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Chine : les autorités de la ville de Zhoukou veulent supprimer les cimetières pour en faire des terres agricoles

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Une bataille entre les vivants et les morts. En mars dernier, les autorités de la ville de Zhoukou (province du Henan, est de la Chine) ont décidé de supprimer en trois ans tous les cimetières afin de les transformer en terres agricoles. Ce qui provoque une protestation très forte des habitants.

La ville de Zhoukou, dans la province du Henan, compte 3 millions de tombes, représentant 35 000 mus (mesure chinoise équivalente à 666,6 mètres carrés). Selon une enquête publiée par Xinjing Bao, pour gagner de l’espace, il est demandé aux habitants de recueillir les cadavres et de les "déménager" après une incinération gratuite, financée par la ville. Par ailleurs, 83 entreprises de pompes funèbres de la région ont été fermées de force afin d’éviter les enterrements.

Tous les fonctionnaires, enseignants et membres du PCC (Parti communiste chinois) à Zhoukou ont l’obligation d’appliquer cette mesure. Ils doivent aussi se charger d’assurer la propagande pour persuader les habitants. S’ils se refusent à cette propagande, ils sont licenciés, privés de leur travail, ou de fonctions au sein du Parti. Au 10 juillet, 20.237 tombes ont disparu et les terres ont été immédiatement rendues aux cultures.

"Aux yeux du gouvernement, les tombes ne sont qu'un problème dont il faut se débarrasser, mais pour les habitants, c'est une tradition qui dure depuis des millénaires", avance Qingnian Shibao. Le site Changjiang wang défend au contraire cette politique. "Les ressources en terres sont limitées, mais la demande est illimitée. Toute la ville deviendra un cimetière dans plusieurs décennies si l’on continue à enterrer les morts. Donc la révolution est inévitable pour atteindre un nouvel équilibre durable."

Afin de mettre en place cette politique, la propagande est omniprésente dans cette ville, même dans des écoles primaires. Les élèves rentrent chez eux avec des brochures publiées par le gouvernement pour convaincre leurs parents. Ces tracts affirment que la suppression des tombes est "une révolution de l'inhumation, une rupture avec la superstition". L'agriculteur qui "ferme" une tombe touche une compensation très faible de 25 euros. La preuve d'un "total manque d'humanité", estime Guandian Zhongguo.

De l’enterrement à la crémation, la réforme de l'inhumation est depuis longtemps un sujet contesté partout en Chine. Cette politique rencontre souvent la protestation des citoyens contre les municipalités. "Le manque de respect vis-à-vis de la mort et la négligence de la tradition en sont les deux raisons principales. La réforme pourrait obtenir la compréhension du public, si seulement une discussion approfondie était possible" rapporte Xinhua Meiri Dianxun.

Selon le gouvernement du Henan, trois autres villes appliquent également depuis le début de l’année 2012 la suppression des cimetières.




Courrier International 30/07/2012

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