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Admin-lane

Naples (Italie): envahie par une espèce de cafards résistants aux produits chimiques

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Naples est envahie par une espèce de cafards énormes et résistants aux produits chimiques. Et aucune solution n'est envisageable avant l'hiver prochain.

Ils quittent les égouts à la tombée de la nuit et se répandent par centaines de milliers dans les rues. Parfois, ils sont tellement nombreux qu'on a l'impression de marcher sur un tapis de biscuits croquants. Ils s'enfilent entre les orteils dénudés des passants en sandales. D'un bond, ils peuvent s'introduire dans un sac ou un panier qui passe, atterrir sur une cuisse. Attirés par la nourriture, les plus effrontés grimpent le long des tables des restaurants en plein air, provoquant la panique parmi les dîneurs.

Les cafards ont envahi Naples. Et pas n'importe quels cafards : une espèce de blattes géantes rouge sombre qui peut atteindre sept centimètres de long et qui se révèle très résistante aux poisons.

Originaires de Lipari, ces cancrelats format XXL sont arrivés dans la capitale parthénopéenne il y a cinq ans sur les ferries en provenance des îles Éoliennes. Dans le quartier du port, ils ont peu à peu remplacé la race autochtone des cafards napolitains. Mais avec la sécheresse qui dure depuis deux mois, la canicule des dernières semaines et les ordures qui continuent de s'entasser dans certains quartiers, leur prolifération a soudainement explosé.

"Les cafards vivent dans les égouts d'eaux usées domestiques de la ville, explique Maria Triassi, présidente de la Société d'hygiène et de médecine préventive. C'est la raréfaction de l'oxygène dans les égouts qui les pousse à sortir. Ils peuvent être porteurs de maladies comme le typhus, l'hépatite A ou la salmonellose, sans parler des intoxications alimentaires."

Les quartiers populaires sont les plus touchés. Dans les "bassi", ces rues étroites où le lumpenprolétariat s'entasse dans des rez-de-chaussée sombres et insalubres qui évoquent encore les images en noir et blanc des films néoréalistes, les mères ne laissent plus sortir leurs enfants.

Aux "Voiles", le quartier périphérique rendu célèbre par le roman et le film de Roberto Saviano Gomorrhe, les cafards vont de pair avec les rats, qui ont eux aussi proliféré en raison de l'absence d'hygiène. Mais les beaux quartiers ne sont pas épargnés. Et place du Plébiscite, les Champs-Élysées de Naples, les blattes s'invitent tous les soirs à l'heure de l'apéritif.

La population est excédée et elle s'organise comme elle le peut. On procède à des collectes pour faire intervenir des entreprises de désinfectation. Souvent, les habitants obstruent les bouches d'égout. Un remède pire que le mal, car, en réduisant l'oxygène, cela pousse les cafards à abandonner les bas-fonds.

La mairie a enfin annoncé un plan de lutte. Les égouts et les caniveaux seront traités quotidiennement. Mais les experts sont dubitatifs : il sera impossible d'éradiquer l'invasion en été. Il faudra attendre l'hiver pour détruire les millions d'oeufs pondus après la saison des amours, au mois de septembre. En attendant, mieux vaut prévoir une paire de bottes pour visiter Naples.



LE POINT.FR 11/07/2012

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