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Actualités - informations sur les Pesticides

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Pesticide Cruiser les apiculteurs et élus en appellent au gouvernement


Les apiculteurs de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) et une trentaine d'élus on écrit mercredi au gouvernement pour obtenir l'abrogation immédiate de l'autorisation de vente du pesticide Cruiser OSR "extrêmement toxique pour les abeilles".

Dans une lettre aux ministres de l'Agriculture, Bruno Le Maire, et de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, les signataires rappellent que cet "insecticide systémique utilisé en enrobage de semences de colza et véhiculé par la sève jusque dans les fleurs, est composé de trois substances actives d'une extrême toxicité pour les abeilles".

L'Unaf a déjà déposé le 8 juillet dernier un recours en référé devant le Conseil d'Etat pour obtenir l'annulation immédiate de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) de ce produit délivrée par le ministre de l'Agriculture le 3 juin dernier. L'audience en référé est prévue pour le 28 juillet.

Selon le président de l'Unaf, Olivier Belval, si l'interdiction de commercialisation était décidée lors de cette audience, "cela pourrait encore empêcher à temps son utilisation pour l'enrobage des semences de colza puis des prochains semis fin août et début septembre."

"On tombe dans des intérêts financiers souvent plus importants que les intérêts des apiculteurs" , a dénoncé l'élue PS des Deux-Sèvres, Geneviève Gaillard, venue signer la lettre avec ses collègues devant la presse.

Le Cruiser OSR est commercialisé par le groupe suisse Syngenta Agro. Les autorisations pour ses "cousins" Cruiser et Cruiser 350 ont été annulées, a posteriori, par le Conseil d'Etat pour 2008 et 2009 en février dernier. Dans l'attente d'une décision pour 2010, le Cruiser 350 peut encore être commercialisé.

La haute juridiction avait annulé les AMM au motif que l'autorisation reposait sur une méthode d'évaluation du risque qui n'était pas conforme à la réglementation.

Plusieurs pays de l'UE ont retiré du marché les produits à base de thiaméthoxam (un des composants du Cruiser OSR) en raison de leur toxicité pour les abeilles, dont la Slovénie en avril et l'Italie en juin.

Le colza est l'une des principales ressources de la production française de miel. Et les colonies d'abeilles y trouvent au printemps les éléments nutritionnels essentiels pour se remettre de l'hiver.
"Si les abeilles sont affaiblies dès les premiers butinages de printemps, c'est toute la saison apicole qui sera compromise et la pollinisation empêchée", selon la lettre aux ministres.

Près de 40% des fruits, légumes et oléagineux dépendent de l'action fécondatrice des abeilles.


-----> Alors que le Grenelle Environnement prévoit la réduction de 50% des pesticides... C'est à ne rien comprendre aux actions de certains ministres qui autorisent ces produits... Comme le laisse supposer l'article, il s'agit certainement d'une affaire de gros sous...!!!


Sciences et Avenir 13/07/2011

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Les apiculteurs, dont une vingtaine se sont rassemblés vendredi dans les Yvelines, sont appelés à manifester samedi dans toute la France pour protester contre l'autorisation de mise sur le marché du pesticide Cruiser, qu'ils accusent de nuire aux abeilles.

Des manifestations sont prévues samedi à Agen, Dijon ou encore Grenoble à l'appel de l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF).

Vendredi en milieu de journée, une vingtaine d'apiculteurs d'Ile-de-France, vêtus de blouses blanches et de chapeaux de protection, se sont rassemblés à Guyancourt (Yvelines) devant le siège de Syngenta Agro, qui commercialise le Cruiser. Actionnant leurs enfumoirs, ils ont déroulé une banderole où était inscrit "Non au pesticide Cruiser".

Selon l'UNAF, le Cruiser affaiblit de manière chronique les abeilles, entraînant une surmortalité.

"Nous sommes venus dénoncer l'autorisation illégale et récurrente accordée année après année" à Syngenta Agro pour la mise sur le marché du Cruiser, "qui a été étendue en 2011 sur le colza avec le Cruiser OSR", a déclaré le président de l'UNAF, Olivier Belval.

Dans un communiqué, Syngenta Agro a affirmé que le Cruiser OSR "est utilisé depuis plusieurs années sur 3 millions d'hectares en Europe sans incident relatif à la santé des abeilles selon des études scientifiques indépendantes".

"L'analyse des résultats obtenus lors des 4 années d'études (soit environ vingt générations d’abeilles) menées pour obtenir l'homologation en France n'a montré aucune différence de comportement, de développement et de survie entre des colonies d'abeilles en présence de colza protégé" avec ce produit et celles ayant butiné un colza autre, a ajouté le groupe.

Le Conseil d'Etat a annulé début octobre l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du pesticide Cruiser 350, accordée pour 2010 par le ministère de l'Agriculture.

En février dernier, déjà, les AMM pour 2008 et 2009 de l'insecticide Cruiser, prédécesseur du Cruiser 350 commercialisé par le groupe suisse, avaient été annulées par la justice.

"Le Conseil d'Etat tranche et le ministère s'entête", a fustigé M. Belval.

Sciences et Avenir 14/10/2011

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Jusqu'à présent, cette actualité figurait dans le sujet touchant les abeilles que les pesticides détruisent à tour de bras. Les abeilles ne sont pas d'ailleurs les seuls insectes utiles à faire les frais d'une utilisation que je qualifierai d'irraisonnée ... pour des questions de rentabilité... D'autres animaux en sont victimes tels que les chauve-souris...

Voir les articles précédents : PESTICIDES STOP, Un arboriculteur condamné pour la mort d'abeilles

Pour simplifier la consultation et le suivi du sujet, vous trouverez l'actualité dans cette rubrique...

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Le secteur agricole doit faire mieux pour réduire l'utilisation de pesticides, a affirmé mercredi le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, lors d'un point d'étape du plan Ecophyto dont l'objectif est de réduire de moitié, si possible, l'usage des pesticides d'ici 2018.

Elaboré dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, ce plan, lancé en 2008, est "réaliste", a déclaré M. Le Maire devant le Conseil national d'orientation et de suivi (CNOS) du plan Ecophyto 2018, réuni mercredi au ministère.

Le ministre s'est félicité des "excellents résultats" dus à la baisse très nette (-87%) des ventes des substances les plus dangereuses. Et aussi d'un recours plus important (+65%) à des méthodes alternatives comme l'utilisation de coccinelles pour lutter contre les pucerons.

En revanche, le ministre s'est dit "pas satisfait", estimant que l'on "doit pouvoir faire mieux" quant à l'utilisation globale de pesticides, incluant l'ensemble des substances, qui est restée, elle, "stable".

"Il faut continuer à mettre la pression suffisante pour que les choses progressent", a ajouté le ministre qui a souligné que "ce n'est pas uniquement les agriculteurs qui doivent faire des efforts".

Le ministre souhaite notamment que les industriels dans le secteur des pesticides participent à la mise au point de nouvelles substances, plus respectueuses de l'environnement.

Piloté par la direction générale de l'alimentation (DGAL), ce plan vise à réduire la dépendance des exploitations agricoles aux pesticides, tout en s'assurant de leur viabilité économique.

Agriculteurs, industriels, associations de défense de l'environnement et des consommateurs participent à ce progamme Ecophyto 2018 qui va lancer dans les prochaines semaines une campagne d'information dans la presse de province et spécialisée. Thème de la campagne: "moins de pesticides, c'est mieux pour notre avenir et c'est mon engagement".

Avant la tenue du CNOS, la directrice générale de l'alimentation, Pascale Briand, a dressé un premier bilan d'étape de ce programme "ambitieux".

Au cours de la période 2008-2010, 1.200 exploitations agricoles se sont mises en réseau pour étudier la réduction des pesticides. 800 autres fermes "Dephy" devraient les rejoindre en 2012.

Un réseau d'épidémiosurveillance avec 3.000 observateurs (sur 10.000 parcelles) a aussi été crée pour aider les agriculteurs à mieux connaître l'état de santé de leurs plantes et leur permettre de mieux cibler leurs interventions. L'information est diffusée via des "bulletins de santé du végétal", accessibles gratuitement par l'internet.

Le plan Ecophyto 2018 mise aussi sur la formation des utilisateurs de pesticides. Agriculteurs, distributeurs, conseillers,... plus de 800.000 professionnels sont concernés par cette formation qui sera obligatoire en 2014. Quelque 140.000 ont d'ores et déjà décroché leur certificat, Certiphyto.

Pour cette première période de trois ans, le plan a bénéficié d'un budget de 270 millions d'euros.

Les 17 millions de jardiniers amateurs sont également concernés par le plan Ecophyto. Un site internet est à leur disposition (www.jardiner-autrement.fr).

Sciences et Avenir 26/10/2011

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Générations futures se trouvait à la restitution d’étape faite par le ministre de l’Agriculture du plan Ecophyto 2018, qui vise à réduire de 50 % l’usage des pesticides au niveau national d'ici 7 ans. Analyse de l'association, qui lutte contre les dangers des pesticides et des OGM.


Dans un communiqué datant du mercredi 26 octobre, Générations futures "prend acte de la baisse significative des Cancérigènes Mutagènes et Reprotoxiques (CMR) 1 et 2 de 87%. Nous tenons malgré tout à préciser que cet élément répond aux exigences du cadre réglementaire européen sur les pesticides."

"En revanche, nous constatons une baisse beaucoup plus lente du NODU (indicateur de référence) des pesticides CMR 3, T et T+ ( 21.5%). Il y a encore de grandes marges de progrès pour ces catégories de produits."

Le NODU général, indicateur de référence, a quant à lui augmenté de 2,6% entre 2008 et 2010, faisant passer le nombre de doses unité de pesticides de 68.8 millions en 2008 à 70,6 millions en 2010, rapporte l'association. "L’usage des pesticides a donc légèrement augmenté en 3 ans ce qui est tout à fait contraire aux objectifs d’Ecophyto."

"Ces résultats sont très insatisfaisants pour Générations Futures, déclare François Veillerette, porte parole de Générations Futures. Même si différents éléments du plan ont été mis en œuvre comme le lancement des réseaux de fermes de démonstration (DEPHY), les mesures actuelles ne sont pas assez volontaristes pour entrainer les agriculteurs vers une amélioration des pratiques amenant une réelle réduction des pesticides sur le terrain."

Face à ce constat, l'association n'est pas avare de propositions : "Il faudrait mettre en place des mesures beaucoup plus incitatives comme une forte taxation des pesticides qui inciterait les agriculteurs à moins les utiliser et permettrait à l’Etat de lever des fonds importants pour financer différentes actions du plan Ecophyto et encourager financièrement les agriculteurs faisant le plus d’efforts de réduction. La fixation d’objectifs régionaux par cultures baissant au fil des années constituerait également une motivation forte au progrès. Il faut maintenant absolument qu’Ecophyto aboutisse à une réelle baisse de l’usage des pesticides sinon le dispositif perdrait toute crédibilité."

Terre Sauvage OCT 2011

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Alors que la viticulture est le secteur qui consomme le plus de pesticide, qu’en est-il de l'impact sur notre vin ? Et sur le vin bio a priori épargné ?

Pour y répondre, le magazine "60 Millions de consommateurs" a effectué des mesures sur 52 vins rouges et blancs : les résultats sont étonnants.

Fongicides, insecticides… afin de lutter contre les "détracteurs" naturels de la vigne, les viticulteurs abreuvent intensément leur vignoble de ces produits pourtant loin d’être anodins pour notre santé.

Afin d’explorer les conséquences d’une abondance de ces traitements sur le vin, le magazine "60 Millions de consommateurs" a étudié scrupuleusement les taux de contamination de 52 d’entre eux, rouges et blancs, issus de cultures conventionnelles et biologiques.

"Nous avons défini une liste de 29 substances à rechercher en priorité. Les deux tiers environ servent à combattre les champignons du raisin : mildiou, botrytis (responsable de la pourriture grise) et oïdium", explique Patricia Chairopoulos, journaliste pour le magazine cité par Bioaddict.fr.

A l’issu de ces analyses, le constat est clair : "tous les vins issus de la viticulture conventionnelle contiennent des traces de pesticides". Bien que les doses retrouvées soient assez faibles, il n’existe pas de limite maximale de résidus (LMR) pour le vin, uniquement pour les raisins de cuve.

Mais au vu des résultats, en imposer paraît "indispensable" selon Patricia Chairopoulos. D'autant plus que si l'on pouvait penser que le bio en était totalement épargné, les résultats montrent le contraire.

En effet, les cultures conventionnelles et biologiques se trouvant parfois proches, des contaminations accidentelles expliqueraient la présence de résidus dans certains de ces vins. Jusqu'à treize molécules différentes pour l’un d’entre eux. Néanmoins, malgré cet état de fait, les quantités restent suffisamment faibles pour ne pas encore menacer les certifications bios.

Comme le souligne 60 millions de consommateurs, les conclusions sont révélatrices des pollutions de l’environnement et des disséminations associées. Cependant, les impacts sanitaires restent encore inconnues et certaines pourraient être sérieuses par exemple les conséquences des associations de produits phytosanitaires et leur effet "cocktail".


Maxisciences 01/05/2012

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Grâce à un décret du ministère de l’Agriculture qui est entré en vigueur jeudi, le lien entre la maladie de Parkinson et l'utilisation de pesticides est désormais officiellement reconnu.

C’est maintenant chose faite. Le lien entre la maladie de Parkinson et l’utilisation, par les agriculteurs, de pesticides est officiellement reconnu. Signé du ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, le décret paru le 4 mai classe, sous certaines conditions, cette pathologie neurodégénérative comme maladie professionnelle pour les salariés agricoles comme les exploitants agricoles.

La maladie de Parkinson affecte le système nerveux central et se caractérise par l'apparition progressive de troubles essentiellement moteurs, tels que de la rigidité musculaire ou des tremblements au repos. Si les causes de la maladie sont mal connues, les chercheurs estiment qu'elle serait due à une interaction entre des facteurs de prédisposition génétiques et d'autres environnementaux. Ainsi, une fréquence de cette affection plus importante dans le milieu rural qu'urbain a conduit les spécialistes à découvrir que l'exposition aux pesticides augmentait grandement le risque. Néanmoins, le lien n'avait jusqu'ici pas été officiellement reconnu.

Aujourd'hui, le texte stipule que les agriculteurs doivent avoir été exposés (inhalation, contact, etc.) au moins dix ans aux pesticides et déclencher la maladie dans un délai d'un an après l'arrêt de l'exposition, pour que la maladie soit reconnue comme d’origine professionnelle. "Cette reconnaissance est importante d'un point de vue symbolique, sur le plan psychologique pour les agriculteurs", a relevé auprès de l'AFP, Yves Cosset, médecin du travail national adjoint à la Mutualité sociale agricole (MSA).

En avril dernier, l’Etat avait d'ailleurs été condamné à ce sujet à Epinal. La juridiction l’avait obligé à indemniser un agriculteur ayant développé un cancer en raison des substances toxiques contenus dans des pesticides et herbicides.


Maxisciences 11/05/2012

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Le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll a annoncé ce matin qu’il demande l’interdiction de l’insecticide Cruiser. Il s’appuie pour cela sur l’étude de l’Inra publiée le 30 mars dans la revue Science montrant que cet insecticide affecte le système nerveux des abeilles à faibles doses. Les industriels ont deux semaines pour contester la décision, en soulignant notamment que le risque évalué par les chercheurs serait supérieur à celui encouru dans le milieu naturel.



Plus d’informations à venir ....



Sciences et Avenir 01/06/2012

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Le gouvernement s'est prononcé pour l'interdiction du pesticide Cruiser OSR du groupe suisse Syngenta, utilisé pour les cultures de colza et accusé de contribuer au déclin des colonies d'abeilles, une décision saluée par les écologistes et les apiculteurs.

"J'ai averti le groupe qui commercialise le Cruiser que j'envisage de retirer l'autorisation de mise sur le marché", a déclaré vendredi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.

Cette décision fait suite à un avis de l'Anses (l'agence sanitaire pour l'alimentation et l'environnement), sollicitée par son prédécesseur Bruno Le Maire, qui relève l'impact néfaste sur les abeilles d'une des molécules actives du Cruiser, le thiaméthoxam, montré par deux études récentes.

Les abeilles qui consomment du nectar contenant cette molécule à faible dose seraient susceptibles de troubles de comportement affectant leur capacité à revenir à leur ruche. Cet effet pourrait contribuer au déclin des colonies concernées, a précisé le ministre.

Le gouvernement français a dans le même temps saisi la Commission européenne sur le sujet.

Dans son avis, l'Anses souligne l'"approche originale" des chercheurs, qui ont suivi les abeilles en leur apposant des puces à radio-identification. Ils ont pu constater qu'à une dose sublétale, c'est-à-dire au-dessous de la dose jugée mortelle, le thiaméthoxam avait un effet néfaste sur leur retour à la ruche.

L'Anses reconnaît que les doses utilisées étaient supérieures aux doses usuelles, mais estime qu'une exposition à cette dose "ne peut être totalement exclue dans des circonstances particulières". Elle relève aussi que d'autres études vont dans le même sens.

- Un hectare sur deux traité au Cruiser -

Syngenta, numéro un mondial de l'agrochimie, dénonce une étude basée sur une "méthode non validée et très éloignée de la pratique". "Il y a matière à discuter et nous allons revenir vers le ministère rapidement", a déclaré un porte-parole, précisant qu'un hectare sur deux (soit 650.000 hectares) est protégé par du Cruiser en France.

Le groupe dispose de 15 jours pour faire part de ses observations, avant que l'interdiction définitive ne soit prononcée.

Défenseurs de l'environnement et apiculteurs ont applaudi à la nouvelle.

"C'est super!", a lancé le député PS Gérard Bapt, qui avait demandé cette interdiction. Les apiculteurs, "heureux", ont alerté sur l'urgence d'une interdiction effective, à quelques semaines du traitement des semences pour la prochaine récolte. "C'est enfin un pas dans la bonne direction", a souligné France nature environnement (FNE).

Tous ont souhaité aussi que tous les types de Cruiser, utilisé aussi pour le maïs, les pois et les betteraves, soient interdits. "L'utilisation généralisée des insecticides en enrobage de semences représente un danger pour la biodiversité dans son ensemble", a estimé Claudine Joly de FNE.

Générations Futures a jugé la décision du ministre "positive et hautement symbolique", en rupture avec celles de son prédécesseur.

Du côté des agriculteurs, la vision est radicalement différente. Gérard Tubery, président de la Fédération des producteurs d'oléagineux et de protéagineux s'est étonné d'une décision "disproportionnée par rapport aux conclusions du rapport de l'Anses", qui pénalise les Français par rapport à leurs concurrents européens.

De son côté, la Coordination rurale et l'Organisation de producteurs de grains s'étonnent qu'une autorisation de mise sur le marché délivrée il y a un peu plus d'un an puisse être retirée aussi rapidement.

Rappelant que les abeilles et les bourdons contribuent à la pollinisation de 80% des plantes à fleurs produisant fruits ou légumes, M. Le Foll a souligné que des alternatives existaient pour la protection du colza. "Si le retrait de l'autorisation est confirmé, les agriculteurs auront donc des solutions", a-t-il affirmé.



Sciences et Avenir 01/06/2012

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Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a confirmé vendredi le retrait de l'autorisation de mise sur le marché de l'insecticide Cruiser OSR, soupçonné d'être néfaste pour les abeilles.

Le 1er juin, le ministre avait annoncé qu'il avait décidé d'interdire l'utilisation du Cruiser "pour l'enrobage des semences de colza au niveau français". Mais le détenteur de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) disposait d'un délai de 15 jours pour faire part de ses observations.

"Les observations transmises le 15 juin par le détenteur de l'AMM ne sont pas de nature à remettre en cause les éléments ayant conduit à envisager son retrait", a annoncé vendredi le ministère dans un communiqué. "L'exposition des abeilles au travers des résidus de thiametoxam, substance active de ce produit, dans le nectar de colza, à la dose sublétale ayant des effets néfastes sur le retour à la ruche des abeilles butineuses, ne peut être exclue", a-t-il expliqué.

Le ministre a donc décidé de retirer vendredi l'AMM et "compte-tenu de l'approche imminente de la commercialisation et de l'utilisation des semences de colza traitées par des produits contenant du thiametoxam sur le marché européen", il "engage par ailleurs la procédure européenne visant à interdire les semis de colza traité par enrobage au thiametoxam".

Dans un communiqué, l'organisation de défense de l'environnement France Nature Environnnement (FNE) s'est félicitée de cette décision. FNE "demande de poursuivre sur cette dynamique en interdisant toute la famille des néonicotinoïdes, ces insecticides qui -comme le Gaucho- sont dangereux pour les abeilles".

Le ministre est allé plus loin que ne le préconisait l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail). Dans un rapport, elle avait recommandé de renforcer la réglementation européenne sur les produits phytosanitaires, rappelant que la surmortalité des abeilles n'est pas liée à une cause unique mais à une multitude de facteurs. L'Anses avait été saisie en mars par le ministère de l'Agriculture après la publication d'un article dans la revue "Science". Cette étude montrait que les abeilles exposées au thiaméthoxam, l'une des molécules du Cruiser, revenaient moins nombreuses à la ruche que les autres, ce qui fragiliserait les colonies.

En France, le thiaméthoxam est autorisé en traitement de semences pour les cultures de maïs (Cruiser 350), de betterave (Cruiser 600 FS), de pois (Cruiser FS) et de colza (Cruiser OSR). Seul le colza a des fleurs dont les abeilles butinent le nectar.

Le groupe Syngenta, qui produit le Cruiser, a contesté les conclusions de l'étude dès sa parution dans la revue "Science".

Les abeilles de l'expérimentation ont été exposées à une dose "30 fois plus élevée qu'en conditions réelles", a dénoncé la firme d'agrofourniture. Selon elle, "pour atteindre la quantité de thiaméthoxam retenue dans l'étude, l'abeille devrait consommer quotidiennement jusqu'à sept fois son propre poids en nectar".

Syngenta affirme sur son site internet que son "Cruiser OSR a déjà été utilisé sur plus de trois millions d'hectares de colza en Europe sans incident".


Nouvel Observateur 29/06/2012

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Le dernier rapport d'activité de l'UIPP (Union des Industries de la Protection des Plantes) dresse le bilan du marché des pesticides (appelés abusivement produits phytosanitaires) en France. Un business florissant mais destructeur pour les écosystèmes, la biodiversité et la santé.

Selon le rapport d'activité 2011-2012 de l'UIPP, "l'industrie phytopharmaceutique[1] a un rôle clé dans l'agriculture française. Notre industrie participe à la qualité du modèle alimentaire français, qui repose en grande partie sur une agriculture compétitive. Ses objectifs sont multiples : améliorer les rendements, protéger les cultures quel que soit le mode de production traditionnel ou biologique, et sa destination, marché intérieur ou export. Par ailleurs, elle contribue à garantir sécurité et fiabilité en participant à la qualité et la quantité de la production alimentaire, en assurant à la fois des prix abordables pour les consommateurs et une rémunération équitable de l'agriculteur."

... Malheureusement, cette course effrénée au rendement et à la protection des cultures au détriment des écosystèmes va à l'encontre des équilibres naturels, pollue durablement les milieux (eau, sols, air, biodiversité) et affecte notre santé.

La France : première utilisatrice de pestides en Europe


Aujourd'hui, la France est la première puissance agricole européenne mais c'est également la première exportatrice de pesticides au monde, la troisième utilisatrice au monde et la première en Europe... Un palmarès affligeant.

Au niveau mondial, le marché des pesticides est en nette progression, +15% en valeur malgré la présence des OGM dans de nombreux pays censés réduire l'usage de ces produits...

... En fait, le lobby des pesticides se cache de nouveau derrière les conditions météorologiques, « c'était déjà le cas en 2007, ce sera très certainement encore le cas en 2012 », souligne l'association Générations Futures.

... De 2010 à 2011, les ventes d'herbicides ont grimpé de 17 % et les ventes d'insecticides de 11 %. Ce n'est pas du tout une fatalité et de nombreuses techniques respectueuses de l'environnement existent (notamment utilisées en agriculture biologique et en biodynamie).

... «Alors que les mesures prises dans le cadre du Grenelle de l'environnement annonçait - 50% de pesticides en 2018, + 6% de bio en 2012 force est de constater que les résultats ne sont pas au rendez-vous.

... Niant encore le rôle évident des pesticides sur la mortalité des abeilles, l'IUPP se borne à proposer l'instauration de "bonnes pratiques", à attendre d'autres études et à renforcer la coopération entre professionnels, bref, l'IUPP se complait dans l'inertie.
Voir : Société Régionale d'Apiculture des Bouches du Rhône.


... "Pour l'IUPP, nous avons le sentiment amer qu'il faut laisser perdurer une agriculture imbécile et facile, dévastatrice pour notre support de vie, pour la biodiversité, pour les agriculteurs et les consommateurs en s'appuyant sur l'inertie du système législatif européen et en entretenant le flou sur les résultats des études sanitaires et environnementales. Un procédé qui n'est pas sans rappeler le cynisme de l'industrie du tabac.

CLIQUEZ ICI pour lire tout l'article (très instructif) sur PLANETE INFO ici ont été repris seulement quelques passages....

Rappelons que l'UIPP, compte comme adhérents, des sociétés tristement célèbres dont BASF AGRO SAS, BAYER CropScience France, MONSANTO AGRICULTURE France SAS.

Notes

  1. Le vocabulaire employé n'est pas anodin et il s'agit bien de pesticides, terme peu attractif pour l'image des fabricants, que l'on cherche à faire oublier.



Notre Planète Info 29/06/2012 Christophe Magdelaine

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Avec l’interdiction de l’emploi du Cruiser sur le colza, deux types de populations émergent : les apiculteurs, défenseurs d’abeilles soulagés, et les agriculteurs, utilisateurs du pesticide agacés.

Début juillet, le ministère de l'Agriculture a décidé d’interdire l’utilisation du pesticide Cruiser OSR, employé pour l'enrobage des semences de colza. L'étude rendue par l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation et l'environnement (Anses) mettait en avant l'impact néfaste de ce produit sur les abeilles.

La Présidente de l'association Terre d'abeilles, Béatrice Robrolle-Mary, a longtemps milité pour l'interdiction du Cruiser, rapporte lanouvellerepublique.fr : "on se réjouit de la décision du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. Les abeilles se développent en grande partie grâce au colza, et nous, apiculteurs, avons observé depuis longtemps le caractère néfaste du Cruiser sur celles qui reviennent à la ruche", souligne-t-elle.

Toutefois on a droit à un autre son de cloche chez les agriculteurs, comme Bernard de Verneuil, céréalier près de Buzançais. Selon lui, sans le Cruiser, jusqu'à deux quintaux de colza par hectare pourraient être perdus : "Le rapport de l'Anses ne demande à aucun moment l'interdiction du Cruiser. Les expérimentations qui ont été menées ont exposé les abeilles à des doses démesurées. Ce rapport recommande de poursuivre les recherches afin de se rapprocher de la réalité. Pour moi, cette étude a été détournée, et la décision d'interdire le Cruiser est totalement arbitraire", s’énerve-t-il.

Quant à ceux qui ne sont pas directement concernés, comme Philippe Demiot qui n'utilise le pesticide que sur le maïs (l'interdiction ne touche que le colza), ils estiment "qu’au lieu d'avoir une protection efficace pendant un mois et demi, il faudra revenir à une méthode de pulvérisation moins efficace et qui demande plus de travail".

Mais quand il se voit menacé par les défenseurs des abeilles qui réclament une extension de l’interdiction du Cruiser jusqu'au maïs il affirme ne pas en voir l’intérêt dans la mesure où "le maïs n'est pas une plante à fleurs, les abeilles ne le butinent pas".

Une assertion fortement contestée par Béatrice Robrolle-Mary qui explique : "c'est faux ! Si les abeilles ne récoltent pas de nectar sur le maïs, elles le butinent pour rapporter du pollen dans la ruche, nécessaire pour nourrir les larves. Il faut que les études qui ont permis l'interdiction du Cruiser sur le colza soient poursuivies sur le maïs. Cette décision n'est qu'une victoire d'étape. Il faut maintenant que la France s'oriente vers une véritable agriculture durable".


Maxisciences 11/07/2012

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Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a déclaré lundi qu'il souhaitait qu'à terme les agriculteurs n'aient plus recours à l'épandage, une pratique de pulvérisation aérienne de pesticides interdite mais soumise à des dérogations.

"L'objectif, c'est de ne plus avoir recours à l'épandage du tout. C'est en train de progresser. Les dérogations, il y en a de moins en moins. Mais moi, je veux à terme qu'il n'y en ait plus du tout", a déclaré M. Le Foll sur France Inter.

Une circulaire adressée le 5 mars aux directions régionales de l'agriculture et aux services vétérinaires par le ministère de l'Agriculture du gouvernement Fillon avait donné une liste de produits "autorisés ou en cours d'évaluation" pour les cultures de banane, de riz, de maïs et de vigne.

"Ces dérogations aujourd'hui sont utilisées de manière différente selon les départements", a souligné M. Le Foll, ajoutant qu'il allait dans un premier temps "mettre des critères qui soient beaucoup plus transparents et qui s'appliquent de la même manière partout".



Sciences et Avenir 23/07/2012

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Un premier procès pénal ouvert en Argentine pour l'utilisation de pesticides soupçonnés d'avoir provoqué des malformations et des dizaines de cas de cancer entrera mardi à Cordoba (centre) dans sa dernière phase, a-t-on appris lundi auprès de l'accusation.

"Nous sommes impatients de voir sortir un verdict favorable", a déclaré à l'AFP Sofia Gatica, 44 ans, l'un des nombreux citoyens qui ont porté plainte conjointement. "Ce procès peut faire jurisprudence en Argentine et en Amérique latine", a-t-elle assuré.

L'accusation veut prouver que le recours massif à des pesticides dans des champs de soja transgénique a provoqué, entre 2001 et 2010, une augmentation des cas de cancer atteignant 193 cas pour 6.000 habitants à Ituzaingo, dans la banlieue sud-est de Cordoba.
Le verdict interviendra "lundi ou mardi de la semaine prochaine", a précisé à l'AFP Miguel Martinez, avocat de l'accusation.

Sont poursuivis comme instigateurs deux producteurs de soja, Francisco Parra, 57 ans, et Jorge Gabrielli, 51 ans, et comme auteur matériel un pilote d'avion, Eduardo Pancell, 54 ans. Ils risquent des peines de 3 à 10 ans de prison, selon l'avocat de l'accusation.

La contamination a été prouvée par l'Organisation panaméricaine de la Santé (OPS) dans un rapport datant de 2007, tandis qu'une commission d'enquête gouvernementale avait indiqué en 2009 que "33% des habitants du quartier (d'Ituzaingo) mourraient des suites d'une tumeur", selon Sofia Gatica.

La quatrième fille de Sofia Gatica, née avec une malformation au foie, est décédée fin 2001 à l'âge de trois mois. "Je demande que justice soit faite", a-t-elle annoncé. "Même si je sais que personne ne me rendra ma fille, ni la santé de mon autre fille âgée de 17 ans, qui a des produits chimiques dans le sang, ni la santé de mon fils, qui a passé un certain temps sans pouvoir marcher", a-t-elle poursuivi.

Cordoba, ville de 1,3 million d'habitants, est la capitale de la province éponyme, l'une des plus riches pour la Culture du soja en Argentine, premier exportateur au monde d'huile de soja et troisième de graines de soja avec 19 millions d'hectares cultivés.


Sciences et Avenir 06/08/2012

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BUENOS AIRES (Non défini) - Un producteur de soja et un pilote d'avion ont été condamnés mardi à Cordoba (centre) à trois ans de prison avec sursis pour l'utilisation de pesticides polluants soupçonnés d'avoir provoqué des malformations et des cas de cancer, une première en Argentine.

Francisco Parra, 57 ans, agriculteur, et Eduardo Pancell, 54 ans, pilote d'avion, ont été condamnés à trois ans avec sursis pour avoir pollué l'environnement en utilisant des pesticides près d'Ituzaingo, banlieue sud-est de Cordoba, a déclaré à l'AFP un avocat de l'accusation, Miguel Martinez.

Un troisième accusé, le producteur Jorge Gabrielli, 51, ans a été absous pour manque de preuves, selon la même source. Les trois risquaient des peines de 3 à 10 ans de prison ferme.

Ces condamnations feront jurisprudence, a fait valoir Me Martinez, en rappelant que c'était la première fois qu'on jugeait au pénal des gens accusés d'avoir mis en danger la population en utilisant des pesticides.

Il a toutefois reconnu que les familles des victimes luttaient depuis douze ans et s'attendaient à des peines des prison ferme et n'a pas écarté de faire appel.

Il a été prouvé que ces fumigations avaient mis en danger la santé de la population, a dit de son côté le procureur, Marcelo Novillo Corvalan.

L'accusation n'a pas pu, toutefois, prouver que le recours massif à des pesticides dans des champs de soja transgénique avait provoqué, entre 2001 et 2010, une augmentation des cas de cancer atteignant 193 cas pour 6.000 habitants à Ituzaingo. La contamination avait été prouvée, elle, par l'Organisation panaméricaine de la Santé (OPS) dans un rapport datant de 2007.

Cordoba, ville de 1,3 million d'habitants, est la capitale de la province éponyme, l'une des plus riches pour la culture du soja en Argentine, premier exportateur au monde d'huile de soja et troisième de graines de soja avec 19 millions d'hectares cultivés.


ROMANDIE.COM 22/08/2012

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PARIS - L'exposition prénatale au chlordécone, un pesticide utilisé pendant plus de 20 ans aux Antilles françaises, semble avoir un impact négatif sur le développement des nourrissons, selon une étude de l'Inserm.

L'étude, publiée dans la revue spécialisée Environnemental Research, montre que l'exposition au chlordécone prénatale et --de façon moins significative, post-natale par le biais de l'alimentation--, est associée à des effets négatifs sur le développement cognitif et moteur des nourrissons. outefois ces effets ne sont pas confirmés pour les enfants plus âgés pour lesquels l'étude se poursuit, selon l'Inserm.

L'étude concerne un groupe de 1.042 femmes suivies avec leurs enfants depuis leur grossesse qui a eu lieu au cours de la période 2005-2007. Les enfants (153) ont été suivis jusqu'à l'âge de 7 mois.

Le chlordécone a été largement utilisé de 1972 à 1993 (date de son interdiction) aux Antilles françaises dans les plantations de bananes aux Antilles pour lutter contre le charançon du bananier. Cette utilisation massive, et son caractère persistant dans l'environnement, ont entraîné une pollution permanente des sols et une contamination de la population.

Le chlordécone, aujourd'hui considéré comme perturbateur endocrinien, neurotoxique, est classé cancérogène possible pour l'homme par l'OMS.

L'équipe dirigée par Sylvaine Cordier (Rennes) et Luc Multigner (Pointe-à-Pitre) a collaboré avec des chercheurs québécois, belges et américains pour cette étude d'impact de l'exposition au chlordécone sur le développement cognitif, visuel et moteur de très jeunes enfants de femmes et d'enfants en Guadeloupe.

L'exposition prénatale au chlordécone a été estimée par son dosage sanguin dans le sang du cordon. L'exposition post-natale a été estimée par dosage dans le lait maternel ainsi que par la fréquence de consommation de denrées alimentaires susceptibles d'être contaminées par le chlordécone.

- L'exposition prénatale au chlordécone a été retrouvée associée de manière significative avec une réduction du score de préférence visuelle pour la nouveauté ainsi qu'à un faible score à un test de motricité fine (pour saisir des objets).

- L'exposition postnatale, estimée par la consommation de denrées alimentaires contaminées, est associée, mais à la limite de la signification statistique, à un réduction des scores à des tests visuels (de mémoire et de préférence pour la nouveauté). Par contre, l'exposition postnatale par l'allaitement n'apparaît associée à aucune modification du développement psychomoteur, constatent les chercheurs.

Basés sur un petit nombre d'enfants, ces observations ne traduisent pas de troubles graves. Elles sont néanmoins à rapprocher de particularités décrites chez des adultes exposés professionnellement au pesticide et caractérisées par un appauvrissement de la mémoire à court terme et par la présence de tremblements, selon les chercheurs.

Reste à savoir si les anomalies relevées sont annonciatrices de troubles permanents à un âge plus avancé.

Pour les auteurs, seul le suivi des enfants au cours des années à venir permettra de répondre à ces interrogations. Les enfants seront à cet effet suivis jusqu'à l'âge de 7 ans.




ROMANDIE.COM 17/09/2012

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Des insecticides de la famille des néonicotinoïdes, le Cruiser par exemple, pourraient partiellement expliquer la surmortalité des abeilles et donc la disparition de leurs colonies. Selon le Britannique James Cresswell, cette conclusion serait exagérée. Les chercheurs français auraient sous-estimé le taux de croissance des populations d’abeilles. Le point sur cette remarque purement scientifique… ou pas !

L’information avait fait grand bruit. Des abeilles butineuses perdraient une partie de leurs capacités de navigation après avoir été exposées à des insecticides de la famille des néonicotinoïdes, au point de ne plus pouvoir rentrer à la ruche. L’utilisation de thiaméthoxame pourrait ainsi partiellement expliquer la surmortalité des abeilles, voire la disparition de certaines colonies.

Cette information a été publiée dans la revue Science en avril dernier par Mickaël Henry de l’Inra d’Avignon. Pourquoi a-t-elle tant fait parler d’elle ? Peut-être parce que le composé incriminé entre dans la composition du Cruiser, un insecticide dont l’utilisation a depuis été interdite en France pour la culture du colza.

Réagissant à cet article, James Cresswell de l’University of Exeter (Royaume-Uni) a publié le 21 septembre un commentaire technique dans cette même revue Science. Selon lui, une exposition au thiaméthoxame provoque effectivement des troubles chez les abeilles, mais les conséquences engendrées ne remettraient pas en cause la survie des colonies. Alors, comment tirer le vrai du faux ?

La méthodologie et les résultats expérimentaux n’ont pas été remis en question. Grâce à la pose de 653 micropuces RFID sur des abeilles domestiques Apis mellifera, Mickaël Henry était parvenu à montrer que 31,6 % des butineuses exposées à un insecticide incriminé étaient incapables de revenir à la ruche après avoir butiné. Cette substance perturberait donc bien les capacités de navigation de ces importants pollinisateurs. Tout le monde est d’accord sur ce point.

En revanche, le modèle utilisé pour étudier les conséquences de cette désorientation sur l’ensemble de la ruche serait, d’après le chercheur britannique, faussé. Selon les Français, une colonie aurait un taux de croissance de 11 % durant la période de floraison du colza. Ce serait insuffisant pour compenser les pertes provoquées par une exposition au thiaméthoxame. Pour James Cresswell, le taux de croissance normal d’une ruche serait plutôt de 40 %. Dans ce cas de figure, le nombre de nouvelles butineuses se développant chaque mois pourrait largement compenser les disparitions. La survie des colonies serait donc assurée.

D’où vient cette différence ? La valeur avancée par James Cresswell aurait été déterminée dans les années 1980 grâce à des données récoltées sur trois ruches éloignées de tout champ de colza. Face à cette information, la réplique française ne s’est pas fait attendre. Le «11 %» a été calculé à partir d’observations faites sur 200 colonies durant 4 ans. Il s’agit d’une valeur moyenne. Le taux maximal n’a cependant pas dépassé 18 %, un chiffre ne remettant pas en cause les résultats de l’étude publiée en avril. La réplique britannique a donc de quoi surprendre.

À propos de cette passe d'armes franco-britannique, le quotidien Le Monde rapporte un fait troublant, qui ressemble à un conflit d'intérêts. Peu de temps après l’acceptation de la critique par la revue Science, une offre d’emploi recherchant un assistant pour James Cresswell a été publiée par l'université d'Exeter. Or, ce poste serait «financé par Syngenta», le groupe propriétaire du Cruiser.



FUTURA SCIENCES 26/09/2012

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PARIS (AFP) - Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a déclaré mardi plancher sur la mise en place d'une fiscalité incitative pour encourager les agriculteurs à utiliser moins de pesticides, tout en ouvrant la porte à une révision des objectifs de réduction affichés jusqu'ici.

Il s'exprimait lors d'un point d'étape du plan Ecophyto, lancé en 2008 après le Grenelle de l'environnement, et qui vise initialement une réduction de moitié de l'usage des pesticides d'ici 2018.

Mais, pour le nouveau gouvernement, cet objectif chiffré paraît "très ambitieux" puisque, dans les faits, le recours aux phytosanitaires continuent d'augmenter: en 2011, il a progressé de 2,5%, a souligné M. Le Foll. Plutôt que de se focaliser sur "un chiffre fétiche", le ministre a donc choisi de réorienter le plan Ecophyto sur cinq thèmes.

D'abord, la mise en place d'un groupe de travail pour plancher sur une possible fiscalité incitative, sur la base "moins on consomme (de pesticides), moins on paye". Il faut également améliorer le conseil donné aux agriculteurs, estime M. Le Foll et "différencier le conseil sur un modèle de production" du "conseil sur tel ou tel produit".

Car "si on veut réussir, il faut changer la manière dont on produit et là il y a un vrai conseil à donner", a-t-il estimé. Le ministère organisera d'ailleurs le 26 novembre une grande journée autour du "Produisons autrement".

Par ailleurs, le ministre souhaite "mieux cibler les objectifs de réduction par bassin de production et type de culture", soutenir le développement de techniques alternatives pour traiter les végétaux et renforcer la lutte contre l'importation frauduleuse des pesticides.


SCIENCES ET AVENIR 09/10/2012

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Peut-on nourrir les milliards de Terriens avec une agriculture plus écologique et sans engrais chimiques? Après des enquêtes à charge sur Monsanto ou les pesticides, la journaliste militante Marie-Monique Robin a parcouru les continents pour témoigner des réussites de l'agroécologie.

"Les Moissons du futur", dont la version écrite paraît jeudi et la version filmée sera diffusée le 16 octobre sur Arte, clôt la trilogie "alimentaire" de l'auteur du "Monde selon Monsanto" (2008) et "Notre poison quotidien" (2010).

"Après ces films, j'ai participé à des dizaines de conférences où on me demandait: mais est-ce qu'on peut nourrir le monde sans pesticides?", raconte cette "fille d'agriculteurs".

Après avoir rencontré des agronomes, agriculteurs et experts sur tous les continents, du Japon au Mexique en passant par l'Allemagne, le Malawi, le Kenya ou les Etats-Unis, elle livre un verdict sans appel: non seulement on peut produire en quantités suffisantes sans polluer les sols, dit-elle, mais "si aujourd'hui on ne peut pas nourrir le monde, c'est à cause des pesticides..."

Contrairement à ses deux films précédents, "Les Moissons du futur" n'est pas à proprement parler une enquête mais davantage un film/livre de témoignages, au ton plus léger. Une illustration aussi des conclusions d'un rapport publié en mars 2011 par Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation.

Développer l'agroécologie, méthode basée sur le renouvellement des sols en bannissant les engrais chimiques, peut permettre d'améliorer les rendements dans les régions les plus pauvres tout en étant plus adapté au changement climatique, énonçait en substance ce document.

"Les projets agroécologiques ont montré une augmentation moyenne des rendements de 80% dans 57 pays en développement, avec une augmentation moyenne de 116% pour tous les projets africains", affirmait son auteur. Marie-Monique Robin est donc partie "sur le terrain, à hauteur d'hommes" voir à quoi ressemblait ces réussites.

Elle s'intéresse par exemple à l'agroforesterie, méthode consistant à planter au milieu des cultures des arbres, capables de capter l'eau plus profondément dans le sol, de maintenir la qualité des sols et de lutter contre l'érosion. "Les études montrent que les systèmes agricoles les plus productifs sont ceux qui présentent une densité importante d'arbres", rapporte la journaliste.

Au Kenya, la réalisatrice raconte comment des agriculteurs ont remplacé les insecticides par la technique du "push-pull" pour combattre un parasite, la pyrale du maïs: ils ont planté entre leurs rangs de céréales du desmodium, une plante dont l'odeur fait fuir le papillon indésirable, et en lisière de champ de l'herbe à éléphant, qui attire l'insecte mais tue ses larves!

Des techniques à première vue simples mais qui nécessitent en amont un sérieux travail de recherche, allant souvent au-delà du cahier des charges de l'agriculture biologique: "Cette agriculture intensément écologique, c'est très moderne, ce n'est plus l'âge de pierre", rappelle l'ingénieur agronome Marc Dufumier.

("Les Moissons du futur, Comment l'agroécologie peut nourrir le monde", de Marie-Monique Robin, éditions La Découverte, 304 pages, 19,50 euros. Diffusion du documentaire le 16 octobre à 20H50 sur Arte, disponible en DVD à partir du 24 octobre).



SCIENCES ET AVENIR 10/10/2012

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PARIS - Le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, a annoncé mercredi une saisine du Conseil d'Etat pour faire annuler la suspension de l'épandage aérien au-dessus des bananeraies de Guadeloupe, décidée la semaine dernière par le tribunal administratif de Basse-Terre.

Cet épandage de fongicide avait été autorisé mi-juillet, à titre dérogatoire et pour une durée de 6 mois, afin de lutter contre la cercosporiose noire, un champignon parasite qui s'attaque aux feuilles de bananiers et met gravement en péril la production bananière des Antilles depuis plusieurs mois.

Il avait été suspendu sur décision du tribunal administratif (TA) de Basse-Terre le 3 octobre, dans une procédure en référé introduite par trois associations de défense de l'environement.

Le juge a fondé sa décision sur la présence d'un adjuvant (banole) inclus dans les produits d'épandage qui n'a pas fait l'objet d'une évaluation spécifique pour une utilisation dans un cadre aérien.

Interrogé mercredi lors d'une rencontre avec les journalistes parlementaires, Victorin Lurel a dit: Oui, je me pourvois en cassation (pour la décision de Guadeloupe). Deuxièmement, nous reportons l'arrêté préfectoral pour respecter la décision du tribunal et troisièmement, nous demandons au préfet de reprendre un arrêté excluant le banole, afin de pouvoir continuer l'épandage du fongicide dans les conditions prévues par le juge.

Mardi soir, le tribunal administratif de Fort-de-France a statué dans le même sens à la demande d'associations, suspendant un arrêté préfectoral d'août permettant aussi l'épandage aérien de ce même mélange de bouillies fongicides et de banole. Concernant l'ordonnance rendue en Martinique, les services juridiques sont en train d'analyser un éventuel recours, a-t-on indiqué mercredi au ministère des Outre-mer.

Victorin Lurel, qui a quitté ses fonctions de président du conseil régional de Guadeloupe cet été, a démenti avoir subi la pression de lobbys de producteurs de bananes, assumant en même temps défendre nos activités économiques.

En Guadeloupe et en Martinique, la banane représente 10.000 emplois dont 6.000 directs. Le secteur compte environ 600 exploitations dont les deux tiers en Martinique.





ROMANDIE.COM 10/10/2012

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POINTE-A-PITRE (FRA) (France) - La préfecture de la Guadeloupe a annoncé mardi soir qu'un nouvel arrêté préfectoral dérogeant à l'interdiction générale des épandages aériens avait été signé la veille pour permettre la reprise du traitement par fongicides des bananeraies, le précédent arrêté dérogatoire ayant été suspendu début octobre par une ordonnance de référé du Tribunal administratif.

Pour suspendre l'exécution du précédent arrêté dérogatoire, pris mi-juillet, le juge administratif s'était fondé sur le fait que l'adjuvant utilisé avec les fongicides, une huile issue du pétrole et fabriquée par Total, le Banole, n'avait pas subi d'évaluation de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l' environnement et du travail), obligatoire en cas d'utilisation par épandage aérien.

L'arrêté préfectoral signé lundi retire le produit Banole de la liste des produits utilisables comme adjuvant lors de l'épandage aérien de fongicides sur les bananeraies. L'utilisation de trois fongicides (Gardian, Sico et Tilt 250, selon leurs appellations commerciales) et d'un produit qualifié par la préfecture de stimulateur des défenses, le Bion 50WG selon son appellation commerciale, demeure donc autorisée pour les épandages aériens dans 18 des 34 communes de l'île.

La cercosporiose noire, un champignon parasite véhiculé par le vent et s'attaquant aux feuilles de bananiers en mettant en péril leur production, est apparue récemment en Guadeloupe, l'une des rares îles des Caraïbes longtemps épargnée. La cercosporiose jaune, une variété du même champignon, y sévissait déjà depuis plusieurs années. La lutte contre les cercosporioses du bananier a été rendue obligatoire par arrêté préfectoral.

Le tribunal administratif a été saisi, indique le communiqué de la préfecture, pour qu'il mette fin à la suspension ordonnée le 3 octobre, au vu du nouvel arrêté pris lundi et d'un courrier des producteurs bananiers indiquant quil est possible dutiliser de leau à la place du Banole comme adjuvant.

A la Martinique, l'arrêté préfectoral autorisant l'épandage aérien de fongicides avait été suspendu par le Tribunal administratif de l'île la semaine dernière.

La filière banane des Antilles, qui vient d'obtenir une aide européenne de 18 millions d'euros, produit environ 270.000 tonnes annuelles (dont 50.000 en Guadeloupe). Le secteur compte environ 600 exploitations, dont les deux tiers en Martinique.


ROMANDIE.COM 17/10/2012

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PARIS (AFP) - Dermatoses, problèmes respiratoires, troubles neurologiques et cognitifs, cancers: les sénateurs ont dénoncé mardi les risques sanitaires menaçant ceux qui fabriquent ou utilisent des pesticides.

"Il faut plus de volontarisme et de transparence pour aller vers le risque zéro", a résumé la sénatrice socialiste Nicole Bonnefoy, rapporteur de la mission commune d'information du Sénat en présentant le rapport réalisé sur les pesticides et leur impact sur la santé de toutes les personnes appelées à manipuler ces produits.

Fruit d'un travail de sept mois et adopté à l'unanimité par les 27 sénateurs de la mission, ce rapport de 348 pages dresse un bilan sans concession de la situation avant de proposer une centaine de recommandations qui devraient faire l'objet d'un débat en séance plénière en janvier 2013.

Les risques sanitaires des produits phytosanitaires ont été "sous-évalués", reconnaît le rapport qui note que la peau "est quantitativement l'organe le plus contaminé". De nombreux pesticides autorisés aujourd'hui en France ont déjà une toxicité cutanée reconnue, comme les fongicides et certains herbicides.

Comme les dermatoses, les rhinites, asthmes et insuffisances respiratoires chroniques sont reconnus comme des maladies professionnelles s'ils sont liés à la manipulation de pesticides. C'est également le cas depuis peu pour la maladie de Parkinson suite à une soixantaine d'études ayant fait apparaître un doublement du risque pour les personnes exposées.

Même si on dispose de moins d'études à ce stade, des soupçons existent pour divers troubles cognitifs et neurologiques, et notamment la maladie d'Alzheimer, ainsi que pour le cancer, même si le rôle exact joué par les pesticides dans son développement reste "difficile à évaluer", relève le rapport.

Des présomptions fortes existent pour le cancer de la prostate, le lymphome ou encore les leucémies et les cancers du cerveau chez l'enfant, mais elles devront encore être confirmées par de nouvelles études.

Le problème est de taille dans un pays qui est le 4e consommateur mondial de produits phytosanitaires, avec 60.000 tonnes en moyenne par an, soit un tiers de la consommation européenne, souligne de son côté le sénateur EELV du Morbihan Joël Labbé, qui fait partie de la mission.

Il déplore également qu'au lieu d'avoir baissé, comme le prévoit le plan Ecophyto 2018, la consommation de produits phytosanitaires ait encore augmenté de 1,3% en 2011. Lancé en 2008, le plan Ecophyto prévoit une réduction de 50% de l'usage de ces produits d'ici à 2018.

Les principales victimes sont les agriculteurs, en particulier dans la viticulture ou la culture maraîchère, avec des effets en terme de santé apparaissant souvent très longtemps après l'exposition.

Parmi les recommandations qui pourraient être mises en oeuvre rapidement, Sophie Primas (UMP-Yvelines), présidente de la mission, cite la mutualisation des données épidémiologiques et la mise en place de registres d'exposition aux pesticides.

Les collectivités territoriales sont invitées à ne plus utiliser de pesticides d'ici à 5 ans, tandis que la vente de ces produits aux particuliers devrait être interdite "à terme".

Parmi les autres mesures figurent le renforcement du contrôle des nouvelles substances, en prenant notamment en compte le critère de perturbateur endocrinien, ou encore le classement d'un produit comme cancérogène dès la reconnaissance de cet effet chez l'animal.


----->J'ai bien peur que les tests sur les animaux ne trouvent là un nouveau débouché... !



SCIENCES ET AVENIR 23/10/2012

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L’usage massif des herbicides dans l'agriculture pose question. Mais pourrait-on s’en passer ? Pour le savoir, l’Inra mène une expérimentation depuis 12 ans en Bourgogne. L’ingénieur de recherche Nicolas Munier-Jolain dresse un bilan plutôt positif de ces systèmes de culture en protection intégrée. En utilisant certains leviers, la quantité d’herbicides utilisés a été divisée par 3 !

Les plantes adventices, plus communément appelées mauvaises herbes, ne sont pas appréciées dans l’agriculture. Elles peuvent entrer en compétition avec les végétaux cultivés (pour l’espace, l’accès à la lumière, etc.), favoriser l’arrivée de parasites ou déprécier les cultures (par exemple, en modifiant le goût de la production). Par conséquent, elles sont depuis longtemps éliminées au moyen d’herbicides.

Le recours à ces produits phytosanitaires fait l’objet d’une polémique croissante. Car les composés chimiques qu’ils contiennent, comme le glyphosate ou l’aminotriazole, participent activement à la pollution des eaux de surface et souterraines. Or, ils peuvent être bioaccumulés et peut-être avoir des effets sur la santé des organismes. Face aux tensions croissantes causées par l’utilisation des herbicides, l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) a voulu savoir s’il était possible de réduire, voire de supprimer, leur utilisation en agriculture.

Quatre systèmes de culture en protection intégrée ont donc été lancés voici 12 ans, pour tester diverses pratiques agricoles alternatives ainsi que leurs effets combinés. Nicolas Munier-Jolain, un ingénieur de recherche de l’UMR Agroécologie (Dijon), revient pour Futura-Sciences sur le bilan de ces 10 dernières années. Réduire l’utilisation des herbicides serait «possible», mais «pas facile pour autant à mettre en œuvre dans les exploitations agricoles, car cela demande des changements profonds au sein des exploitations, mais aussi dans les filières agricoles et au-delà».

«Nous avons de la chance car nous disposons d’un grand nombre de leviers d’ordre agronomique [NDLR : de moyens d’action] qui contribuent à gérer la flore adventice. Mais nous avons aussi une malchance car, utilisé seul, chacun d’entre eux est peu efficace par rapport à un herbicide. Nos questions ont donc été : la combinaison des leviers peut-elle devenir suffisamment efficace et permettre de maîtriser la flore adventice avec moins d’herbicides ? Peut-on aussi optimiser les interactions entre leviers ?» Les chercheurs ne se sont pas arrêtés là. Si la solution trouvée est bonne, encore faut-il qu’elle soit utilisable à grande échelle. «Nous nous sommes aussi posé des questions sur les conséquences d’ordre économique, organisationnel ou environnemental que nos démarches peuvent avoir.»

Le dispositif expérimental comporte plusieurs prototypes correspondant à diverses combinaisons de leviers de gestion. Le système «Protection intégrée typique (n° 4) » combine tous les leviers disponibles. Il a notamment fait l’objet d’une diversification des cultures, de labours et de faux-semis. Des herbicides chimiques ont été utilisés en dernier recours.

«Chaque adventice présente un cycle de vie assez marqué, avec des périodes de levées et de disséminations de semences bien précises. Si nous faisons de la monoculture, les espèces adaptées à la plante cultivée pourront se redévelopper, produire leurs semences et se multiplier tous les ans.» En revanche, elles vont être perturbées, ce qui affectera leur croissance, si les dates de travail du sol, de semis et de récolte varient chaque année. C’est exactement ce qui se produit avec la diversification des cultures. Les différentes variétés végétales cultivées d’une année à l’autre requièrent en effet des pratiques agricoles qui leur sont propres.

«Le deuxième levier est le travail du sol qui se divise en deux composantes. Le labour est une technique culturale ayant pour fonction de retourner le sol. Ce faisant, il enfouit les graines de mauvaises herbes en profondeur.» Cette pratique remonte également d’anciennes semences, mais elles ont perdu en viabilité durant leur séjour sous terre. Il faudra donc moins d’herbicides pour traiter les graines qui germeront.

«Les faux-semis, c’est-à-dire un travail superficiel du champ qui contribue entre autres à casser les mottes ou à affiner la structure du sol, stimulent la germination des graines d’adventices.» Réalisée durant l’interculture, cette pratique permet donc de faire pousser les mauvaises herbes avant de semer, ce qui facilite leur destruction. Le fait de répéter régulièrement cette pratique permet d’épuiser progressivement le stock semencier.

Ces quelques exemples de leviers ne sont pas exhaustifs. Le système n°4 a également fait l’objet de désherbages mécaniques, d’une sélection précise des variétés cultivées et d’une densification des semis sur une surface donnée.

Tous les efforts menés dans le système n°4 se sont soldés par des résultats encourageants. «Globalement, nous sommes bien parvenus à maîtriser la flore adventice d’un point de vue technique. […] La quantité d’herbicides appliquée a été divisée par 3 en moyenne sur 12 ans.» En revanche, la réduction fut plus modeste, de l’ordre de 30 %, dans un autre système n’utilisant ni labour, ni désherbage mécanique, ce qui favorise le développement de graminées qui nécessitent un nombre accru de traitements phytosanitaires.

Les labours ou les faux-semis requièrent une plus grande utilisation d’engins motorisés, ce qui pourrait faire grimper le bilan carbone des systèmes testés. Cependant, les cultures nécessitent moins d’engrais (donc moins d’énergie pour fabriquer ces derniers), notamment du fait de la diversification avec des cultures légumineuses fixatrices de l’azote de l’air. Au final, le bilan des émissions de CO2 reste sensiblement le même quel que soit le système étudié, conventionnel ou en protection intégrée. Les leviers utilisés ont également limité les attaques de ravageurs et de maladies : la quantité de pesticides épandus a donc été réduite. Le bilan écotoxicologique du système n°4 s’est donc avéré très bon.

Reste la question de la productivité. «Les charges liées aux intrants sont moindres [NDLR : de l’ordre de 170 euros par ha], que ce soit pour les herbicides ou les autres pesticides. […] Malheureusement, ces systèmes sont moins productifs [NDLR : la perte de produit brut représenterait environ 200 euros par ha].» Deux raisons permettraient d’expliquer la baisse de productivité. Les rendements, ceux du blé par exemple, ont tendance à diminuer car les cycles culturaux sont plus courts, notamment à la suite d’un recul volontaire des dates de semis. Par ailleurs, les cultures de diversification semblent être moins productives que les céréales et le colza du système de référence. Ces facteurs étant connus d’avance, la baisse de productivité était attendue.

Les systèmes alternatifs ne sont-ils pas viables pour autant ? «Ils sont difficiles à promouvoir auprès des agriculteurs actuellement. Étant peu gourmands en pesticides, ils peuvent néanmoins devenir intéressants sous certaines conditions économiques. Le contexte actuel caractérisé par des prix des produits agricoles très élevés est peu favorable à la protection intégrée, car les baisses de charges ont plus de mal à compenser les baisses de productivité. Mais il existe des soutiens publics sous la forme de mesures agroenvironnementales qui peuvent compenser le différentiel localement.

Les ordres de grandeur des pertes brutes et des mesures agroenvironnementales se recouvrent, ce qui permet aux systèmes à faible usage d’herbicides de devenir intéressants d’un point de vue économique pour l’agriculteur. L’enjeu majeur pour l’agriculture consiste à trouver des pistes de diversification assurant la rentabilité économique des systèmes avec peu de pesticides. Les agriculteurs doivent s’organiser pour cela, avec l’aide des organismes stockeurs, car la diversification est évidemment dépendante de l’organisation locale des marchés.»


FUTURA SCIENCES 15/11/2012

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PARIS - L'ONG Générations futures affirme que le pourcentage de fruits et légumes contenant des pesticides au delà des seuils autorisés est artificiellement abaissé par le mode de calcul retenu par l'Union européenne depuis 2010.

Le mode de calcul en question revient dans les faits à doubler la tolérance par rapport aux résidus de pesticides et à exposer la population européenne à des quantités toujours plus grandes de ces produits toxiques dans leur alimentation, ce qui est un pur scandale, avance dans un communiqué François Veillerette, porte-parole de Générations futures.

Générations futures explique que le mode de calcul établit un intervalle d'incertitude à plus ou moins 50% de la valeur mesurée par des laboratoires. Mais le tour de passe-passe réside dans la prise en compte, pour comparaison avec les seuils autorisés, non pas de la valeur mesurée mais de celle-ci amputée de 50%.

Il s'agit ni plus ni moins que de diviser la valeur mesurée par deux avant de la comparer à la limite maximale de résidus de pesticides conclut Générations futures qui précise que ce mode de calcul est appliqué depuis 2010.

Selon l'ONG, en France, le pourcentage de fruits et légumes contenant des pesticides au delà des limites autorisées est passée artificiellement à 1,5% en 2010 contre 3% en 2009, selon des données récemment publiées.




ROMANDIE.COM 19/12/2012

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PARIS - Les salariés viticoles sont particulièrement exposés aux pesticides, des traces de résidus étant retrouvées dans leurs cheveux, montrent mardi les résultats d'une enquête menée sur 25 personnes dans le Médoc et commanditée par l'ONG Générations Futures.

Tous les salariés viticoles testés ont des résidus de pesticides viticoles dans leurs cheveux, indiquent les conclusions de l'enquête menée entre mi-octobre et mi-novembre 2012.

Elles se basent sur l'analyse, réalisée par le laboratoire Kudzu Science, de mèches de cheveux prélevées sur plusieurs groupes: 15 salariés viticoles, dont 6 disent ne pas avoir été exposés directement à des pulvérisations de produits, et 10 non-salariés viticoles (5 riverains des vignes et 5 personnes vivant loin des vignes). Trente-cinq molécules différentes ont été recherchées, dont 27 actuellement autorisées sur la vigne.

Cette enquête établit qu'il y a 11 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les salariés viticoles que chez les riverains habitant loin des vignes (6,6 pesticides en moyenne contre 0,6). Il y a également 5 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les riverains de la vigne que chez ceux résidant loin.

L'ONG alerte particulièrement sur la dangerosité de ces pesticides, qui sont néanmoins autorisés. Plus de 45% des molécules retrouvées sont classées cancérigènes possibles en Europe et aux USA, et plus de 36% sont suspectées d'être des perturbateurs endocriniens, précise l'ONG Générations futures.

Quatre des 15 salariés viticoles présentent 10 pesticides différents dans leurs cheveux. Si les pesticides sont à l'intérieur du cheveu, c'est qu'ils ont été à un moment donné dans l'organisme, a précisé le directeur du laboratoire Kudzu Science, Vincent Peynet, lors de la présentation à la presse des résultats à Paris.

Cette étude n'a pas la prétention d'être une étude scientifique, a déclaré pour sa part François Veillerette, président de Générations Futures. Mais les résultats sont tellement nets qu'une étude scientifique sur un échantillon plus large dirait la même chose, a-t-il assuré.

Mettant en avant le risque d'effet cocktail des pesticides, M. Veillerette a appelé le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll à mettre en oeuvre le plan écophyto, lancé en 2008 après le Grenelle de l'Environnement, qui prévoyait de diviser par deux l'usage des pesticides d'ici à 2018. Or, leur utilisation a augmenté de 2,5% en 2012. Les cancérigènes possibles sont encore autorisés. On attend quoi? a lancé M. Veillerette, avant d'ajouter: Il faut que Le Foll prenne le taureau par les cornes.

L'Union des industries de la protection des plantes (UIPP, qui rassemble des groupes industriels producteurs de pesticides) a vivement dénoncé cette étude, jugeant malhonnête de jouer sur les peurs des Français.

Tout ce que révèle cette étude, c'est que les pesticides sont utilisés en région viticole, ce qui n'est pas un scoop, car ils sont utiles pour sécuriser les vendanges, estime l'UIPP dans un communiqué, ajoutant que présence ne veut pas dire risque.

M. Le Foll avait assuré à la fin janvier que le chantier sur les risques sanitaires posés par les pesticides, dont la France est le plus grand utilisateur en Europe, était d'ores et déjà ouvert.


ROMANDIE 19/2/2013

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Une étude menée sur 386 Espagnols révèle que ceux qui contiennent dans leur graisse les taux les plus élevés de certains pesticides organochlorés ou des PCB ont quatre fois plus de risque de développer un diabète de type 2. De nouveaux indices pour expliquer l’élévation de l’incidence de la maladie constatée ces dernières décennies ?
Depuis la fin du XXe siècle, le monde est en proie à une épidémie d’obésité. Alors qu’on discute toujours pour savoir qui de la malbouffe ou de la sédentarité est le principal responsable, ce trouble métabolique est associé à d’autres pathologies comme les maladies cardiovasculaires ou le diabète de type 2.


Dans ce dernier cas, on ignore bien souvent les raisons qui poussent l’organisme à devenir beaucoup moins sensible à l’insuline, entraînant une hyperglycémie permanente. Si la génétique a été pointée du doigt, notamment parce qu’un enfant de parents diabétiques a davantage de risques de déclarer la maladie, les facteurs environnementaux sont également mis en cause.


Ainsi, des chercheurs de l’université de Grenade (Espagne) ont étudié l’impact des pesticides sur ce trouble du métabolisme du glucose. Et d’après leurs recherches, il pourrait y avoir un lien avec certains d’entre eux.


Une fois dans l’organisme, un certain nombre de substances chimiques perturbent les systèmes endocriniens des individus, et notamment la voie de signalisation des œstrogènes. Les auteurs de ce travail publié dans Environmental Research ont tenté d’estimer l’impact de trois pesticides organochlorés et de trois membres de la famille des PCB sur le développement du diabète de type 2.


Ainsi, les concentrations de ces différents produits ou leurs métabolites ont été examinées dans le tissu adipeux de 386 patients. Quel que soit l’âge, le genre ou le poids, ceux présentant les taux de DDE (dérivé du fameux insecticide DDT) les plus élevés avaient environ quatre fois plus de risque de déclarer le diabète insulinorésistant. Pour les personnes en surpoids, le lindane semblait aussi augmenter les risques.


Si un lien entre les événements pourrait avoir été établi, les scientifiques ignorent encore les mécanismes physiologiques sous-jacents. Certains émettent l’hypothèse que ces pesticides, en venant activer les récepteurs aux œstrogènes, déclenchent une réponse immunitaire de l’organisme dirigée contre des acteurs du métabolisme glucidique.


Du point de vue des auteurs en revanche, voilà peut-être une explication au fait que le diabète soit en lien avec l’obésité. La graisse étant un tissu capable de retenir des substances toxiques avalées, inhalées ou absorbées par la peau, les personnes en surpoids pourraient stocker davantage de composés néfastes facilitant l’apparition du diabète.


Il est tout de même intéressant de remarquer que les deux produits incriminés sont interdits sur le territoire espagnol, là où a été menée l’étude, depuis plusieurs décennies, ce qui n’empêche pas les patients testés d’en présenter toujours des traces dans le sang. Le DDT a été banni en 1972, le lindane en 1991. D’ailleurs, une étude récente menée sur ce dernier polluant révèle que 15 ans après son interdiction en France, certains sols sont encore contaminés. Les mauvais souvenirs du passé n’ont pas fini de s’en prendre à notre santé…


. - Tout savoir sur le diabète grâce aue dossier complet de Futura Sciences.


FUTURA SCIENCES 6/3/2013

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BRUXELLES - Quasiment tous les aliments consommés dans l'UE sont sous le seuil du maxima autorisé de pesticides, a annoncé mardi l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Les résidus de produits chimiques détectés dans les aliments ne présentent pas de risque à long terme pour la santé des consommateurs, a indiqué l'EFSA dans un rapport.

Les contrôles menés en 2010 dans les 27 pays membres de l'UE ont porté sur 500 types différents d'aliments, dont des aliments issus de l'agriculture biologique, qui ont été soumis à des tests de détection à 982 pesticides.

Le rapport, mis en ligne sur le site internet de l'EFSA, indique que les limites maximales de résidus étaient respectées pour 98,4% des échantillons analysés et que les aliments qui ont présenté les plus forts dépassements étaient l'avoine, les laitues, les fraises et les pêches.

Deux programmes de contrôle sont pris en compte: un programme national conçu par chaque pays et un programme coordonné par l'UE, qui exige que tous les organismes nationaux effectuent des activités de contrôle identiques.

Chaque année, le programme coordonné par lUE consiste à analyser un échantillonnage différent de récoltes et de produits dorigine animale, considérés comme les composants principaux de l'alimentation en Europe, sur une période de trois ans.

En 2010, les 12 produits sélectionnés étaient les pommes, les choux pommés, les poireaux, les laitues, le lait, les pêches, les poires, le seigle, l'avoine, les fraises, la viande de porc et les tomates.

L'EFSA a conclu quil nexistait pas de risque à long terme pour la santé des consommateurs en relation avec les résidus de pesticides présents dans leur alimentation.


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Malgré les efforts entrepris et les objectifs fixés, la consommation de pesticides continue de croître en France. Ce bilan a été rappelé lors du lancement de la Semaine pour les alternatives aux pesticides qui débute ce 20 mars. Plus de 700 événements de sensibilisation sont organisés en France. L’agriculture est souvent pointée du doigt, mais avez-vous réfléchi au cas des cimetières ?


La Semaine pour les alternatives aux pesticides, la huitième du genre, commence ce 20 mars. Cette manifestation, coordonnée par l'ONG Générations futures et soutenue par l'Union nationale de l'apiculture française ou encore l'Association des maires de France, veut inverser la tendance actuelle qui voit la quantité de pesticides épandus augmenter sans cesse. L’événement dure jusqu’au 30 mars.


L'utilisation de pesticides (herbicides, fongicides et insecticides) en France, premier pays consommateur en Europe, a augmenté de 2,5 % en 2011. Une hausse à contre-courant du plan Écophyto lancé en 2008, qui entend en diviser l'usage par deux d'ici 2018. « L'objectif est ambitieux, mais ce plan ne fonctionne pas », souligne le président de Générations futures, François Veillerette. « J'espère que ce sera la semaine qui marquera le passage des paroles aux actes », ajoute-t-il lors d'une présentation à Paris. Ateliers de jardinage, conférences, repas bio, etc. Plus de 700 événements sont programmés en France, mais aussi dans 15 autres pays, durant la période de reprise des épandages de pesticides.


À l'heure où les études se multiplient sur les maladies (respiratoires, troubles neurologiques, cancers, etc.) auxquelles sont exposés les agriculteurs et sur les impacts négatifs sur les abeilles, l'idée est de montrer qu'« on peut faire avec beaucoup moins de pesticides, voire plus du tout », insiste François Veillerette. Plus de 90 % des produits phytosanitaires sont utilisés dans l'agriculture, le reste se partageant entre les usages collectifs comme l’entretien des voies ferrées et des jardins de particuliers.


Avec l'agriculture bio, "il y a plus d'un million d'hectares sans produits chimiques de synthèse [4,5 % des fermes françaises, NDLR]", rappelle le délégué général de la Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB), Julien Adda. Mais le nombre de conversions des agriculteurs au bio (26.000 entre 2008 et 2011) «stagne», déplore-t-il, appelant le gouvernement à faire passer la part du bio de 2 % à 20 % dans les cantines pour créer un «appel d'air».


Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, qui veut impulser une mutation écologique du monde agricole, réfléchit notamment à une fiscalité incitative pour réduire l’usage des pesticides. Les villes se sont également mises au diapason avec, depuis des années, nombre de municipalités moyennes ou grandes qui ont adopté un objectif « zéro phyto ». Au désherbage, elles préfèrent par exemple le paillage au pied des arbres pour empêcher l'apparition des mauvaises herbes.


À Paris, partenaire officiel de la Semaine, la quantité de pesticides achetés a diminué de plus de 90 % depuis 2001, sauf dans les cimetières, où 600 kg d'herbicides ont encore été déversés en 2012. « On a un problème avec les cimetières », reconnaît Fabienne Giboudeaux, l'adjointe au maire de Paris chargée des espaces verts. «Il faudrait dix fois plus de personnes» pour désherber à la main entre les tombes, explique-t-elle à l'AFP. De plus,«laisser pousser l'herbe est souvent vu comme irrespectueux» de la mémoire des défunts.


Aussi, depuis deux ans, Paris tente de «changer le regard» sur le cimetière pour en finir avec le marbre, les gravillons et les pots de chrysanthèmes. «J'ai demandé de planter des prairies, avec des espèces indigènes, dans certaines parties des cimetières», explique Fabienne Giboudeaux. «On va y arriver, mais doucement.»


En attendant, l'ONG Agir pour l'environnement appelle le gouvernement à prendre un certain nombre de mesures : agriculture biologique obligatoire autour des captages d'eau potable, interdiction de la vente des pesticides aux particuliers ou encore instauration d'une norme limitant la présence des pesticides dans l'air.

Les pesticides rassemblent les herbicides, les insecticides, les fongicides et les parasiticides. Leur usage pose de nombreuses questions sanitaires. ©️ USDA, Wikimedia Commons, DP


FUTURA SCIENCES 20/3/2013

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PARIS (AFP) - Forte pollution aux pesticides, avec 40% des cours d'eau et 20% des nappes phréatiques touchés, et la moitié des rivières malmenées, notamment par un trop grand nombre de digues: tel est le bilan 2011 dressé mercredi par l'Agence de l'eau du bassin Rhône-Méditerranée.

"L'ennemi N.1 de la qualité des eaux, ce sont les pesticides et nos relevés montrent que leur utilisation stagne", a affirmé Martin Guespereau, le directeur général de l'Agence, lors de la présentation du rapport 2011. Et ce malgré le Grenelle de l'Environnement qui a éliminé 53 molécules jugées trop toxiques ou trop persistantes, rappelle le dirigeant. L'utilisation de pesticides a même augmenté en 2011 de 2,5% au plan national.

"Environ 40% des rivières sont imbibées de pesticides, essentiellement des herbicides, dont on voit bien que leur durée de vie excède largement celle passée dans les champs", a poursuivi M. Guespereau. "Le premier d'entre eux est le glyphosate, commercialisé sous le nom de Roundup, et on ne constate pas d'évolution à la baisse de ce polluant", a-t-il regretté.

Quelque 4.000 tonnes de ce pesticide sont commercialisées annuellement dans les bassins Rhône-Méditerranée et Corse. Dans les pesticides retrouvés, certains sont interdits, justement parce que trop persistants. Mais à quelques endroits, "une utilisation actuelle de ces pesticides interdits n'est pas exclue car les concentrations de la molécule mère ne baissent pas", relève le responsable. A ce sujet, deux territoires sont très suspects aux yeux de l'Agence: certaines parties du Beaujolais et du Roussillon.

"Notre système d'investigation est aujourd'hui beaucoup plus sophistiqué", souligne le responsable de l'Agence, ce qui permet aussi de plus en plus de tracer l'origine des pollutions. Trois millions de données des années 2009-2010-2011 ont été passées au crible pour ce nouvel état des lieux.

Conséquence de la pollution, agricole mais aussi industrielle ou domestique: 38 nappes phréatiques du bassin hydrographique et 49 captages "dépassent la norme de potabilité et nécessitent un traitement lourd pour rendre l'eau potable", indique le rapport. Ces traitements supplémentaires ont un coût, évalué en 2011 par le ministère de l'Ecologie, entre 300 et 450 millions d'euros. En ajoutant le surcoût lié aux nitrates, l'addition totale s'élève entre 400 et 700 millions d'euros.

Heureusement, dans le bassin Rhône-Méditerranée, la pollution aux nitrates est limitée à quelques rivières du Lauragais et le Beaujolais. Autres points positifs: des progrès réguliers sur les phosphates, désormais totalement interdits, et sur les pollutions organiques grâce à la mise aux normes progressive des stations d'épuration.

Si l'amélioration des nappes est un travail de longue haleine, des actions ciblées sur des cours d'eau peuvent être immédiatement efficaces: nouvelle station d'épuration, bras de rivière réalimenté, méandres d'un cours d'eau rétablis, etc. "De façon assez surprenante, la faune revient parfois rapidement", note Martin Guespereau.

En plus des pesticides, l'autre point noir du tableau dans ce bassin hydrographique est le fonctionnement des rivières: 60% d'entre elles sont "déformées" (contre 20% en Corse) et la moitié seulement classée en bon état écologique. En cause: des prélèvements trop élevés, des barrages altérant la circulation des poissons et des sédiments, la trop grande présence de digues. Des rivières trop "cloisonnées" voient dépérir la faune et la flore et peuvent accentuer des phénomènes comme les crues, le blocage de sédiments, l'érosion des berges et des piliers de ponts. "Nous sommes drogués aux digues dans ce pays", avance le directeur général de l'Agence de l'eau. Tout en notant "localement, un appétit pour retrouver une vie des rivières plus riche".

L'application pour smartphones "Qualité des rivières", qui sera disponible à partir de juin 2013, permettra de satisfaire une certaine curiosité et de connaître la qualité de chaque cours d'eau: la moitié seulement sont en "bon ou très bon état écologique".
Forte pollution aux pesticides, avec 40% des cours d'eau et 20% des nappes phréatiques touchés, et la moitié des rivières malmenées, notamment par un trop grand nombre de digues: tel est le bilan 2011 dressé mercredi par l'Agence de l'eau du bassin Rhône-Méditerranée. (c) Afp



SCIENCES ET AVENIR 22/3/2013

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WASHINGTON - L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) est accusée par les apiculteurs et des environnementalistes d'autoriser des pesticides dangereux pour les humains et les abeilles, des pollinisateurs clés pour d'importantes récoltes.

Le Natural Resources Defense Council (NRDC), une ONG, a publié un rapport mercredi accusant l'EPA d'avoir autorisé, en utilisant une carence des réglementations, la commercialisation de plus de 10.000 pesticides sans les avoir testés ou de façon insuffisante.

La semaine dernière plusieurs apiculteurs et des groupes de défense de l'environnement ont entrepris une action en justice contre l'EPA (Environmental Protection Agency), accusée de ne pas protéger les abeilles et de précipiter la mise sur le marché des deux-tiers de tous les pesticides.

Cette procédure judiciaire cherche à faire suspendre les demandes d'autorisation de pesticides identifiés comme nuisibles aux abeilles.

Interrogée par l'AFP, l'EPA a indiqué dans une déclaration écrite ne pas faire de commentaires sur des actions de justice en cours.

Des pesticides du type néonicotinoïdes sont suspectés de contribuer à la disparition soudaine des abeilles dans des ruches, un phénomène toujours mystérieux appelé Colony Collapse Disorder fatal à environ 30% de ces insectes chaque année depuis 2007.

Les deux pesticides de cette catégorie mis en cause dans l'action en justice sont la clothianidine et le thiamethoxame. Ces deux produits ont commencé à être utilisés à grande échelle au milieu des années 2000, qui correspond au début du phénomène de forte mortalité des abeilles dans le monde.

En 2012, la France a interdit le thiamethoxam trouvé dans des pesticides fabriqués par le groupe helvétique Syngenta, après que des recherches eurent montré qu'il écourtait la vie des abeilles.

Plusieurs pays européens ont restreint ou interdit des néonicotinoïdes mais l'Union Européenne n'est pas parvenue à un consensus début mars sur ce sujet.

Dans le cas de la clothianidine, Bayer CropScience a obtenu une autorisation conditionnelle de l'EPA en 2003. Ce produit est très utilisé depuis pour traiter les graines de maïs et de colza sur près de la totalité des 37,2 millions d'hectares plantés chaque année aux Etats-Unis, affirme Larissa Walker du Center for Food Safety, un des co-plaignants dans cette action en justice.

Un grand nombre d'agriculteurs estiment qu'il est difficile de trouver des semences ne contenant pas un néonicotoïde, dit-elle à l'AFP.

L'EPA avait approuvé en 2003 la clothianidine à condition que son fabricant Bayer effectue une étude sur les effets de ce néonicotoïde sur les abeilles un an plus tard, soit en 2004. Malheureusement cette étude non seulement a été remise avec plusieurs années de retard mais souffre aussi de graves lacunes, affirme Jennifer Sass, une scientifique du NRDC.

Une recherche séparée menée par l'Université Purdue en 2012 montre que les semences enrobées de clothianidine dont des échantillons ont été prélevés sur les équipements agricoles, contenaient jusqu'à 700.000 fois la dose mortelle du pesticide pour les abeilles.

Cela n'empêche pas l'EPA de continuer à s'appuyer sur l'étude défectueuse de Bayer CropScience, qui est la seule à ne pas avoir trouvé d'effets néfastes de ce pesticide sur les abeilles, et la clothianidine reste donc sur le marché, ajoute Jennifer Sass.

Les écologistes mettent en cause un échappatoire dans la loi votée par le Congrès en 1978 qui permet à l'EPA d'autoriser la commercialisation de pesticides avec un minimum de tests préalables pour évaluer leur nocivité.

Or cette clause ne devrait s'appliquer que dans des situations exceptionnelles comme dans le cas d'une crise sanitaire. Mais en fait l'EPA a recouru à cette disposition pour approuver 65% des 16.000 pesticides actuellement sur le marché aux Etats-Unis, selon le NRDC.


ROMANDIE 28/3/2013

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LONDRES - Des députés britanniques ont fait pression vendredi sur le gouvernement pour qu'il interdise des pesticides qui seraient liés au déclin des abeilles, alors que Londres s'est récemment abstenu au sein de l'UE pour bannir ces produits chimiques.

Dans un rapport rendu public vendredi, la commission parlementaire britannique chargée de l'Environnement dénonce l'approche du gouvernement dans ce dossier.

Nous estimons que les preuves scientifiques sont importantes pour justifier des mesures de précaution, donc nous appelons (...) à un moratoire sur l'usage de pesticides liés au déclin des abeilles, a déclaré la présidente de la commission, Joan Walley, membre du parti d'opposition travailliste.

Les abeilles sont essentielles à la pollinisation, étape nécessaire pour de bonnes récoltes. Si les agriculteurs devaient polliniser les fruits et légumes sans l'aide des insectes, cela coûterait des centaines de millions de livres (euros) et entraînerait une augmentation des prix des produits alimentaires, a affirmé Joan Walley.

Le rapport parlementaire met la pression sur le gouvernement britannique, alors que la Commission européenne tente d'interdire plusieurs pesticides considérés comme mortels pour les abeilles.

Ce projet européen a été rejeté en mars lors d'un vote d'un comité d'experts des pays membres de l'UE, où le Royaume-Uni s'est abstenu. Mais la Commission européenne compte organiser un nouveau vote au printemps et espère que l'interdiction puisse entrer en vigueur le 1er juillet 2013.

La Commission propose de suspendre pendant deux ans l'utilisation de trois néonicotinoïdes présents dans des pesticides pour quatre types de cultures: le maïs, le colza, le tournesol et le coton. Elle s'est fondée sur un avis très négatif rendu par l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA).

Les trois néonicotinoïdes incriminés - clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame - sont présents dans des pesticides produits par les groupes chimiques allemand Bayer et suisse Syngenta, notamment dans le Cruiser OSR.



ROMANDIE 5/4/2013

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PARIS - Les services du ministère de l'Agriculture maintiennent sur le marché des pesticides contre l'avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), dont sept jugés particulièrement toxiques, accuse mardi l'ONG Générations Futures, qui va porter plainte pour 'mise en danger de la vie d'autrui.

De très nombreux pesticides, ou usages de pesticides, restent autorisés alors qu'ils devraient, selon l'Anses même, être interdits car non conformes aux exigences de la législation en vigueur, affirme l'ONG.

Réagissant à cette information, le ministre de l'Agriculture Stephane Le Foll a appelé à la transparence et demandé à la Direction générale de l'Alimentation (DGAL), qui délivre les autorisations de mise sur le marché (AMM), de répondre point par point à toutes les questions posées par Générations futures.

Ces informations doivent être rendues publiques au début de la semaine prochaine, a-t-il exigé, selon un communiqué.

L'ONG base ses accusations sur deux lettres, dont l'une est datée du 27 août 2012, du directeur de l'Anses, Marc Mortureux, au directeur de la DGAL, Patrick Dehaumont. Dans ce courrier, M. Mortureux attire l'attention sur le maintien sur le marché des produits pour lesquels l'Agence avait émis un avis défavorable ou un avis favorable avec restrictions pour des raisons d'impact sur la santé ou sur l'environnement, des remarques qu'il avait déjà formulées dans un précédent courrier en 2009.

Le président de l'Anses y joint, en annexe, une liste d'une quarantaine de pesticides problématiques. Générations Futures a alors effectué une vérification minutieuse des éléments contenus dans les tableaux annexés au courrier (...) sur la base des avis et des décisions d'AMM publiées en ligne récemment sur le site de l'Anses et sur les données publiées sur le site du Ministère de l'Agriculture (e-phy).

Pour de nombreux pesticides, la DGAL a très rarement tenu compte des remarques faites par l'Anses, remarque l'ONG.

C'est inacceptable, a déclaré son président, François Veillerette, lors d'une conférence de presse à Paris. Si les positions de l'Anses sont seulement consultatives, l'Agence sanitaire donne un avis scientifique par rapport à la règlementation européenne, a-t-il insisté.

Depuis l'envoi de la lettre du directeur de l'Anses , il y a eu quelques modifications, mais très peu, a souligné François Veillerette.

L'ONG a annoncé son intention de déposer cette semaine une plainte pour mise en danger de la vie d'autrui contre les fabricants des produits phytosanitaires et les représentants de l'Etat chargés des autorisations de mise sur le marché des dits produits pour avoir laissé en vente sept produits particulièrement toxiques.

Ces cinq désherbants, dont certains sont vendus aux particuliers, et deux insecticides sont actuellement sur le marché alors qu'un avis défavorable a été rendu par l'Anses, révélant notamment des risques inacceptables pour l'applicateur ou le consommateur, écrit l'ONG dans sa plainte.

Générations Futures appelle plus globalement au retrait du marché des pesticides pour lesquels une irrégularité ou une non-conformité par rapport aux exigences règlementaires a été constatée par l'Anses.

ROMANDIE 23/4/2013

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BRUXELLES - Un vote crucial pour les colonies d'abeilles va se dérouler aujourd'hui à Bruxelles où les représentants des Etats membres de l'UE sont appelés à interdire pendant certaines périodes de l'année l'utilisation de plusieurs pesticides mortels pour les abeilles.

Le scénario le plus probable est que, comme lors du premier vote, en mars, aucune majorité qualifiée ne se dégage, et dans ce cas, la Commission décidera de mettre en oeuvre l'interdiction, a confié à l'AFP une source proche du dossier.

Cette issue préoccupe les grands producteurs agricoles et les multinationales de la chimie et de l'agroalimentaire. Le Copa-Cogeca qui rassemble les grands syndicats agricoles européens, a demandé le report de la mesure à 2014 et insiste sur les lourdes pertes financières et sociales d'une interdiction. L'organisation parle de 2,8 milliards d'euros de pertes et la mise en péril de 50.000 emplois.

Les deux principaux fabricants des pesticides contestés, l'Allemand Bayer et le Suisse Syngenta, ont pour leur part multiplié les pressions pour bloquer ou au moins limiter les conséquences de cette interdiction, dénonce l'association Avaaz, qui a mobilisé ses militants pour soutenir l'interdiction.

La réunion a débuté à 10H00 (08H00 GMT) dans un discret bâtiment du quartier européen. La discussion devrait prendre du temps, car plusieurs délégations ont adressé des demandes de modifications. La Hongrie, opposée à l'interdiction, a notamment présenté des amendements visant à atténuer la portée de l'interdiction. Le vote est attendu en début d'après midi.

La Commission est prête à prendre en compte les demandes des Etats, mais elle ne bougera pas sur les grandes lignes de sa proposition. Elle propose de suspendre pendant deux ans l'utilisation de trois néonicotinoïdes présents dans des pesticides pour quatre types de cultures: le maïs, le colza, le tournesol et le coton. L'interdiction sera proportionnée, car elle ne concernera que certaines cultures et certaines périodes de l'année pendant lesquelles les abeilles sont actives.

La Commission s'est fondée sur un avis très négatif rendu par l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA).

Les trois néonicotinoïdes incriminés - clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame - sont présents dans des pesticides produits par les groupes allemand Bayer et suisse Syngenta, notamment le Cruiser OSR.

Le résultat du vote lundi sera décisif et il ne sera plus possible de le renverser.

Lors du premier vote, le 15 mars, aucune majorité qualifiée (soit 255 voix) en faveur ou contre l'interdiction n'avait pu être constituée.

- Treize Etats avaient voté pour l'interdiction: France, Italie, Espagne, Slovénie, Suède, Belgique, Danemark, Chypre, Luxembourg Malte, Pays-Bas, Pologne et Lettonie.

- Neuf avaient voté contre --République tchèque, Slovaquie, Roumanie, Irlande, Grèce, Lituanie, Autriche, Portugal et Hongrie--

- et cinq s'étaient abstenus: Allemagne, Royaume-Uni, Finlande, Bulgarie et Estonie.

La Commission européenne a donc décidé de porter sa proposition en comité d'appel et elle espère des basculements. La Bulgarie pourrait ainsi rejoindre le camp des pays favorables à sa proposition. Présidente en exercice de l'UE, l'Irlande, qui avait voté contre, a pour sa part fait savoir qu'elle réexaminait sa position. L'Allemagne a également fait savoir qu'elle pourrait revoir sa position.

Un vote contre de l'Allemagne et du Royaume Uni ne changera toutefois pas la donne, car leurs suffrages ne permettront pas de réunir les 255 voix nécessaires pour une majorité qualifiée, souligne-t-on de source communautaire. Le scénario catastrophe d'une majorité qualifiée contre l'interdiction des néonicotinoïdes incriminés est quasiment impossible, estime-t-on à Bruxelles. Si aucune majorité qualifiée ne se dégage pour ou contre la proposition, alors la Commission européenne est autorisée à l'adopter, a-t-on rappelé.

Le commissaire chargée de la Santé, Tonio Borg est déterminé à interdire les néonicotinoïdes incriminés. Il espère pouvoir s'appuyer sur une majorité de pays, même si numériquement ils ne réunissent pas les suffrages pour constituer une majorité qualifiée, a fait savoir son entourage.

Si le vote lui donne ce soutien, il pourrait prendre sa décision dans les prochaines semaines afin que l'interdiction puisse entrer en vigueur à compter du 1er juillet, a précisé à l'AFP une source proche du dossier.

Voir aussi le sujet : ABEILLES, pesticides STOP qui fait un peu redondance avec celui-ci mais est cependant spécifique à la situation désastreuse des abeilles, ces petits pollinisateurs indispensables à l'humanité !

ROMANDIE 29/4/2013

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BRUXELLES - Un vote crucial pour les colonies d'abeilles va se dérouler aujourd'hui à Bruxelles où les représentants des Etats membres de l'UE sont appelés à interdire pendant certaines périodes de l'année l'utilisation de plusieurs pesticides mortels pour les abeilles.

Le scénario le plus probable est que, comme lors du premier vote, en mars, aucune majorité qualifiée ne se dégage, et dans ce cas, la Commission décidera de mettre en oeuvre l'interdiction, a confié à l'AFP une source proche du dossier.

Cette issue préoccupe les grands producteurs agricoles et les multinationales de la chimie et de l'agroalimentaire. Le Copa-Cogeca qui rassemble les grands syndicats agricoles européens, a demandé le report de la mesure à 2014 et insiste sur les lourdes pertes financières et sociales d'une interdiction. L'organisation parle de 2,8 milliards d'euros de pertes et la mise en péril de 50.000 emplois.

Les deux principaux fabricants des pesticides contestés, l'Allemand Bayer et le Suisse Syngenta, ont pour leur part multiplié les pressions pour bloquer ou au moins limiter les conséquences de cette interdiction, dénonce l'association Avaaz, qui a mobilisé ses militants pour soutenir l'interdiction.

La réunion a débuté à 10H00 (08H00 GMT) dans un discret bâtiment du quartier européen. La discussion devrait prendre du temps, car plusieurs délégations ont adressé des demandes de modifications. La Hongrie, opposée à l'interdiction, a notamment présenté des amendements visant à atténuer la portée de l'interdiction. Le vote est attendu en début d'après midi.

La Commission est prête à prendre en compte les demandes des Etats, mais elle ne bougera pas sur les grandes lignes de sa proposition. Elle propose de suspendre pendant deux ans l'utilisation de trois néonicotinoïdes présents dans des pesticides pour quatre types de cultures: le maïs, le colza, le tournesol et le coton. L'interdiction sera proportionnée, car elle ne concernera que certaines cultures et certaines périodes de l'année pendant lesquelles les abeilles sont actives.

La Commission s'est fondée sur un avis très négatif rendu par l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA).

Les trois néonicotinoïdes incriminés - clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame - sont présents dans des pesticides produits par les groupes allemand Bayer et suisse Syngenta, notamment le Cruiser OSR.

Le résultat du vote lundi sera décisif et il ne sera plus possible de le renverser.

Lors du premier vote, le 15 mars, aucune majorité qualifiée (soit 255 voix) en faveur ou contre l'interdiction n'avait pu être constituée.

- Treize Etats avaient voté pour l'interdiction: France, Italie, Espagne, Slovénie, Suède, Belgique, Danemark, Chypre, Luxembourg Malte, Pays-Bas, Pologne et Lettonie.

- Neuf avaient voté contre --République tchèque, Slovaquie, Roumanie, Irlande, Grèce, Lituanie, Autriche, Portugal et Hongrie--

- et cinq s'étaient abstenus: Allemagne, Royaume-Uni, Finlande, Bulgarie et Estonie.

La Commission européenne a donc décidé de porter sa proposition en comité d'appel et elle espère des basculements. La Bulgarie pourrait ainsi rejoindre le camp des pays favorables à sa proposition. Présidente en exercice de l'UE, l'Irlande, qui avait voté contre, a pour sa part fait savoir qu'elle réexaminait sa position. L'Allemagne a également fait savoir qu'elle pourrait revoir sa position.

Un vote contre de l'Allemagne et du Royaume Uni ne changera toutefois pas la donne, car leurs suffrages ne permettront pas de réunir les 255 voix nécessaires pour une majorité qualifiée, souligne-t-on de source communautaire. Le scénario catastrophe d'une majorité qualifiée contre l'interdiction des néonicotinoïdes incriminés est quasiment impossible, estime-t-on à Bruxelles. Si aucune majorité qualifiée ne se dégage pour ou contre la proposition, alors la Commission européenne est autorisée à l'adopter, a-t-on rappelé.

Le commissaire chargée de la Santé, Tonio Borg est déterminé à interdire les néonicotinoïdes incriminés. Il espère pouvoir s'appuyer sur une majorité de pays, même si numériquement ils ne réunissent pas les suffrages pour constituer une majorité qualifiée, a fait savoir son entourage.

Si le vote lui donne ce soutien, il pourrait prendre sa décision dans les prochaines semaines afin que l'interdiction puisse entrer en vigueur à compter du 1er juillet, a précisé à l'AFP une source proche du dossier.

Voir aussi le sujet : ABEILLES, pesticides STOP qui fait un peu redondance avec celui-ci mais est cependant spécifique à la situation désastreuse des abeilles, ces petits pollinisateurs indispensables à l'humanité !

ROMANDIE 29/4/2013

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PARIS - L'Institut national de veille sanitaire (INVS) a publié lundi une étude reflétant l'exposition de la population française aux pesticides qui, pour la famille d'insecticides la plus utilisée, se révèle être plus élevée qu'en Allemagne ou en Amérique du Nord.

Sur la base de l'étude de concentrations urinaires mesurées en 2007, l'INVS indique que les métabolites des pesticides pyréthrinoïdes (famille d'insecticides la plus utilisée aujourd'hui pour le traitement des cultures et les applications domestiques) étaient plus élevées que celles observées en Allemagne, au Canada et aux Etats-Unis.

La consommation de certains aliments et l'utilisation domestique de pesticides (traitements antipuces ou dans un potager) influençaient de façon notable les concentrations, ajoute l'INVS.

L'étude rendue publique lundi est un des volets d'une grande enquête sur la nutrition et la santé des Français réalisée en 2006-2007.

La présence de 42 biomarqueurs a été mesurée chez 400 personnes pour évaluer l'exposition des Français à trois familles de pesticides (pyréthrinoïdes, organophosphorés et organochlorés) et aux PCB-NDL (polychlorobiphéniles), ces derniers étant interdits depuis 1987.

Pour les pesticides organophosphorés, efficaces sur les insectes et les acariens mais dont les usages ont été fortement restreints, la France présente des concentrations urinaires similaires à la population israélienne mais supérieures à celles des Américains et des Canadiens. Elle affiche en revanche des niveaux inférieurs à l'Allemagne, dont les chiffres datent de 1998.

Pour cette catégorie de pesticides, plusieurs facteurs semblent influencer les marqueurs urinaires (âge, corpulence, alimentation) et également le lieu de résidence et notamment la surface agricole dédiée à la culture de la vigne et l'usage d'insecticides dans le logement.

L'INVS estime qu'une attention particulière doit être portée aux pesticides organophosphorés et pyréthrinoïdes pour lesquels les niveaux français semblent être parmi les plus élevés en référence à des pays comparables.


ROMANDIE 29/4/2013

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PARIS - L'Union des industries de la protection des plantes (UIPP) et l'Union des associations des céréaliers (Orama) ont émis leurs réserves lundi après la décision d'interdire pendant deux ans dans l'UE trois pesticides jugés mortels pour les abeilles.

L'UIPP, qui regroupe les fabricants de pesticides, regrette le moratoire proposé par la Commission européenne et souligne qu'il été obtenu sans obtenir de majorité qualifiée au sein des Etats membres.

Quinze pays, dont la France et l'Allemagne, ont voté en faveur de cette interdiction. Huit, dont le Royaume-Uni, l'Italie et la Hongrie, ont voté contre et quatre, dont l'Irlande, présidente en exercice de l'UE, se sont abstenus.

L'absence de majorité qualifiée démontre bien les doutes importants qui pèsent et le défaut de preuves irréfutables et le refus de reconnaître des causes multifactorielles à la mortalité des abeilles risquent de se traduire, de fait, par une nouvelle utilisation excessive du principe de précaution, dénonce de son côté Orama, branche spécialisée de la FNSEA, principal syndicat agricole français.

Nous demandons dès maintenant la mise en oeuvre d'une expérimentation à large échelle pour connaître les vraies causes de difficulté de la filière apicole et mesurer de manière fiable l'indicateur de "mortalité des abeilles", réclame de son côté l'UIPP.

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a lui salué cette interdiction qui portera sur les cultures de maïs, de colza, de tournesol et de coton. Il avait interdit, peu après son arrivée au gouvernement en juin dernier, le Cruiser OSR sur le colza.

La nouvelle interdiction, prononcé lundi et qui sera effective en décembre, aggraverait la situation des producteurs de grandes cultures en France, déjà affectés par la suspension du thiametoxam sur colza l'été dernier, explique Orama.

----->A ceux qui dénigrent l'interdiction des pesticides au motif que d'autres causes sont liées à la mortalité des abeilles, je rappelle que c'est justement pour en déterminer les raisons que cette mesure a été prise pour une durée de 2 ans, uniquement sur certaines cultures et à certaines périodes : en-dehors des périodes d'activité des ruches...

Donc l'interdiction n'est pas totale... Et c'est même regrettable ! Car je ne suis pas certaine que cette suspension, parce qu'en fait c'est de cela qu'il s'agit, soit suffisante pour éliminer la cause des pesticides dans la mortalité des abeilles...

Pourquoi ? Parce que ces produits chimiques toxiques ont en réalité une durée de vie supérieure et pollue l'environnement (sol, eau -nappe phréatique/cours d'eau quand les champs y sont à proximité et air) bien après avoir été utilisés. Ce n'est donc pas un arrêt sporadique de leur utilisation qui modifiera durablement la situation !!!

Par ailleurs, les apiculteurs savent que ce n'est pas uniquement les pesticides qui sont la seule cause de mortalité des abeilles mais que c'est un facteur ajouté aggravant !!!

Ces mêmes personnes, peu importe les intérêts financiers en jeu, doivent garder en tête que les abeilles sont des insectes pollinisateurs assez spécialisés indispensables pour la survie de multiples plantes et arbres dans le monde et qu'il en va de l'avenir de la survie humaine...


ROMANDIE 30/4/2013

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PARIS - Si les agriculteurs ne peuvent plus utiliser les semences contenant des insecticides, interdits pour deux ans par Bruxelles, ils n'ont que deux solutions: pulvériser les insecticides sur le végétal ou exploiter les possibilités de la nature, explique un chercheur de l'Inra.

Directeur scientifique adjoint agriculture à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), Christian Huyghe détaille les conséquences de la décision de l'Union européenne d'interdire, pendant deux ans, trois néonicotinoïdes jugées mortelles pour les abeilles. Cette suspension sera effective en décembre sur les cultures de maïs, colza, tournesol et de coton.

QUESTION: Comment vont faire les agriculteurs sans ces insecticides?

REPONSE: Pratiquement, toutes les espèces végétales ont des parasites qui mangent et dégradent les cultures. Pour les éliminer, vous avez plusieurs solutions :

- Utiliser des néonicotinoïdes, c'est-à-dire que le produit phytosanitaire est contenu dans la semence et absorbé par le végétal. Il se promène dans la plante et quand l'insecte vient, il en mange une partie et meurt.

Si on ne peut plus utiliser ce traitement, les agriculteurs vont certainement se remettre à traiter en plein champ, avec des produits de contact qui tuent l'insecte quand il le touche. Voilà pour les options chimiques.

- Ensuite, vous avez deux autres options :

-- Vous mettre dans une situation où la structure de l'environnement, le type de rotation des cultures réduit la probabilité que l'insecte se développe. Ou favoriser la présence des auxiliaires de cultures, par exemple des coccinelles contre les pucerons.

Q: Quelles conséquences va avoir la réutilisation massive des produits de contact?

R: Ils vont avoir un impact sur l'environnement: des résidus dans les sols, l'eau et un peu dans l'air. Ces produits vont exposer davantage les agriculteurs et ils sont un peu plus chers que les néonicotinoïdes.

Q: Après l'interdiction du Cruiser OSR sur le colza en France en juin dernier, que s'est-il passé?

R: L'interdiction du Cruiser n'est pas le facteur déclencheur, mais l'élément de plus qui a permis aux agriculteurs de se dire: on ne peut plus rester comme ça, il faut trouver des solutions alternatives.

Et il y a beaucoup de développements en cours pour pouvoir modifier le désherbage et utiliser moins d'herbicides sur le colza. Certains travaillent à écarter davantage les semis pour pouvoir pratiquer du désherbage mécanique. La mise en place de cultures compagnes est en train de se développer aussi : vous associez au colza des espèces qui vont couvrir l'inter-rang, permettant de lutter contre les adventices (plantes indésirables, NDLR), qui va restituer de la matière organique au sol quand elle va pourrir et, si c'est une légumineuse, apporter de l'azote. Et vous pouvez imaginer en plus que ces espèces-là servent de garde-manger pour des auxiliaires de culture.



ROMANDIE 30/4/2013

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PARIS - L'ONG Générations Futures, qui avait accusé le ministère de l'Agriculture de maintenir sur le marché des pesticides contre l'avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), a estimé qu'il s'agissait essentiellement d'un problème d'information, les données disponibles n'étant pas régulièrement mises à jour.

Le premier niveau du problème, c'est un vrai problème au niveau de l'information, a déclaré à l'AFP le président de l'ONG, François Veillerette.

Dans la foulée de la mise en cause de l'ONG la semaine dernière, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll avait sommé la Direction générale de l'Alimentation (DGAL), qui délivre les autorisations de mise sur le marché (AMM), de répondre point par point à toutes les questions posées par Générations futures.

Après avoir étudié les réponses, il apparaît que pour la quarantaine de produits mis en cause, le site E-phy (catalogue des produits phytopharmaceutiques présentant leurs usages et leur toxicologie) du ministère de l'Agriculture n'est quasiment jamais à jour, souligne l'ONG. Les modifications en matière d'AMM signalées par DGAL ne sont pas prises en compte sur E-phy, ce qui empêche toute transparence en la matière, ajoute-t-elle.

Générations Futures avait déposé une plainte, pour sept de ces pesticides jugés particulièrement toxiques, pour mise en danger de la vie d'autrui.

Elle est a priori maintenue, a indiqué M. Veillerette. Au moins pour deux produits cités, le problème n'est pas résolu. Les usages pour lesquels il y avait un avis négatif de l'Anses sont toujours autorisés , a-t-il ajouté, citant le Karate Zeon et le Karate Xpress.

L'ONG avait basé ses accusations sur deux lettres, dont l'une est datée du 27 août 2012, du directeur de l'Anses, Marc Mortureux, au directeur de la DGAL, Patrick Dehaumont. Dans ce courrier, M. Mortureux attirait l'attention sur le maintien sur le marché des produits pour lesquels l'Agence avait émis un avis défavorable ou un avis favorable avec restrictions pour des raisons d'impact sur la santé ou sur l'environnement, des remarques qu'il avait déjà formulées dans un précédent courrier en 2009.

Il s'avère que la DGAL avait mis à jour certaines de ses autorisations avant la lettre de l'Anses, qui donc n'en avait pas eu connaissance, et d'autres ont été réalisées après, mais n'ont pas été rendues publiques. Il y a tous les cas de figure, a indiqué M. Veillerette.


ROMANDIE 4/5/2013

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Dübendorf ZH (awp/ats) - Les abeilles ne sont pas les seules à pâtir de la présence des néonicotinoïdes dans l'environnement. Ces insecticides particulièrement solubles dans l'eau portent également atteinte aux organismes aquatiques. Des concentrations faibles mais permanentes peuvent s'avérer mortelles, selon une étude de l'Eawag.

Fin avril, la Commission européenne a ordonné une forte limitation de l'usage des composés neurotoxiques de la famille des néonicotinoïdes pour une durée de deux ans. L'Office fédéral de l'agriculture a suivi en suspendant l'autorisation de trois insecticides utilisés en Suisse dans la culture du colza et du maïs.

Ces décisions ont été prises au vu d'études indiquant la toxicité de ces produits pour les abeilles et attestant de leur implication dans le phénomène de mortalité massive observé ces dernières années.

Une étude de l'Eawag, l'institut de recherche sur l'eau du domaine des EPF, publiée mercredi dans la revue "PLOS ONE" montre maintenant que ces mêmes insecticides sont également toxiques pour les invertébrés aquatiques.

L'équipe d'Anna-Maija Nyman a exposé des gammares, petits crustacés indigènes, à des concentrations élevées mais intermittentes d'imidaclopride ou à des concentrations faibles mais permanentes du même produit.

Les pics de pollution se produisent généralement dans les cours d'eau lorsqu'une partie de ces substances, solubles mais peu biodégradables, est entraînée par ruissellement suite à des pluies intervenues pendant ou juste après les applications dans les champs.

Curieusement, les pics de concentration de courte durée - un jour maximum - affectaient moins les animaux exposés que les concentrations beaucoup plus faibles mais maintenues pendant plusieurs jours à plusieurs semaines. "La différence était très nette", a indiqué à l'ats le responsable de l'étude Marc Suter.

Alors que les gammares se remettaient assez rapidement d'une exposition forte mais passagère lorsqu'ils étaient replacés dans une eau propre, ils mourraient de faim au bout de deux à trois semaines d'exposition chronique suite à une action perturbatrice du neurotoxique sur leurs fonctions motrices et alimentaires.

Cette lente agonie sous l'effet d'une exposition faible mais chronique aux néonicotinoïdes n'est pas décelée par les tests de toxicité classiques. Ceux-ci ne sont pas réalisés sur la durée de plusieurs semaines qui serait nécessaire, souligne l'Eawag dans un communiqué.

L'étude a d'autre part révélé que la saison durant laquelle les gammares sont prélevés dans le cours d'eau pour les essais et l'environnement dans lequel ils ont vécu peuvent avoir une grande influence sur la gravité des effets. Leur état de santé initial et leurs réserves de graisses en particulier influent fortement sur les résultats des tests.

Pour éviter ces interférences et déterminer les processus agissant en complément de la perturbation trophique sur la survie des organismes exposés, l'équipe de chercheurs a développé un modèle mathématique. Celui-ci permet de prédire les concentrations et les durées d'exposition qui sont dangereuses pour les organismes étudiés.

Pour M. Suter, les tests écotoxicologiques devraient dorénavant impérativement prendre en compte les effets chroniques de tels produits.

ROMANDIE 16/5/2013

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Un rapport inquiétant confirme l’incidence des pesticides sur la santé. L’exposition à ces agents chimiques serait associée au développement de certaines pathologies comme le cancer de la prostate ou la maladie de Parkinson. Ils auraient également un rôle néfaste sur le développement embryonnaire.



Depuis plus de 30 ans, on évoque régulièrement les effets nocifs des pesticies sur la santé humaine. Utilisées pour contrôler ou repousser certains organismes nuisibles tels qu’insectes, plantes, champignons ou bactéries, ces substances chimiques ont cependant un spectre d’action plus large. Ainsi, les pesticides auraient également des répercussions sur l’Homme, faisant office de victime collatérale. Afin de mettre à plat toutes les informations connues, la Direction générale de la santé (DGS) a commandé à l’Inserm un bilan de l’ensemble des études scientifiques menées ces 30 dernières années sur le sujet.


En France, plus de 300 pesticides sont actuellement sur le marché. Ils sont en grande majorité utilisés dans l'agriculture, et se retrouvent partout dans l’environnement : air, eau, sol et produits alimentaires. Dans les milieux professionnels particulièrement exposés à ces substances, la voie cutanée représente le principal mode d’exposition. En revanche, la population générale est principalement confrontée aux pesticides à travers l'alimentation.


Les épandages  aériens de pesticides sont interdits en France depuis 2009. Ils se poursuivent dans certaines régions grâce à des dérogations préfectorales. Cette technique augmente le risque de dispersion des pesticides. ©️ tpmartins, Flickr, cc by nc sa 2.0

D’après les données récoltées, les pesticides influenceraient le développement de cancers et en particulier des cancers de la prostate, des testicules, du sang, de la peau et du cerveau. Chez les personnes travaillant au plus près de ces produits chimiques, le risque de développer des maladies neurologiques comme Alzheimer, Parkinson et la sclérose latérale amyotrophique est plus grand.



Les femmes enceintes exposées aux pesticides au cours de leur travail seraient plus susceptibles de subir une fausse couche. D’autre part, les pesticides amplifieraient la fréquence de malformations congénitales, de leucémie et de tumeur cérébrale. Le développment embryonnaire serait également plus risqué chez les futures mamans habitant dans le voisinage d’une zone agricole. Plusieurs études ont également établi un lien entre certains pesticides et la fertilité masculine.



Environ un millier de substances actives de pesticides ont déjà été mises sur le marché en France, plusieurs ont été interdites et d’autres sont encore utilisées actuellement. ©️ tpmartins, Flickr, cc by nc sa 2.0

Pour le moment, les travaux n’ont pas clairement identifié les mécanismes moléculaires responsables de l’effet néfaste des pesticides sur la santé. Le stress oxydant, qui conduit à la libération de dérivés toxiques de l’oxygène dans les cellules, jouerait un rôle dans le développement de certaines maladies comme Parkinson. L’altération de l’ADN par certains pesticides pourrait aussi conduire à différentes pathologies.

D’après ce rapport, les agriculteurs sont les personnes les plus menacées par les pesticides. Pour le reste de la population, exposée de façon permanente aux pesticides mais à de faibles doses, il est plus difficile de prédire les risques.



FUTURA SCIENCES 13/6/2013

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L'Union européenne (UE) interdit l'usage à l'air libre du FRIPONIL, un insecticide mortel pour les abeilles, produit par le groupe chimique allemand BASF. Elle avait déjà écarté trois autres pesticides.

La mesure a été adoptée par 23 Etats, ouvrant la voie à sa mise en oeuvre par la Commission, a indiqué mardi cette dernière dans un communiqué. Seules l'Espagne, première utilisatrice, et la Roumanie ont voté contre, selon une source européenne.

Le Fipronil avait été identifié en mai comme présentant "un risque élevé" avéré pour les traitements du maïs par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

A compter du 31 décembre 2013, son usage sera banni pour deux ans pour le traitement des semences de maïs et tournesols. Il ne pourra plus être utilisé que pour certaines cultures sous serre, excluant les poireaux, oignons et brassicacées (choux, radis...).

BASF a contesté cette décision, jugeant que la Commission devrait s'engager "dans un plan d'action ambitieux pour identifier les réelles causes du déclin de la santé des abeilles" plutôt que de "continuer à limiter l'accès des agriculteurs à des technologies innovantes".

L'ONG environnementale Greenpeace a pour sa part jugé le moratoire insuffisant, plaidant pour une interdiction durable, "seule susceptible d'aider à restaurer les populations d'abeilles".

La Commission européenne a déjà décidé en mai d'interdire pour deux ans l'utilisation de trois néonicotinoides (la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame) utilisés dans des pesticides fabriqués par les groupes allemand Bayer et bâlois Syngenta.

La France a interdit depuis 2005 l'utilisation du Fipronil, que seuls cinq pays de l'UE utilisent encore pour le maïs (Espagne, Hongrie, Bulgarie, République Tchèque et Slovaquie). Cet insecticide est également utilisé pour d'autres cultures en Belgique, Roumanie et Pays-Bas.

ROMANDIE 16/7/2013

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L'Organisation des Nations unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO) demande à ce que soient retirés des pays en développement les pesticides dangereux. Cette réclamation intervient après le décès de 23 écoliers indiens, intoxiqués à la cantine.

Les pesticides dangereux seront-ils bientôt bannis des pays en développement ? C'est en tout cas la demande qu'a faite mardi l'Organisation des Nations unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO).

Dans un communiqué, celle-ci écrit : "la tragédie de Bihar, en Inde, où ont trouvé la mort 23 écoliers après avoir mangé à la cantine un repas contenant du monocrotophos, nous rappelle l'urgence d'accélérer le retrait des pesticides hautement toxiques des marchés des pays en développement".

"Le monocrotophos est un insecticide organophosphoré considéré comme particulièrement dangereux par la FAO et l'Organisation mondiale de la santé", rappelle le texte. Aussi, l’organisation trouve anormal que de telles substances soient toujours distribuées, notamment aux petits agriculteurs des pays en voie de développement alors qu'elles sont connues pour être "hautement toxiques" et pour "souvent mettre en péril la santé publique et l'environnement".

Citée par l'AFP, la FAO "recommande donc aux gouvernements des pays en développement de retirer au plus vite les pesticides très dangereux du marché". Plusieurs gouvernements ont d'ailleurs déjà décidé d’interdire ce produit, le monocrotophos. C’est notamment le cas de l'Australie, la Chine, l'Union européenne et les États-Unis, ainsi que de nombreux pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, cite la FAO. Elle rappelle également qu'il existe des "substituts non chimiques et moins toxiques".

MAXISCIENCES 31/7/2013

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Les pesticides sont un moyen de lutte contre les espèces nuisibles pour les cultures agricoles. Efficaces, les produits phytosanitaires modifient l’équilibre de bon nombre de populations sauvages. Toutefois, le manque d’études empêche une reconnaissance claire de ce lien de cause à effet. Dans son numéro consacré aux problèmes des pesticides, la revue Science dresse un bilan des connaissances actuelles.

Dans son dernier numéro, la revue Science propose une édition spéciale consacrée aux pesticides et à leur influence sur l’écosystème mondial. Ces 50 dernières années, la population du globe a doublé, et l’agriculture s’est intensifiée. Or, la surface des terres arables n’a augmenté que de 10 %. l'usage s'est dans le même temps fortement accru pour que la production suive. L’inquiétude des pouvoirs publics et des consommateurs sur les effets environnementaux indésirables des produits phytosanitaires n’a cessé de croître depuis les années 1960. Craintes ayant un fondement, puisque de plus en plus appuyées par la science.


Les écotoxicologues Heinz Köhler et Rita Triebskorn, chercheurs à l’université Tübingen (Allemagne), ont réalisé un état de l’art des études scientifiques actuelles sur l’impact global des pesticides. Publiée dans une édition spéciale de Science, l’étude dresse un bilan des connaissances sur les actions moléculaires des pesticides et leurs interactions possibles avec les processus biologiques de la faune et la flore sauvages.


En 2007, la France a utilisé 2,9 kg de pesticides par hectare cultivé. Le plus gros utilisateur de produits phytosanitaires est la Colombie, essentiellement pour protéger les plans de café : elle a eu recours à 15,3 kg de pesticides par hectare. Les Bahamas sont en tête du classement, avec 59,4 kg. ©️ Lite-Trac, Wikipédia, cc by sa 3.0


Un manque évident d’études scientifiques réalisées in situ a empêché jusqu’à présent une reconnaissance indiscutable des effets des pesticides biochimiques sur les populations d’espèces.« Bien qu'il existe de nombreuses indications sur les changements dans les populations animales et les écosystèmes en raison de l'évolution des pesticides, il y a peu d'études prouvant leur évidente connexion. », expliquent les chercheurs. Néanmoins, ces 25 dernières années, des recherches en laboratoire ont développé un nombre croissant d’études en mésocosme, c'est-à-dire dans un milieu reproduisant les conditions de vie réelles.


La toxicité des pesticides touche en premier lieu la vie sauvage à l’échelle des individus ou des populations. L’émission chronique des produits entraîne une saturation d’éléments tels que les composés organochlorés, dans les terres, l’eau ou même sur les végétaux. Ces molécules peuvent provoquer des empoisonnements aigus. Dans les pays développés, les épisodes d’empoisonnement des espèces vertébrées sauvages diminuent. Dans la mesure où les restrictions d’épandages et les zones tampons sont conservées, les éléments toxiques ne s’accumulent pas suffisamment pour être considérés comme dangereux.


Malgré cela, on observe encore des zones aquatiques désignées hautement toxiques, ainsi que des empoisonnements d’oiseaux aux substances anticholinestérases. Il existe beaucoup de régions dans le monde où il n'y a pas de normes d’épandage, et les pesticides sont appliqués à intervalles continus et réguliers. Ceci conduit alors à une toxicité chronique, en particulier à cause des produits contenant du DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) ou d’autres composés organochlorés, connus pour être des perturbateurs endocriniens.


Ces composés altèrent les fonctions métaboliques telles que la thermorégulation ou le comportement (activité, temps de recherche de nourriture, capacité d'apprentissage) chez les vertébrés. D'autres conséquences sont la perte de poids, les troubles du développement et de la reproduction et du succès à l’éclosion. Des études ont prouvé que les neurotoxines ingérées altéraient le comportement des mammifères, des amphibiens, des oiseaux, des poissons et des invertébrés. Des cas d’extinction de masse ont été prouvés chez les oiseaux et les poissons à l’échelle des populations.


Le lien de causalité entre les différents niveaux biologiques est encore limité. Les études se concentrent pour beaucoup sur les effets des pesticides sur une population. Heinz Köhler et Rita Triebskorn insistent sur la nécessité de développer des recherches sur le rôle des interactions entre les différentes populations.



Si la France a interdit l'utilisation du DDT et de l'atrazine, elle reste l'un des plus gros consommateurs de pesticides d'Europe. En photo, application de pesticides dans le Vaucluse. ©️ Rita Triebskorn, université de Tübingen


«À l'heure actuelle, deux stratégies sont favorisées pour passer d'un niveau d'organisation biologique simple à un plus complexe. Il faudra d’abord développer une approche multiniveaux, combinant des expériences contrôlées en laboratoire s, NDLR] et des études sur le terrain. Il faut en outre continuer à développer et affiner les méthodes de calcul des effets de la toxicité des pesticides observés dans la population et des paramètres sous-jacents, qu’elles concernent les populations en laboratoire ou sauvages», précisent-ils dans Science.


Si les empoisonnements aigus ont diminué, les pesticides dits de seconde génération ont une durée de vie plus longue, et ont des effets létaux sur le long terme. Ceci a conduit beaucoup de chercheurs à s’intéresser aux conséquences des impacts indirects de l’utilisation des pesticides. Trois aspects principaux sont à prendre en compte : les interactions hôtes-parasites, les relations proies-prédateurs et la pollinisation.


Les huîtres exposées au DDT, au toxaphène et au parathion se sont avérées être sensibles à l'infection fongique. De même, les vers de terre vivant dans les vergers traités à la triazine ont été infectés par des parasites, des micro-organismes appelés grégarines. Chez les mammifères, l'utilisation des anticholinestérasiques dans l'agriculture peut constituer une menace d’infections, d’épidémies et de mortalité plus élevée, comme par tularémie chez les lièvres.


D'autres effets indirects importants des pesticides agissent sur les réseaux alimentaires par la suppression des proies ou des espèces concurrentes. Les herbicides, qui réduisent la couverture végétale des sols et perturbent la diversité des espèces, ont été jugés responsables de la disponibilité réduite de nourriture. Ils ont aussi des effets secondaires néfastes sur les invertébrés du sol et les papillons.


Enfin, l’exemple le souvent mentionné dans la presse est le cas de l’altération de l’efficacité desinsectes pollinisateurs. En effet, les néonicotinoïdes, et en particulier les substances imidaclopride et cyhalothrine réduisent la capacité des abeilles et des bourdons à collecter efficacement le pollen




FUTURA SCIENCES 20/8/2013

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Contrairement à l’eau, il n’existe pas pour le vin de normes pour les teneurs en pesticides dont on retrouve des traces en bouteilles.


Dans son numéro d’octobre, Que Choisir a analysé le contenu de 92 bouteilles de vin (rouge, rosé et blanc) à la recherche de pesticides. Verdict : 100 % des bouteilles sont contaminées avec une ou plusieurs des 166 substances recherchée. La revue précise que les quantités retrouvées sont inférieures aux seuils de toxicité. Mais lesquels ?

Il existe bien des normes européennes appelées limites maximales de résidus ou LMR. Seulement, elles ciblent uniquement le raisin de cuve, c’est-à-dire le fruit avant sa transformation en vin. En ce qui concerne le produit vin, il n’y a aucune réglementation. «les LMR, qui sont définies en fonction des bonnes pratiques agricoles, s’appliquent par définition aux produits bruts» rappelle-t-on à la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes), organisme dont l’une des attributions est de veiller à la sécurité du consommateur.

 Les bouteilles de vin contiennent des pesticides. Coravin / Rex Features

Pourtant certains des pesticides utilisés pour traiter la vigne se retrouveront dans le produit final, le vin. «Les substances chimiques pénétrantes ou systémiques présentes dans les cellules du raisin se retrouveront forcément dans le produit final» souligne François Douville, responsable de la commission viticulture de la FNAB (Fédération nationale d’agriculture biologique). Le consommateur n’en saura jamais rien s’il se fie à l’étiquetage minimal des crus.

La filière vin n’est toutefois pas exempte de tout contrôle. «Dans les faits, toutefois, la DGCCRF retient pour le vin les mêmes LMR que celles fixées pour le raisin de cuve : il ne doit pas y avoir plus de résidus de pesticides dans un kilo (un litre) de vin que dans un kilo de raisin» explique-t-on à la DGCCRGF. Sur cette base, la DGCCRF effectue chaque année des prélèvements de vin et de raisin de cuve afin de garantir leur conformité à la réglementation.

Une garantie d’absence de risques sanitaires ? Pas tout à fait selon Francois Douville : «Les LMR sont des seuils administratifs qui ne prennent pas en compte l’effet cocktail qui peut exister quand on additionne plusieurs produits différents ni la problématique de l’accumulation» explique-t-il.

Or dans les résultats publiés par Que Choisir, la grande majorité des bouteilles analysées contiennent plus d’une substance et jusqu’à treize au maximum. Si on fait l’addition de ces différents produits, cela donne une teneur totale en résidus qui oscille entre 0 et 1682 microgrammes par kilo. Le magazine compare cette valeur à la norme applicable à l’eau potable qui est de 0,5 microgramme par kilo ! Reste qu'il est difficile d’en tirer des conclusions:  l’eau étant un produit naturel, elle ne doit théoriquement pas contenir de substances phytosanitaires à la différence des produits fabriqués comme le vin.

Plus grave, parmi les substances toxiques retrouvées dans les crus analysés figurent également le bromopropylate, une molécule interdite en Europe et le carbendazyme, retiré depuis 2007 du marché français. Ce dernier a été retrouvé dans 19 bouteilles et quantifié dans cinq. «C’est d’ailleurs le plus inquiétant dans ces analyses. La présence de ces substances interdites prouvent clairement l’existence de fraudes et elles semblent fréquentes» s’alarme Francois Douville.

Comme le relève la DGCCRF, les quantités retrouvées dans les analyses réalisées sur plusieurs années sur des bouteilles de vin restent inférieures à la LMR du raisin de cuve. A priori, pas de risques sanitaires importants. Mais l’effet cocktail et l’imprégnation sur le long terme avec de petites doses sont des problématiques encore étudiées et mal comprises par les scientifiques. «S’agissant de l’effet multi-résidus, il n’est pas propre au vin. L’ANSES et l’AESA travaillent à une meilleure prise en compte de cet aspect par la réglementation. La difficulté réside dans le fait qu’il s’agit d’évaluer le risque engendré par la présence simultanée de plusieurs résidus à de très faibles doses» confirme-t-on à la DGCCRF.

Par mesure de précautions et comme pour tous les aliments, il est préférable de varier les vins et les régions d’origine. Notons également que les vins bio, s’ils ne sont pas indemnes de toute contamination présentent des profils contenant nettement moins de substances chimiques. De plus la filière bio fait l’objet de contrôles par des organismes certificateurs indépendants.


sciences et avenir 3/10/2013

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Paris (AFP) - Des élus, des scientifiques et des responsables associatifs ont lancé samedi un appel aux autorités afin de les inciter à réduire ou supprimer l'usage des pesticides en raison de leurs risques potentiels pour la santé.

"L'effet cocktail de ces substances est encore insuffisamment documenté, mais pourrait s'avérer majeur pour un certain nombre d'associations avec des pathologies endocriniennes ou cancéreuses", écrivent les signataires de la pétition initiée par le député socialiste Gérard Bapt (Haute-Garonne).

 Des élus, des scientifiques et des responsables associatifs ont lancé samedi un appel aux autorités afin de les inciter à réduire ou supprimer l'usage des pesticides en raison de leurs risques potentiels pour la santé. (c) Afp

Parmi les premiers signataires figurent notamment une cinquantaine de parlementaires et d'élus dont deux anciennes ministres de l'Ecologie, Delphine Batho et Chantal Jouanno, ainsi que la maire de Montpellier Hélène Mandroux. Mais on y trouve également des scientifiques comme le Pr Charles Sultan, spécialiste des troubles hormonaux au Centre hospitalier régional universitaire de Montpellier, ainsi que des représentants de l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF), du réseau environnement santé (RES) et de Générations Futures.

Les signataires relèvent qu'en dépit d'une "diminution nette des quantités vendues depuis 1998", les ventes de pesticides ne diminuent plus depuis trois ans, un constat qu'ils jugent "alarmant" alors que, selon le Commissariat général au développement durable, 90% des cours d’eau en France sont marqués par une "présence généralisée" de pesticides.

Ils appellent en conséquence les autorités politiques "à agir pour la réduction, voire la suppression quand cela est possible de l'usage des pesticides".

Lors d'un point fait en juin dernier sur les conséquences néfastes des pesticides sur la santé reconnues par des études scientifiques, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) avait évoqué "une forte présomption d'association" avec des pathologies comme des maladies neurodégénératives et certains cancers, comme les cancers du sang.

Les travaux de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont pour leur part permis de "faire avancer les connaissances" sur les mécanismes de la perturbation endocrinienne comme sur la surmortalité des abeilles, relèvent les signataires.

Dans leur pétition, ils estiment nécessaire "de déclencher des campagnes d’information et de prévention auprès des publics vulnérables et des professionnels de la maternité et de la petite enfance ainsi que de mieux prendre en considération le risque professionnel, le risque d'exposition des riverains pendant les campagnes d'épandage et également celui de la population générale". Ils demandent également aux autorités d'interdire la publicité sur les pesticides à destination du grand public.


Sciences et avenir 9/11/2013

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Aujourd'hui, un viticulteur encourt 30.000 euros d'amende et 6 mois d'emprisonnement pour avoir refuser de traiter, à titre préventif, sa propre production avec des pesticides . Retour sur une affaire étonnante qui révèle l'incompatibilité et l'incompréhension entre deux modes de production agricole : le conventionnel et la biodynamie.

Juin 2013 : dans le cadre de la lutte contre un insecte vecteur d'une maladie de la vigne, la cicadelle (Scaphoideus titanus), agent vecteur de la Flavescence dorée, un arrêté préfectoral impose "dans toutes les vignes en production ou non (...) une application unique d'un insecticide disposant d'une autorisation de mise sur le marché pour cet usage." Ceci sur "l'ensemble des vignobles de la Côte d'Or excepté ceux du Châtillonnais et de l'Auxois".

 Symptôme de flavescence dorée sur cépage rouge. srpv-midi-pyrenees.com

Emmanuel Giboulot, viticulteur engagé en biodynamie, un mode de culture relativement proche de l'Agriculture Biologique, exploite 10 ha de côtes-de-beaune et de hautes-côtes de nuits. Or, la biodynamie rejette catégoriquement l'épandage préventif de pesticides. C'est pourquoi, au début de l'été 2013, il refuse de traiter ses vignes contre la flavescence dorée, comme l'exige l'arrêté. Comme d'autres viticulteurs qui s'y opposent, il s'expose alors aux dispositions pénales prévues à  l'article L 251-20 du code rural et de la pêche maritime, c'est à dire "six mois d'emprisonnement" et "30 000 euros d'amende", rien que ça !

 Cicadelle de la flavescence dorée : un risque indirect grave. www3.syngenta.com

[...] Emmanuel Giboulot se défend : utiliser un insecticide tuerait aveuglément tous les insectes de ses vignes, or son mode de production se base notamment sur des auxiliaires pour prévenir les ravageurs et certaines maladies. De plus, son exploitation n'utilise aucun pesticide depuis 43 ans et n'a jamais contribué à la propagation de la flavescence dorée. Enfin, il s'agit d'un traitement préventif et non curatif : "Je ne voulais pas utiliser de produits chimiques dans mes parcelles, que ma famille cultive en bio depuis 1970", indique Emmanuel Giboulot, soulignant le dilemme auquel sont confrontés nombre d'exploitants.

 
pyrèthre, pyrèthre de Dalmatie ou chrysanthème insecticide. Franz Eugen Köhler, Medizinal-Pflanzen de Köhler / domaine public

Pour les viticulteurs bio, un seul insecticide permet de lutter contre la cicadelle tout en conservant leur label : le Pyrevert, à base de pyrèthre naturel – extrait des fleurs séchées du chrysanthème. "Mais cet insecticide n'est pas sélectif : il tue non seulement la cicadelle mais aussi la faune auxiliaire nécessaire aux équilibres naturels dans le vignoble, dénonce le viticulteur. Il détruit par exemple le Typhlodromus, un acarien prédateur naturel des araignées rouges qui se nourrissent de la sève de la vigne."

Or, "le Pyrevert, même s'il est d'origine naturelle, est nuisible pour l'environnement : c'est un neurotoxique qui peut affecter les insectes, mais aussi les oiseaux, les animaux et même les viticulteurs selon les doses utilisées", confirme Denis Thiery, directeur de l'unité santé et agroécologie du vignoble à l'INRA.

[...] Pour Séverin Barioz, directeur de la confédération des appellations de Bourgogne (CAVB), les viticulteurs ne peuvent se soustraire au traitement : "Cela ne fait plaisir à personne de traiter. Mais il faut éradiquer cette maladie afin de stopper la propagation. D'ailleurs, cette problématique est aussi présente pour les côtes-du-rhône qui vont être obligés d'arracher des ceps."

[...]La justice tranchera cette question mais cette affaire montre une fois de plus l'incompatibilité flagrante entre le mode de production conventionnel, relativement simpliste dans sa démarche : tout risque est écarté par un traitement phytosanitaire préventif, massif et large (peu importe les conséquences sur les écosystèmes et les populations) et des modes de production bien plus pertinents, exigeants et durables et qui ont nourri l'humanité avec un certain succès pendant des millénaires.

En attendant, une page Facebook de soutien au viticulteur  a été mise en place.


La totalité de l'article est sur PLANETE INFO.



Planète Info 28/11/2013

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Paris (AFP) - L'usage des produits phytosanitaires a baissé de près de 6% entre 2011 et 2012, les agriculteurs réussissant enfin "à inverser la courbe", a annoncé lundi le ministre de l'Agriculture lors d'une conférence de presse, à l'occasion du point d'étape annuel du plan Ecophyto.

"On a inversé la courbe et de manière sérieuse alors que les conditions météo n'étaient pas forcément favorables", a expliqué Stéphane Le Foll. Pour lui "ce sont des résultats encourageants, même si nous ne sommes pas au bout de l'objectif".

Depuis la mise en place de l'indicateur en 2009, le recours aux phytosanitaires ne cessait d'augmenter. En 2011, il avait encore progressé de 2,5%.

 L'usage des produits phytosanitaires a baissé de 5,7% entre 2011 et 2012, "des résultats très encourageants", selon le ministère de l'Agriculture qui faisait lundi son point d'étape annuel du plan Ecophyto. (c) Afp

En 2012, il a baissé pour la première fois de 5,7%, de 11% rien que pour les insecticides et herbicides même si l'usage de fongicides a augmenté de 6%.

Le plan Ecophyto, lancé en 2008 après le Grenelle de l'Environnement, vise à réduire de moitié l'usage des pesticides d'ici 2018. Néanmoins, le gouvernement socialiste a pris ses distances avec cet objectif chiffré, estimant qu'il valait mieux encourager de nouvelles pratiques agroécologiques plutôt que de fixer un chiffre difficile à atteindre.

L'enjeu, c'est de prendre l'expérience des pionniers de l'agroécologie et "faire en sorte que ça se diffuse", a expliqué Stéphane Le Foll.

En un an, le réseau des 1.900 fermes dites Dephy, qui visent à expérimenter des techniques économes en produits phytopharmaceutiques, ont identifié 90 systèmes de culture économes et performants. Les options alternatives aux pesticides (lutte intégrée, bio-contrôle, désherbage mécanique, filets anti-insectes, etc.) sont également de plus en plus utilisées. Et "face aux géants de la chimie, il faut qu'on crée des géants du bio-contrôle", a plaidé Stéphane Le Foll.

Pour France Nature Environnement (FNE), la réduction de 2012 "est trop modeste pour être considérée comme un progrès significatif" et "ce sont, chaque année, environ 80 millions de doses de pesticides qui sont épandues sur nos champs, puis dispersées dans le sol, dans l’eau, dans l’air", rappelle la fédération dans un communiqué.

Pour réduire efficacement l'usage des pesticides, FNE demande "la mise en place d'une incitation financière sous la forme d'un bonus-malus sur les pesticides, et la création d'un conseil stratégique aux agriculteurs indépendant de la vente de pesticides, à l'instar de la séparation qui existe entre un médecin et un pharmacien".

Lors du précédent point d'étape du plan en 2012, le ministre avait laissé entendre qu'il envisageait de mettre en place une fiscalité incitative. Lundi, après l'épisode désastreux dans les milieux agricoles de l'écotaxe, il a balayé cette possibilité. "Je suis extrêmement déterminé à ne pas rentrer, pour régler les grands problèmes d'écologie, dans des problèmes de fiscalité".

L'ONG Générations Futures "se félicite" quant à elle dans un communiqué "des signes encourageants mais souligne des difficultés avec les fongicides qui montrent qu'on doit aller plus loin dans la mise en place de systèmes robustes de type production intégrée et bio avec des variétés sélectionnées résistantes aux maladies ainsi qu’une simplification des autorisations de mise sur le marché des produits de bio-contrôle".


Sciences et avenir 9/12/2013

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Des pesticides, autorisés pendant des années, se révèlent parfois toxiques au point d'être frappés d'interdiction: ils ne disparaissent pourtant pas forcément du territoire du fait de leur persistance dans les sols mais aussi d'utilisations frauduleuses.

"Un certain nombre de données, dont certaines officielles, laissent penser que l'utilisation de pesticides interdits est un vrai problème, même si elle ne concerne qu'une minorité de producteurs", avance François Veillerette, porte-parole de l'ONG Générations futures.
 AFP/AFP/Archives - Des pesticides, autorisés pendant des années, se révèlent parfois toxiques au point d'être frappés d'interdiction: ils ne disparaissent pourtant pas forcément du territoire du fait de leur persistance dans les sols mais aussi d'utilisations frauduleuses

Exemples: le carbofuran, l'endosulfan, le terbuthylazine ou le carbosulfan, malgré des interdictions prononcées depuis plusieurs années au nom de la santé publique et de l'environnement, ont été récemment utilisés sur le sol français.

Le carbofuran, un insecticide interdit dans l'Hexagone en 2008, a été détecté en 2012 dans le Tarn à la suite d'une mortalité anormalement élevée de chevreuils. L'alerte donnée par un réseau de veille sur la faune sauvage a déclenché une enquête à Albi, qui a révélé en février 2013 un trafic avec l'Espagne. Un revendeur a été interpellé.

Au printemps 2013, l'endosulfan, un insecticide également banni depuis 2008, a lui été relevé sur deux des 26 échantillons de barquettes de fraises achetées en grandes surfaces en Picardie et Haute-Normandie et testées par Générations futures. Ce test avait aussi détecté du carbosulfan (insecticide), interdit en Europe depuis fin 2007.

Quant au terbuthylazine, utilisé pour le désherbage des vignes, sa présence est soulignée dans le dernier rapport annuel de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée. Dans deux stations de pompage (Aude et Pyrénées-Orientales), les concentrations en terbuthylazine ont même dépassé en 2011 le seuil permettant un traitement de l'eau pour la rendre potable.


Photo par Philippe Huguen/AFP/Archives

Pour cette famille de pesticides (triazines), l'agence ne passe pas sous silence "l'existence de stocks dans les sols". Mais elle précise aussitôt: "le niveau de concentrations mesurées de certaines substances dans plusieurs cours d'eau ne laisse que peu de doutes quant à une utilisation illicite".

En dehors du phénomène de persistance dans les sols, comment des molécules interdites depuis des années, en France et parfois en Europe, peuvent se retrouver dans notre environnement?

L'écoulement des stocks est ici ou là toujours à considérer mais, de l'avis de plusieurs acteurs interrogés par l'AFP, c'est davantage le manque d'harmonisation au niveau européen et la contrefaçon qui rendent possibles les usages illicites.

D'un point de vue réglementaire, l'Europe autorise la commercialisation de molécules, mais ce sont les pays qui délivrent les autorisations de mise sur le marché des produits commercialisés et peuvent bannir des substances actives permises par Bruxelles.

Or, lors d'une table-ronde au Sénat en 2012, Frédéric Vey, responsable à la Direction générale de l'alimentation (DGAL) --chargée de la sécurité alimentaire et, dans ce cadre, de la surveillance des produits phytosanitaires-- confiait que "des agriculteurs habitant près des frontières les franchissent pour aller s'approvisionner hors de France" et que "des opérateurs effectuent aussi des commandes groupées depuis la France et distribuent ensuite les produits ".

Selon Jean Sabench, en charge du dossier pesticides à la Confédération paysanne, "les responsables régionaux du plan Ecophyto ont dit que jusqu'à 25% des pesticides utilisés en Languedoc-Roussillon étaient achetés en Espagne". "Une bonne partie d'entre eux sont interdits".

Nicole Bonnefoy, sénatrice (PS) et rapporteur d'une mission d'information sur les pesticides en 2012, le souligne aussi: "lors des auditions, revenait de façon récurrente la facilité d'aller chercher des produits dans des pays limitrophes, l'Espagne en particulier, où il est facile de se procurer des produits interdits ici et autorisés là bas, qui sont efficaces et meilleur marché".

A ces achats transfrontaliers ou sur internet de produits n'ayant clairement pas l'autorisation d'être vendus en France, s'ajoute la contrefaçon, c'est-à-dire des emballages ayant l'apparence de la légalité mais qui se révèlent au mieux être des imitations fidèles, au pire des contenus n'ayant rien à voir avec l'étiquette.

Selon Europol, les produits phytosanitaires contrefaits sont désormais au coeur de trafics bien organisés et représente 5 à 10% du marché européen qui s'élève à environ 10 milliards par an. Selon l'Union nationale des industries phytosanitaires (UIPP, fabricants), si un prix est inférieur à plus de 10% du prix moyen du marché "c'est suspect". Le coût est très souvent le moteur des achats illégaux: les pesticides représentent, selon l'UIPP, entre 8 et 9% des coûts moyens dans la production agricole. Et l'absence d'harmonisation réglementaire au sein de l'Union européenne ne contribue pas à une prise de conscience de tous.

"Pour une minorité d'agriculteurs, il est difficile d'accepter que ces produits sont dangereux alors qu'ils les ont utilisés pendant des années", avance Jean Sabench. Les pratiques illégales sont aussi possibles car les mailles des contrôles sont larges, les poursuites rares et les sanctions faibles.

Dans son bilan 2012, la DGAL affiche 5.972 inspections d'exploitations agricoles concernant l'usage de pesticides, 620 inspections au stade de la distribution et 675 prélèvements sur des végétaux à la récolte. Ces inspections ne représentent que 1 à 2% de l'ensemble des contrôles de cette administration, a indiqué devant les sénateurs Frédéric Vey, tout en soulignant leur "importance". "Les sanctions doivent être lisibles et fortes", a-t-il plaidé.

Dans ce contexte, un renforcement des contrôles est réclamé par de nombreux acteurs, y compris les fabricants de pesticides, lésés par les contrefaçons.

Quant aux poursuites et aux sanctions, elles sont peu dissuasives. "Pour les magistrats, ça n'entre pas dans les infractions graves", regrette Me Bernard Fau, spécialisé en santé publique. "Je l'ai constaté dans le procès de Toulouse (jugé en appel en 2010), où seulement des amendes de 500 à 5.000 euros ont été prononcées" contre plusieurs utilisateurs de produits illégaux. Pourtant, "le législateur a prévu jusqu'à six mois d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende pour l'utilisation et la détention de produits sans autorisation de mise sur le marché", relève-t-il.

Le travail réalisé depuis 2008 dans le cadre du plan Ecophyto contribue aussi à changer les mentalités même si l'objectif de réduction de 50% de la consommation nationale d'ici 2018 ne sera vraisemblablement pas atteint.

"Il y a eu une information et une sensibilisation accrues des agriculteurs, les pesticides sont moins banalisés", note Jean-Claude Bévillard, chargé de ces questions à France Nature Environnement, mais ajoute-t-il "une partie du monde agricole reste encore à convaincre".


AFP / YAHOO actualités 13/12/2013

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Bruxelles (AFP) - Greenpeace et plusieurs autres organisations environnementales ont annoncé lundi avoir demandé à la Cour de Justice de l'UE (CJUE) de pouvoir être partie dans la défense contre les actions engagées par les groupe Bayer et Syngenta pour faire annuler l'interdiction de plusieurs pesticides tueurs d'abeilles.

"Nous avons présenté une requête d'admission (comme partie de la défense) et nous espérons que la Cour va l'accepter", a expliqué à l'AFP Marco Contiero, représentant de Greenpeace à Bruxelles. L'action est menée conjointement avec les organisations Bee Life (coordination européenne des apiculteurs) Pesticide Action Network Europe, Buglife et SumOfUs.

AFP 29/4/2013


Les groupes suisse Syngenta et Allemand Bayer ont décidé de saisir la CJUE pour faire annuler la décision de la Commission européenne de restreindre pendant deux ans à compter du 1er décembre 2013 l'utilisation de trois produits chimiques (la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame) utilisés dans des pesticides considérés comme responsables de l'hécatombe d'abeilles dans l'UE.

"Les actions engagées par Bayer et Syngenta ne visent pas seulement à faire annuler le moratoire, mais cherchent également à obtenir une décision contre le principe de précaution. Selon les deux groupe, la décision d'imposer ce moratoire est la conséquence d'une sur-interprétation du principe de précaution", a déploré M. Contiero.

"Or la décision (de la Commission) est basée sur la science. Il est question de toxicologie dans cette affaire, pas de biotechnologies. Une seule substance peut tuer 250.000 abeilles. Les données sont assez claires", a-t-il insisté.

Greenpeace entend soumettre les résultats d'une nouvelle étude scientifique démontrant les conséquences mortelles des substances interdites pour les abeilles.

La Commission européenne a pris sa décision sur la base de faits scientifiques et de conclusions de l'EFSA, l'Autorité européenne de sécurité des aliments. Cette décision a été soutenue par quinze pays, dont la France et l'Allemagne, lors d'un vote fin avril. Huit Etats membres, dont le Royaume-Uni, l'Italie et la Hongrie, ont voté contre et quatre, dont l'Irlande, présidente en exercice à l'époque de l'UE, se sont abstenus.

L'enjeu est économique pour les deux groupes. L'utilisation des substances incriminées sera proscrite pour le traitement des semences, l'application au sol (en granulés) et le traitement foliaire des végétaux, y compris les céréales (à l'exception des céréales d'hiver), qui attirent les abeilles.

Selon un porte-parole de Bayer CropScience, si les deux substances incriminées par Bruxelles (clothianidine et imidaclopride) sont réellement interdites dans l'UE, cela représenterait une perte de chiffre d'affaires de 80 millions d'euros. Pour Syngenta, les ventes annuelles du Thiamethoxam dans l'UE s'élèvent à 35 millions d'euros.


Sciences et avenir 16/12/2013

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Un jet d'embrun, puis un autre, quelques mètres plus loin. Le mouvement est rapide mais se répète : un saumon s'élance hors de l'eau et retombe dans une gerbe d'écume, rejoignant ses congénères sous la surface.

Tore Midttveit veille sur eux comme le lait sur le feu. "En ce moment, ils pèsent autour de 1,5 kilo, 600 grammes pour les plus petits", explique-t-il en guidant la coque rouge du bateau sous le crachin. Ils sont 800 000 saumons répartis dans les cinq filets circulaires de la ferme d'Oksen, posés sur les eaux grises de la mer du Nord, sur la côte ouest de la Norvège.

 Un élevage de Marine Harvest près d'Oksen, en Norvège, le 24 octobre 2013. (MARION SOLLETTY / FRANCETV INFO)

L'élevage appartient à Marine Harvest, premier producteur mondial de saumon et figure de proue d'une industrie florissante : portée par une demande soutenue, la production norvégienne de saumon a triplé de volume en dix ans, atteignant 1,2 million de tonnes en 2012, selon les chiffres du ministère des Pêches norvégien.

Mais ce développement n'est pas sans conséquences : de nombreux militants écologistes dénoncent l'impact environnemental et sanitaire des élevages.

Kurt Oddekalv est l'un d'entre eux. Les bureaux de son organisation, les Green Warriors de Norvège, sont installés sur les quais de Bergen. Sur son bateau peint d'une orque géante, ce militant sillonne les fjords alentour, où sont implantées une partie des 900 fermes à saumons que compte le pays. Et ne fait guère dans la nuance pour décrire les pratiques de cette industrie.

 flolan2 25/1/2012


Les fermes aquacoles ? Des "camps de concentration" pour poissons. Le saumon d'élevage ? "La nourriture la plus toxique de la planète." Exagération ? Certainement. Mais au milieu des formules chocs, Kurt Oddekalv sait viser juste.

En 2010, un rapport publié par son organisation a révélé une pratique peu reluisante : l'utilisation dans les élevages de deux pesticides très toxiques pour la faune marine, le diflubenzuron et le teflubenzuron. Ces substances ont été réintroduites en 2009 en Norvège pour lutter contre le pou de mer, un parasite du saumon qui prolifère dans les élevages.

A l'époque, Bruno Le Maire, alors ministre de l'Agriculture, interpellé par un documentaire diffusé sur France 3, s'était inquiété de cette pratique, interdite dans l'aquaculture française. En vain : le gouvernement norvégien avait argué qu'elle était parfaitement légale sur ses terres.

Depuis, rien n'a changé. Après une baisse en 2011, l'utilisation de ces substances a repris : 1 611 kilos de diflubenzuron ont été déversés dans les élevages en 2012, selon le ministère de la Santé norvégien. De quoi traiter 38 000 tonnes de poissons, et tuer nombre de crustacés qui nagent alentour

 Dangers Alimentaires 14/1/2011


Les éleveurs, eux, restent discrets sur le sujet. "Nous utilisons très rarement ces traitements", affirme Gordon Ritchie, vice-président de Marine Harvest chargé de la santé des poissons, qui préfère décrire longuement les autres méthodes utilisées, comme ces poissons "ventouses", des labres nettoyeurs lâchés au milieu des saumons.

Pour l'homme, le risque lié au diflubenzuron et au teflubenzuron est a priori limité : les études conduites par le passé sur des rats ont conclu à une toxicité faible, précise l’Agence européenne du médicament (lien en anglais). Des délais réglementaires entre leur administration et la récolte du poisson permettent en outre de s'assurer que le diflubenzuron et son petit frère ne finissent pas dans l'assiette du consommateur.

 Yoann V 8/11/2013



Ce qui n'est pas le cas d'autres produits : les analyses effectuées chaque année par les autorités norvégiennes (dont les résultats sont consultables en ligne) pour assurer la conformité du saumon aux normes européennes révèlent par exemple dans les filets de saumon d'élevage la présence de deux autres traitements anti-pou de mer, l'emamectine et la cyperméthrine.

Et les traitements vétérinaires ne constituent qu'une partie du problème.

Avec la raréfaction des stocks de poisson, les éleveurs ont peu à peu introduit dans l'assiette de ce carnivore une part croissante d'aliments végétaux issus de l'agriculture intensive, soja et maïs notamment. Alors que dans les années 1990, les saumons d'élevage étaient nourris à plus de 80% d'ingrédients à base de poisson, cette proportion est descendue à moins de 45% aujourd'hui, selon un rapport de Marine Harvest.


Cette substitution a des avantages certains : elle préserve les stocks de poisson sauvage et permet de réduire l'exposition des poissons d'élevage  à certains contaminants environnementaux, dioxines et PCB notamment

 RadioCanada 17/10/2012


Mais elle expose aussi davantage le saumon à d'autres types de contaminants : les pesticides. Problème : la réglementation semble parfois avoir un train de retard…

L'exemple des pesticides organochlorés est emblématique. Reconnus comme polluants organiques persistants, susceptibles d'effets délétères sur la santé, ils ont été progressivement interdits dans l'agriculture européenne, mais continuent de contaminer notre chaîne alimentaire.

Pour limiter l'exposition des consommateurs à ces pesticides, la Commission européenne a fixé des limites maximales de résidus (LMR), c'est-à-dire des quantités maximales autorisées, dans des centaines d'aliments : fruits et légumes, céréales, viande, graines et épices diverses. Elles sont compilées dans la base de données pesticides de la Commission européenne(en anglais).

Mais le poisson d'élevage échappe curieusement à cette régulation : aucune limite maximale de résidus ne lui est appliquée pour nombre de pesticides, dont les organochlorés. Seules les quantités contenues dans son alimentation sont réglementées. Pourquoi une telle exception ?

 PoissonsDeNorvege 31/1/2011



Contactée par francetv info, la direction générale de la santé et des consommateurs de la Commission européenne, qui a autorité en la matière, explique que des LMR pour le poisson "seront établies une fois que la méthodologie adéquate sera disponible". Certains de ces pesticides, comme le DDT, sont pourtant interdits dans l'agriculture européenne depuis 1986.

Au moins le DDT a-t-il le bon goût d'être un contaminant en voie de disparition. Ce n'est pas le cas de l'endosulfane, un autre pesticide, interdit en 2005 seulement en Europe. "L'endosulfane est toujours utilisé dans certaines régions du monde, qui exportent des denrées alimentaires et des aliments pour animaux vers l'Europe", explique le Nifes (en anglais), l'Institut national de recherche norvégien sur la nutrition et le poisson.

Comprendre : les saumons d'élevage, dont l'alimentation fait la part belle au soja et au maïs importés, ont droit à leur ration d'endosulfane. Mieux, la Commission européenne vient de rehausser la limite maximale autorisée pour cette substance dans la nourriture pour poisson, s'appuyant sur des études… produites par la Norvège. Pour les autorités européennes, il s'agit de "soutenir l'évolution de l'industrie vers un développement plus durable".



]FranceTv Info 18/12/2013

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