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Démolition des barrages de Vezins et de la Roche-qui-boit ?

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"Amis de Sélune" contre "Amis des barrages". Le combat pour ou contre les barrages de Vezins et de la Roche-qui-boit sur la rivière Sélune en Sud-Manche s’éternise. L’argument est le même dans les deux camps : l’écologie.


Le projet d’effacement de deux barrages sur la rivière Sélune, près du Mont Saint-Michel, représente une des mesures phares du Grenelle de l'Environnement. La question de l’application de cette déconstruction des deux barrages oppose défenseurs et combattants de ces ouvrages, chaque camp faisant valoir ses propres arguments écologiques.

Le barrage de Vezins, un bloc en béton armé de 36 mètres de haut et 278 mètres de long, et celui de la Roche-qui-boit, plus petit, sont vieux de près de 80 ans et n'assurent que 0,04% de la production hydro-électrique en France. Leur efficacité est donc presque nulle. De plus, selon le collectif "Les amis de la Sélune", ces ouvrages obsolètes empêchent les poissons migrateurs, dont le saumon, de remonter la rivière. Et le lac de retenue de 72 hectares du barrage de Vezins est si pollué que la baignade y est interdite.

De leur côté, les "Amis des barrages" affirment, quant à eux, que la démolition des barrages causerait le déversement dans la rivière des boues polluées aux métaux lourds qu'ils contenaient. Ils ont également rappelé que près de 800 emplois sont en jeu.

Le démantèlement de ces deux barrages n'a par ailleurs toujours pas été annoncé officiellement même si la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, l'a indirectement confirmé dans une lettre en décembre adressée au président des "Amis des barrages" : "il n'apparait pas justifié de conserver les barrages trente années de plus". Au ministère de l'Ecologie, il est ainsi précisé que "les barrages ne sont pas conçus pour faire de la rétention de pollution", rapporte l'AFP.

Par ailleurs, seul le démantèlement sera financé par l’Etat. La question de la reconversion de la vallée reste entière. De plus, le conseil général de l'Environnement et du développement durable doit remettre "un éclairage ponctuel pour voir ce qu'on peut annoncer très rapidement en matière d'accompagnement économique du projet".

En attendant une décision officielle, EDF poursuit donc l'exploitation des barrages : "la concession a expiré en 2007 et depuis on est dans le cadre des délais glissants. Il s'agit d'un système où le préfet décide de prendre ou non un acte de renouvellement ou de fin de concession. De fait nous avons donc l'autorisation de continuer à exploiter", a indiqué à l'AFP une porte-parole d'EDF.


Maxisciences janvier 2012

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Le préfet de la Manche a notifié mardi à EDF l'arrêt de l'exploitation de deux barrages sur la Sélune, un fleuve situé dans un bassin riche en saumons près du Mont Saint-Michel, concrétisant une annonce ministérielle de 2009 très contestée localement.

La vidange des barrages hydroélectriques de Vézins et de La Roche-qui-boit, "n'aura pas lieu avant 2015", a précisé mercredi à l'AFP le directeur du cabinet du préfet, Benoît Lemaire. EDF aura la gestion des ouvrages jusqu'à la fin de la vidange.

L'opération est délicate en raison des 1,8 million de m3 de sédiments cumulés, les barrages jouant le rôle de barrière à métaux lourds. La dernière vidange date de 1993. Elle avait provoqué une grave pollution de la baie du Mont Saint-Michel, classée au patrimoine de l'Humanité par l'Unesco.

Le plus important de ces barrages, celui du Vézins, est un mastodonte de béton armé de 36 mètres de haut et 278 mètres de long. Ce serait le plus important barrage jamais détruit en France, selon les écologistes.

Ces ouvrages, qui produisent 0,04% de la production électrique française, font l'objet d'un bras de fer entre les écologistes (WWF, FNE) soutenus depuis 2009 par le ministère de l'Environnement, et nombre d'élus locaux dont le député Guénhaël Huet (UMP), confortablement réélu en juin, et le sénateur et ex-ministre Philippe Bas (UMP). Pour ces derniers, la suppression des barrages - qui menace l'existence d'une base nautique - est nuisible à l'activité économique et risque de polluer.

L'arasement ne se produira qu'"une fois défini, en concertation notamment avec les élus concernés, le dispositif d'accompagnement prévu pour développer un nouveau projet de territoire pour la vallée de la Sélune", a souligné la préfecture dans un communiqué.

Selon elle, l'opération est estimée à 15 millions d'euros, dont 5 de renaturation et 5 autres de mesures d'accompagnement économique. Un chiffre beaucoup trop bas pour les écologistes pour lesquels elle se comptera en dizaines de millions d'euros.

En 2010, la cour administrative d'appel de Nantes avait mis en demeure EDF d'"assurer la circulation des grands migrateurs au droit des ouvrages de La Roche Qui Boit et de Vezins" avant 2014. La Sélune est le troisième cours d'eau en France pour son potentiel en saumons.





Sciences et Avenir 04/07/2012

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Isigny-le-Buat (France) - La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a estimé jeudi qu'il était possible d'étudier des solutions alternatives au projet de destruction de deux barrages hydroélectriques sur la Sélune, près du Mont-Saint-Michel, s'inquiétant du rapport qualité-prix de ce projet.


 La Sélune à Ducey le 12 mars 2005. ChrisJ CC BY-SA 1.0


Il y a de quoi se poser des questions sur des solutions alternatives, a dit la ministre lors d'un point de presse en rappelant que le projet d'arasement des barrages de Vezins (36 m de haut pour 278 de long) et de La Roche-qui-Boit (16 m de haut pour 125 de long), situés à une trentaine de kilomètres du Mont-Saint-Michel, site classé par l'Unesco, avait deux objectifs: améliorer la qualité de l'eau de la Sélune et permettre le passage des poissons migrateurs.

 Le barrage de Vezins. Loveless CC BY-SA 1.0

La ministre, qui s'est interrogée sur le paradoxe de supprimer des ouvrages qui produisent de l'énergie renouvelable, a décidé de demander des expertises sur le potentiel de production d'hydroélectricité de ces barrages.  Ces barrages datent de 1916 et 1926 et produisaient en 2012, 0,04% de la production électrique française.

Le projet de destruction (ou effacement) fait l'objet d'un avis favorable (Pdf) de la commission d'enquête publique mais il est contesté par plusieurs parlementaires UMP locauxL'opération est rendue délicate en raison des 1,8 million de m3 de sédiments cumulés (en 2004), les barrages jouant le rôle de barrière à métaux lourds.


 Barrage "La Roche qui boit" photo R.Epple


Mme Royal veut faire étudier les possibilités d'améliorer la qualité de l'eau sans détruire les ouvrages et des solutions pour permettre le passage des poissons, citant sur ce point les pelles à poissons ou les ascenseurs à poissons.

Il faut que le rapport qualité-prix soit raisonnable. On ne met pas 53 millions d'euros pour faire passer les poissons, a dit Mme Royal, soulignant que le coût du projet d'arasement était de 38 millions d'euros auxquels il faut rajouter 15 millions d'euros pour renaturaliser le site.

La ministre a ajouté qu'il y avait un risque que les sédiments toxiques libérés par la destruction des barrages aillent polluer la baie du Mont-Saint-Michel. Elle a aussi pointé le risque d'inondations pour les communes limitrophes.

Mme Royal s'exprimait à l'issue d'une réunion avec les élus des villes concernées, sur le site du centre de loisirs d'Isigny-le-Buat, qui pourrait disparaître, son activité économique étant liée au lac formé par le barrage.

Une centaine d'opposants à l'arasement, que Mme Royal a salués, était présents.

Le barrage de Vezins : Ce barrage, construit sur la limite des communes de Vezins (associée à Isigny-le-Buat) et de Saint-Laurent-de-Terregatte, est à voûtes multiples, avec des contreforts en béton armé et mesure 35 mètres de haut et 278 de long. Son potentiel a été identifié lors de l'intense spéculation boursière des années 1920 sur l'hydroélectricité. Il a ensuite été construit de 1929 à 1932 par la Société des forces motrices de la Sélune. Les ingénieurs étaient Louis Pelnard-Considère et Albert Caquot.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le barrage de Vezins servait à alimenter l'arsenal de Cherbourg ainsi que le mur de l'Atlantique. De nos jours, une base de loisirs est installée au bord du lac : la base de loisirs de la Mazure. On y pratique la pêche, le kayak, l'aviron, le canotage, etc.

Le barrage devrait être détruit en 2018, suite aux décisions de Chantal Jouanno et de Nathalie Kosciusko-Morizet. A l’époque une opposition s’organise pour protéger « 800 emplois directs ou induits ».

Le barrage de la Roche-qui-boit : Situé en aval du barrage de Vezins, dont il est devenu un ouvrage de compensation après la construction de celui-ci, ce barrage produit annuellement 4 millions de kilowattheures. Il restitue à la rivière un débit minimum de 2 m3⋅s. Le lac de retenue est long de 5 km, 40 hectares et 4 millions de mètres cubes d'eau.

L'autorisation de la construction du barrage a été accordée par arrêté préfectoral en août 1914. Les travaux ont commencé durant la Première Guerre mondiale, en 1916 pour s'achever en 1919.

Le barrage fait 129 mètres de long et 16 mètres de hauteur. Il relie les territoires de Ducey et Saint-Laurent-de-Terregatte, mais la quasi-totalité du lac de retenue est partagée entre les territoires de Vezins et de Saint-Laurent.




Romandie 4/12/2014 - Wikipedia

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De nombreux élus et acteurs locaux ne sont pas convaincus de la pertinence de cet effacement et considrent comme possible de maintenir les ouvrages et leur production hydroélectrique tout en assurant la circulation des poissons »

Dans une lettre de mission, datée du 15 janvier 2015, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal demandait aux conseils généraux de l’industrie et de l’environnement (CGIET et CGEDD) une contre-expertise sur le projet d’arasement des barrages de la Sélune (Manche). « Les enjeux locaux, le coût de l’opération dans un contexte budgtaire contraint pour les agences de l’eau et la priorité donnée au déploiement des énergies renouvelables dans le cadre du projet de la loi de transition énergétique pour la croissance verte incitent questionner de manière approfondie l’opportunité de cette opération ».

Pourtant, comme le rappelle la ministre dans sa lettre de mission, des enjeux environnementaux, notamment piscicoles, plaident en faveur d’une destruction des ouvrages de Vezins et de La-Roche-qui-Boit. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’Etat a décidé, en 2009, de ne pas renouveler leur titre d’exploitation, arrivé à échéance en 2007.

Mais le diagnostic des conseils généraux est sans concession : « Il est impossible de répondre aux exigences de qualité des eaux et de libre circulation des espèces migratrices en conservant les barrages ». Alors que Ségolène Royal s’interrogeait sur la mise en place de solutions alternatives, le CGIET et le CGEDD estiment que « les dispositifs qui permettraient la redescente des anguilles ou des jeunes saumons sont inopérants. De plus, le tiers de la longueur du fleuve est ennoyé sous une eau calme qui n’est pas favorable leur développement ». La décision est donc politique : choisir la production hydrolectrique (18 GWh par an, soit 0,04% de l’hydrolectricité produite) ou la restauration de la biodiversité.

L’expertise souligne que le démantèlement ou le maintien des barrages nécessitent tous deux des coûts importants:

- Le choix d’un maintien n’est pas justifié d’un point de vue économique : la rentabilité des ouvrages n’est pas assurée aujourd’hui et le sera encore moins lorsque des travaux de renforcement de la sécurité (défauts d’étanchité) et des mesures compensatoires auront été financés. Le futur mécanisme de capacité ne suffira pas à fournir aux barrages un résultat positif. Le projet de station de transfert d’énergie par pompage (Step) n’est pas rentable et sa faisabilité non avérée.

- En revanche, il est possible d’abaisser la facture d’un démantèlement, de 22 millions 10 millions d'€, même si les rapporteurs n’y semblent pas favorables. En effet, l'économie réalisée sur la gestion des sédiments, comporte un risque, limité dans le temps, d’impact écologique. « Cette prise de risque serait cependant très difficilement acceptable pour les habitants du territoire concerné et les associations environnementales ». Les auteurs rappellent par ailleurs que « la décision de démantèlement a, dès l’origine, été associée à l’engagement d’une opération exemplaire et que cet engagement est assumé l’échelle du bassin Seine-Normandie à travers des accords sur des financements levés ».

Le CGEDD et le CGIET semblent plutôt privilgier un scénario de démantèlement et de renaturation du fleuve. « Du fait de sa position au sein du complexe de la baie du Mont-Saint-Michel, la Sélune fait partie des cibles à privilgier pour développer les stratégies de restauration des frayères et de rétablissement des populations ». La réouverture des zones situées en amont des barrages permettrait de multiplier par quatre la population de saumons adultes et par deux le stock de saumon dans la baie. « Les enjeux se situent dans des proportions similaires pour les autres migrateurs amphihalins, notamment l’anguille, du fait de l’importance de l’ouverture du potentiel d’habitats favorables ».

Les affluents (Le Lair, l’Iscland et l’Yvrande) seraient eux aussi concernés par cette renaturation. « Ces nouveaux espaces naturels permettraient l’extension d’une faune et d’une flore sauvages déjà prsentes dans les pentes de la vallée ».

Afin d’emporter l’adhésion des populations et acteurs locaux, les auteurs préconisent une meilleure communication sur ce projet. En effet, le démantèlement des ouvrages entraînera la disparition des plans d’eau calmes et, de fait, celle des activités lacustres (pêche, base de loisirs). Cependant, « le territoire est capable d’offrir à terme un espace rare d’une trentaine de kilomètres de bords de rivière non urbanisés, des possibilités d’itinérances douces variées et des espaces de tranquillité, à partir d’un site touristique mondialement connu », souligne le rapport. De plus, « l’effacement des ouvrages entraînera la mise à jour d’anciens moulins et d’anciens ponts notamment un ancien pont gallo-romain à l’amont de l’actuel pont des Briards ».

En mai 2013, l’Etat et les élus locaux ont d’ailleurs signé une convention tripartite pour la renaturation et le développement de la vallée de la Sélune. Plusieurs scénarios ont été proposés depuis : 

- « Le sécnario vallée nature donne la priorité à la préservation et à la renaturation, et consolide la dimension d’une vallée secrète et préservée ; 

- le scénario vallée loisirs tire parti de l’effacement des barrages pour créer un bouquet d’activités au fil de la Sélune et parie sur la montée en puissance d’une offre diversifiée ». 

Cette importante mutation écologique et sociale du site devra être explicite, afin de permettre une appropriation progressive du projet par les riverains, note le rapport.



Enjeux Energies et Environnement 23/4/2015 (Enjeux energies et environnement relève de l'IRASD – Institut de recherche en architecture sociale durable)

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