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BelleMuezza

Le bruit des villes tuerait des bébés moineaux

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Une étude vient de montrer que les bébés moineaux mourraient indirectement à cause du bruit des zones urbaines. Ce bruit provoquerait en effet des interférences dans la communication parents-poussins, notamment dans l'appel des petits lorsqu'ils ont faim.

D'après une étude parue dans la revue Plos One, le bruit en zones urbaines pourrait augmenter le taux de mortalité des jeunes moineaux domestiques. En effet, les chercheurs pensent que le bruit empêcheraient les parents moineaux d'entendre leurs petits les appeler quand ils ont faim. Les bébés moineaux, encore dépendant de leurs parents, ne pourraient alors pas être nourris par ceux-ci.

Dans l'étude, commencée en 2000, l'équipe montre que les oiseaux nidifiant dans des zones bruyantes seraient moins aptes à nourrir leurs petits que ceux vivant dans des zones calmes. Des scientifiques de The University of Sheffield sont arrivés à cette conclusion après une étude sur l'île Lundy de 445 hectares, située à 19 kilomètres au large de la côte du North Devon.

Le principal auteur de l'étude, Julia Schroeder, a expliqué à BBC News que le projet a débuté plus ou moins par hasard : "Quand je suis allé pour la première fois sur l'île, qui est très isolée et calme, [...] je suis rentrée dans une grange et c'était très bruyant." La grange contenait un générateur d'électricité mais certains moineaux choisissaient tout de même d'y nicher. C'est ainsi que le professeur Schroeder s'est demandé si ces conditions affectaient les oiseaux. "J'ai trouvé que les oiseaux étaient moins en forme, qu'il y avait moins de reproduction dans les zones bruyantes."

Schroeder a alors décidé de tester ce résultat sur la façon dont le bruit peut affecter les oiseaux de manière générale : "L'hypothèse la plus répandue était que le bruit affecte le choix de partenaire des oiseaux. Il y a beaucoup d'études sur le bruit urbain mais elles se concentrent surtout sur le choix de partenaire, où le mâle communique pour séduire la femelle. Mais l'idée que la communication entre parents et progéniture puisse être affectée dans les villes est totalement nouvelle. Nous avons vu que les oiseaux ne nourrissent pas les petits aussi bien que dans les zones calmes. C'était une nouvelle idée qui n'a jamais été montrée avant. Bien-sûr, l'alimentation des bébés moineaux sont très liées à leur survie car s'ils ne grossissent pas, ils meurent."

Le bruit semble en effet interrompre la communication entre les jeunes oiseaux et leurs parents. "La seule différence que nous avons trouvé par rapport à un comportement normal était l'attitude face à l’approvision-nement", explique Schroeder. Elle ajoute : "Les poussins vivant dans la grange bruyante étaient plus légers quand ils volaient. C'est pourquoi nous pensons que l'attitude d'approvisionnement des parents est un facteur. Nous avons trouvé [...] qu’il y avait environ 25% de visites en moins que dans les zones calmes", explique Julia Schroder. "C'est une réduction drastique de l'approvisionnement et s'ils ne compensent pas en apportant, par exemple, des insectes plus grands [...] cela peut devenir grave."

Alors que le stress chronique peut aussi contribuer à une dégradation des conditions du corps, le manque de nourriture est un facteur clé : "Il est très probable qu'une réduction de 25% de l'alimentation résulte en une croissance et une survie misérable." Le moineau est déjà une espèce dont la conservation est source de préoccupation, puisque sa population a baissé de 66% entre 1971 et 2009. Les pires déclins ont eu lieu dans le sud et l'est de l'Angleterre, avec un pic à 69% pour les moineaux londoniens dans la période 1995-2009.

Le docteur Schroeder et son équipe suggèrent que le bruit du générateur à Lundy est comparable au bruit des voitures dans les zones urbaines. En 2007, une autre étude des chercheurs de The University of Sheffield publiée dans Biology Letters montrait que des merles basés dans les villes avaient choisi de chanter et communiquer la nuit afin d'éviter le bruit durant la journée.

Pour Schroeder, d'autres espèces d'oiseaux chanteurs pourraient aussi être affectées de la même manière que les moineaux de Lundy. Elle a observé : "Beaucoup d'oiseaux chanteurs communiquent de manière similaire donc il est possible que d'autres espèces soient affectées aussi." Une recherche plus avancée du lien entre le bruit et le déclin de la population d'autres espèces pourrait conduire à des résultats intéressants. D'après Schroeder : "C'est un nouveau mécanisme que je suggère. Je pense que cela pourrait être fait pour d'autres espèces car il est très probable que la communication parents-enfants joue un rôle important pour beaucoup d'autres oiseaux passereaux et affecte plus d'espèces élevées dans les villes."




Maxisciences 13/07/2012

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