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Yoda03

Teddy, tu seras toujours dans mon coeur

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10 octobre 1968, une date qui restera à jamais gravée dans ma mémoire…

Petite fille à l’aube de ses sept printemps. Sauvage et beaucoup trop timide et souvent triste.

A quelques pas d’où nous habitions, en m’envoyait souvent faire quelques petites courses chez Madame D l’épicière.
Chose étrange, j’y allais toujours avec plaisir. Il faut que je précise, que Madame D notre épicière de quartier était une femme bonne et généreuse, elle avait la magie d’apprivoiser des petits sauvages tels que moi.

Sans aucune exception, tout le monde aimait Madame D, moi je l’aimais encore plus que ça… Même quand je n’avais rien à acheter, je passais en rentrant de l’école pour aller voir Madame D et Diane sa chienne à la robe blanche.

Diane en me voyant arriver, sortait de l’arrière boutique avec sa laisse entre les dents, elle était prête pour la petite balade. Parfois j’étais en retard, et Diane attendait devant la boutique assise sur son derrière la laisse entre les dents… J’étais fière car moi seule avait le droit de balader Diane, les autres gosses du quartier n’avaient seulement le droit de la caresser.

10 octobre 1968, j’arrive à la boutique, Diane n’est pas là, Diane ne vient pas… Madame D est occupée avec une cliente, j’observe son visage tout à l’air d’aller. Côté buvette, Monsieur D est avec des clients, il rigole. Mais pourquoi Diane n’est pas là ?

La cliente partie, Madame D me fait un grand sourire et me demande de la suivre dans l’arrière boutique qui était en fait sa cuisine. Diane y est aussi, elle est couchée dans son grand panier, elle me voit mais ne se lève pas. Madame D me demande de m’approcher du panier et de regarder. Là je vois, quatre petites boules de poils toutes blanches…

12 Octobre, ma mère me demande de la suivre pour aller au supermarché, je suis un peu déçue je n’aurais pas le temps d’aller voir Diane, ses bébés et madame D.

Je demande à ma mère si en chemin on peut s’arrêter pour aller voir Diane, ma mère est d’accord mais alors il faudra faire très vite…

Nous entrons dans la boutique de Madame D, comme à son habitude nous accueille avec un grand sourire. Puis Madame D en s’adressant à moi me dit :

« Tu as sept ans aujourd’hui, j’ai quelque chose pour toi»

Elle est vraiment gentille cette Madame D. comment sait t’elle que j’ai sept ans aujourd’hui ? Je suis sûre qu’elle va me donner un énorme paquet de bonbons…

Elle part dans sa cuisine d’un pas décidé et reviens en tenant précautionneusement, une petite boule blanche pleine de poils…

« Il est pour toi, je l’ai choisi pour toi car je trouve que c’est lui le plus beau, c’est le seul garçon et c’est lui le plus beau » ! « Si tu le veux il est à toi ».

Je me croyais dans un rêve, pourtant il était là le petit chien dont je rêvais et que je n’osais pas demander… Il était là, en plus c’était le fils de Diane…

Teddy, fils de la belle Diane et du loulou blanc grognon du quartier…
Un soir glacé de décembre, Teddy a fait son arrivée, bien caché dans la veste de mon grand frère pour ne pas qu’il ne prenne froid.

Tous les jours en rentrant de l’école, Teddy et moi on se faisait notre balade, puis je l’emmenais voir sa mère, quelle fête ! Diane chienne exceptionnelle et dotée d’une intelligence hors norme, prenait la laisse de son fils entre ses dents et ils partaient tous les deux pour une toute petite promenade.

Teddy tu as hérité de la même bouille que ta mère, de sa gentillesse et de son intelligence, je ne t’ai rien appris, c’est toi qui m’a tout appris…

Teddy et moi, jamais l’un sans l’autre, un regard et on se comprenait…
Teddy gardien de mes nuits. Teddy tu ne quittais pas ma chambre quand j’étais malade. Teddy combien de médecins ont eu une peur bleue quand tu montrais les dents en grognant car tu ne voulais pas qu’on s’approche de mon lit…

Que de peurs tu m’as donné quand tu te sauvais pour aller gambader tout seul car je n’étais pas là… Tu étais le seul chien qui attendait la sortie des écoliers… Seule je partais pour l’école, avec toi je rentrais… je ne peux m’empêcher de sourire quand je te revoie assis sur ton derrière à attendre devant les portes de l’école.

Plus tard c’est sur mon lieu de travail que tu venais me chercher, mon patron qui n’était pas un homme drôle tu arrivais à le faire rire. Il n’avait jamais vu de chien venir chercher ses employées. Tu avais le droit d’entrer dans son salon de coiffure et de m’attendre. Tu te couchais à ta place habituelle derrière le bac à shampooing…

Je me souviens aussi de la fois ou je me suis fait traiter de menteuse, car tu avais eu la bonne idée de t’échapper (encore une fois) pour me rejoindre au supermarché…Tu t’étais faufilé derrière un client qui entrait et tu m’as cherchée dans tout le magasin.
Tu m’as trouvée, je me suis dirigée avec toi vers la sortie pour que tu attendes dehors. Mais le vilain gérant nous a vus et quand je lui ai expliqué que tu étais venu tout seul il n’a jamais voulu me croire…

Ce n’est pas grave mon Teddy, grâce toi je ne suis plus sauvage, je n’ai plus peur, ma timidité s’est envolée…

Teddy tu as partagé mes joies et mes peines d’enfant, et d’adolescente et d’adulte… Teddy qui avec ta robe blanche, tes yeux et ta truffe noirs nous t’avions surnommé le bébé phoque.

Teddy, mon amour de toujours, tes yeux se sont fermés un jour de printemps de 1986, tu avais 18 ans, moi 25 pour la première fois tu m’as fais pleurer....

Septembre 2009, le temps s’est écoulé mais je ne t’ai pas oublié.



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Je reprends les publications du forum et je vois que j'ai loupé cette belle histoire (je te remercie de bien vouloir m'en excuser). Tu parles de Teddy comme s'il était toujours présent. En un sens il l'est mais dans ton coeur et tes souvenirs... On dit que l'on oublie jamais, et qu'un être cher reste présent tant qu'il est dans nos coeurs et notre mémoire et que l'on est capable de l'évoquer comme s'il était toujours à nos côtés. C'est bien ce que tu as fait... Je suis certaine qu'à l'époque tu devais être en colère contre la terre entière... Je l'aurais été... Du haut du pont de l'Arce-en-Ciel Teddy a pu lire sa belle histoire, il est heureux que tu te souviennes encore de lui... En tout cas, moi, j'ai eu du mal à juguler mes larmes... Tu as un réel talent de narratrice...



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Toute excusée tu es !

On ne peut être partout à la fois ! Même Yoda n'y parvint pas en ce moment.
Trève de plaisanterie, J'ai tellement partagé de choses avec ce chien, qu'il est gravé à jamais dans ma mémoire.
De le perdre fût terrible, durant des années, j'avais le reflex en rentrant de le voir débouler dans mes jambes pour me faire la fête. Combien de fois je me suis levée d'un bond car je pensait qu'il fallait partir en balade avec lui.

Teddy faisait parler beaucoup de lui dans le quartier, tout le monde le connaissait. Il comprenait tout ! Il nous en a fait des gags !

Avec ma soeur, on le couchait dans un landau de poupée, et on le baladait il se laissait faire...









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Bonjour,
Il y a des animaux qui, comme les humains, nous marquent plus que d'autres et continuent des années durant à nous guider dans nos choix de vie, tout au moins dans notre manière d'être....

Dans un landau de poupée ? Pourtant Teddy n'avait pas l'air d'un petit toutou de poche ? Ce serait bien si tu pouvais scanner une photo et l'ajouter,...?

Et Diane, sa maman, de le prendre par la laisse et d'aller balader son rejeton... histoire de montrer : hein il est beau mon bébé... Trop mignon et attendrissant. C'est sûr que des images comme ça on ne peut pas les oublier, ça frappe l'imaginaire d'un jeune enfant (que tu étais à ce moment-là) et grave à jamais des souvenirs impérissables... d'autant que Teddy était probablement ton premier à "toi"!

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Il s'agissait en effet de mon premier chien.

Le voici en photo, là où nous allions camper. Il attendait notre retour, il n'a pas sa queue en panache dommage.

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