur étrange mode de vie.

Son étude, parue récemment dans la revue Current Biology, part de l’hypothèse d’un éventuel lien de filiation entre les janthines et une scalaire ectoparasite se nourrissant de la surface des coraux. Ce gastéropode est en effet également capable de créer une masse de mucus à partir de son pied musculaire pour former à l’extérieur de sa coquille un abri pour ses œufs.

Avec ses collègues, Celia Churchill a mené sur ces deux groupes de mollusques une série de tests moléculaires et un rigoureux séquençage ADN. Les résultats de ces expériences confirment l’existence d’un lien de parenté.

Une évolution progressive vers une espèce "flotteuse"

Selon l’équipe de chercheurs, la scalaire en question serait l’ancêtre du groupe des janthines. Celle-ci aurait en effet, à un moment de son évolution, été portée par la masse d’œufs qui aurait servi brièvement de flotteur sous l’action des vagues. Finalement, cette lignée aurait développée la capacité de créer des bulles avec leur mucus afin de réaliser une structure uniquement destinée à la flottaison.

"Évidemment, la possibilité de créer des bulles n'a probablement pas évolué pendant la nuit", précise Celia Churchill au National Geographic. Elle ajoute : "cette capacité s’est mise en place sur une certaine période de temps pour finalement créer une lignée à même d’organiser des bulles de mucus pour créer un flotteur". Cette acquisition évolutive aurait permis au groupe des janthines d’accéder à la surface des eaux où les réserves de nourritures sont relativement préservées de toute concurrence.
Découvrez en images l’étonnant mode de vie des janthines sur Maxisciences
Maxisciences 22/10/2011

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