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BelleMuezza

Anguilles : pas suffisamment de bonne volonté des pêcheurs pour leur restauration

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Le 30 juin prochain, la France remettra à la Commission européenne un rapport faisant le bilan de la mise en œuvre des mesures de gestion européenne pour l'anguille.

A cette occasion, le WWF France et le CONAPPED[1] demandent aux plus hautes autorités de l'Etat de mettre la Fédération Nationale de la Pêche en France (FNPF) devant ses responsabilités.

Ils réclament un moratoire de 5 ans sur la pêche de loisir aux lignes d'anguilles jaunes, ainsi qu'une contribution financière significative des fédérations de pêche au suivi scientifique des anguilles argentées auquel participent les pêcheurs professionnels.

Le WWF et le CONAPPED appellent également Nicole Bricq, nouvelle Ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, à mettre enfin la France en situation de conformité avec son Plan de Gestion Anguille[2].

A l'issue de la réunion du Comité National Anguille qui s'est tenue le 31 mai, le WWF France et le CONAPPED regrettent le refus réitéré de la FNPF de fournir des données de capture par la pêche amateur aux lignes sur les anguilles jaunes.

Cette situation fait de la pêche professionnelle fluviale la seule activité à ce jour capable d'apporter des informations significatives sur l'état des stocks d'anguille en France dans les milieux profonds d'eau douce, qui représentent l'essentiel des effectifs actuels de l'espèce.

Bien que le Plan de Gestion Anguille se focalise principalement sur la pêche au détriment notamment de la restauration des habitats de l'espèce, ce dernier se révèle tout de même être une avancée significative pour la protection de ce poisson migrateur.

Parmi les actions programmées, le repeuplement ou transfert d'anguilles, doit être considéré comme une mesure d'urgence nécessaire pour accélérer le retour de l'espèce, bien qu'elle ne puisse être un palliatif à la non-restauration des équilibres biologiques.

Faisant l'objet récurrent d'une remise en cause par la FNPF et certaines de ses fédérations départementales, ce programme de repeuplement constitue une obligation communautaire, un engagement du plan de gestion français validé par le CIEM [3] et les 27 Etats membres de l’UE, et un dispositif cohérent avec les orientations de la Stranapomi [4]. Il s’inscrit dans le cadre d’un programme national expérimental qui a vocation à s’élargir à l’échelle communautaire. Il ne s'agit pas, comme le prétendent certains, d'une «stratégie ayant pour but de maintenir - sous perfusion d'argent public - des professionnels en grande difficulté qu'il vaudrait mieux indemniser pour qu'ils cessent de pêcher le peu d'anguilles qui restent» [5] .

Dans ce contexte, le WWF France et le CONAPPED dénoncent l'accord-cadre signé, le 27 mars 2012 , par la FNPF et le précédent Ministère de l’Ecologie, qui doit se traduire par un appui financier annuel aux structures de pêche de loisir de 4,5 millions d’euros des Agences de l’Eau complété par une contribution de l’ONEMA [6] de 300 000 euros censé servir à la restauration écologique des cours d'eau.

Cet accord ne fera en effet que renforcer une forme de pouvoir inadapté de la pêche de loisir, renforcer notamment les pouvoirs de la plupart des fédérations de pêche au sein des divers comités sur lesquels cette catégorie d'acteurs est déjà très influente, et finalement masquer les errances d'une politique de l'eau qui a jusque là échoué dans ses objectifs d'atteinte du bon état écologique des écosystèmes aquatiques.

En outre, le WWF France et le CONAPPED demandent :

- la mise en œuvre d'un moratoire de 5 ans sur la pêche de loisir d'anguilles jaunes accompagné d'une interdiction de toutes les pêches aux appâts naturels morts ou vifs pour éviter les captures accidentelles ;

- un relèvement à estimer de la Cotisation pour la Protection du Milieu Aquatique (CPMA) acquittée par chaque pêcheur et centralisée par la FNPF. Cette redevance reversée aux Agences de l’Eau est censée servir à la mise en place d'actions de préservation et de restauration du milieu aquatique.

- l'affectationd'une partie significative du produit de cette CPMA aux captures à des fins de suivi scientifique sur la Loire par les pêcheurs professionnels, en compensation de l'ajournement récent d'une partie du financement jusque-là disponible.

- une table ronde entre pêcheurs récréatifs, professionnels, WWF et ONG de conservation de la nature, pour trouver des positions communes et cohérentes, à l'échelle du défi que représente la sauvegarde de l'anguille européenne.

- mettre fin, au sein des fédérations départementales les plus extrémistes de la FNPF, aux consignes de dénigrement systématique de la pêche professionnelle et d'exclure de ces fédérations les administrateurs et salariés incitant au sabotage des embarcations et engins de pêche des professionnels.

Il est temps de passer à un mode de gestion moderne de la ressource et des problèmes écologiques, économiques et sociaux liés à la sauvegarde des poissons migrateurs. La gestion de l’anguille et de son écosystème ne peut se faire qu'avec l'aide des acteurs concernés par le devenir de cette ressource et impliqués dans sa défense de manière concrète et objective : les pêcheurs professionnels et les ONG


[1] Comité National des Pêcheurs Professionnels en Eau Douce

[2] Plan ayant pour objectif le rétablissement de la transparence migratoire, notamment pour les cours d'eau inscrits en Zone d'Action Prioritaire, comme la Sélune.

[3] Centre International d’Exploration de la Mer

[4] Stratégie nationale de gestion des poissons migrateurs amphihalins

[5] J. de Lespinay - La Lettre Eau de France Nature Environnement, n°58, avril 2012

[6] Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques




WWF 01/06/2012

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Nieuwendijk (Pays-Bas) (AFP) - Par une fraîche matinée d'automne sur un canal embrumé, le pêcheur néerlandais Aart van der Waal vient relever son piège à anguilles... non pas pour remplir son assiette mais pour sauver cette espèce en danger critique d'extinction.

Pesés, comptés, répertoriés, ces poissons longilignes sont ensuite transportés vers un autre canal quelque centaines de mètres plus loin, de l'autre côté d'une digue haute d'une quinzaine de mètres, où ils sont ensuite relâchés.

 Par une fraîche matinée d'automne sur un canal embrumé, le pêcheur néerlandais Aart van der Waal vient relever son piège à anguilles... non pas pour remplir son assiette mais pour sauver cette espèce en danger critique d'extinction. (c) Afp

De là, les anguilles pourront rejoindre le Haringvliet, un estuaire de la Mer du Nord, et entreprendre un voyage de 7.000 kilomètres jusqu'à leur lieu de reproduction, la Mer des Sargasses, dans l'Atlantique Nord.

Deux fois par semaine, M. van der Waal embarque sur son bateau à fond plat et relève ses pièges pour aider les anguilles à retrouver le chemin de la mer, tout comme le font 50 autres bénévoles, des pêcheurs professionnels et amateurs.

Ils participent à un large programme partiellement financé par l'Union européenne et l’État néerlandais à hauteur de 230.000 euros en vue de sauver les anguilles européennes. Une Fondation pour des anguilles durables (DUPAN) complète le budget.

Sur les trois dernières décennies, certaines régions d'Europe ont vu disparaître jusqu'à 99% de leur population d'anguilles, selon des chiffres de l'Union européenne.

Les raisons principales de leur déclin? La surpêche, la pollution et le changement climatique, mais également le fait que leur aller-retour entre la mer et l'eau douce soit contrarié par les écluses, barrages et autres stations de pompage, qui les bloquent, les blessent ou les tuent... Les anguilles, qui peuvent vivre jusqu'à 80 ans, naissent en effet en mer puis grandissent en eau douce avant de retourner à la mer pour se reproduire.

L'anguille européenne est sur la liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) alors que les députés européens, dans un texte adopté par le parlement, assurent que "les membres de l'UE font trop peu pour (les) sauver". (voir article précédent)

Les jeunes anguilles, appelées civelles et reconnaissables à leur teinte translucide, sont devenues très prisées en Asie lors de ces 15 dernières années. Elles y sont élevées avant d'être cuisinées pour des plats si populaires que le prix des civelles a dépassé un moment celui du caviar, vers le milieu des années 2000.

Pour les civelles, le delta des Pays-Bas et sa myriade de petits canaux, est un habitat idéal pour leur croissance. Mais entrer et sortir de ce dédale peut s'avérer difficile, environ 27% du territoire néerlandais se trouvant sous le niveau de la mer. "Etant donné que nous devons constamment pomper l'eau vers la mer pour rester au sec, des milliers d'anguilles se retrouvent coincées dans les hélices des stations de pompage lorsqu'elles essayent de passer", explique M. Van der Waal.

"Les Néerlandais se battent contre l'eau depuis le XIIIe siècle", renchérit Alex Koelewijn, président de DUPAN : "lorsque nous avons construit ces fortifications, nous n'avons jamais pensé que des poissons migraient de la mer vers les rivières et vice-versa".

Après un projet pilote qui s'est avéré fructueux, avec le transfert vers les canaux de plus d'un million de civelles capturées dans les estuaires en avril, mai et juin, la DUPAN a officiellement lancé le 18 septembre le programme "Anguilles par dessus les digues". Le but est simple : aider les anguilles à passer, dans les deux sens, les obstacles construits par l'homme en les transportant manuellement "par dessus les digues".


La première partie du projet, qui consiste à déplacer les anguilles des canaux aux estuaires, sera réalisée autour de 23 stations de pompage à travers le pays jusqu'à décembre. La deuxième partie, à savoir déplacer des civelles dans le sens inverse, aura lieu d'avril à juin 2014.

Selon Andrew Kerr, le président du "Groupe pour des anguilles durables", une autre association basée à Londres, les anguilles sont "un important indicateur". "Si les anguilles souffrent, cela veut dire que nous ne nous y prenons pas bien pour nos zones humides et océans", soutient-il à l'AFP.

Selon M. Kerr, le projet néerlandais doit servir d’exemple à d'autres pays européens confrontés au même problème: "un projet comme celui-ci est une partie de la solution si on souhaite sauver notre faune".


sciences et avenir 7/10/2013

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Des officiels participant à une conférence internationale sur la gestion des ressources en anguilles japonaises ont convenu de réduire de 20 % les prises annuelles de jeunes anguilles utilisées pour l'élevage.

Des délégués du japon, de la Chine, de la Corée du Sud et de Taïwan ont clôturé leur rencontre de deux jours à Tokyo mercredi. Ils souhaitent prévenir l'extinction des anguilles japonaises.

nhk world 17/9/2014

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