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Admin-lane

Le renard et la domestication...

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Le généticien russe Dimitri K. Belyaev a consacré 50 ans de sa vie à son projet de domestication du renard. Toutefois, l’expérience n’a pas encore abouti et elle pourrait s’achever par manque de moyens.

Si la domestication des chiens a pris des milliers d'années, un généticien russe, Dimitri K. Belyaev, a envisagé de domestiquer des renards en l’espace d’une vie humaine seulement.

Ainsi, dans une ferme de Sibérie, 3.000 renards sont hébergés. L’expérience a débuté en 1957, avec pour sujet principal un renard d’élevage, le Vulpes vulpes, un lointain cousin du chien.

Si, il y a tout juste un an, un article du National Geographic parlait de cette expérience comme quasiment aboutie, en réalité nous ne savons toujours pas si le but original fixé par le fondateur du projet a été atteint : faire obéir les renards aux ordres des humains comme le font les chiens.

Belyaev a disparu en 1985 et a laissé les rênes du projet à Ludmila Trut, aujourd'hui âgée de 70 ans. La bio-généticienne a poursuivi l’étude en scannant les génomes de "renards argentés domestiqués" en espérant trouver les "gènes-clés de la domestication", indiquait l’article. Mais l’expérience n’est toujours pas achevée, aucune preuve ne permettant de définir si, oui ou non, les renards peuvent être éduqués et dépasser leurs instincts.

D’autant que pour Belyaev, l'expérience n'aurait jamais été achevée "tant que l'obéissance, la bienveillance et la capacité de transmettre ces qualités à la génération suivante n'avaient pas été démontrées sur toute une population de renards", rapporte Slate. Avec un manque de financement flagrant, Ludmilla Trut devra pourtant se résigner à abandonner ce projet qui a pris soin de 51 générations de renards.

Pourtant, l’expérience, bien que non aboutie, approchait du but. Aujourd'hui, la ferme expérimentale abrite une population stable de renards génétiquement apprivoisés. Ceux-ci répondent presque aussi bien que les chiens aux signaux de la main, ce qui signifie qu'ils sont habitués à une interaction avec les humains. Toutefois aucune étude ne permet de tester la capacité d’un renard à répondre à des signaux d'obéissance classique tels que "au pied", "assis", "couché", "pas bouger", etc.

Finalement, si les renardeaux sont élevés comme des chiots et qu'ils réussissent des tests d’apprentissage, les scientifiques devront encore trouver tous les gènes liés à la domestication, présents dans leur génome. Pourtant avec le manque de subventions académiques, les renards de la ferme doivent aujourd’hui être vendus via SibFox Inc., une entreprise privée basée à Las Vegas.

Cette société américaine promet un renard apprivoisé de 4 mois pour environ 5.300 euros. L’animal est "livré chez vous en 90 jours" ! Étant donné que la période pendant laquelle les renards forment leurs liens primaires (la fenêtre de socialisation) se ferme environ 60 jours après leur naissance, pas étonnant que le distributeur conseille de mettre les renards dans des cages renforcées pour leur éviter de creuser et de s'enfuir. Car c'est ce que les animaux essaieront de faire…

Concrètement les acheteurs de renards domestiques ne se bousculent pas au portillon, et chaque année, Ludmilla Trut et son équipe doivent soit en vendre des centaines aux fermes à fourrure, soit en piquer tout autant, car ils ne peuvent même plus payer les frais d'entretien basiques. La bio-généticienne essaye pourtant de préserver l'intégrité de la lignée génétique, au cas où des subventions réapparaitraient et où un programme de socialisation et de dressage rigoureux voyait le jour.


Maxisciences 01/04/2012

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J'ai d'abord cru à une mauvaise blague du 1er avril... Alors j'ai fait quelques recherches qui confirment ce qui vient d'être dit...

Voici ce que l'on peut lire :

Dmitri Konstantinovitch Beliaïev (en russe : Дми́трий Константи́нович Беля́ев, 1917 — 1985) est un scientifique russe surtout connu pour avoir travaillé sur la domestication, en sélectionnant des lignées de renards communs (Vulpes vulpes) sur le seul critère d'agressivité face aux humains : une où les moins craintifs étaient conservés, et l'autre les plus agressifs[1].

À partir des années 1950, Beliaïev et son équipe ont passé plusieurs années à élever des renards communs et à sélectionner les individus craignant le moins les humains.

En définitive, l'équipe de Beliaïev a sélectionné les renards ayant la réponse la plus positive aux humains. Il finit par obtenir une population de renard à l'apparence et au comportement modifiés. Après environ dix générations de sélection, les renards ne montrent plus de peur des humains et souvent remuent leur queue et lèchent les humains s'occupant d'eux pour montrer leur affection.

Leur pelage change également et la robe pie apparaît, les oreilles deviennent tombantes et la queue torsadée et dressée.

À cette époque, les biologistes ne comprennent pas comment le pelage des chiens a pu évoluer pour devenir différent de celui des loups. Beliaïev affirme que ses renards sont une opportunité pour découvrir ce qui est arrivé. Lui et ses collègues commencent des tests sur les animaux. Lorsqu'ils mesurent l'adrénaline des renard domestiqués, ils découvrent que le taux est plus bas que celui d'un renard sauvage, ce qui est logique car les renards domestiqués n'ont plus peur des humains. Ceci explique la docilité des renards mais pas leur pelage multicolore.

Les scientifiques pensent que l'adrénaline partage une voie de biosynthèse avec la mélanine qui contrôle la production des pigments.

Dmitri Beliaïev est également directeur de l'Institut de Cytologie et de Génétique de Académie des sciences de Russie de 1959 à 1985. Il contribue fortement au développement de l'institut.

L'élevage de Beliaïev est encore maintenu en 2012 mais connaît d'importantes difficultés financières[2].


  1. ↑ History of The Fox Domestication Project
  2. ↑ Domestication du renard: l'expérience en danger - 22/03/12

Voir aussi : La Longue Transformation du renard roux en un docile toutou, selon Belyaev, Lyudmila N. Trut, The Fox Farm Experiment.

Wikipedia mars 2012

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Quelle tristesse... de vouloir réduire à l'esclavage un animal sauvage !!! Quelle tristesse de voir ces renards qui ne craignent plus les humains finir sur le dos de quelques fortunés... Quelle tristesse et quel gâchis...

Même si ces recherches font avancer la compréhension des modifications intervenues dans le lent processus de la domestication du chien... Faut-il pour autant condamner une autre espèce... Surtout lorsqu'on sait comment le genre humain agit à l'égard du meilleur ami de l'homme...

Cela dit... si cette expérience devait s'achever, j'apprécierai que des mesures soient prises pour sauver le plus possible d'animaux et non les voir tous exterminés...

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Les renards urbains, de plus en plus nombreux à Londres et dans sa banlieue, sont aujourd'hui vus par de nombreux citadins comme des animaux de compagnie.

Nourris chaque soir et autorisés pour certains à pénétrer dans les maisons, ils ne doivent pas, cependant, perdre leur statut d'animaux sauvages, comme le rappellent les associations de protection de la nature outre-Manche.

Il semble donc que les renards sauvages n'aient pas besoin de passer par la case domestication (voir articles précédents) pour se familiariser à l'humain...

Cela pourrait donc confirmer que l'opportunité fait le larron... Mais probablement comme le chat... (ce que j'espère pour le renard), il n'est peut-être pas prêt d'accepter autant de compromis que le chien... gardant ainsi son caractère d'animal sauvage... J'espère aussi que cette "tendance" due à l'urbanisation galopante de son habitat, ne sera pas une "mode" qui pourrait lui être néfaste...

En revanche, ces photos montrent bien que les animaux sauvages ne sont pas nécessairement une menace pour l'humain... pour peu que nous acceptions de cohabiter et partager intelligemment... Cette situation m'apparaît toutefois plus sympathique que celle des renards "français" tués sous le fallacieux prétexte de nuisibilité...














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