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BelleMuezza

Le COUCOU squatteur invétéré des autres nids d'espèces différentes

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Publiant leurs travaux le 3 août dans Science, des chercheurs britanniques ont expérimentalement mis en évidence la façon dont la variabilité de la couleur du plumage des coucous contribue à "brouiller les pistes" et à empêcher les autres oiseaux de lutter efficacement contre le volatile parasite qui squatte leurs nids…

Le Coucou gris (Cuculus canorus) a la fâcheuse habitude de pondre ses œufs dans les nids d'autres oiseaux, les fauvettes notamment. À l'éclosion, le jeune coucou éjecte alors les œufs et les poussins de l'hôte hors du nid, ce qui a pour effet de leurrer les parents qui se mettent à nourrir et à élever, à leur insu, ce rejeton d’une autre espèce.

Pour riposter, les fauvettes se liguent parfois pour attaquer les femelles de coucou. Mais ces femelles n'ont pas toujours la même allure et peuvent aussi bien être de couleur grise que rousse. Pourquoi ?

D’abord parce que les grises ressemblent aux faucons, auxquels les fauvettes se gardent bien de se frotter. Mais des chercheurs de l’Université de Cambridge ont montré expérimentalement une fonction plus subtile de ce dimorphisme de couleurs chez le coucou. Pour cela, les scientifiques ont placé plusieurs coucous factices – tantôt gris, tantôt roux, tantôt les deux – dans des nids puis ils ont observé les réactions des fauvettes des environs pour évaluer l'effet d'une telle présence.

Comme le décrit l'étude parue dans la revue Science, ils ont constaté que celles-ci se fient à leurs congénères et voisines pour savoir "qui" attaquer (préventivement). Elles se déchaînent alors soit contre les (faux) coucous gris lorsque ceux-ci sont majoritaires dans le secteur et constituent donc la cible principale des fauvettes voisines, soit contre les leurres roux lorsque ceux-ci deviennent les plus nombreux.

Autrement dit, les femelles de coucou dont la couleur de plumes n’est pas "dans le collimateur" des mésanges (à une période et à un endroit donnés) ont bien plus de chances de passer à travers ces défenses. Si ce mécanisme paraît déjà particulièrement astucieux, la découverte est d'importance.

En effet, c'est la première fois que "l'apprentissage social" est documenté dans l'évolution du mimétisme, ainsi que dans l'évolution de caractéristiques observables différentes, telles que la couleur (ce qu’on appelle le polymorphisme), au sein d’une même espèce.


Le Coucou gris (Cuculus canorus) a la fâcheuse habitude de pondre ses œufs dans les nids d'autres oiseaux (Crédits : Steve Garvie - Wikipédia)


Maxisciences 05/08/2012

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Pour éviter d'élever des oisillons coucous à la place de leur progéniture, certains oiseaux pondent des œufs avec des formes et des motifs très différenciés.

Les coucous ont la fâcheuse habitude de squatter le nid d'autres espèces d'oiseaux pour y déposer leurs œufs. Ils obligent ainsi les parents hôtes à élever leurs progénitures ! Certains coucous poussent même le vice en éjectant du nid les œufs ou les oisillons légitimes.

Oeufs de rousserolle effarvatte. David Kjaer (gauche) Mary Caswell Stoddard/Natural History Museum, UK (centre, droite)

Comment lutter contre cette occupation illégitime ? De nombreux oiseaux parasités ont, au cours de l'évolution, "apposé" des signes distinctifs sur leurs œufs. Mais le coucou n'est pas en reste - il réagit en pondant des œufs ressemblant à ceux censés le tromper. Bref, on assiste à une véritable course à la coquille !

L'étude publiée dans la revue Nature Communications, porte sur des centaines d'œufs de huit espèces d'oiseaux connues pour subir l'indélicatesse des coucous.

Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) est une espèce de fauvettes des marais. De Paolo Bertinetto Flickr cc by-sa 2.0

Ils ont été scrutés sous toutes les coutures à l'aide d'un logiciel spécifique, adapté d'un programme de reconnaissance des formes, qui a permis de caractériser les différentes formes et motifs apparaissant sur la coquille des œufs.

Les résultats montrent que certaines espèces comme le Pinson du Nord (Fringilla montifringilla) ont évolué en pondant des œufs facilement distinguables avec des taches et des marques distinctives tandis que d'autres oiseaux pondent des œufs très neutres sans marques identifiables. (Photo pinson du nord de Pierre Dalous cc by-sa 3.0)

Photo : Une rousserolle effarvatte en train de nourrir un oisillon coucou bien plus gros qu'elle. David Kjaer.

"Les hôtes peuvent se battre contre le coucou par l'apparition de motifs très reconnaissables sur leurs propres œufs, tout comme une banque pourrait insérer des filigranes sur sa monnaie pour dissuader les faussaires", explique Mary Caswell Stoddard, de l'université d'Harvard.

La logique voudrait que les espèces qui pondent des œufs avec plus de marqueurs spécifiques soient moins envahies par les coucous. Mais ce n'est pas tout à fait le cas : l'oiseau pirate est capable à son tour de pondre des œufs ayant un fort mimétisme avec ces coquilles stylisées. Un exemple frappant de coévolution dans la guerre des nids. "Si une espèce hôte développe la capacité de rejeter les œufs de coucou, le coucou améliore sa capacité à pondre des œufs qui correspondent étroitement à la couleur et aux motifs de ceux de leurs hôtes" complètent les auteurs de l'étude.

Coucou gris (Cuculus canorus), insectivore, il est de la taille d'un faucon crécerelle ou d'un épervier . De Steve Garvie  Flickr cc by-sa2.0

Rappelons toutefois que si le coucou à mauvaise presse, sa capacité à occuper des nids qui ne sont pas les siens n'est pas forcément nuisible pour l'espèce hôte. Dernièrement, une étude portant sur le coucou geai (Clamator glandarius) et la corneille noire (Corvus corone corone) indiquait que les nids squattés avaient un meilleur succès que ceux délaissés par les coucous. Il faut préciser que le coucou geai, à l'inverse du coucou gris dont il est ici question, n'a pas l'habitude d'éjecter les œufs de son hôte hors du nid.

S et A 18JUIN.2014

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Le coucou a une mauvaise réputation, celle d’un meurtrier et d’un parasite. Si la plupart des oiseaux pâtissent de ce comportement, les Corneilles noires s’en accommodent très bien.

 Le Coucou gris naît plus tôt que les petites Rousserolles effarvatte et en profite pour rouler les œufs, calés sur son dos, entre ses deux ailes, hors du nid. ©️ ARDEA/MARY/EVANS/SIPA

La femelle coucou guette le nid d’une Rousserolle effarvate (Acrocephalus scirpaceus), petit oiseau huppé au corps brun et au ventre clair. La rousserolle s’envole, laissant ses œufs sans défense. Rapidement, le coucou fonce vers le nid, gobe un des œufs pour que son forfait passe inaperçu, et pond l’un des siens. 10 secondes lui ont été nécessaires. L'oiseau repart aussitôt, dans la plus grande discrétion. Douze jours plus tard, l’œuf éclot, un à deux jours avant les autres. Une avance que l'oisillon emploiera à jeter par-dessus le nid les œufs de son hôte pour monopoliser l'attention et l’accès à la nourriture, à grand renfort de piaillements.

 Ce jeune Coucou gris occupera bientôt tout le nid de la Rousserolle effarvatte. ©️ CHANTELAT/SIPA

Mais le coucou ne peut agir ainsi que chez les petits oiseaux. Qu’en est-il des plus grands ? Leur couvée survit-elle à la dictature de l’intrus ? Diana Bolopo de l’université de Valladolid en Espagne a étudié le comportement du Coucou geai (Clamator glandarius) et apporte une réponse.

Logé dans le nid des Corneilles noires (Corvus corone), l’œuf – ou les œufs, puisqu’il peut y en avoir 1 à 3 –  du Coucou geai éclo(sen)t en même temps que les autres. Tout cela sous l’œil vigilant des caméras de l’équipe, qui ont surveillé 7 nids parasités et 6 nids sains sur les périodes de nidification de 2004 à 2007. Rapidement, le nouveau-né émet des cris puissants, réclamant de la nourriture incessamment. Mais si d’habitude ils lui valent la priorité lors du nourrissage, chez les corneilles ce n’est pas le cas.  Les parents, et parfois leur progéniture de l’année dernière, nourrissent préférentiellement leurs petits

 De gauche à droite, les protagonistes de l'étude : le Coucou geai et la Corneille noire. ©️ ARDEA/MARY EVANS/SIPA

Pour elles justement, la présence du coucou est même une aubaine. D’après les résultats de l’étude, les jeunes corneilles profitent de la présence de cet intrus bruyant pour réclamer moins. Au final tous les petits sont nourris autant, la préférence pour les uns étant compensée par l’insistance des demandes de l’autre. Mais ce babillage en moins représente un sérieux avantage pour les corneilles, qui économisent ainsi leur énergie. En atteste la croissance des petits : ils grandissent bien plus vite que leur compatriote coucou.

 L'Accenteur mouchet (nid de droite) n'est pas habitué à être parasité par le Coucou gris et ne sait pas différencier ses œufs des autres. La Rousserolle effarvatte est souvent parasitée et sait faire cette différence, d'où la nécessité, pour le coucou, d'imiter le motif de ses œufs. ©️ CHANTELAT/SIPA

Pour  les pies bavardes (Pica pica), en revanche, la cohabitation est bien plus compliquée. Le petit coucou dévore toute la nourriture tandis que les jeunes pies meurent de faim. Pourtant les petits naissent au même moment. L’explication tient donc à leur différence de taille. Les coucous sont bien plus proches en taille des pies que des corneilles (respectivement plus grandes de 5 % et de 65 %).

On pourrait croire que parasiter un nid est facile… à tort ! Que la propriétaire du nid aperçoive la femelle coucou à proximité et aussitôt elle l’attaquera, puis inspectera ses œufs en se débarrassant des plus suspects voire en abandonnant le nid. Il faut donc que la pondeuse choisisse avec précaution le moment où elle va pondre mais aussi le nid dans lequel elle va pondre

Que l’oiseau hôte se nourrisse de graines et le jeune coucou, insectivore, mourra de faim. Pas si rentable donc de parasiter le nid d’oiseaux qui s’adaptent aux techniques du coucou, lui demandant d’en créer de nouvelles. 

Une coévolution si coûteuse que seules 1% des espèces d’oiseaux ont fait le choix du parasitisme de couvée similaire à celui de l’animal. Décidément, tricher, ça ne paye pas !


Sciences et avenir 17/4/2015

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